Redbluemoon

I found myself in Wonderland.

Archive pour août, 2018

Stone Mattress: Nine Tales de Margaret Atwood

Posté : 19 août, 2018 @ 12:29 dans Avis littéraires, Coup de cœur | 2 commentaires »

Genre : Nouvelle, Fantastique (?) Stone Mattress

Editeur : Bloomsbury 

Année de sortie : 2014

Nombre de pages : 268

Titre en français : Neuf contes

Synopsis : A recently widowed fantasy writer is guided through a stormy winter evening by the voice of her late husband. An elderly lady with Charles Bonnet syndrome comes to terms with the little people she keeps seeing, while a newly formed populist group gathers to burn down her retirement residence. A woman born with a genetic abnormality is mistaken for a vampire, and a crime committed long ago is revenged in the Arctic via a 1.9 billion-year-old stromalite.

In these nine tales, Margaret Atwood ventures into the shadowland earlier explored by fabulists and concocters of dark yarns such as Robert Louis Stevenson, Daphne du Maurier and Arthur Conan Doyle – and also by herself, in her award-winning novel Alias Grace. In Stone Mattress, Margaret Atwood is at the top of her darkly humorous and seriously playful game. 

 

Avis : Ce n’est plus un secret que j’aime Margaret Atwood. Ce recueil me faisait envie la dernière fois à la BU ; je me suis laissé tenter …

… et je peux officiellement classer Margaret Atwood parmi mes reines, aux côtés de Joyce Carol Oates et J. K. Rowling. Je sais maintenant, sans aucun doute possible, qu’elle ne peut pas écrire un livre que, au moins, je n’aimerais pas, si je n’adore pas. J’ai adoré Stone Mattress : c’était provocateursombre, bourré de talent et d’imaginationGénial quoi !!! J’ai particulièrement adoré les trois premières histoires ; elles forment un triptyque. C’était vraiment intéressant de voir les coulisses d’une série Fantasy reconnue, même si, apparemment, elle n’est pas formidable, et même, plutôt mauvaise. J’ai adoré le côté étrange, féérique de ces nouvelles ! Les autres évoquent/décrivent toutes, plus ou moins, un meurtre. Un autre des thèmes communs à la plupart des nouvelles est la vieillesse. Les personnages des trois premières nouvelles sont âgées, comme ceux de « I Dream of Zenia with the Bright Red Teeth », « The Dead Hand Loves You », ou « Stone Mattress ». C’est celle qui aborde clairement le sujet est « Torching the Dusties » ! 

« Alphinland » est la première du triptyque des nouvelles sur Alphinland. On y découvre Constance, une dame plutôt âgée, qui se trouve au milieu d’une tempête, dans son appartement dans le Nord des Etats-Unis. Je suis tombée sous le charme immédiatement, grâce à l’écriture, au personnage principal, mais aussi aux réflexions à propos de sujets multiples. C’était aussi une nouvelle émouvante étant donné que [SPOILER] cette femme parle à son mari mort ; il lui donne des instructions, l’aide à se souvenir de certaines choses, la réprimande, la félicite, la réconforte. [FIN DU SPOILER] J’ai aimé le lien de Constance avec le monde qu’elle a créé : c’est un refuge, son véritable chez-soi, celui qui n’est qu’à elle, et dans lequel personne ne peut entrer sans son autorisation. C’est aussi un lieu où elle enferme les gens, pour les garder près d’elle, ou pour les punir. C’est une sorte de réalisme magique/Fantasy ; j’ai adoré !

« Revenant » (je suppose que c’est le même titre en français !) est la deuxième nouvelle du triptyque ! Elle suit un des personnages mentionnés dans « Alphinland ». J’ai aimé avoir un point de vue différent sur le passé de Constance, même si je n’ai pas du tout aimé le personnage qui le donne ! J’ai aussi adoré avoir sa réaction quand il découvre que [SPOILER] Naveena ne travaille pas sur lui, n’étudie pas son œuvre de poète, mais celle de Constance ! Il pense qu’elle n’est pas vraiment écrivain parce qu’elle écrit de la Fantasy, ce qui alimente la réflexion sur ce sujet ! [FIN DU SPOILER] Concernant la fin[SPOILER] je pense que c’est Reynolds qui a tué Gavin, ou qui l’a laissé mourir après l’avoir découvert ! [FIN DU SPOILER] 

« Dark Lady » est la dernière nouvelle du triptyque, et permet au lecteur de découvrir un dernier personnage mentionné brièvement dans les deux histoires précédentes. Au début, j’ai eu du mal à l’apprécier, ou à la comprendre ; mais son frère, Tin, parce que le lecteur n’a que son point de vue, permet de s’attacher au personnage. La fin est émouvante ; j’aurais aimé avoir d’autres histoires dans le même monde. Cela permet d’aborder les thèmes de la magie, une sorte assez étrange, mais aussi de la littérature, et de l’élitisme de certains écrivains ou lecteurs, l’émergence de la Fantasy et de la science-fiction en tant que genres dignes d’être considérés.

« Lusus Naturae » est la première histoire qui n’a rien à voir avec les trois précédentes. Elle raconte la vie d’une jeune fille atteinte d’une maladie apparemment embarrassante. Il semblerait que ce soit une réécriture du mythe du vampire ; mais, en réalité, la jeune fille est maltraitée à cause des mythes ! La fin est affreuse ! J’ai compati à ce qui arrive au personnage principal, abandonnée de tous et, finalement, [SPOILER] forcée à se suicider pour ne pas être brûlée vivante. Sa dernière mention des anges est émouvante. [FIN DU SPOILER] 

« The Freeze-Dried Groom » est assez effrayante ! Un homme est viré de chez lui par sa femme, et part au travail. Je ne veux pas en dire trop pour ne pas vous gâcher la surprise ! En tout cas, sachez qu’il n’a pas l’air perturbé par une de ses découvertes, et qu’il est, je pense, trop téméraire pour survivre longtemps après la fin de la nouvelle !

« I Dream of Zenia with the Bright Red Teeth » est sans doute une de mes nouvelles préférées ! J’ai éclaté de rire à la mention du chien de Charis : comment elle l’a eu, son attitude, et sa réaction face à Billy ! J’ai adoré ce groupe d’amies, je me suis attachée à elle, et je suis convaincue qu’il y a une part de magie dans tout ça : [SPOILER] pour moi, Ouida est bien la réincarnation de Zenia ! [FIN DU SPOILER] 

« The Dead Hand Loves You » est l’histoire d’un écrivain qui a pris une malheureuse décision qui a des répercussions pendant toute sa vie : il paie encore ! C’était assez drôle de découvrir comment il est devenu une star de l’horreur, comment il a écrit son livre, d’où lui vient son inspiration. La fin était assez drôle elle aussi, ironique, et j’ai deviné le fin mot de l’histoire ! [SPOILER] au lieu de tuer Irena/Violet, un peu comme dans le livre, il la séduit et l’épouse ! C’était ce qu’elle voulait quand elle s’est séparée de lui, c’était évident ! [FIN DU SPOILER] 

« Stone Mattress » est aussi une de mes préférées, mais aussi une des plus cruelles du recueil. Nous suivons Verna pour une croisière : elle semble chercher un nouveau mari. Nous découvrons son passé, son histoire, et pourquoi elle est devenue telle qu’elle est. Sans doute une des histoires les plus sombres. Warning : le viol est un des sujets abordés ici.

« Torching the Dusties« , la dernière nouvelle, raconte l’histoire de Wilma, qui vit dans une maison de retraite de luxe. C’est l’histoire qui traite le plus directement de la vieillesse, et du fait que certaines personnes aimeraient se débarrasser des personnes âgées pour être plus riches. Il est difficile (impossible ?) pour le lecteur de ne pas s’attacher à Wilma, atteinte de DMLA, mais qui s’accroche à ses habitudes, et à Tobias, son gentleman, qui l’aide et l’accompagne, alors qu’ils comprennent peu à peu ce qui est en train de se passer aux portes de leur établissement de santé, entouré d’étranges hommes masqués. Un débat dans la nouvelle à propos des personnes âgées : méritent-elles leur retraite, ou doivent-elles mourir ? C’est dur, mais ce sont les deux options présentées par les interlocuteurs. Certaines personnes défendent les retraités, expliquent qu’elles ont travaillé toute leur vie, qu’elles méritent de se reposer en paix, et, qu’en plus, elles créent de l’emploi ; d’autres disent qu’ils devraient être assez courageux pour se suicider quand le temps est venu où ils ne sont plus utiles à la société, pour ne pas devenir un fardeau. Sinon, ce sont quand même des êtres vivants, des êtres humains : aimons-les, chérissons-les, apprenons d’eux, aussi longtemps que nous le pouvons.

 

Donc, un nouveau succès pour Margaret Atwood ! J’ai hâte de lire ses autres livres !! 

The Roquiel Saga, book 1: Roquiel and the Phoenix de Tiffany Skylark

Posté : 16 août, 2018 @ 1:47 dans Avis littéraires | Pas de commentaires »

Genre : Fantasy Roquiel and the Phoenix

Editeur : Autoédité

Année de sortie : 2018

Nombre de pages : 238

Titre en français : Non traduit, et je ne pense pas qu’il le sera. 

Synopsis : « Wisdom? No. Not this time. It is the most unwise thing that we could do and we must not allow it to happen. You know it would be the end of our world to heed this prophecy, » Ava said, her tears turning into anger. « Do not worry, Ava. In time you will see that it is the right thing to do, » Sabio said. « I do not wish to disagree with you, but this time I must, » Ava said. « Have faith, dear one, » Sabio said with a smile.

The phoenix that guards the Life Stone on Kitharion is dying. When it dies, the Life Stone must be replaced or the life-giving energy from Medeina cannot be channeled into the planet. But who will be the elf to take on this dangerous mission?

 

Avis : L’auteure m’a envoyé son livre contre une chronique honnête : la voici !

J’adore la Fantasy, et donc, je pensais adorer ce roman. On y trouve tout ce qui me plaît : des elfes, des forêts, des planètes, différentes espèces/peuples, des créatures fantastiques : j’ai adoré ces aspects ! Et il semble que le monde soit plutôt vaste, et bien fouillé : les personnages évoquent l’Histoire, celle de Kitharion, la planète, mais aussi celle des différentes espèces, de comment elles se sont retrouvées dans telle ou telle situation, d’où elles viennent, etc. J’avais envie d’en savoir plus sur les origines, sur les Arches, et les elfes avant leur arrivée !

Mais, je pense que Roquiel and the Phoenix n’est pas fait pour moi. Malgré mon appréciation des tropes dont j’ai parlé plus haut, je n’ai pas réussi à entrer dans l’histoire, et je ne me suis pas attachée aux personnages. J’avais envie de plus de détails pour certaines scènes, et d’autres étaient trop longues sans nécessité. Certains dialogues étaient eux aussi trop longs sans raison, et n’étaient pas authentiques ; ils ne faisaient pas avancer l’histoire. Les répétitions étaient nombreuses, que ce soit pour les noms des personnages – du genre : « Orvick said … Deary answered … Orvick suggested … », et ils sont aussi répétés dans les répliques elles-mêmes -, ou le fait qu’ils racontent plusieurs fois la même chose à la suite à différents personnages – par exemple, Orvick, quatre ou cinq fois en un seul chapitre … Tout se dénoue trop rapidement, et trop facilement. Les épreuves n’en étaient pas vraiment selon moi ; on ne sentait ni suspense, ni peur pour les personnages. Il n’y a aucune mention du temps qui passe, donc j’étais un peu perdue parfois : combien de mois durent la quête de Roquiel ? Certains tropes habituels de la Fantasy sont utilisés ici : l’anti-héros choisi pour une raison inconnue, ou à cause d’une prophétie, le fait qu’il grandisse grâce à sa quête, le fait qu’il devienne puissant et qu’il ne le sache pas, le fait que ce pouvoir évolue très rapidement. Je voulais autre chose. Concernant l’écriture : il y avait pas mal de coquilles. Sinon c’est assez fluide. 

De plus, le livre commence vraiment pour moi après la moitié ; je me suis demandé pourquoi Roquiel n’apparaissait pas plus souvent dans la première partie, histoire que l’on se familiarise avec le personnage. On ne le suit vraiment que dans la seconde partie, et il était déjà trop tard. L’aspect religieux n’était pas du tout fait pour moi. J’aime les livres qui traient de la nature, de l’amour ; mais ici, c’était trop, et ça devenait quasi ridicule parfois, notamment parce que c’était répété, mais aussi mis en scène ! Cet élément est principalement représenté par le personnage de Sabio, que je n’ai pas apprécié à cause de ça !

Venons-en d’ailleurs aux personnages ! Je n’ai pas réussi à en apprécier un seul ! Roquiel était très agaçant : il est considéré comme irresponsable par son « clan », mais ne fait rien pour prouver sa valeur, et préfère s’enfoncer dans l’ignorance et la paresse. Exemple : alors qu’ils ont commencé leur voyage, et qu’il est, logiquement, l’élément le plus important, il n’écoute absolument pas les conseils d’Orvick ou le déroulement de la quête, alors que ce sont des choses primordiales qu’il doit retenir ! Il se plaint parce qu’on le considère comme incompétent, qu’on ne le respecte pas en tant qu’elfe, mais il ne fait rien pour améliorer l’opinion que les elfes ont de lui, et ne change pas de comportement ! Mais, quand la quête commence, apparemment, il évolue. C’était, encore une fois, trop facile, trop rapide, et assez difficile à comprendre pour le lecteur : comment il évolue, pourquoi, qu’est-ce qui le fait soudain changer ? A la fin, on le dit mature ; ce n’est pas du tout ce que j’ai pensé (cf, sa réaction face à Joules …) Je pensais que j’allais au moins apprécier le personnage principal féminin, Ava, mais ce ne fut pas le cas ! Elle est appréciable, mais aussi agaçante. Elle sait tout mieux que tout le monde, et s’emporte de façon tellement dramatique ! C’est aussi sans doute ce que je n’ai pas aimé dans ce livre : le drama, et aussi l’humour forcé qui ne fait pas rire. Je pense tout de même que certains lecteurs peuvent l’apprécier parce qu’elle est badass et talentueuseNaki est censé être le pitre du groupe : sa description est adorable, mais il ne m’a pas fait rire, comme je le dis plus haut. C’était forcé, un peu lourd. Je suis sûre que beaucoup de lecteurs l’adoreraient quand même ! Concernant les autres personnages : aucun n’était vraiment développé. On ne sait rien d’eux si ce n’est pas en rapport avec Roquiel ou la quête. Par exemple, Joules : nous savons seulement que Roquiel est amoureux d’elle, et qu’elle était la meilleure amie d’Ava ; rien sur elle en tant que personne. 

La fin est assez mystérieuse, et était, clairement, un cliffhanger. Mais cela ne me donne pas pour autant envie de poursuivre la série.

 

Donc, un roman qui n’est pas à la hauteur : trop rapide, trop facile. 

Library Wars, tome 1 : Conflits de Hiro Arikawa

Posté : 10 août, 2018 @ 2:05 dans Avis littéraires | 2 commentaires »

Genre : SFLibrary Wars 1

Editeur : Glénat (roman) 

Année de sortie : 2010 [2006]

Nombre de pages : 220

Titre en japonais : Toshokan Senso 

Synopsis : « Nous, bibliothécaires, unirons toutes nos forces pour défendre la liberté des bibliothèques chaque fois qu’elle sera violée. »

Japon, année 2019. Alors que le comité d’amélioration des médias censure de plus en plus d’ouvrages jugés compromettantes, les bibliothèques se sont organisées pour favoriser l’accès à tous les écrits.

Nouvelle arrivée dans le corps des bibliothécaires, Iku rêve de retrouver celui qui sauva son livre fétiche de la censure, alors qu’elle n’était encore qu’une adolescente. Mais la quête de son « prince » risque de rencontrer de nombreuses difficultés.

Surtout quand on sait que les principales qualités de Iku sont sa franchise, son impulsivité et … sa naïveté. 

 

Avis : Cette série m’a été conseillée par Gaby ! Et il faut croire qu’elle me connaît bien parce que j’ai vraiment beaucoup aimé !

J’ai adoré l’idée de bibliothèques obligées de former une armée pour défendre les livres et les droits des lecteurs ! Elles doivent agir contre la censure, et se retrouvent attaquées par une association qui fait respecter la loi d’Amélioration des Médias, mais aussi par des individus qui considèrent la fiction comme dangereuse. Cela permet d’ouvrir le débat sur la littérature, le fait que ce n’est pas la faute des livres si les lecteurs s’en servent pour faire n’importe quoi ; mais aussi le fait qu’ils sont importants, et que chacun a droit de les consulter librement. Une partie de la réflexion concerne les enfants et les livres qu’ils ont ou non le droit de lire, si leur accès doit être restreint ou non. Cette censure va très loin, étant donné qu’elle nécessite l’usage d’armes à feu : les rappels d’événements historiques, comme la tragédie d’Hino, laisse imaginer comme tout pourrait dégénérer. J’ai aimé découvrir l’organisation des bibliothèques et de leur armée, les différents grades, leurs droits et leurs devoirs. Mais j’aurais aimé plus de détails sur certains éléments. J’ai trouvé que le livre était un peu court pour tout dire ; après, c’est une série, j’en saurais sans doute plus par la suite !

Concernant les personnages, je les ai appréciés au fil des pages, mais pas dès le début. En effet, Iku et Dojo m’agaçaient un peu ; je me suis habituée à leur façon d’être, et j’ai fini par les aimer. Il faut dire que je ne suis pas une grande fan des relations haine-amour ; mais j’ai fini par vraiment avoir envie qu’une histoire d’amour se forme ! A la fin, j’avais envie de les voir ensemble et j’aimais l’ambiance de groupe : j’avais envie de continuer à les suivre pour en faire partie. Comme je l’ai dit, j’ai eu un peu de mal avec Iku : elle est irresponsable, bruyante, spontanée, et tellement naïïïïïïïve !! Elle ne comprend rien à ce qu’il se passe autour d’elle, même quand ce sont des événements énormes ; elle ne comprend pas le vrai but de l’institution dans laquelle elle est entrée, ni les personnages, ni ce qu’ils ressentent ! Elle ne fait aucun effort pour apprendre tout ce qu’il faut pour être un bon agent du GIB, alors qu’elle est la première femme intégrée !!! Elle est vraiment agaçante à certains moments ! Mais elle est aussi un bon personnage féminin dans le sens où elle permet une sorte de réflexion limite féministe : les femmes peuvent intégrer le GIB, elles peuvent avoir la force physique nécessaire, elles peuvent être au même niveau, voir meilleures que les hommes dans certains domaines. J’ai aimé que l’auteure ne fasse pas d’Iku un être surpuissant qui dépasse tout le monde partout : elle a des difficultés, elle doit travailler dur, c’est ce qui fait sa valeur, et c’est ce qui lui permet d’intégrer le corps d’élite de l’armée. Malgré ses défauts, Iku est tout de même capable de se remettre en question, que ce soit au niveau de sa manière de voir les choses, ou au niveau de ce qu’elle fait, comment elle réagit ; mais elle est trop arrogante/fière pour l’admettre devant les autres personnages. J’espère qu’elle va grandir dans le deuxième tome ! Je me suis quand même beaucoup attachée à elle ici ; elle mérite quand même quelques baffes ! On peut considérer que Shibasaki les distribue pour le lecteur : elle peut paraître dure avec elle, parce qu’elle est très franche, et ne prend pas de gants ; mais elle a raison dans tout ce qu’elle lui dit. Elle est un peu l’amie parfaite, celle qui dit ce qui ne va pas, quitte à blesser temporairement, quitte à forcer l’autre à se reprendre en mains. Elle est aussi assez drôle, et son métier m’intéresse tellement !! J’ai aussi apprécié Komaki, qui est un peu la Shibasaki de Dojo. Ce personnage m’a un peu agacé au début, parce qu’il est exactement comme Iku : excessif. Son attitude est problématique ; j’avais l’impression qu’il n’agissait comme ça que pour le côté romance. Son personnage en devenait incohérent ; mais, la fin explique tout, donc il est à moitié pardonné !

Comme je l’ai dit, j’ai aimé la romance naissante, même si je ne suis pas une grande fan de ce trope en général. Elle prend beaucoup de place, mais ne m’a pas dérangé ; j’ai, au contraire, envie de voir ce qui en résultera ! Pour autant, elle peut paraître stéréotypée. Elle ne prend pas pour autant le pas sur la construction du monde et l’action. Cette dernière est bien décrite, même si j’aurais aimé plus de détails, notamment pendant la bataille finale ! J’ai été amusée de constater que le futur de la série est 2019, étant donné que cette date paraît maintenant très proche ! Library Wars m’a rappelé que je n’avais toujours pas lu Fahrenheit 451 ; il serait temps ! 

Mon seul vrai problèmel’écriture. Ce n’est pas mauvais, mais ce n’est pas non plus très bon. Peut-être que c’est à cause de la traduction, puisqu’on perd toujours quelque chose.

 

Donc, un bon premier tome, mais j’attends encore mieux pour la suite, en tout cas, au niveau des personnages ! L’idée de bibliothèques armées est excellente ! Je tenterai aussi le manga ! 

Le Cousin Pons d’Honoré de Balzac

Posté : 8 août, 2018 @ 4:47 dans Avis littéraires | Pas de commentaires »

Genre : Classique Le Cousin Pons

Editeur : GF

Année de sortie : 2015 [1847] 

Nombre de pages : 383

Synopsis : Pons est un brave homme qui dépense ses maigres rentes à collectionner des tableaux et autres objets d’art. Lorsque ses riches cousins, qui ont pour lui le plus grand mépris, découvrent la valeur de la collection qu’il a mis des années à constituer, ils sont prêts à toutes les scélératesses pour mettre la main sur ce trésor …

Roman noir où se déploient dans leur hideur un univers cruel, une jungle hantée par des fauves inquiétants, Le Cousin Pons (1847) nous présente un monde criminel, du salon à la loge de concierge. 

 

Avis : Un de mes derniers livres pour l’agrégation !

D’abord, je dois dire que je ne suis pas une grande fan de Balzac. Je n’aime pas vraiment sa manière d’écrire – ce n’est pas ici un critère de valeur, je ne dis pas qu’il écrit mal, juste que ce n’est pas à mon goût -, et ses personnages sont parfois agaçants dans leur naïveté. Pourtant, j’ai apprécié ma lecture, notamment parce que j’étais absorbée dans l’histoire, et que je soutenais complètement Pons et Schmucke. Et mon absorption a causé une telle colère !! La plupart des personnages – en fait, tous, sauf trois ou quatre – représentent la corruption et la cupidité. Ils veulent tous s’enrichir, par tous les moyens, même si cela signifie dépouiller quelqu’un qu’ils ne connaissent et/ou ne comprennent pas. Le dédain de certains – je pense ici à Amélie Camusot de Marville, qui était Amélie Thirion dans La Vendetta par exemple – m’a excédé : mais comment peut-on penser ainsi, et faire des choses pareilles ?!! Les deux seuls personnages que j’ai appréciés, Pons et Schmucke, sont des enfants, naïfs, innocents, incapables de se défendre et de voir le mal quand il se trouve en face d’eux. Pons évolue à un moment donné, sans doute parce qu’il va bientôt mourir ; mais Schmucke ne change pas, du début à la fin ! D’un côté, tant mieux, il est resté pur ; mais d’un autre, il se fait complètement marcher dessus, c’est énervant !! Leur relation était très touchante, certaines scènes m’ont émue, et j’avais tellement envie de les aider !

Il est impossible de nier le talent de Balzac pour dépeindre la condition humaine, sa cruauté, ses travers, mais aussi sa beauté. Les hommes sont peut-être des loups pour l’homme, mais certains restent des agneaux, au risque de se faire dévorer. En fin de compte, ce livre est extrêmement déprimant ; c’est d’une tristesse[SPOILER] J’avais tellement envie que les « gentils » gagnent, ou au moins que Schmucke ne soit pas aussi dépouillé que Pons, qu’il profite de ce que son ami a fait pour lui. [FIN DU SPOILER]

 

Donc, un roman déprimant sur la cruauté des hommes pour ceux qui ne savent se défendre. 

Une maison de poupée de Henrik Ibsen

Posté : 7 août, 2018 @ 12:12 dans Avis littéraires, Coup de cœur | Pas de commentaires »

Genre : ThéâtreUne maison de poupée

Editeur : Le Livre de Poche 

Année de sortie : 2016 [1879]

Nombre de pages : 154

Titre en VO :  Et Dukkehjem (norvégien) 

Synopsis : Dans cette maison où la femme est et n’est qu’une poupée, les hommes sont des pantins, veules et pleutres. Sans doute Nora incarne-t-elle une sorte de moment auroral du féminisme, alors qu’être, c’est sortir, partir. Et Ibsen, grâce à ce chef-d’œuvre, accède au panthéon de la littérature mondiale.

Mais si sa poupée se met, sinon à vivre, du moins à le vouloir, au point de bousculer au passage l’alibi de l’instinct maternel, c’est qu’autour d’elle les hommes se meurent. Ibsen exalte moins Nora qu’il n’accable le mari, l’avocat Helmer, ou Krogstad par qui le chantage arrive. 

 

Avis : Cela faisait longtemps que cette pièce se trouvait dans ma PAL, il était temps de l’en sortir !

On parle souvent d’Une maison de poupée comme d’une pièce féministe ; pourtant, ce n’était apparemment pas l’intention première de l’auteur. Il désirait écrire une pièce sur l’individualisme, et son héroïne se trouve être une femme. En effet, Nora Helmer est une poupée dans la maison de son mari : on attend d’elle qu’elle s’occupe de la maison, de ses enfants, de son homme, mais pas qu’elle réfléchisse, qu’elle ait du bon sens, ou des connaissances. Elle est un bel oiseau, une alouette, un écureuil joyeux, qui doit obéir sans poser de questions. Mais Nora cache quelque chose, un secret qui changerait sa vie si son mari Torvald l’apprenait. Cette pièce est agaçante : les personnages masculins sont insupportables d’égoïsme et de stupidité, incapables de réfléchir en d’autres termes que la domination masculine et l’intérêt personnel, non pour s’élever, mais pour s’enrichir. Ils veulent une place, des richesses, des choses à montrer ; ils ne veulent pas être mais paraître. Tous ont quelque chose d’exaspérant : le médecin, Dr. Rank, est convaincu qu’il va mourir à cause des péchés de son père, qui l’ont contaminé ; Krogstad veut absolument se rétablir dans la société, et veut une place d’influence à la banque, sans se soucier de la manière dont il obtient son travail ; Torvald, l’avocat, ne jure que par l’apparence. Sa femme est la plus belle, la plus gracieuse, les hommes lui envient, la désire, et sa place à la banque va lui permettre de gagner beaucoup d’argent pour satisfaire les envies de Nora. Tout le début de la pièce, Nora est présentée comme une femme bête, qui ne veut que de l’argent, très superficielle, ignorante. Mais cela n’est pas étonnant : elle n’a pas reçu l’éducation qu’il fallait, elle n’est pas capable parce qu’elle n’a pas appris à l’être. Elle est considérée par son mari comme un bel objet en sa possession, quelque chose dont il peut user à sa guise, et quand il le désire – il me semble qu’à la fin, il est sur le point de la forcer à coucher avec lui. Donc, il est très facile pour Torvald de se moquer de Nora, de la rabaisser : elle ne sait pas s’élever, elle n’en a pas les moyens. Et pourtant, même sans cette éducation correcte, elle est convaincue qu’elle a agi justement, que ce sont les lois qui ont tort, et pas elle, qu’il est normal de tout faire pour épargner de la souffrance à un père et à un mari. En fait, les hommes sont bien faibles face aux femmes qui se sacrifient pour eux, qui font tout pour leur éviter de subir. En fin de compte, ce sont eux qui sont fragiles et naïfs à la fin ; ce sont eux qui sont enfermés dans les carcans de la société, et ce sont les femmes qui s’en libèrent.

La première partie de la fin (si je peux parler ainsi) m’a tellement agacée que j’avais les larmes aux yeux ; j’avais tellement envie que Torvald comprenne sa bêtise !! En plus d’être stupide, il devient cruel ! Ses dernières réactions m’ont tellement énervée !! La deuxième partie : [SPOILER] quel soulagement de voir Nora réagir !! J’ai attendu ça toute la pièce !!! C’est là que la pièce révèle son « but » : l’individualisme. Nora doit d’abord devenir une femme, une personne à part entière avant d’aimer, que ce soit un mari ou des enfants. Comment pourrait-elle éduquer correctement ses petits si elle n’est pas elle-même éduquée ? Comment peut-elle prendre soin de quelqu’un, et lui inculquer les bonnes valeurs si elle ne sait pas comment faire, si elle ne les connaît pas ? La meilleure fin possible !! [FIN DU SPOILER]

 

Donc, une pièce exceptionnelle, à la fois individualiste et féministe, qui nous montre tout l’intérêt de l’éducation. 

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