Library Wars, tome 1 : Conflits de Hiro Arikawa
Editeur : Glénat (roman)
Année de sortie : 2010 [2006]
Nombre de pages : 220
Titre en japonais : Toshokan Senso
Synopsis : « Nous, bibliothécaires, unirons toutes nos forces pour défendre la liberté des bibliothèques chaque fois qu’elle sera violée. »
Japon, année 2019. Alors que le comité d’amélioration des médias censure de plus en plus d’ouvrages jugés compromettantes, les bibliothèques se sont organisées pour favoriser l’accès à tous les écrits.
Nouvelle arrivée dans le corps des bibliothécaires, Iku rêve de retrouver celui qui sauva son livre fétiche de la censure, alors qu’elle n’était encore qu’une adolescente. Mais la quête de son « prince » risque de rencontrer de nombreuses difficultés.
Surtout quand on sait que les principales qualités de Iku sont sa franchise, son impulsivité et … sa naïveté.
Avis : Cette série m’a été conseillée par Gaby ! Et il faut croire qu’elle me connaît bien parce que j’ai vraiment beaucoup aimé !
J’ai adoré l’idée de bibliothèques obligées de former une armée pour défendre les livres et les droits des lecteurs ! Elles doivent agir contre la censure, et se retrouvent attaquées par une association qui fait respecter la loi d’Amélioration des Médias, mais aussi par des individus qui considèrent la fiction comme dangereuse. Cela permet d’ouvrir le débat sur la littérature, le fait que ce n’est pas la faute des livres si les lecteurs s’en servent pour faire n’importe quoi ; mais aussi le fait qu’ils sont importants, et que chacun a droit de les consulter librement. Une partie de la réflexion concerne les enfants et les livres qu’ils ont ou non le droit de lire, si leur accès doit être restreint ou non. Cette censure va très loin, étant donné qu’elle nécessite l’usage d’armes à feu : les rappels d’événements historiques, comme la tragédie d’Hino, laisse imaginer comme tout pourrait dégénérer. J’ai aimé découvrir l’organisation des bibliothèques et de leur armée, les différents grades, leurs droits et leurs devoirs. Mais j’aurais aimé plus de détails sur certains éléments. J’ai trouvé que le livre était un peu court pour tout dire ; après, c’est une série, j’en saurais sans doute plus par la suite !
Concernant les personnages, je les ai appréciés au fil des pages, mais pas dès le début. En effet, Iku et Dojo m’agaçaient un peu ; je me suis habituée à leur façon d’être, et j’ai fini par les aimer. Il faut dire que je ne suis pas une grande fan des relations haine-amour ; mais j’ai fini par vraiment avoir envie qu’une histoire d’amour se forme ! A la fin, j’avais envie de les voir ensemble et j’aimais l’ambiance de groupe : j’avais envie de continuer à les suivre pour en faire partie. Comme je l’ai dit, j’ai eu un peu de mal avec Iku : elle est irresponsable, bruyante, spontanée, et tellement naïïïïïïïve !! Elle ne comprend rien à ce qu’il se passe autour d’elle, même quand ce sont des événements énormes ; elle ne comprend pas le vrai but de l’institution dans laquelle elle est entrée, ni les personnages, ni ce qu’ils ressentent ! Elle ne fait aucun effort pour apprendre tout ce qu’il faut pour être un bon agent du GIB, alors qu’elle est la première femme intégrée !!! Elle est vraiment agaçante à certains moments ! Mais elle est aussi un bon personnage féminin dans le sens où elle permet une sorte de réflexion limite féministe : les femmes peuvent intégrer le GIB, elles peuvent avoir la force physique nécessaire, elles peuvent être au même niveau, voir meilleures que les hommes dans certains domaines. J’ai aimé que l’auteure ne fasse pas d’Iku un être surpuissant qui dépasse tout le monde partout : elle a des difficultés, elle doit travailler dur, c’est ce qui fait sa valeur, et c’est ce qui lui permet d’intégrer le corps d’élite de l’armée. Malgré ses défauts, Iku est tout de même capable de se remettre en question, que ce soit au niveau de sa manière de voir les choses, ou au niveau de ce qu’elle fait, comment elle réagit ; mais elle est trop arrogante/fière pour l’admettre devant les autres personnages. J’espère qu’elle va grandir dans le deuxième tome ! Je me suis quand même beaucoup attachée à elle ici ; elle mérite quand même quelques baffes ! On peut considérer que Shibasaki les distribue pour le lecteur : elle peut paraître dure avec elle, parce qu’elle est très franche, et ne prend pas de gants ; mais elle a raison dans tout ce qu’elle lui dit. Elle est un peu l’amie parfaite, celle qui dit ce qui ne va pas, quitte à blesser temporairement, quitte à forcer l’autre à se reprendre en mains. Elle est aussi assez drôle, et son métier m’intéresse tellement !! J’ai aussi apprécié Komaki, qui est un peu la Shibasaki de Dojo. Ce personnage m’a un peu agacé au début, parce qu’il est exactement comme Iku : excessif. Son attitude est problématique ; j’avais l’impression qu’il n’agissait comme ça que pour le côté romance. Son personnage en devenait incohérent ; mais, la fin explique tout, donc il est à moitié pardonné !
Comme je l’ai dit, j’ai aimé la romance naissante, même si je ne suis pas une grande fan de ce trope en général. Elle prend beaucoup de place, mais ne m’a pas dérangé ; j’ai, au contraire, envie de voir ce qui en résultera ! Pour autant, elle peut paraître stéréotypée. Elle ne prend pas pour autant le pas sur la construction du monde et l’action. Cette dernière est bien décrite, même si j’aurais aimé plus de détails, notamment pendant la bataille finale ! J’ai été amusée de constater que le futur de la série est 2019, étant donné que cette date paraît maintenant très proche ! Library Wars m’a rappelé que je n’avais toujours pas lu Fahrenheit 451 ; il serait temps !
Mon seul vrai problème : l’écriture. Ce n’est pas mauvais, mais ce n’est pas non plus très bon. Peut-être que c’est à cause de la traduction, puisqu’on perd toujours quelque chose.
Donc, un bon premier tome, mais j’attends encore mieux pour la suite, en tout cas, au niveau des personnages ! L’idée de bibliothèques armées est excellente ! Je tenterai aussi le manga !