Une vie de Simone Veil
Editeur : Audible
Année de sortie : 2007
Nombre de pages : 283 soit 487 minutes
Synopsis : Simone Veil accepte de se raconter à la première personne. Personnage au destin exceptionnel, elle est la femme politique dont la légitimité est la moins contestée en France et à l’étranger ; son autobiographie est attendue depuis longtemps. Elle s’y montre telle qu’elle est : libre, véhémente, sereine.
Avis : J’ai reçu l’audiobook d’Une vie de la partie d’Audible, que je remercie encore !
C’est la première fois que je termine un audiobook ; j’ai aussi commencé La magie du rangement (un chapitre) et Harry Potter and the Philosopher’s Stone (narrateur formidable, aux trois quarts écoutés). Il est assez difficile pour moi d’écouter plutôt que de lire : je suis quelqu’un de visuel, et j’ai besoin de voir les mots sur la page. Une fois que j’ai su lire, petite, je ne voulais plus qu’on me lise des histoires, je préférais le faire moi-même. Encore aujourd’hui, je n’aime pas qu’on me lise quelque chose. Je voulais tout de même tester l’audiobook, étant donné que je le vois un peu partout. C’était une nouvelle expérience intéressante, mais je pense que je relirai quand même le livre en format papier un jour !
Les deux premiers chapitres sont lus par Simone Veil elle-même, et c’est le gros point fort de cet audiobook. C’était tellement émouvant : c’est comme si elle me parlait d’entre les morts pour me raconter le début de sa vie. J’avais l’impression de quelque chose de privé, d’intime, je me sentais proche d’elle. L’avantage aussi est que l’auteure parle très vite – comme moi. Je le mentionne parce que Marie-Dominique Bayle parle moins plus lentement, et j’ai dû augmenter la vitesse de l’audiobook pour que cela me convienne. Quand cette dernière prend le relais, je me suis dit que cela allait un peu réduire l’intérêt du livre pour moi : ce ne fut pas le cas. Sa voix est agréable à écouter. Elle sait être dramatique quand il faut, elle sait aussi prendre un ton enjoué. J’aurais préféré un livre narré seulement par l’auteure, mais la nouvelle narratrice n’a pas gâché l’écoute pour autant.
J’ai été bouleversée par la partie sur la déportation et sur Auschwitz ; quand l’angoisse montait pour l’auteure, elle montait aussi pour moi. Comparé à cela, la deuxième partie sur sa vie politique est plus calme et paisible – même si, en réalité, elle ne l’est pas du tout ! – mais aussi moins frappante. Ce n’est pas pour autant qu’elle n’a pas déclenché en moi une indignation sourde : comment, après la Seconde Guerre mondiale et les mouvements féministes, comment Simone Veil peut-elle être confrontée à un sexisme et à un antisémitisme qui m’ont donné envie de vomir ?!! Encore aujourd’hui, ces deux aberrations existent, et c’est incompréhensible pour moi. J’ai apprécié de découvrir les difficultés d’une figure politique au sein d’un gouvernement. En effet, ce n’est pas du tout la vision que donnent les médias, ce n’est pas ce que voit l’opinion publique. J’ai aimé découvrir son opinion sur certaines personnes, par exemple, Nicolas Sarkozy, François Mitterand ou Jacques Chirac. Elle nous offre une image plus intime, mais aussi plus vraie, sans doute, de ces hommes que l’on ne connaît que sous la casquette de président.
La ténacité de Simone Veil, son courage, sa détermination, sont des exemples, pas seulement pour les femmes, mais pour tous. Malgré les obstacles, elle est parvenue à changer les choses. Quand son mari lui a proposé de rester à la maison parce qu’ils avaient des enfants en bas âge, elle a refusé ; la phrase qu’elle écrit m’a transpercé le coeur parce que, sans doute, je ne l’avais jamais entendu : « »Il faut non seulement travailler, mais avoir un vrai métier. » Aussi, lorsque, beaucoup plus tard, mon mari s’est aventuré à me suggérer que l’éducation de nos enfants pourrait peut-être me dispenser de travailler, ai-je fermement écarté cette hypothèse. » Elle parle de l’indépendance de la femme, du fait qu’elle doit travailler ; elle déplore aussi le fait que le travail ne soit plus considéré que comme une corvée. Son combat pour les conditions de vie dans les prisons m’a forcée à revoir mon jugement ; quant à celui qu’elle a mené pour l’IVG, cela la rend chère à toutes les femmes. Elle a permis une telle avancée dans notre pays grâce à cela ! J’ai d’ailleurs été contente de constater que son discours se trouvait dans l’audiobook. En l’écoutant, je me suis demandée si elle n’avait pas dû y introduire certaines réserves à cause des personnes auxquelles elle s’adressait ; personnellement, je ne pense pas que les femmes qui se font avorter pensent à la natalité de leur pays quand elles envisagent l’IVG. L’important est qu’elle soit parvenue à faire passer cette loi !
Dans la partie concernant la Shoah, de nombreuses références sont citées, que ce soient des livres, des films ou des documentaires. Elle met certaines œuvres en perspective, rappelant qu’elles ne sont pas réalistes : c’est le cas de La vie est belle, La liste de Schindler ou Le choix de Sophie. Je trouve qu’il est intéressant d’avoir son point de vue sur ces livres, étant donné qu’elle a vécu cette part d’Histoire ; elle est donc plus apte à les juger que nous. Je les lirai tout de même, mais en gardant à l’esprit le fait que ce sont des comptes-rendus fictifs, et, finalement, assez éloignés de la vérité.
Petit aparté sur l‘application Audible qui, je trouve, est très bien faite : on peut, comme je l’ai dit plus haut, modifier la vitesse du livre, mais aussi programmer la fin de l’écoute (dix minutes, une heure, la fin du chapitre, etc), voir les chapitres lus, le temps d’écoute en une journée, un mois, le temps qu’il reste à écouter pour finir le livre. On peut mettre des marque-pages, avance/reculer de trente secondes si on a loupé quelque chose, le mettre en mode voiture (je ne l’ai pas encore testé, mais je pense que ça peut le faire s’il est posé sur un kit fait exprès). La bibliothèque (que j’ai parcouru parce que j’ai encore un crédit audio haha) est riche, tellement qu’il est vraiment difficile pour moi de choisir. Vous pouvez tenter pour un mois : c’est gratuit sans obligation d’achats par la suite !
Donc, une très bonne expérience, même si je ne pense pas me mettre vraiment à l’audiobook. Une fois de temps en temps, pourquoi pas ? Mais je sais que seuls certains bien spécifiques me conviendront ! Ici, c’était parfait, grâce à la voix de l’auteure elle-même, grâce à l’émotion, grâce au fait que je me sentais impliquée dans l’écoute et dans la vie de Simone Veil.
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