Courir à trente ans de Nicolas Rey
Editeur : J’ai lu
Année de sortie : 2018 [2004]
Nombre de pages : 154
Synopsis : Frank, Vincent, Jean, Marc et Louis, tous trentenaires, courent après leur jeunesse. Certains, plus que d’autres, courent après les femmes, fuient l’engagement et la routine conjugale : mais où se dirigent-ils ? Empêtrés dans leurs déboires amoureux, ils s’interrogent sur le couple, la fidélité, les enfants, l’amitié … Des interrogations fortes, qui les conduisent parfois à se séparer, à changer de vie, à perdre la raison.
Nicolas Rey décrit avec lucidité une génération d’hommes en quête d’identité.
Avis : Je viens de recevoir ce livre ; sa brièveté (et l’enthousiasme de Gina pour cet auteur !) m’a poussée à le lire rapidement !
Je ne savais pas trop à quoi m’attendre, mais j’ai apprécié ma lecture ! Ce roman est divisé en sept parties, les cinq premières relatant l’histoire de cinq hommes : Frank, Vincent, Jean, Mark et Louis. Aucun ne m’a déplu, chacun m’a touché à sa façon. Tous cherchent l’amour, la jeunesse, une vie différente de celle qu’ils ont. Ce qui se dégage surtout de ce livre : de la tristesse, de la désillusion. Ces hommes sont convaincus d’avoir raté quelque chose, d’avoir passé une étape de leur vie : ils veulent visiblement revenir en arrière, changer, agir. Le synopsis évoque la lucidité de Nicolas Rey ; je ne peux pas juger, étant donné que je ne suis pas concernée. Je ne peux pas tout à fait me mettre à la place de ces personnages ; pour autant, ça me paraît assez « réaliste ». On peut dire, en tout cas, que c’est assez pessimiste. J’ai apprécié le fait qu’un personnage féminin reparaisse d’histoire en histoire, jusqu’à la fin. J’ai également apprécié le style de l’auteur. En voyant une chronique d’un autre de ses romans, j’ai constaté que sa vulgarité avait déplu : ici, heureusement, elle n’est pas présente, et je n’ai pas non plus trouvé la voix narrative ou l’auteur caché dans son livre arrogant ou prétentieux. Si ç’avait été le cas, je n’aurais pas aimé, c’est sûr ! J’ai trouvé, dans ce roman, des échos de Frédéric Beigbeder, sans que ce soit vraiment similaire : c’est un peu dans le style, un peu dans l’histoire et dans le focus sur l’amour perdu. J’ai vraiment beaucoup aimé la fin ! [SPOILER] Ce rassemblement de tous les personnages dans une clinique – on ne sait pas vraiment pourquoi, mais je suppose que c’est pour dépression, ou peut-être ont-ils été enfermés, vu les règles strictes auxquelles ils sont assujettis – m’a réconfortée comme il doit réconforter les personnages. Le fait que Frank quitte la clinique et que le lecteur retrouve plusieurs années après est agréable aussi, comme si un d’eux avait tout de même réussi à mener une vie normale. [FIN DU SPOILER]
Donc, un bon roman, qui laisse entrevoir la désillusion des hommes arrivée la trentaine. Je lirai sans doute d’autres œuvres de Nicolas Rey !