Redbluemoon

I found myself in Wonderland.

Archive pour avril, 2018

Dubliners de James Joyce

Posté : 30 avril, 2018 @ 1:30 dans Avis littéraires | Pas de commentaires »

Genre : Nouvelles, Classique Dubliners

Editeur : Penguin (English Library)

Année de sortie : 2012 [1914]

Nombre de pages : 205

Titre en français : Dublinois

Synopsis : Naturalistic and moving, the fifteen stories which make up Dubliners each mark a moment of epiphany for the characters, as they experience illumination in the churches, markets, bedrooms and pubs of Dublin.

A stirring, beautiful depiction of Irish middle-class life in the early twentieth century, this is an eye-opening, powerful introduction to James Joyce’s writing.

 

Avis : C’est la première fois que je lis James Joyce, et je me suis dit que c’était mieux de commencer par Dubliners que par Ulysses !

Ce recueil est pour moi assez inégal. J’ai vraiment beaucoup aimé certaines des nouvelles, mais d’autres ne m’ont absolument pas touchée. J’ai eu du mal avec les premières, je me suis même demandé si je n’allais pas abandonner. J’ai lu quelque part que ces histoires ont été jugées immorales à l’époque où elles ont été publiées ; je pense que ce recueil devait être plus choquant en 1914 que maintenant. J’ai aimé l’ambiance des nouvelles qui m’ont parlé ; les autres m’ont vraiment laissé froide. J’ai également aimé l’écriture de Joyce ; le synopsis de l’édition que j’ai lu disait que ce recueil était une bonne introduction pour commencer à le lire, donc parfait ! Je ne suis pas encore prête à lire Ulysses mais je suppose que ça viendra !

Toutes les nouvelles traitent, d’une manière ou d’une autre, d’occasions manquées ou de vies qui ne conviennent pas aux personnages principaux. La boisson est souvent présente, comme la violence.

« The Sisters » traite de la mort d’un révérend, et le titre fait référence aux sœurs qui se sont occupé de lui jusqu’au bout. On ne suit pas ces femmes mais un jeune garçon qui était proche de l’homme décédé. C’est une des nouvelles qui m’a le moins parlé. Le père du garçon n’approuvait pas qu’il passe son temps avec l’homme d’église ; celui-ci serait devenu un peu fou.

« An Encounter » suit des garçons qui font l’école buissonnière et rencontre un homme étrange. Encore une fois, une nouvelle qui ne m’a pas touchée du tout !

« Araby » suit (encore !) un jeune garçon amoureux d’une fille plus âgée que lui. Bien sûr, je ne peux pas trop vous en dire, sous peine de révéler tout ce qui arrive dans la nouvelle … sauf qu’il ne se passe pas grand-chose ! La déception du lecteur à la fin fait écho à celle du personnage !  

« Eveline » raconte l’histoire d’une jeune femme (enfin !), qui veut changer de vie. Encore une fois, la désillusion n’est pas loin, et la fin m’a un peu déçue ! [SPOILER] Je pense vraiment qu’elle allait sauter le pas et prendre sa vie en mains ! [FIN DU SPOILER]

Dans « After the Race », un groupe de riches jeunes hommes va fêter quelque chose. Encore une fois, la désillusion est sûre d’arriver au lever du jour. Globalement, les nouvelles de Joyce ne sont pas très joyeuses, et même plutôt déprimantes par le manque d’action et de prise de décision des personnages !

Je ne pense pas avoir tout compris de « Two Gallants ». Le lecteur suit deux hommes : l’un demande à l’autre de parler à une femme pour lui, mais on ne sait pas tout à fait pourquoi. Je suis passée complètement à côté, et c’est là que je me suis demandé si je n’allais pas arrêter la lecture.

Heureusement, « The Boarding House » est arrivé. C’est ma première nouvelle préférée du recueil. On suit une pension de famille dirigée par Mrs. Mooney avec sa fille Polly. J’aime déjà l’ambiance que laisse entendre ce genre de lieux : du passage, des histoires, des personnages parfois haut en couleur. Ici il est question d’amour et d’opportunité.

« A Little Cloud » est sans doute une des nouvelles les plus tristes du recueil. On suit Little Chandler qui va revoir un ami d’enfance parti à Londres. J’ai été partagée entre mépris et pitié pour un des personnages : [SPOILER] l’envie qu’il ressent peut être compréhensible, mais il n’a tout simplement pas le courage de se lancer – et il est encore trop naïf pour le faire me semble-t-il ! [FIN DU SPOILER] La scène finale est d’un pathétique

« Counterparts » montre des scènes de violence domestique assez révoltantes – tout ça parce que le père n’est pas satisfait de sa vie. Je ne ressens que mépris pour ce personnage qui, parce qu’il est dominé au travail, domine violemment à la maison. Du coup, difficile d’aimer cette nouvelle. Et la boisson est aussi fortement représentée, ce qui ne m’attire absolument pas !

« Clay » est l’histoire d’une femme ordinaire, seule, apparemment laide (selon la description du narrateur) mais infiniment gentille, que tout le monde aime. Elle vit clairement pour les autres, et sa vie semblerait assez vide sans eux. Encore mention de la violence et de l’alcool – décidément !

« A Painful Case » est une autre de mes nouvelles préférées du recueil. On suit un homme qui rencontre une femme mariée et va devenir son ami. L’arrogance du personnage masculin m’a exaspérée jusqu’à la fin, où il se rend compte de son erreur. Une belle réflexion sur la solitude et le souvenir après la mort.

« Ivy Day in the Committee Room » m’a assez peu intéressée. La nouvelle traite de politique et je ne m’y connais pas assez pour la comprendre ou l’apprécier à sa juste valeur. De plus, les dialogues des hommes autour de la table ne m’ont pas interpellée.

J’ai beaucoup plus apprécié « A Mother » ! Comme le titre l’indique, la nouvelle se centre autour d’une mère qui va tout faire pour que sa fille soit traitée convenablement. Peut-on parler d’un brin de féminisme ? Dans tous les cas, j’ai passé un bon moment, et j’étais d’accord avec Mrs. Kearney, malgré les autres personnages ! L’histoire pose aussi la question des arnaqueurs dans le milieu de l’art, et de la valeur des artistes.

« Grace » traite de religion, et plus particulièrement d’un homme qui, à cause de son alcoolisme, se voit demander d’approfondir sa foi. J’ai, encore une fois, peu apprécié cette nouvelle.

Enfin, « The Dead » fait également partie de mes préférées ! Le lecteur suit Gabriel Conroy dans sa famille le soir de Noël. J’ai aimé l’ambiance, les trois tantes, et les réflexions introduites par le personnage à la fin, quand il exprime son désir et son amour pour sa femme, mais aussi quand il pense à la mort à venir. Une des seules nouvelles que j’ai bien envie de relire à la période de Noël !

 

Donc, un recueil assez inégal, qui ne m’a pas suffisamment séduite.

 

A Short History of Nearly Everything de Bill Bryson

Posté : 27 avril, 2018 @ 11:58 dans Avis littéraires, Coup de cœur | Pas de commentaires »

Genre : Science A Short History of Nearly Everything

Editeur : Black Swan

Année de sortie : 2004

Nombre de pages : 574

Titre en français : Une histoire de tout, ou presque …

Synopsis : ‘The very book I have been looking for most of my life … trunkloads of information, amazing stories and extraordinary personalities’ Christopher Matthew, Daily Mail

Bill Bryson describes himself as a reluctant traveller, but even when he stays safely at home he can’t contain his curiosity about the world around him. A Short History of Nearly Everything is his quest to understand everything that has happened from the Big Bang to the rise of civilization – how we got from there, being nothing at all, to here, being us. The ultimate eye-opening journey through time and space, revealing the world in a way most of us have never seen it before.

‘It represents a wonderful education, and all schools would be better places if it were the core science reader on the curriculum’ Tim Flannery, The Times Literary Supplement

‘A truly remarkable achievement … a bravura performance, which will give much pleasure’ Walter Gratzer, Nature

‘A travelogue of science, with a witty, engaging, and well-informed guide who loves his patch and is desperate to share its delights with us’ Peter Atkins, The Times

 

Avis : J’ai lu Bill Bryson pour la première fois cette année avec Shakespeare : The World as a Stage (Shakespeare : antiobiographie), et, comme j’avais aimé son écriture, je me suis dit qu’il valait mieux que je poursuive sur ma lancée !

Bill Bryson a le don d’écrire de la non-fiction divertissante malgré des sujets qui ne paraissent pas s’y prêter. En effet, j’avais peur que ce soit un peu sec, un peu répétitif, et peut-être même incompréhensible. Je me trompais ! A Short History of Nearly Everything est un ouvrage de vulgarisation scientifique ; jamais l’auteur ne laisse quelque chose de compliqué non expliqué et jamais il ne se prétend supérieur au lecteur. L’auteur est un excellent vulgarisateur, qui emploie parfois des comparaisons imagées pour faire comprendre quelque chose de particulièrement difficile à appréhender. Il ne rentre pas dans les détails, ce qui lui permet d’être clair et d’aborder de nombreux sujets. Son sens de l’humour est toujours présent ; j’ai souvent souri ou ri parce que je ne m’attendais pas à la remarque qu’il fait à certains moments ! Il me semble que c’est tout de même rare de rire alors qu’on lit un bouquin sur les sciences ! Cela n’en devient pas pour autant ridicule ou grotesque.  

J’ai appris énormément à la lecture de ce livre ! Je me souvenais de certaines choses que j’avais apprises à l’école, mais le rappel n’était pas de trop, et j’ai découvert beaucoup plus sur des domaines scientifiques différents ! Bill Bryson parle non seulement d’astronomie, mais aussi de physique, de chimie, de biologie, d’anthropologie, d’astrophysique, de zoologie ; tout un tas de sujets qui paraissent ne pas pouvoir tenir tous ensemble dans un seul livre, et pourtant !

Cet ouvrage ne nous offre pas seulement des explications ou des théories scientifiques ; il comporte aussi des biographies pour la plupart des scientifiques et chercheurs mentionnés. Elles nous confirment qu’un être intelligent n’est pas forcément quelqu’un de bien ! Le nombre de scientifiques qui ont volé les théories ou les résultats de leurs amis, ou qui ont mis des bâtons dans les roues de collègues pour que leurs recherches ne soient pas prises au sérieux, ou pas publiées. Entre vol et hypocrisie, on trouve aussi un conservatisme ahurissant, qui rapproche énormément la science de la religion, et qui laisse le lecteur bouche bée. Certains scientifiques sont insupportables d’arrogance, de cruauté ; peu sont vraiment humains !

Parmi les sujets abordés, on trouve le réchauffement climatique, les cycles de la Terre et les extinctions. Ce sont, avec l’astronomie en général, des sujets qui me passionnent. Je trouve aberrant que l’homme se sente roi sur sa planète en la détruisant plus vite qu’elle ne s’auto-détruit elle-même – parce que, visiblement, les changements climatiques sont réguliers sur Terre, et nous ne faisons que les faire venir plus rapidement ! Les espèces s’éteignent régulièrement, sans l’aide de l’homme ; et pourtant, quand il explore une région vierge, il tue une grande partie des espèces qu’il découvre. (Lire la passion de Rothschild ou d’autres qui ont exterminé des espèces d’oiseaux histoire de les exposer dans leur salon … comment vous dire …) C’est merveilleux de vouloir explorer la Terre, c’est formidable de rester bouche bée devant sa beauté ; mais savoir que l’être humain peut détruire jusqu’à mille espèces en une semaine, et qu’il a permis l’extinction du dodo par ennui, ça ne fait que m’agacer. Quand je lis qu’on ne connaît que très peu des espèces marines, je me dis qu’il vaut mieux que cela reste ainsi, histoire qu’on ne se mette pas à les chasser pour voir quel goût elles ont par exemple ! La civilisation humaine est grandiose, mais elle a fini par oublier le respect de la nature, et son fonctionnement. Il ne sert à rien de se plaindre des changements climatiques par exemple : la nature ne vous écoute pas. Le cosmos continue à évoluer, que l’homme s’adapte ou pas, et ce n’est pas en pestant contre la pluie que les nuages vont la ravaler !

J’ai pris en note certaines des nombreuses références données par l’auteur ; je ne sais pas si je vais tout comprendre, mais j’ai envie d’apprendre encore plus après avoir lu ce livre !

 

Donc, un excellent ouvrage de vulgarisation, qui m’a donné envie de lire d’autres œuvres de l’auteur, mais aussi d’autres livres sur les sujets abordés !

 

Vera d’Elizabeth von Arnim

Posté : 20 avril, 2018 @ 9:45 dans Avis littéraires | Pas de commentaires »

Genre : Classique Vera

Editeur : Virago (Modern Classics)

Année de sortie : 1989 [1921]

Nombre de pages : 319

Titre en français : Véra

Synopsis : ‘She had the trust in him, he felt, of a child … He was proud and touched to know it, and it warmed him through and through to see how her face lit up whenever he appeared. Vera’s face hadn’t done that’

Lucy Entwhistle’s beloved father has just died; she is twenty-two and alone in the world. Leaning against her garden gate, dazed and unhappy, she is disturbed by the slightly sweaty presence of Mr. Wemyss, also in mourning – for his wife Vera, who has died in mysterious circumstances. Before Lucy can collect herself the middle-aged Mr. Wemyss has taken charge: of the funeral arrangements, of her kind aunt Dot, but most of all of Lucy herself – body and soul.

Elizabeth von Arnim (1866-1941), cousin and friend of Katherine Mansfield, was born in Australia. She had an extraordinary life, spent in Pomerania with her first husband, Count von Arnim, and in England with her second, the 2nd Earl Russell – brother of Bertrand Russell. Most famous for Elizabeth and her German Garden, Vera, first published in 1921, is her masterpiece, a forceful study of the power of men in marriage, and the weakness of women when they love.

 

Avis : J’ai d’abord vu cette auteure sur la chaîne d’Ange (Beyond the Pages), et ses livres m’ont attirée parce qu’ils ont été édités chez Vintage dans leur collection Vintage Classics. Puis j’ai recherché Elizabeth von Arnim et j’ai trouvé Vera.

J’ai vu quelque part – je ne sais plus où – que Daphné du Maurier s’était inspirée de Vera pour écrire Rebecca, un de mes romans préférés. Je me suis dit qu’il serait donc intéressant de le lire, et que j’avais des chances d’aimer ! J’ai bien vu, en lisant Vera, les éléments qui avaient pu intéresser Daphné du Maurier pour son propre livre ; mais elle l’a rendu bien plus gothique que n’est le roman d’Elizabeth von Arnim, et les personnages ne sont pas du tout les mêmes, que ce soient dans leur personnalité ou dans leur relation les uns avec les autres. J’ai beaucoup aimé Vera, et peut-être que je l’aimerais plus encore au fil du temps, mais Rebecca est plus prenant et plus surprenant pour moi, et il a gagné sa place de préféré après quelques réticences de ma part !

Passons à Vera seul maintenant ! D’abord, j’aime beaucoup l’écriture d’Elizabeth von Arnim, donc je sais que je lirai d’autres de ses livres, et même, que je pourrais relire celui-ci – peut-être quand je serai moins en colère !! Cela ne signifie pas du tout que le livre est mauvais ; au contraire, il est capable de me faire ressentir des choses, je me suis sentie impliquée dans l’histoire, et même si je n’adore pas la fin, c’est un très bon roman capable de toucher ses lecteurs. Je suis en colère parce que j’ai absolument DETESTE Wemyss !! Il est arrivé directement sur ma liste de personnages que je déteste le plus en littérature, aux côtés d’Ambrosio dans The Monk et Humbert Humbert dans Lolita. Il est tellement centré sur lui-même, égoïste, dès le début du roman ! Insupportable. Et sa façon de voir les femmes !! [SPOILER] Pour lui, elle ne doit pas penser, ce n’est pas son rôle ; il doit avoir le contrôle total sur absolument tout, son esprit, son âme, son corps ; toute sa vie est à lui ! Et quand Lucy se trouve être sa femme et qu’elle tente de tout partager avec lui, elle découvre que ce n’est pas du tout une bonne idée ! [FIN DU SPOILER] Il est facilement blessé – pour rien, je précise –, il est d’un ridicule, et, en même temps, personne ne lui dit jamais rien, ce qui le laisse diriger tranquillement avec sa vision complètement étriquée des choses ! Il pense qu’il a toujours raison !! Il est très rare de trouver un personnage aussi agaçant [SPOILER]  mais aussi un personnage si ridicule et qui prend pourtant autant d’ampleur. Lucy ne veut pas de lui au début, elle ne l’aime pas ; et, avec sa manière de la plier à sa volonté, de la forcer à faire ce qu’il veut, il parvient à la faire tomber amoureuse, et à la couper de tout le monde. Il n’est pas seulement insupportable, il est aussi dangereux ! [FIN DU SPOILER]

J’ai adoré Lucy [SPOILER] surtout parce qu’elle finit par se rendre compte de qui est Wemyss, et par ne plus tout à fait lui obéir. Elle découvre qui il est, mais tente de se convaincre qu’elle a tout de même fait le bon choix. J’ai eu pitié d’elle, vraiment, et j’aurais tout de même préféré qu’elle le défie carrément, qu’elle s’affirme, qu’elle lui montre que ce n’est pas parce qu’elle est femme qu’elle ne pense pas ou qu’elle n’a pas le droit d’avoir sa propre personnalité et de faire ses propres choix.  [FIN DU SPOILER] Elle peut paraître agaçante à certains, mais je l’ai trouvée tellement innocente. J’avais tellement envie de l’aider ! C’est peut-être pour cette raison que je me suis pas mal identifiée à la tante Dot – que j’adore également. Elle est tellement généreuse, et elle ne fait que penser, constamment, au bonheur de Lucy. [SPOILER] J’ai aussi fini par aimer Vera elle-même. Elle est, en quelque sorte, une alliée virtuelle pour Lucy face à un mari tyrannique ; c’est vers elle qu’elle se tourne quand elle se sent mal, ou seule. Je l’ai aussi aimée grâce à la façon dont elle est dépeinte par ses habitudes et ses affaires, et non par son ancien mari, qui ne cesse de la diaboliser et de la rabaisser. [FIN DU SPOILER]

La fin était un peu décevante pour moi au début. J’en voulais plus, je voulais savoir ! Mais, je me suis dit que c’était logique que ça s’arrête là. [SPOILER] Le lecteur sait aussi que la tante Dot a raison : Lucy ne tiendra pas aussi longtemps que Vera, elle mourra plus tôt, et Wemyss sera capable de continuer à vivre normalement, à la recherche d’un nouveau « petit amour » ! Il dit à un moment donné qu’il a profondément aimé Vera ; je n’y crois pas une seconde, vu la rapidité avec laquelle il l’a remplacée ! A la fin du roman, j’espère toujours que Lucy ne va pas finir comme la première épouse, mais je n’y crois pas moi-même. D’ailleurs, je suis persuadée que Wemyss a tué Vera, littéralement, que c’est lui qui l’a poussée par la fenêtre ! Je trouve que c’est clair dans les dernières pensées de Wemyss avant la fin du roman. De plus, il a menti sur elle en disant, par exemple, qu’elle refusait de voyager ; dans ce cas-là, pourquoi a-t-elle autant de Baedecker dans sa bibliothèque ? C’est plutôt lui qui devait la retenir, dans une sorte de séquestration, et qui l’empêchait de faire ce qu’elle voulait, exactement comme il compte le faire avec Lucy ! [FIN DU SPOILER]

Petite remarque : j’ai aimé les petites réflexions sur les livres au cours du roman. La différence de perception de la littérature entre Wemyss et Lucy est choquante, et j’ai retenu certaines citations, dont celle-ci, que je vous mets en VO et en français : « The books people read, – was there ever anything more revealing ? » / « Les livres que nous lisons – existe-t-il quelque chose de plus révélateur ? »  

 

Donc, un excellent livre, que je relirai sans doute avec plaisir, malgré ma haine de Wemyss !

 

Room d’Emma Donoghue

Posté : 17 avril, 2018 @ 11:53 dans Avis littéraires | Pas de commentaires »

Genre : Contemporaine, DrameRoom

Editeur : Picador

Année de sortie : 2010

Nombre de pages : 321

Titre en français : Room

Synopsis : Jack is five, and excited about his birthday. He lives with his Ma in Room, which has a locked door and a skylight, and measures eleven feet by eleven feet. He loves watching TV, and the cartoon characters he calls friends, but he knows that nothing he sees on screen is truly real – only him, Ma and the things in Room. Until the day Ma admits that there’s a world outside … Told in Jack’s voice, Room is the story of a mother and son whose love lets them survive the impossible. Unsentimental and sometimes funny, devastating yet uplifting, Room is a novel like no other.

 

Avis : Ce livre m’a toujours intriguée, et, en même temps, je l’ai toujours repoussé à cause de son sujet. Je me suis enfin lancée en le voyant à la BU !

Il est très dur pour moi de noter et de chroniquer Room. D’abord, à cause de son sujet : pour ceux qui ne le savent pas, le roman évoque la séquestration et le viol, ce qui est déjà assez difficile à traiter, et ce qui rend le livre difficile à lire. En plus, honnêtement, je ne sais pas pourquoi j’ai lu ce livre, ce n’est pas du tout mon genre de lecture ! J’avais donc déjà des chances de ne pas trop apprécier ; pas parce que le sujet est mauvais, mais parce que je n’aime pas du tout lire ce type de roman. Mais, en plus, Room est écrit du point de vue de Jack, un petit garçon de 5 ans ! Alors là, certains se disent : « Oui, donc, du coup, c’est super sentimental, et fait exprès pour que le lecteur pleure à chaque page face au malheur de cet enfant ». Eh bien non, justement. Pas de jolie réplique larmoyante, pas de scène à faire pleurer dans les chaumières. Ce n’est pas déchirant comme on pourrait s’y attendre. Et ce, pour quelques simples raisons : [SPOILER] d’abord, Jack n’a jamais connu que Room, que la pièce dans laquelle il est enfermé avec sa mère, et donc, il ne sait pas qu’il existe un monde bien plus vaste. Puis, sa mère lui a fait croire que seule Room était réelle ; il pense donc que tout ce qu’il voit à la télévision n’existe pas vraiment, et que lui, sa mère et Old Nick sont les seuls êtres humains au monde. Enfin, [FIN DU SPOILER] Jack est un enfant, et il est connu que les enfants sont parfois être égoïstes et sont globalement centrés sur eux ; c’est le cas aussi pour notre narrateur, qui peut se montrer très méchant avec sa mère, sans s’en rendre compte sans doute, mais le lecteur, lui, s’en rend compte !

Ce livre m’a mise tellement mal à l’aise, pas seulement à cause du sujet, mais aussi à cause de cette narration. Il a été difficile pour moi d’apprécier Jack parfois, parce que je comprenais la situation de sa mère, et qu’il n’était pas toujours d’une grande aide pour elle. Dans le même temps, il m’a fait très mal au cœur, parce qu’il ne comprend pas du tout la situation dans laquelle il se trouve, et il ne se rend pas compte qu’il blesse cruellement sa mère parfois. Il ne pense qu’à lui, mais aussi, souvent à elle, et il pense, dans son esprit d’enfant, qu’elle veut exactement la même chose que lui, que ça lui plaît aussi de faire ce qu’elle fait avec lui. Quant à la mère, j’ai sympathisé avec elle tout le long, et je me suis mise à place – ce qui est déjà terrifiant. Je comprenais ses réactions, même si elles peuvent être mal prises par certains, et je l’ai trouvée courageuse, mais aussi désespérée. Ce qu’elle est capable de faire à la moitié du roman est hallucinant. Je pense qu’une narration de son point de vue aurait été bien plus affreuse à lire que du point de vue de son fils ; on comprend ce qui arrive quand il perçoit les choses, mais lui ne comprend pas, ce qui reste un soulagement.  

Le livre est divisé en deux parties : la vie dans la pièce, et ses conséquences. Au vu de leur situation, on peut comprendre la relation fusionnelle qui s’est établie entre la mère et le fils ; elle serait choquante entre deux personnes « normales », mais elle est déchirante ici. La mère s’est raccrochée à son fils de toutes ses forces, pour ne pas mourir, et lui ne connaît qu’elle dans le monde. [SPOILER] Cette relation les rend tous deux inadaptés à la vie en communauté ; en sortant de la pièce, ils sont incapables de vivre normalement, Jack a des lacunes dans certaines domaines et des problèmes de sociabilité et sa mère est incapable de supporter le monde comme il est, toujours aussi hypocrite et porté à juger tout et tout le monde sans se mettre à la place des gens. [FIN DU SPOILER]

[SPOILER] Evidemment, il existe un méchant de l’histoire, Old Nick, dont on ne sait pas grand-chose excepté son âge et la façon dont il a enlevé la mère. On sait également qu’il est arrêté après la fuite de Jack, mais rien de plus. [FIN DU SPOILER] N’entrez pas dans ce livre en vous attendant à un thriller, ce n’en est pas vraiment un !

La fin est la seule partie du livre qui m’a fait monter les larmes aux yeux – j’ai bien été indignée à certains moments de la lecture, mais je n’ai jamais vraiment été sur le point de pleurer. La partie la plus difficile de Room pour moi.

 

Donc, un bon livre, mais que je n’ai pas su apprécier pleinement en raison du malaise que j’ai ressenti tout le long de la lecture, sans doute à cause de la narration très particulière.  

 

The Illuminae Files, book 3: Obsidio d’Amie Kaufman et Jay Kristoff

Posté : 14 avril, 2018 @ 1:00 dans Avis littéraires | 2 commentaires »

Genre : SF, YA  Obsidio

Editeur : Knopf

Année de sortie : 2018 

Nombre de pages : 615

Titre en français : Les dossier Illuminae, tome 3 : Obsidio (pas encore sorti, et pas de date précise pour le moment)

Synopsis : Asha Grant came to Kerenza to escape her past. Too bad he just caught up with her.

Asha survived BeiTech’s initial assault and has been working undercover with the hopelessly outmatched resistance ever since. That, and figuring out what to do with the secret she’s stashed in the crawlspace. The last thing she expected to worry about was her ex-boyfriend, but Rhys Lindstrom just landed planetside, and he’s looking finer than ever in his new BeiTech uniform. Is he her way out – or a guarantee she never gets off this frozen rock alive?

But Asha’s not the only one with problems. Her cousin Kady’s ragtag band of survivors are headed for Kerenza – without enough oxygen to last the journey. Oh, and there might be an insurrection brewing. But when have little things like that ever stopped the Illuminae Group?

Too bad tome isn’t on their side. With BeiTech hurrying to repair their damaged jump gate, and a mass extermination planned for the Kerenza civilians, only a miracle could save them now. And everyone knows that miracles are just statistical probabilities … right?

 

Avis : J’attendais ce dernier tome de la série avec impatience, j’avais très envie de découvrir comment tout se terminait !

Attention : SPOILERS pour les deux premiers tomes si vous ne les avez pas lus !

Un rapide tour d’horizon avant de vous parler d’Obsidio. J’ai adoré Illuminae, c’était vraiment une lecture fun, originale, notamment grâce au format très différent des romans habituels. J’ai beaucoup aimé Gemina, même si j’ai trouvé que c’était parfois un peu tiré par les cheveux  – notamment avec le paradoxe Gemina qui permet de faire ressusciter un personnage en gros ! – mais c’était toujours un bon moment ! Je ne dis pas qu’Obsidio n’est pas un bon livre, mais certaines tropes que l’on retrouve ENCORE m’ont agacée, parce qu’elles sont déjà présentes dans les deux premiers volumes. J’étais fatiguée de les voir encore !

D’abord les points positifs : il y a de l’action – c’est indéniable ! –, des surprises et des rebondissements de situation. C’est génial aussi de revoir tous les personnages dans le même livre cette fois ! Et j’aime toujours le format différent de cette série. J’ai aimé découvrir comment les dossiers ont été formés, et l’identité des analystes, ceux qui écrivent les rapports en visionnant les vidéos de surveillance ou autres.

MAIS ! Plusieurs problèmes m’ont empêchée d’apprécier pleinement ma lecture – à ma grande frustration ! D’abord, la romance : elle prend pas mal de place, et concerne deux nouveaux personnages. Le problème, c’est qu’elle suit EXACTEMENT le même schéma que dans les tomes précédents avec les deux premières relations amoureuses. Puis, les rebondissements : ils sont énormes, certes, mais je les ai vus venir à des kilomètres, alors même que j’espérais me tromper et être surprise ! A un moment, je me disais « Ah oui, là je ne m’y attendais pas ! » et puis, nouveau twist : c’était exactement ce que j’avais anticipé … Ensuite, la façon dont les personnages parlent ne fait pas du tout authentique, et sonne un peu cliché et exagéré. Surtout à cause des jurons qui sont constamment cachés par un patch noir. Pourquoi ne pas les écrire, franchement ? C’est agaçant à force de voir ces patchs partout ! En plus, le lecteur ne sait pas quel est le juron, et donc la phrase a parfois peu de sens. Et ce n’est pas fini ! Autre problème : le drame/mélodrame. Insupportable. Je sais que les personnages sont dans une situation terrible, mais, franchement, je ne pouvais pas dans ce livre. Et pourquoi ? PARCE QUE JE SAVAIS COMMENT CA ALLAIT FINIR !! Et donc le drama n’avait pas lieu d’être ! Et c’est ce qui m’a le plus agacée ! La fin !! J’ai été déçue. [SPOILER] Quand il semblait que tout le monde allait mourir, je me suis dit : « Oui, voilà, c’est la vraie fin ; cela ne peut pas toujours être une happy ending, ce ne serait pas réaliste ». Et, encore un twist, BOOM. Tout le monde ressuscite en quelque sorte, et chaque couple est formé, et tous les héros sont vivants. [FIN DU SPOILER] Je l’ai vu venir aussi, et c’est pour ça que je n’ai pas su apprécier ma lecture. 

 

Donc, j’aurais vraiment aimé aimer ce livre, mais cette fin n’était pas faite pour moi, et ça me rend triste ! 

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