Redbluemoon

I found myself in Wonderland.

Archive pour mars, 2018

Notre histoire. Pingru et Meitang de Rao Pingru

Posté : 13 mars, 2018 @ 5:51 dans Avis littéraires | Pas de commentaires »

Genre : Autobiographie, BiographieNotre histoire

Editeur : Seuil

Année de sortie : 2017 [2013]

Nombre de pages : 346

Langue d’origine : Chinois

Synopsis : En 2008, à la mort de sa femme Meitang, Rao Pingru entreprend de conjurer le deuil par l’encre et l’aquarelle en retraçant, in memoriam et en dessin, le destin de sa famille. Dans son appartement shanghaïen, le vieil homme se souvient du sel des jours qu’il a partagés avec Meitang et de leur vie rythmée par les battements d’une Chine en ébullition.

De sa petite enfance à son mariage avec celle qui porte aux lèvres « une touche d’écarlate », de son engagement militaire lors de la guerre contre le Japon à son internement dans un camp de rééducation où il resta vingt ans, de l’établissement de sa famille à Shanghai à la maladie de son épouse, Rao Pingru restitue dans cette histoire les jours de fête comme les jours difficiles et livre une œuvre qui ne ressemble à aucune autre, une vie dessinée à l’échelle de la Chine.

A chaque page d’un récit à la fois tendre, grave et poétique, la petite et la grande histoire, la voix unique de Rao Pingru et la marche des évolutions politiques du pays se rejoignent, donnant à lire un témoignage fort sur la vie des héros ordinaires de la Chine du siècle passé ainsi qu’une magnifique histoire d’amour.

 

Avis : Je zieutais ce livre depuis pas mal de temps en librairie, et quand j’ai vu qu’il était à la bibliothèque, je me suis jetée dessus !!

Il est assez difficile d’« évaluer » un livre pareil, notamment parce que l’auteur raconte sa vie et celle de sa femme, et qu’une vie ne se juge pas comme une œuvre de fiction. On ne peut donc pas dire « j’ai aimé », « je n’ai pas aimé ». Pour autant, j’avais des attentes particulières : je pensais lire l’histoire d’amour entre Pingru et Meitang, ou, en tout cas, je m’attendais à ce que le livre se focalise là-dessus. Ce n’est pas vraiment le cas. La vie du couple est racontée de leur enfance à la mort de Meitang, et tous les aspects de la vie sont abordés : les difficultés financières, les problèmes d’emploi et, surtout, la nourriture. Celle-ci, à un moment donné, m’a paru omniprésente ! J’ai fini par être un peu agacée : Pingru se rappelle avoir mangé tels plats ou mets avec Meitang, et n’a pas retrouvé leur égal ensuite. Puis je me suis dit qu’elle était si présente parce qu’elle finit par leur manquer.

La politique fait son apparition dans le livre dès le début : par exemple, la guerre avec le Japon est mise en avant parce que Pingru y a participé. Par la suite, il est envoyé en camp de rééducation pendant vingt ans loin de sa famille. Il n’a donc pas vu grandir ses enfants, et a dû travailler comme un prisonnier pendant toutes ces années. J’avoue que, parfois, avec le nombre de noms de villes, de rues, ou même avec cette mention des camps de rééducation, j’étais un peu perdue : je ne connais pas bien la Chine, et donc je ne savais pas trop à quoi tout cela correspondait. Mais, surtout, je ne m’attendais pas à lire une histoire pareille. Pingru et Meitang ont passé une partie de leur vie loin l’un de l’autre, pendant la guerre et pendant la période du camp. De plus, je ne sais pas si c’est de la pudeur, mais j’ai eu l’impression que l’auteur était dans la retenue ; il ne parle pas tout à fait de sentiments, d’amour. Bien sûr, parfois, il parle de la douleur de perdre sa femme, ou du fait qu’ils s’aiment assez pour rester ensemble quand autour d’eux d’autres couples se séparent ; mais ce n’était pas l’essentiel du livre. Il s’exprime aussi à travers ses illustrations, qui sont bienvenues et modifient l’expérience de lecture.

Il y avait également des passages étranges pour moi tant ils étaient en décalage par rapport à ce à quoi je m’attendais ! Ils concernaient des parties banales de la vie, quelque chose de tout à fait ordinaire. Et je me demande si ce n’est pas pour cette raison que je ne suis pas parvenue à être touchée par ce livre. Certes, j’ai été dépaysée, mais je n’ai pas réussi à ressentir de l’émotion, excepté à des moments vraiment très forts, comme la mort de Meitang. J’ai eu l’impression d’être complètement insensible, comme si j’avais érigé une barrière entre moi et le livre, comme si l’œuvre était un bateau et que j’étais restée sur la rive, je regardais les événements de loin. Le seul chapitre vraiment émouvant était le dernier, qui s’appelle « Et puis tu es repartie ». J’ai aussi apprécié certains passages poétiques pendant la première partie du livre, alors que Pingru nous parle de son passage dans l’armée ; mais les parties qui racontent les aspects banals de leur vie m’ont laissé sur ma faim.

 

Donc, un hommage à une vie entière, faite de hauts et de bas, que je n’ai pas su apprécier à sa juste valeur.

 

Guide de survie en territoire zombie de Max Brooks

Posté : 13 mars, 2018 @ 12:58 dans Avis littéraires | Pas de commentaires »

Genre : HorreurGuide de survie en territoire zombie

Editeur : Le Livre de poche

Année de sortie : 2011 [2003]

Nombre de pages : 360

Langue d’origine : Anglais (américain)

Synopsis : Ne prenez pas à la légère votre bien le plus précieux : votre vie. Ce livre contient toutes les clés pour survivre aux hordes de morts-vivants qui s’approchent de vous en ce moment même. Proposant des exemples précis et des astuces reconnues par des experts de renommée internationale, le Guide de survie en territoire zombie vous donne la conduite à tenir en toutes circonstances pour vous tirer d’affaire, vous et vos proches. 

CE LIVRE PEUT VOUS SAUVER LA VIE

 

Avis : Je pensais lire ce livre en même temps que d’autres ; je l’ai vu dans la bibliothèque d’un ami et je me suis dit : « J’ai apprécié World War Z, pourquoi pas lire Guide de survie en territoire zombie ? » Je n’avais l’intention de le lire avant de l’avoir sous les yeux.

J’ai été complètement absorbée par ce livre !! Il est écrit comme si la guerre des zombies était réelle, comme si le lecteur devait vraiment se défendre prochainement contre ces créatures ; cela peut complètement détacher certaines personnes du livre, et en happer d’autres. Je fais, visiblement, partie de la deuxième catégorie. Je ne pensais vraiment pas être autant dedans ! Ça en devenait même étrange : je réfléchissais à quelles armes j’allais choisir, qui j’allais prendre dans mon équipe, comment mettre en œuvre les conseils de l’auteur, tout ça ! A un moment donné, je ne pouvais même plus poser le livre, j’avais envie de savoir tout ce que ce livre pouvait m’apporter sur les zombies et la façon de les combattre – très étrange vous dis-je ! Parfois, j’étais aussi sérieuse que le livre est réaliste, et parfois, je me suis surprise à rire, parce que l’auteur avait fait une remarque macabre, ou une blague morbide.

Pour vous parler un peu de la structure du livre : l’auteur commence par une introduction dans laquelle il explique à quoi ce guide va servir, et par une note, dans laquelle il précise que, s’il y a autant d’armes à feu, c’est parce qu’il est Américain, et que celles-ci sont très répandues, contrairement à la situation d’autres pays dans le monde. On peut déjà voir que, comme World War Z, ce guide est très politique : il met régulièrement en avant les défauts des gouvernements, leur lâcheté et leur manque de préparation. Viennent ensuite plusieurs parties : la première sur « Les morts-vivants : mythes et réalités », dans laquelle nous est expliqué ce qu’est un zombie, ses caractéristiques et les différents types d’épidémies ; la deuxième sur les armes et les techniques de combat – là, on m’avait déjà perdu, j’étais complètement dedans ; une troisième sur la défense ; une quatrième sur la fuite et les déplacements ; la cinquième se concentre sur la chasse et le nettoyage ; l’avant-dernière s’appelle « Vivre dans un monde envahi par les zombies » – très réjouissant, comme on peut s’y attendre ! – pour finir avec un recensement des épidémies à travers les siècles et une analyse historique. Cette dernière partie peut faire peur parce qu’elle reste cohérente, et réaliste, comme tout le reste du livre, et comme l’était World War Z, avec ses interviews.

 

Donc, j’ai été happée dans le livre, ce qui en fait une réussite pour moi ! J’ai passé un bon moment dans ce univers parallèle, à me faire peur et à m’imaginer tuer/échapper aux zombies !

 

Lolita de Vladimir Nabokov

Posté : 10 mars, 2018 @ 2:41 dans Avis littéraires | Pas de commentaires »

Genre : ClassiqueLolita

Editeur : Penguin (Essentials)

Année de sortie : 2011 [1952]

Nombre de pages : 352

Titre en français : Lolita

Synopsis : ‘Lolita, light of my life, fire of my loins. My sin, my soul. Lo-lee-ta: the tip of my tongue taking a trip of three steps down the palate to tap, at three, on the teeth. Lo-lee-ta.’

Humbert Humbert is a middle-aged, frustrated college professor in love with his landlady’s twelve-year-old daughter Lolita, he’ll do anything to possess her. Unable and unwilling to stop himself, he is prepared to commit any crime to get what he wants.

Is he in love or insane? A silver-tongued poet or a pervert? A tortured soul or a monster? Or is he all of these?

 

Avis : Cela fait un moment que Lolita se trouve dans ma PAL – presque 4 ans il me semble – ; j’ai pensé plusieurs fois à l’en sortir, sans oser le faire, de peur de détester le livre. Un cours de littérature comparée m’a enfin « forcée » à le lire !

Difficile de dire qu’on apprécie un tel livre, mais il est indéniable que l’écriture de Nabokov est magnifique. Rien que les premières lignes sont déjà poétiques dans leur mélodie. De plus, bien que l’histoire qu’il raconte soit affreuse, son traitement du sujet en fait quelque chose de lisible : certes, le lecteur se retrouve dans la tête d’Humbert Humbert, un pédophile qu’il va finir par haïr à la fin de l’œuvre ; mais rien n’est clairement décrit, tout reste – généralement – dans la subtilité. Aussi, Humbert se pense vraiment amoureux ; il voit que ce qu’il fait est mal mais ne peut pas – ne veut pas ? – s’en empêcher plus longtemps. Cet aspect du livre est un des plus déroutants : peut-on vraiment penser que le personnage principal est amoureux d’une petite fille de 11 ans ? peut-on vraiment qualifier cette relation d’amour ? On peut parler de possessivité – cela devient obsessionnel à la fin – mais je doute que le mot « amour » puisse être employé. Et pourtant, Humbert ne cesse d’en parler, ce qui finit par être énervant. Malgré tout, l’auteur prend un risque en écrivant du point de vue d’Humbert ; c’est original, mais je n’ai jamais lu un livre qui m’a mise aussi mal à l’aise, ou qui m’a donné la nausée – cette sensation est renforcée par le fait qu’Humbert s’adresse au lecteur, l’implique donc dans son histoire, notamment en lui demandant de ne pas être hypocrite ou de ne pas le juger. En revanche, je ne me suis pas demandé si j’allais arrêter la lecture : bien que l’histoire soit affreuse, j’avais envie d’avoir des réponses à plusieurs questions, comme pourquoi Humbert est-il en prison ? Il a apparemment tué quelqu’un : qui ? J’avais aussi envie de savoir ce que Lolita allait devenir. Malgré le dégoût, j’étais quand même happée. Enfin, je ne sais pas si c’est parce que j’étais tellement dérangée par l’histoire, ou si je n’étais pas complètement concentrée, mais je n’ai pas du tout compris d’où sortait Clare vers le milieu du livre. Je me suis dit que j’avais dû louper quelque chose !

J’ai détesté Humbert de tout mon cœur ; j’ai rarement envie de tuer un personnage, mais alors lui, je l’aurais fait avec plaisir. Il ne se rend absolument pas compte de ce qu’il fait vraiment, même s’il en parle aussi librement dans cette confession ; il avoue qu’il n’a fait que se justifier tout le long qu’à la fin, quand il confie qu’il avait compris que Lolita était, en réalité, malheureuse avec lui, et que leur relation n’était ni saine et ni normale, contrairement à ce qu’il voulait croire – et à ce qu’il voulait laisser penser au lecteur. Ces tentatives pour se trouver des excuses, ou de déguiser son vice en amour m’ont écœurée et mise en colère, tout comme le fait qu’il utilise constamment ce terme d’« amour » pour parler de la relation qu’il entretient avec Lolita. Au début, j’ai sincèrement cru qu’il allait la préserver, la protéger, qu’il n’allait faire que vivre dans son orbite – quelle désillusion !! Quant à Lolita elle-même, comme elle est vue par les yeux d’Humbert, elle est assez ambiguë. Il nous la décrit comme une « nymphette », un enfant-démon, qui le séduit consciemment. Bientôt, il va nous dire que c’est elle qui lui a demandé d’établir cette relation malsaine ! Le lecteur ne saura jamais qui est vraiment Lolita ; à la fin, il découvre quand même que l’image qu’en avait Humbert n’était pas réelle. Dans tous les cas, j’ai eu régulièrement mal au cœur pour elle : [SPOILER] un moment donné, Humbert avoue qu’il lui a tout pris : une famille, une enfance, une vie normale de petite fille, pour la faire grandir prématurément ; elle-même lui dit qu’il a brisé sa vie à la fin, quand il finit par la retrouver. Il décrit aussi ses yeux, vides, son expression malheureuse, son absence de désir et de goût pour la vie. [FIN DU SPOILER] La mère, Charlotte, est typiquement la mère inutile pour qui sa fille n’est qu’un obstacle dans la vie. Elle envoie sa fille en camp de vacances pour être débarrassée d’elle et se concentrer sur son idylle amoureuse avec un homme qui ne veut pas d’elle. Elle est assez ridicule, et assez insupportable – typiquement une relation mère-fille qui ne permet pas à la fille de se sentir aimée ou d’être protégée par le seul parent qui lui reste.

La fin laisse un goût amer : Humbert est toujours dans son délire d’amour pour Lolita. Le lecteur ne sait pas ce qui lui est arrivé ensuite, l’éditeur fictif – qui introduit le livre – ne reprend pas la parole pour nous dire comment a fini Humbert.  

Je suis contente d’avoir lu ce livre, il fait quand même partie des grands classiques de la littérature ; mais je ne pense pas le relire – en tout cas, pas pour le moment ! Même si je ne peux pas dire que j’ai adoré, Lolita ne m’a pas laissé indifférente !

 

Donc, une lecture difficile, une histoire dérangeante portée par une écriture magnifique.

 

Lincoln in the Bardo de George Saunders

Posté : 5 mars, 2018 @ 9:51 dans Avis littéraires | Pas de commentaires »

Genre : HistoriqueLincoln in the Bardo

Editeur : Bloomsbury

Année de sortie : 2017

Nombre de pages : 343

Titre en français : Pas encore traduit en français

Synopsis : February 1862

The American Civil War rages while President Lincoln’s beloved eleven-year-old son lies gravely ill. In a matter of days, Willie dies and is laid to rest in a Georgetown cemetery. Newspapers report that a grief-stricken Lincoln returns to the crypt several times alone to hold his boy’s body.

From this seed of historical truth, George Saunders spins an unforgettable story of familial love and loss that breaks free of realism, entering a thrilling, supernatural domain both hilarious and terrifying. Willie Lincoln finds himself trapped in a transitional realm – called, in Tibetan tradition, thhe bardo – and as ghosts mingle, squabble, gripe and commiserate, and stony tendrils creep towards the boy, a monumental struggle erupts over young Willie’s soul.

Unfolding over a single night, Lincoln in the Bardo is written with George Saunders’ inimitable humour, pathos and grace. Here he invents an exhilarating new form, and is confirmed as one of the most important and influential writers of his generation. Deploying a theatrical, kaleidoscopic panoply of voices – living and dead, historical and fictional – Lincoln in the Bardo poses a timeless question: how do we live and love when we know that everything we hold dear must end?

 

Avis : J’ai lu et entendu beaucoup de bien de Lincoln in the Bardo de George Saunders ; et comme il a gagné le Man Booker Price en 2017, je me suis lancée !

Je pense que je m’attendais à beaucoup, peut-être à trop, et pas du tout à quelque chose d’aussi confus. Je ne suis pas parvenue à entrer dans le livre, je ne me suis attachée à aucun des personnages – pas même Willie – et je n’ai pas été touchée par l’histoire. Une belle déception donc ! Mais je ne pense pas que ce soit complètement la faute du livre. Certes, la façon dont l’auteur a écrit Lincoln in the Bardo a été une vraie source de confusion pour moi : je ne parvenais pas à savoir quel personnage parlait quand, ce qui fait qu’ils étaient tous un peu mélangés dans ma tête. Je n’arrivais pas à les imaginer clairement, ni à les différencier les uns des autres au début ; j’ai fini par les distinguer, mais la façon dont les noms apparaissent à la fin de la réplique ne m’a pas semblé pratique du tout ! Et ce n’étaient que les parties dialogue. Dans les parties narratives, c’était presque encore pire ! Elles sont constituées de morceaux d’œuvres (réelles ou fictives, j’avoue que je ne sais pas) mis à la suite les uns des autres ; certains se contredisent, d’autres répètent la même chose de façon différente. C’était une façon originale et assez étrange de raconter une histoire ; malheureusement, pour cette fois, ça n’a pas marché avec moi ! Je n’étais sans doute pas d’humeur ; au lieu d’apprécier l’étrangeté, elle m’a pris la tête. Donc, à cause de cette façon d’écrire, je ne suis pas entrée dans le livre. Aussi, et encore une fois (!), le synopsis en dit beaucoup trop !! Concrètement, tout est dit, il ne reste pas vraiment de mystère. Alors, certes, cela permet au lecteur de comprendre dans quel univers il se situe dès le début ; mais il aurait très bien pu s’en rendre compte au fil de la lecture !

Ce que j’ai vraiment aimé dans ce livre, c’est l’idée de cet endroit, entre la vie et la mort, pas vraiment un Purgatoire, mais pas non plus des limbes. Les gens qui s’y trouvent veulent croire – et tentent de se convaincre – qu’ils peuvent revenir à la vie, qu’il suffit qu’ils attendent, que quelque chose va se passer. Et ce quelque chose, c’est l’arrivée de Willie et, plus tard, celle de son père, Abraham Lincoln. Le lecteur apprend certaines choses sur le Président ; notamment que l’opinion publique était clairement divisée à son propos. Certains le haïssent, d’autres le vénèrent ; les descriptions physiques se contredisent, comme les descriptions de caractère. Finalement, le lecteur ne sait pas trop quoi penser sur lui et doit se faire sa propre idée. Il est indéniable qu’il est touchant dans son désespoir de perdre son fils « préféré ». J’ai aimé les réflexions qu’il se fait sur la perte d’un enfant, et sur le fait que tout est temporaire, ce que l’homme finit par oublier à force de profiter de la vie.

Certains moments et certaines répliques de personnages étaient touchants ; j’ai notamment aimé la connexion qui se crée entre Vollman et Bevins quand ils entrent l’un en l’autre – oui, je sais, ça a l’air très bizarre dit comme ça, mais il ne faut pas oublier que ce sont des fantômes ! J’ai aussi adoré la façon dont le livre commence ; j’ai été happée dans l’histoire de Vollman, j’avais envie de connaître la suite, j’étais presque déçue qu’il soit mort ! Mais je sens que je n’ai pas pris autant de plaisir que je l’aurais pu. Sans doute pas le bon moment pour lire ce livre ; je le relirai peut-être plus tard, en espérant l’apprécier davantage !

 

Donc, un bon roman, mais que j’ai lu au mauvais moment. Original et décalé, il peut parfois être confus.

 

The Lottery and Other Stories de Shirley Jackson

Posté : 1 mars, 2018 @ 10:21 dans Avis littéraires | Pas de commentaires »

Genre : Nouvelle, Horreur, ClassiqueNovels and Stories Shirley Jackson

Editeur : Library of America

Année de sortie : 2010 [1949]

Nombre de pages : 239

Titre en français : La loterie et autres nouvelles

Synopsis : « The world of Shirley Jackson is eerie and unforgettable », writes A. M. Homes. « It is a place where things are not what they seem; even on a morning that is sunny and clear there is always the threat of darkness looming, of things taking a turn for the worse. » Jackson’s characters – mostly unloved daughters in search of a home, a career, a family of their own – chase what appears to be a harmless dream until, without warning, it turns on its heel to seize them by the throat. We are moved by these characters’ dreams, for they are the dreams of love and acceptance shared by us all. We are shocked when their dreams become nightmares, and terrified by Jackson’s suggestion that there are unseen powers – « demons » both subconscious and supernatural – malevolently conspiring against human happiness.

In this volume Joyce Carol Oates, our leading practitioner of the contemporary Gothic, presents the essential works of Shirley Jackson, the novels and stories that, from the early 1940s through the mid 1960s, wittily remade the genre of psychological horror for an alienated, postwar America. She opens with The Lottery (1949), Jackson’s only collection of short fiction, whose disquieting title story — one of the most widely anthologized tales of the 20th century — has entered American folklore. Also among these early works are « The Daemon Lover », a story Oates praises as « deeper, more mysterious, and more disturbing than « The Lottery »", and « Charles », the hilarious sketch that launched Jackson’s secondary career as a domestic humorist. Here too are Jackson’s masterly short novels The Haunting of Hill House (1959), the tale of an achingly empathetic young woman chosen by a haunted house to be its new tenant, and We Have Always Lived in the Castle (1962), the unrepentant confessions of Miss Merricat Blackwood, a cunning adolescent who has gone to quite unusual lengths to preserve her ideal of family happiness. Rounding out the volume are 21 other stories and sketches that showcase Jackson in all her many modes, and the essay « Biography of a Story », Jackson’s acidly funny account of the public reception of « The Lottery », which provoked more mail from readers of The New Yorker than any contribution before or since.

 

Avis : J’ai lu The Haunting of Hill House (La maison hantée) en janvier, et je garde un souvenir impérissable de cette lecture ! J’ai donc continué ma découverte de Shirley Jackson avec son seul recueil de nouvelles, The Lottery !

J’ai rarement lu une collection d’histoires aussi cruelles !! Toutes ont quelque chose de dérangeant, de perturbant, d’impossible à supporter. La plupart d’entre elles se passe dans une maison ou un appartement, dans un lieu qui est donc censé être sûr, un lieu dans lequel on se sent bien, un chez-soi ; mais les chez-soi ne sont jamais des endroits sûrs avec Shirley Jackson ! Dans chacune de ces nouvelles, je me suis sentie mal à un moment donné. Comme dans la plupart des recueils, certaines histoires sont meilleures que d’autres ; mais, globalement, ce recueil est équilibré. Il est divisé en cinq parties, toutes introduites par un extrait d’une même œuvre – extrait qui m’a toujours paru incompréhensible ! La plupart des noms de personnages reviennent, ce qui crée une petite confusion parfois pour le lecteur – mais, évidemment, c’est le but ! En gros, Shirley Jackson nous invite dans un enfer quotidien, peuplé d’hommes et de femmes violents ou indifférents, où le bonheur n’existe pas, tout comme la tranquillité d’esprit ! Les personnages ne sont jamais en sécurité, jamais stables, menacés soit par la folie, soit par la mort.

La première partie regroupe : « The Intoxicated », étrange par sa représentation d’une génération que la tranche d’âge précédente ne comprend pas ; « The Daemon Lover », une des nouvelles les plus cruelles, dans laquelle une femme attend un homme qui lui a promis de l’épouser ; « Like Mother Used to Make », encore plus cruelle que la précédente, cette nouvelle m’a vraiment donné mal au ventre, et m’a fait reposer le livre un moment ! Cela m’a fait penser que l’auteure affectionne les personnages qui ne réagissent pas, qui ne cherchent pas à se sortir de situations intolérables ! « Trial by Combat » raconte l’histoire d’une femme qui ne sait pas quoi faire contre sa voisine qui  lui vole ses affaires ; « The Villager » est aussi dérangeant, comme certaines autres nouvelles, on assiste à une sorte de vol de vie, d’identité. Encore une fois, Shirley Jackson semble aimer les personnages qui n’ont pas d’identité, et qui sont tentées de s’en forger une autre, ou de voler celle de quelqu’un d’autre pour exister, ce que je trouve assez perturbant ! « My Life with R. H. Macy » était moins bonne, et montre la mécanisation des grands commerces, dans lesquels les employés ne sont plus que des numéros.  

Dans la deuxième partie : « The Witch » que j’ai beaucoup aimé, qui inverse les codes habituels de la sorcière ; « The Renegade », qui traite d’une femme dont le chien est accusé d’avoir tué des poules, et qui tente de réfléchir à comment le sauver. Ces deux nouvelles sont perturbantes parce qu’elles mettent en scène des enfants qui ne se rendent visiblement pas compte de ce qu’ils disent – ou, si c’est le cas, ça fait encore plus peur ! Ils sont extrêmement violents dans ce qu’ils disent vouloir faire, ce que le lecteur n’a pas forcément l’habitude de voir chez des enfants ! « After You, my Dear Alphonse » met encore en scène des enfants, mais ici, c’est surtout la couleur de peau qui est mise en avant. Mrs Wilson veut aider Boyd et sa famille parce qu’ils sont noirs, et est outrée quand il refuse son aide en expliquant qu’ils ont tout ce dont ils ont besoin. Charité mal placée, quand tu nous tiens ! J’ai adoré « Charles », et je me doutais que la chute allait être de ce genre ! [SPOILER] Je me doutais que Charles n’existait pas, et je me demande si le petit est schizophrène ou s’il souhaiterait être comme Charles ! [FIN DU SPOILER] « Afternoon in Linen » fait partie des nouvelles que j’ai moins aimé, à l’inverse de « Flower Garden », encore une fois bien cruelle, et qui traite du racisme de certaines familles, et même, de certains villages entiers ! « Dorothy and my Grandmother and the Sailors » était aussi un peu moins bonne, et traite, pour moi, de manière sous-jacente, de sexualité.

La troisième partie comporte : « Colloquy », qui fait deux pages, et qui m’a laissé perplexe ; « Elizabeth », qui montre la journée d’une femme, journée assez morose durant laquelle on se rend compte qu’elle n’a pas du tout la vie dont elle rêvait. La fin laisse présager que cela pourrait s’améliorer … ou que rien ne va se passer ! « A Fine Old Firm » fait partie des nouvelles moins bonnes, et est assez étrange – comme toutes les autres bien sûr mais, j’ai eu un mauvais pressentiment tout le long de cette histoire, comme si un des personnages mentait. Je n’ai pas vraiment apprécié « The Dummy » non plus, encore une nouvelle dérangeante, surtout dans la façon dont la femme du marionnettiste est traitée, et dans le fait qu’elle reste et ne bronche pas ! J’ai aimé « Seven Types of Ambiguity » ; l’action se déroule dans une librairie ! Mais la fin est encore une fois assez cruelle ! Même cas pour « Come Dance with Me in Ireland » : j’ai apprécié l’histoire, et la fin est un petit pied-de-nez au lecteur !

La quatrième partie : « Of Course », assez dérangeant dans le sens où l’héroïne ne peut absolument pas donner son avis ou parler de choses agréables sans que sa nouvelle voisine ne trouve quelque chose à redire ; j’ai aimé la fin ! « Pillar of Salt » raconte le voyage d’un couple à New York. Ici, c’est perturbant parce qu’ils sont censés passer un super moment ensemble, ils ont idéalisé ce voyage, et tout tombe peu à peu à l’eau. « Men With Their Big Shoes » est affreux !!! La dernière phrase tombe comme un couperet, et le lecteur se rend compte que l’héroïne va vivre un enfer ! « The Tooth » raconte le voyage d’une femme à New York pour se faire enlever une dent : assez étrange, et centré sur une dent qui ne veut pas guérir, et qui entraîne sa propriétaire vers un homme qui ne cesse d’apparaître. « Got a Letter from Jimmy » est percutante, puisque la nouvelle ne fait que deux pages, mais assez étrange puisque, sans contexte, le lecteur ne comprend pas tout. Enfin, arrive « The Lottery » ! Il paraît que cette nouvelle a inspiré Hunger Games ; c’est vrai que cela peut vaguement y faire penser. Encore une fois, une histoire cruelle ; je ne m’attendais pas à la fin !

L’épilogue consiste en un poème, « The Daemon Lover » de James Harris, encore l’histoire cruelle d’une femme qui se fait avoir par le diable, dont elle est tombée amoureuse !

 

Donc, un recueil de nouvelles perturbant, intéressant à lire, qui montre un enfer différent.

 

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