Redbluemoon

I found myself in Wonderland.

The Invention of Angela Carter d’Edmund Gordon

Classé dans : Avis littéraires,Coup de cœur — 19 mars 2018 @ 1 h 34 min

Genre : Biographie The Invention of Angela Carter

Editeur : Chatto & Windus

Année de sortie : 2016

Nombre de pages : 421

Titre en français : Pas encore traduit

Synopsis : Angela Carter is widely acknowledged as one of the most important and beguiling writers of the last century. Her work stands out for its bawdiness and linguistic zest, its hospitality to the fantastic and the absurd, and its extraordinary inventiveness and range. Her life was as modern and as unconventional as anything in her fiction.

Born Angela Olive Stalker in Eastbourne in 1940, her story spans the latter half of the twentieth century. After escaping an oppressive childhood and a difficult early marriage, the success of her first novels enabled the freedoms of travel – journeying across America in a Greyhound bus, and then on to Tokyo, where she lived for three transformative years – before settling in London to write her last, great novels, amid the joys of late motherhood and prestigious teaching posts abroad. By the time of her tragic and untimely death at the age of fifty-one, she was firmly established as an iconoclastic writer whose fearlessly original work had reinvigorated the literary landscape and inspired a new generation.

This is the story of how Angela Carter invented herself – as a new kind of woman and a new kind of writer – and how she came to write such seductive works as The Bloody Chamber, Nights at the Circus and Wise Children. Edmund Gordon has followed in Carter’s footsteps to uncover a life rich in incident and adventure. With unrestricted access to her manuscripts, letters and journals, and informed by dozens of interviews with her friends and family, this major biography offers a definitive portrait of one of our most dazzling writers.

 

Avis : J’ai vu ce livre sur la chaîne de Jen Campbell – comme la majorité des livres que je lis en ce moment on dirait ! J’ai lu entre temps deux œuvres d’Angela Carter que j’ai adorées ; je me suis dit que ce pouvait être sympa de lire sa biographie.

J’ai d’abord été surprise de constater que c’est la seule biographie de l’auteure, et qu’elle n’a été publiée qu’en 2016, soit vingt-quatre ans après la mort d’Angela Carter ! Souvent, il existe plusieurs biographies pour chaque auteur, et c’est plutôt compliqué de choisir laquelle lire en premier – ou lire tout court ! Donc, déjà, ici, pas le choix. Ensuite, Jen Campbell, en parlant de The Invention of Angela Carter, explique qu’elle pense que c’est un bon moyen de commencer à découvrir l’auteure. En un sens, oui, parce qu’on apprend à connaître sa façon de penser, les thèmes importants pour elle, et l’évolution de son travail au fil des ans ; mais, en un autre sens, non, parce qu’Edmund Gordon spoile ABSOLUMENT toutes les œuvres de l’auteure. Alors, visiblement, pour lui, ce n’est pas tant la fin qui compte que l’intrigue, et ce qui se cache derrière l’histoire, sa portée symbolique, ce qu’elle représente ; mais je dois quand même avouer que j’aime découvrir moi-même la fin. C’est, honnêtement, le SEUL point négatif de ce livre, avec le premier chapitre, qui m’a un peu rebutée : l’auteur remonte aux grands-parents d’Angela Carter, ce qui peut paraître un peu ennuyeux ; j’avais surtout envie d’en apprendre plus sur elle directement. C’est nécessaire pour comprendre ensuite la vie de l’auteure, mais ce n’était pas ce qu’il y avait de plus passionnant.

Ce premier chapitre m’a fait reposer le livre pendant une semaine – une semaine et demie ; j’ai attendu que l’envie de le reprendre se manifeste, j’étais dans une pause lecture assez agaçante et l’incipit ne m’avait pas assez accrochée pour poursuivre tout de suite la lecture.

Dès la lecture du deuxième chapitre, j’étais bien plus dans le livre qu’au tout début, parce que l’auteur commence à intégrer des passages de journaux d’Angela Carter, et des témoignages de personnes qui l’ont connue. Ces citations sont un gros point positif du livre, puisqu’elles permettent d’entendre autre chose que la voix de l’auteur. J’ai ensuite été emportée dans la vie de l’auteure ; difficile de reposer le livre, j’avais envie de savoir, d’apprendre, de vivre un peu avec elle – c’est dire le talent du biographe, étant donné que je ne connaissais pas du tout Angela Carter avant de lire ce livre, si ce n’est par ses deux œuvres de fiction, Fireworks et The Bloody Chamber. Le problème : je savais très bien qu’elle était morte jeune, et je n’avais pas envie d’arriver à cette fin. Lire sa vie me l’a rendu attachante, surtout qu’Edmund Gordon ne nous la présente pas de manière idéalisée, au contraire. Il a décidé ici de nous montrer en quoi elle s’est inventée, et en quoi les autres l’avaient inventée. Elle était souvent décrite comme une marraine bonne fée, ou une sorcière blanche, à cause de ses cheveux blancs, alors qu’elle était encore jeune ; donc mythifiée. Ici, l’auteur la rend plus humaine, et, étrangement donc, plus attachante. Il nous montre ses défauts, ses vraies qualités – et pas les fantaisies que certains ont voulu lui attribuer –, ses idées, ses principes, ses façons d’être avec les autres, qui contredisent parfois ses entrées de journal. Angela Carter est une femme qui paraît contradictoire, qu’il est parfois difficile de comprendre, qui vit dans un monde à part, mais aussi dans le monde réel. Malgré ce flou, c’était une joie de lire sa vie, parce qu’au fil du temps, elle est de plus en plus heureuse, elle trouve son identité, et parvient à vivre en accord avec ses principes. Il était passionnant de se rendre compte à quel point elle met de ses idées et de sa vie dans ses œuvres de fiction ! J’ai quasi envie de relire Fireworks et The Bloody Chamber à la lumière de ce que ce livre m’a appris – ce qui confirme l’idée de Jen Campbell que c’est un bon moyen de la découvrir, malgré les spoilers. J’ai aussi ressenti de l’indignation pour la façon dont elle était traitée par la société, et par le monde littéraire ; son talent n’est vraiment reconnu que le lendemain de sa mort, ce qui me paraît aberrant ! C’est d’une tristesse ! Le refus d’inclure Wise Children dans la sélection pour le Man Booker Prize a motivé la création du Bailey’s Prize – maintenant appelé le Women’s Prize for Fiction –, qui devait s’appeler, à l’origine, l’Angela Carter Prize ! Sa déception face à la réception de ses livres, ou face au manque de reconnaissance par rapport à ses pairs, comme Salman Rushdie ou Ian McEwan, m’a fait mal au cœur. Parlant de monde littéraire, j’ai aimé découvrir qui était ses amis, quels auteurs elle lisait, ceux qu’elle a aidé à percer, ou à qui elle a enseigné – comme Kazuo Ishiguro, qui est devenu son ami, et a obtenu le prix Nobel de littérature en 2017 ! L’auteur inclut les événements importants qui l’ont marquée pendant sa vie, comme la fatwa contre Salman Rushdie pour The Satanic Verse – il était assez consternant de voir la réaction de certains face à la situation de l’autre, et notamment la réaction du gouvernement, qui m’a choquée !! –, ou la guerre contre l’Argentine pour les îles anglaises sous le gouvernement de Margaret Thatcher – qu’Angela Carter détestait comme rarement elle a détesté quelqu’un. Ces événements permettent d’inclure des réflexions en parallèle de la vie de l’auteure, qui la concernent plus ou moins, mais qui, dans tous les cas, sont les bienvenues. Ses différentes façons de gagner de l’argent m’ont inspirée, et sa détermination à écrire, sa façon de travailler sont fascinantes ; j’ai découvert de nouvelles œuvres écrites par elle dont je n’avais jamais entendu parler ! J’ai maintenant envie de lire tous ses livres, comme une sorte d’hommage, mais aussi parce que je sais que je les aimerais !

En me rapprochant de la fin, les larmes commençaient à monter, jusqu’au dernier chapitre, où je n’ai plus su les retenir. C’est comme si j’avais perdu un être cher, alors que je ne la connaissais pas, et qu’elle est morte avant même que je sois née ! J’ai aimé l’épilogue, qui permet à l’auteur d’expliquer comment il s’est retrouvé à écrire la biographie d’Angela Carter, les choix qu’il a fait, ses sources. Il parle d’autres biographies qui seront sans doute écrites en la montrant d’un point de vue tout à fait différent. La dernière phrase du livre résume bien la complexité de la personnalité d’Angela Carter : « She’s much too big for any single book to contain. »

 

Donc, une excellente biographie, qui prend le parti de raconter la vie d’Angela Carter de sa naissance à sa mort. Un coup de cœur !

 

Pas de commentaire »

Pas encore de commentaire.

Flux RSS des commentaires de cet article.

Laisser un commentaire

 

Baseball fans gather zone |
Eaudefiction |
Ici même |
Unblog.fr | Annuaire | Signaler un abus | Kpg1221gpk
| Elenaqin
| la saltarelle des baronnes