Redbluemoon

I found myself in Wonderland.

A Separation de Katie Kitamura

Classé dans : Avis littéraires — 15 février 2018 @ 23 h 00 min

Genre : ContemporaineA Separation

Editeur : The Clerkenwell Press

Année de sortie : 2017

Nombre de pages : 229

Titre en français : Les pleureuses

Synopsis : This is her story.

About the end of her marriage.

About what happened when Christopher went missing and she went to find him.

These are her secrets, this is what happened …

A young woman is separating from her faithless husband. For the moment they agree to keep it a secret. When he goes missing in a remote region in the rugged South of Greece, she reluctantly agrees to go look for him, still keeping their split to herself. In her heart, she’s not even sure if she wants to find him. As her search comes to a shocking breaking point, she discovers she understands less than she thought about the man she used to love.

A searing story of intimacy and infidelity, A Separation lays bare what divides us from the inner lives of others. With exquisite precision, Katie Kitamura propels us into the mesmerising story of a woman on the edge.

 

Avis : Depuis sa sortie, une amie me conseille de lire A Separation ; je me suis enfin lancée !

J’ai été surprise de voir ses notes assez faibles sur Goodreads et Livraddict, parce que j’ai beaucoup aimé ce livre ! Le titre est clair : il est question d’une séparation. Christopher et sa femme sont séparés ; il lui demande de n’informer personne pour l’instant, ce qu’elle accepte de faire. Il part en Grèce sans informer la narratrice – son épouse – et est porté disparu peu de temps après. Elle est envoyée par sa mère pour le retrouver, et le ramener en Angleterre. Le lecteur a accès aux pensées de la narratrice, à ses questionnements sur Christopher, à ses hypothèses sur où il se trouve, et sur ce qu’il fait en Grèce. Pour autant, on ne connaît jamais son nom, ce qui en fait soit un personnage effacé, soit un personnage auquel le lecteur peut facilement s’identifier. Elle est assez passive, obéit aux autres sans prendre vraiment de décision seule. En fin de compte, [SPOILER] elle n’est jamais vraiment libre, jamais vraiment débarrassée de « l’influence » de Christopher, de la présence, même minime, de ses parents. [FIN DU SPOILER] Elle est coincée dans une vie dont elle ne veut pas, avec un secret dérangeant qu’elle ne peut pas/plus révéler.

Ce livre se lit vite, il est bien écrit, agréable, excepté une chose : l’abondance de virgules qui donne un flot de paroles continu. J’avoue que je n’aime pas trop cela, c’est sans doute la raison pour laquelle ce livre n’est pas un coup de cœur. De nombreuses réflexions se trouvent ici, à propos du mariage, de l’amour, de l’infidélité, mais aussi des apparences et du deuil. Grâce à Christopher et le livre qu’il écrit, le lecteur a accès à certaines traditions grecques : ici, les pleureuses. Je pensais que ce métier n’existait plus de nos jours : je le trouve fascinant. Dans l’édition française, il est d’autant plus mis en avant qu’il constitue le titre du livre ; [SPOILER] il permet aussi de montrer la difficulté pour la narratrice de faire son deuil, à cause de son statut au moment de la mort de son mari ; elle aurait presque besoin de pleureuses elle aussi. [FIN DU SPOILER] L’auteur dépeint la Grèce d’une manière différente de ce dont j’ai l’habitude : pas comme un beau pays, plein de vie, de fleurs, un souvenir de la Grèce antique. La narratrice est une touriste, mais elle ne vient pas pour des vacances, et elle ne se trouve pas dans une grande ville : elle voit l’envers du décor, la vraie vie dans une petite ville en proie aux incendies. Cela mène à des réflexions sur les touristes, leur façon de réduire un pays à un lieu de vacances idyllique, à y appliquer leurs préjugés sans rien savoir vraiment de la réalité de la vie là-bas. J’ai noté pas mal de citations : elles sonnaient vraies, comme si l’auteur avait compris et révélé quelque chose au lecteur, comme si elle lui avait donné les mots qu’il ne pouvait pas trouver seul.

A propos de la fin, que je ne veux pas vous spoiler : [SPOILER] J’étais un peu déçue que l’enquête ne soit pas résolue : j’aurais vraiment aimé savoir qui a tué Christopher ! Je suspecte Maria : elle aurait pu le tuer parce qu’elle savait qu’elle ne pouvait pas l’avoir pour elle seule, ou par vengeance, parce qu’il l’a séduite et abandonnée. Ce peut être la raison pour laquelle elle se dispute avec Stefano, qui désapprouve son acte. Cela explique aussi la réaction de Stefano face à la narratrice et aux parents de Christopher. [FIN DU SPOILER]

 

Donc, une très bonne lecture, un choix assez différent des romances « obligatoires » pour la Saint Valentin !

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