Redbluemoon

I found myself in Wonderland.

Kissing the Witch d’Emma Donoghue

Classé dans : Avis littéraires — 5 février 2018 @ 14 h 53 min

Genre : Nouvelle, Fantasy Kissing the Witch

Editeur : HarperCollins

Année de sortie : 1999 [1997]

Nombre de pages : 228

Titre en français : Pas encore traduit !

Synopsis : Thirteen tales are unspun from the deeply familiar, and woven anew into a collection of fairy tales that wind back through time. Acclaimed Irish author Emma Donoghue reveals heroines young and old in unexpected alliances – sometimes treacherous, sometimes erotic, but always courageous. Told with luminous voices that shimmer with sensuality and truth, these age-old characters shed their antiquated cloaks to travel a seductive new landscape, radiantly transformed.

 

Avis : Depuis que j’ai vu ce livre sur la chaîne de Jen Campbell – eh oui, encore elle ! – j’ai très envie de le lire ! J’ai fini par l’emprunter quand j’ai vu qu’il était disponible !

 

J’ai vraiment aimé ce recueil de nouvelles ! Tout d’abord, il m’a surprise : je ne savais pas que tous les contes étaient liés entre eux, et j’ai adoré le procédé qui permet de les réunir ! Je n’ai pas reconnu tous les contes, mais je connaissais la plupart d’entre eux, ce qui rend la lecture encore plus divertissante ! J’ai aussi aimé l’écriture et la façon dont le livre est imprimé ; mais surtout, ce que j’ai vraiment adoré, c’est la partie féministe de ces contes. Les héroïnes ne sont plus passives, comme dans les histoires d’origine : elles se prennent en main, elles n’ont pas besoin d’un homme pour être heureuse, ou pour vivre décemment, elles ne sont pas définies par eux. Et c’était GENIAL !! Ce livre est aussi LGBT, ce qui est surprenant si on regarde la date de publication, 1997 ! Cela rend ce recueil très différent des réécritures que j’ai déjà lues !

 

Un petit compte-rendu histoire par histoire :

La première nouvelle est appelé « Le conte de la chaussure », une réécriture de « Cendrillon » donc ! J’ai aimé l’aspect psychologique de l’histoire : [SPOILER] ce ne sont pas la marâtre et les demi-sœurs de Cendrillon qui la torturent, qui l’insultent et qui la forcent à travailler comme une servante : c’est elle-même. Ces femmes sont en fait des voix dans sa tête ! [FIN DU SPOILER] Elle va au bal et rencontre son prince, bien sûr ; [SPOILER] mais elle prend une décision tout à fait différente de la Cendrillon du conte ! [FIN DU SPOILER]

La seconde histoire est « Le conte de l’oiseau ». Elle ressemble un peu à « Barbe Bleue », mais ce n’est pas tout à fait la même histoire. Ici, l’héroïne est passive, elle pense qu’elle ne vaut rien parce que c’est ce que tout le monde lui répète ; elle n’est qu’une nuisance dans la vie de ses proches. Et arrive un homme qui vient la sauver – vraiment ?

« Le conte de la rose » est une réécriture de La Belle et la Bête, et donc, une véritable histoire d’amour. C’est une de mes nouvelles préférées de tout le recueil ! La Belle est perdue par son père, exactement comme dans le conte d’origine ; elle part vivre dans le château de la Bête [SPOILER] qui est une femme, la femme qui est censée avoir été tuée par la Bête ! [FIN DU SPOILER]

Puis vient une réécriture de « Blanche-Neige » avec « Le conte de la pomme ». J’aime la façon dont Emma Donoghue a réécrit la relation entre la princesse et a belle-mère, et j’ai adoré la fin ! C’est le père qui crée le conflit entre Blanche-Neige et la « méchante reine », c’est lui qui les compare, et donc, les pousse à se comparer. Et, comme dans les contes d’origine, l’homme est tellement plus âgé que sa femme ici !

« Le conte du mouchoir » est plutôt cruel. Le lecteur suit une servante et une princesse qui partent pour le royaume voisin, afin que la seconde jeune fille se marie et devienne reine. [SPOILER] J’ai trouvé que cette histoire convenait parfaitement à celle de la méchante reine ! Elle est déjà mauvaise jeune fille, et prête à tout pour obtenir une couronne. [FIN DU SPOILER] Elles sont très différentes l’une de l’autre, et cherchent le bonheur à des endroits opposés. J’ai adoré la fin !

« Raiponce » est aussi l’objet d’une réécriture avec « Le conte de la chevelure ». [SPOILER] Il est drôle de se dire que c’est un cheval qui raconte l’histoire ; visiblement, les héroïnes ont été transformées, ou ont été réincarnées en personnes / animaux différents au fil des histoires. [FIN DU SPOILER] Exactement comme pour « Cendrillon », Raiponce n’est pas une victime : [SPOILER] c’est elle qui demande à ce que la tour soit construite, pour qu’elle soit en sécurité parce qu’elle a peur de la forêt. [FIN DU SPOILER] J’ai aimé le personnage de Gothel, féroce et sans peur, [SPOILER] excepté celle de perdre Raiponce. [FIN DU SPOILER]

« Le conte du frère » m’a fait penser au Lion, la sorcière blanche et l’armoire magique. Une jeune fille perd son frère, emporté par une dame blanche sur une luge. J’ai adoré cette histoire, et la détermination de la jeune fille à retrouver son frère. Elle ressent toute l’injustice de la situation dans laquelle elle se trouve : elle n’est pas écoutée parce qu’elle est une fille, et elle ne comprend pas pourquoi son frère est emmenée et pas elle.

La dame raconte ensuite « Le conte de la tisseuse », qui m’a fait penser à « Rumplestiltskin ». Elle doit tisser un énorme amas de tissus, et s’en sent incapable. Elle trouve quelqu’un pour l’aider, et cette personne lui demande toujours plus pour rester.

« Le conte du chalet » est une réécriture d’ « Hansel et Gretel ». Cette histoire est racontée différemment par rapport aux autres : Gretel a un problème d’élocution, ce qui peut être un peu difficile à comprendre au début. Elle et son frère sont abandonnés dans la forêt parce que leurs parents ne peuvent pas nourrir toute la famille. Ils tombent alors sur une étrange maison, et une femme qui les accueille. [SPOILER] Encore une fois, Gretel sauve son frère, mais elle reste avec la sorcière, pensant qu’elle a plus de chances de survivre avec elle qu’avec ses parents. [FIN DU SPOILER]

« Le conte de la peau » est une réécriture de « Peau d’âne ». Exactement comme dans le conte, une fille est courtisée par son propre père, et essaie de gagner du temps afin de ne pas l’épouser. Elle part ensuite pour trouver un prince dans un autre royaume ; son père ne pourra pas l’épouser si elle est déjà mariée. [SPOILER] Mais son prince est idiot, et ne la reconnaît pas sans ses robes. [FIN DU SPOILER] Une de mes nouvelles préférées également !

Puis, vient la réécriture de « La Belle au bois dormant », « Le conte de l’aiguille ». J’ai vraiment aimé la façon dont l’histoire est réécrite, avec la jeune fille gâtée, les parents hyper-anxieux et hyper-protecteurs [SPOILER] ils tuent quand même un chat pour qu’il ne blesse pas leur fille ! [FIN DU SPOILER] Ils sont l’incarnation des mauvais parents, ceux qui gâtent/pourrissent leurs enfants, tellement que ces derniers sont convaincus que le soleil se lève exclusivement pour eux tous les jours !

« Le conte de la voix » est la réécriture de « La Petite sirène », donc, une de mes préférées, évidemment ! Comme pour « Cendrillon », j’ai aimé le côté psychologique de l’histoire : [SPOILER] si la jeune fille perd sa voix, c’est parce qu’elle pense que la sorcière l’a prise. Mais elle aurait pu parler si elle l’avait vraiment voulu. La sorcière n’a jamais pris sa voix, donc elle ne peut pas lui rendre. Et, encore une fois, le prince n’est pas un prince, et est un con**** fini ! [FIN DU SPOILER]

Enfin, la dernière nouvelle est « Le conte du baiser », également une de mes préférées ! Elle traite de pouvoir, d’amour. C’était vraiment beau à lire, et intéressant de découvrir la Sorcière de la Mer de manière différente.

 

J’ai l’impression que chaque réécriture était une sorte de leçon : d’abord, de prendre sa vie en main ; puis, de ne jamais laisser quelqu’un nous dire ce que nous devons faire ; comprendre les conséquences de nos actes ; penser avant de demander quelque chose, etc. J’ai aussi aimé cette impression de transmission de femme en femme !

La seule raison pour laquelle ce recueil n’est pas un coup de cœur : il est prévisible. [SPOILER] L’homme laisse toujours tomber l’héroïne, et elle se tourne alors vers l’autre femme/fille du conte. [FIN DU SPOILER] Après les premiers contes, je savais comment chacun d’eux allait finir. Mais c’était tout de même une joie et un vrai plaisir à lire !

 

Donc, un excellent recueil de nouvelles, que j’aimerais relire par la suite, juste pour le plaisir de ces contes féministes !  

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