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I found myself in Wonderland.

Midwinter de Fiona Melrose

Classé dans : Avis littéraires — 29 janvier 2018 @ 18 h 17 min

Genre : Contemporaine Midwinter

Editeur : Corsair

Année de sortie : 2016

Nombre de pages : 260

Titre en français : Midwinter (il sort le 8 février 2018 aux éditions de la Table Ronde, collection Quai Voltaire)

Synopsis : ‘For ten years I’d shirked the memories. I always felt them scratching at the darker corners of my mind, still feral; but sitting on a tree stump in the gathering dark, all of it – the space, the fear, the sorrow – all seemed to find me again. It was as if the past ten years I’d only been standing still and I was back in a mess with a boy who only sees ghosts.’

Father and son, Landyn and Vale Midwinter are Suffolk farmers, living together on land their family had worked for générations. But they are haunted there by a past they have long refused to confront: the death of Cecelia, beloved wife and mother, when Vale was just a child. Both men have carried her loss, unspoken. Until now.

With the onset of a mauling winter, something between them snaps.

While Vale makes increasingly desperate décisions, Landyn retreats, finding solace in the land, his animals – and a vixen who haunts the farm and seems to bring with her both comfort and protection.

Tender and lyrical, alive to language and nature, Midwinter is a novel about guilt, blame, lost opportunities and, ultimately, love and the lengths we will go to find our way home.

 

Avis : Je l’ai vu à la bibliothèque de la fac, et je me souvenais que Simon de la chaîne Savidgereads l’avait conseillé ; je me suis donc lancée !

D’abord, je tiens à vous dire que ce livre sort en France le 8 février !! Donc s’il vous intéresse, vous pourrez bientôt vous le procurer !

J’ai aimé le jeu de mots avec le titre : Midwinter est le nom de famille de Landyn et Vale, mais c’est aussi le milieu de l’hiver, exactement le moment où l’action se passe – un des personnages évoque ce double sens. Ici, des sujets difficiles sont abordés : le deuil, la souffrance, la culpabilité. Les deux protagonistes les affrontent d’une manière différente. Landyn trouve une échappatoire dans le fait de prendre de soin d’animaux, que ce soit un chien, une poule ou un renard ; grâce à lui, leur place est très importante dans le livre, ce que j’ai vraiment adoré ! Il voit également régulièrement une renarde – que l’on retrouve sur les couvertures anglaise et française – qui apparaît quand il revient de Zambie, après un drame que le lecteur découvre peu à peu. Grâce à elle, la mort prend une dimension différente : [SPOILER] on a presque l’impression que la mère s’est réincarnée en renarde, et disparaît afin de resserrer les liens entre le père et le fils ; en effet, si leur relation est complètement détruite par la mort de la mère, elle semble commencer à aller mieux lorsque les animaux de Landyn meurent : Pup, puis la renarde. On peut voir, dans le fait que le fils accompagne le père pour déposer la renarde morte dans un endroit spécial, que leur relation commence à se solidifier, qu’ils se pardonnent et se rapprochent, qu’ils commencent à se comprendre. [FIN DU SPOILER] Quant à Vale, son chagrin s’est mué en colère, et en désespoir. Il fait n’importe quoi, il boit, il s’énerve sans qu’il ne se passe rien, il accuse son père ; il lui faut un responsable. Sa situation est paradoxale : [SPOILER] il accuse son père d’être responsable de la mort de sa mère, mais il ne veut pas assumer sa propre culpabilité. En effet, son ami Tom est paraplégique suite à une sortie illégale en bateau qui a mal tourné. Vale se sent coupable, et préfère se concentrer sur la culpabilité de son père plutôt que sur la sienne. [FIN DU SPOILER] Pour comprendre toute l’histoire, comment la situation a évolué de cette manière, le lecteur se retrouve à sauter dans le passé, pour revenir abruptement dans le présent : cela peut le rendre un peu confus. Parfois, on ne sait plus vraiment à quelle époque on se situe, il faut un temps pour s’adapter ; mais au fil des pages, le lecteur se laisse prendre par l’histoire. De plus, pour avoir les deux versions, la narration se fait à la première personne entre Landyn et Vale : un chapitre sur deux pour chacun. Il est intéressant de découvrir ce que chacun ressent.

Comme je l’ai dit plus haut, j’ai aimé la place que prennent les animaux ici : ils sont respectés, les personnages prennent soin d’eux. Ils ne sont pas privés de liberté – comme on aurait pu s’y attendre avec la mention de la renarde ; celle-ci reste libre du début à la fin. J’ai adoré !! En revanche, une des scènes finales, qui implique un animal, a été la plus difficile à lire – et une des plus difficiles quand je pense à d’autres lectures ! En un sens, je comprends que ce passage était nécessaire, mais j’ai vraiment cru que je n’arriverai pas à aller au bout … En parallèle, j’ai aussi aimé découvrir la vie à la ferme à travers le travail de Landyn et des autres personnages. Je n’avais jamais lu de livre moderne qui traite d’agriculture ; je savais que cela impliquait des sacrifices, et pas mal de problèmes, mais je n’en savais pas beaucoup plus. Le lecteur comprend vite la situation du père, pourquoi il ne peut pas y arriver, mais aussi pourquoi il ne peut pas abandonner. J’ai aimé la façon dont Dobb traite ses animaux, même s’ils vont à l’abattoir : une belle vie et une « belle » mort. C’est toujours mieux que d’être en cage et mourir dans la peur, même si le mieux serait quand même de ne pas mourir pour nous alimenter. BREF ! Landyn était touchant, d’autant plus que sa détermination, au lieu de renforcer ses liens familiaux, détruit sa famille lentement.

Le lecteur finit par s’attacher aux personnages, même s’ils ont leurs défauts. Landyn voit dans ses animaux un échappatoire, mais laisse complètement tomber son fils, qui n’attend que de le voir lui tendre la main. Rongé par la culpabilité, la honte, la tristesse, il se referme sur lui-même, et ne sait pas comment aider Vale, qui part à la dérive. Ce qu’il nous montre de son moi passé est peu glorieux : il se rend compte de ses erreurs, de sa colère mal dirigée, de sa folie de vouloir s’accrocher à sa ferme. Quant à Vale, comme je l’ai dit, il est plein de colère, et veut à tout prix trouver un coupable sur lequel se défouler : son père. Il est incapable de réagir correctement ; à 20 ans, il se sent perdu sans sa mère, et sans un père capable de lui donner des ordres, de lui montrer le chemin. Il prend des décisions déplorables, et blesse tous les personnages : Landyn évidemment, mais aussi Tom, complètement négligé par ses parents, et qui dérive comme Vale, Beth, victime de l’indécision et du remords de Vale, Dobbler, qui se prend une insulte qui ne lui était pas destinée, alors qu’il est si gentil et touchant !! Il a, parfois, de quoi détester Vale, mais le lecteur ne fait que ressentir de la pitié pour lui.

La fin est une vraie conclusion, même si c’est une fin ouverte. Le livre commence et s’achève par une mort, ce qui referme la boucle. Le lecteur peut imaginer ce qui arrive ensuite.

 

Donc, un très bon livre, qui parle de sujets différents tous bien traités, qui donne une place importante à la nature (animaux, agriculture), et qui laisse le lecteur sur une fin pleine d’espoir.

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