Redbluemoon

I found myself in Wonderland.

Archive pour le 25 janvier, 2018

Fun Home: A Family Tragicomic d’Alison Bechdel

Posté : 25 janvier, 2018 @ 7:54 dans Avis littéraires | Pas de commentaires »

Genre : BD, Mémoires Fun Home

Editeur : Jonathan Cape

Année de sortie : 2006

Nombre de pages : 232

Titre en français : Fun Home : une tragicomédie familiale

Synopsis : Fun Home is a fresh and brilliantly told memoir marked by gothic twists, a family funeral home, sexual angst and great books. Like Marjane Satrapi’s Persepolis it’s a story exhilaratingly suited to graphic memoir form.

Meet Alison’s father, obsessive restorer of the family’s Victorian home, funeral director, high school English teacher, icily distant parent and closeted homosexual, who, as it turns out, is involved with his male students and a babysitter.

Through a narrative that is alternately heart-breaking and fiercely funny, we are drawn into a daughter’s complex yearning for her father. When Alison comes out as homosexual herself in late adolescence, the denouement is swift, graphic – and redemptive.

 

Avis : J’ai entendu parler de ce livre, le terme « gothique » a été employé, et je n’avais jamais lu de mémoire sous forme graphique : je me suis lancée !!

J’avoue que je ne m’attendais pas à être aussi émue par ce livre ; et en même temps, j’avais entendu pas mal de bonnes choses, alors je m’attendais quand même à quelque chose. Je savais seulement qu’il traitait du père de l’auteure, et de leur maison gothique. En fait, Fun Home est un mémoire, mais aussi une espèce de biographie de Bruce Bechdel, le père. L’auteur écrit sur son enfance, sur le fait qu’elle comprend qu’elle est lesbienne, et, en même temps, sur sa relation avec son père, un parent froid qu’elle aime quand même, sur la vie de celui-ci, sur ce qu’elle sait de lui. J’ai été émue par l’envie de la narratrice d’avoir une simple conversation avec son père, d’avoir une bonne relation avec lui – un peu une façon de recoller les morceaux, ou de rattraper le temps perdu -, de partager quelque chose. C’est déchirant de la voir incapable de l’atteindre – même quand elle se rend compte qu’ils ont quelque chose en commun ! -, incapable de le cerner et de le comprendre, incapable de lui dire son amour, excepté par ce livre qui arrive après sa mort. Ils sont mal-à-l’aise, embarrassés d’être si proches, et pourtant toujours aussi éloignés. Malgré tout, l’auteure/narratrice se souvient des bons moments passés avec son père, de ces moments où il était joyeux, ou aimant. Il est affolant de se rendre compte, au fil de la lecture, à quel point ces deux personnes, si différentes à première vue, se ressemblent. Ils ont évolué, en quelque sorte, de la même façon, mais n’ont pas réagi à la « révélation » de leur vie de la même façon. Je ne sais pas si on peut parler de spoilers pour un mémoire, mais, au cas où, attention spoiler éventuel : le père d’Alison Bechdel est homosexuel, et elle l’apprend seulement une fois qu’elle a compris qu’elle-même était lesbienne. Elle se sent tellement différente de son père ; et pourtant, elle apprend par sa mère qu’ils ont vécu la même chose ; seulement, son père a décidé de « refuser » son homosexualité, de la refouler en quelque sorte, en se mariant avec la mère d’Alison, et en continuant à rester marié, malgré ses multiples aventures avec des garçons (fin du spoiler éventuel). Tout le long du livre, l’auteure/narratrice tente d’écrire ses souvenirs, tout en essayant de comprendre ce père énigmatique, et surtout, de comprendre sa mort. Elle est convaincue qu’il s’est suicidé, et pense avoir des indices/preuves de cela dans les dernières journées de son père. Les phrases qu’elle écrit pour décrire son impression une fois qu’il est mort sont déchirantes : c’est comme si son absence quand il était vivant était définitivement concrétisée.

Je vous disais plus haut que l’auteure/narratrice comprend ici qu’elle est lesbienne. Ce peut être un peu étrange d’utiliser le verbe « comprendre », mais j’ai l’impression que c’est le meilleur dans ce cas. Elle décrit cette découverte comme simplement une façon de désigner quelque chose de naturel chez elle, d’enfin mettre un mot sur quelque chose qui avait toujours existé pour elle et dont elle n’avait pas conscience. Cela ne s’est pas fait à travers une personne, mais à travers un témoignage qui lui a permis de se rendre compte qu’elle ressentait la même chose. J’ai aimé ensuite son parcours à travers des tas d’œuvres traitant de l’homosexualité – notamment Maurice d’E. M. Forster, que je compte lire bientôt !! J’ai aimé sa façon de parler de sa sexualité, sans tabous, et sans question de honte. Cette question se trouve plutôt du côté de son père.

Le livre traite aussi de l’anxiété, représentée ici par des espèces de TOC : l’auteure/narratrice commence par douter de ses souvenirs, puis elle se force à compter les choses, à faire des choses de manière ritualisée – par exemple, le fait que ses chaussures doivent être parfaitement parallèles, et qu’aucune ne doit dépasser l’autre. L’auteure semble analyser ces manifestations anxieuses, puisqu’elle écrit à un moment donné qu’elle doit donner autant d’amour aux deux chaussures, qui représentent en fait ses parents. Honnêtement, il est très difficile d’apprécier le père ou la mère. Bruce est un parent affreux, qui ne donne aucune affection à ses enfants – excepté pendant certains moments de grâce – ; obsédé par la restauration de sa maison, il oblige ses enfants à l’aider, et peut être violent, que ce soit avec eux ou avec sa femme, notamment lors de leur voyage pour voir un de ses amis d’enfance. L’auteure/narratrice ne cache pas ses défauts ; mais elle montre aussi combien elle l’aime. Ce livre n’est pas débordant de haine contre un père tyrannique ou absent ; c’est une déclaration d’amour posthume. Alison dépeint aussi son père dans ses bons moments ; elle tente de comprendre sa façon d’être et d’agir ; à la fin du livre, il en est presque touchant. La mère – dont j’ai oublié le nom -, est aussi très peu appréciable : elle aussi est obsédée par quelque chose, et ce n’est pas ses enfants ! Elle fait une thèse, et est comédienne ; elle doit donc travailler, en plus de faire les tâches ménagères et de répéter pour ses spectacles. Débordée, elle est, en quelque sorte, elle aussi absente. Elle aussi semble gênée quand, une fois, Alison lui parle de ses règles. En fait, l’auteure/narratrice, enfant et adolescente, ne peut parler à personne de ce qui lui arrive, ne peut pas se confier, et garde tout à l’intérieur d’elle, ou dans des petites expressions dans son journal. Sa relation avec ses parents est difficile, source de gêne, et de peur aussi parfois.

Parlons un peu de la maison : il est vrai qu’elle est gothique, et permet à l’auteure, en quelque sorte, de comprendre en partie son père. Ce « manoir » est sa passion ; il l’a restauré à neuf, l’a remeublé comme il l’était avant, et y a installé une bibliothèque/bureau dans un style très aristocratique. Alison déteste cette maison ; l’auteure donne une raison pour cela : son père considère ses meubles comme ses enfants, et ses enfants comme ses meubles. Il se fiche des goûts de sa fille quand il restaure sa chambre : il y met le papier peint qu’il veut, et les objets qu’il veut. Cette maison est, en quelque sorte, son œuvre ; il en est fier, même si elle lui prend absolument tout son temps.

Le lecteur découvre aussi l’origine du titre du mémoire : Fun Home est l’abréviation de funeral home. En effet, Bruce est professeur de littérature, mais il est aussi croque-mort. Alison et ses frères sont donc dans un milieu qui leur permet de découvrir la mort dans son aspect le moins sentimental ; leur père prépare les morts, ce qui implique de les vider – ce qui donne une scène peu sympathique, à la fois pour le lecteur et pour l’auteur/narratrice. Ayant vécu dans une maison funéraire, l’auteure/narratrice est, d’une certaine façon, détachée de la mort, comme son père lorsqu’il s’occupait des corps. On ressent son désespoir à la mort de son père d’une autre manière, pas par ses pleurs, ce qui le rend d’autant plus touchant. 

J’ai aimé les nombreuses références littéraires : l’auteure/narratrice les associe à des situations, à des événements, et même carrément à ses propres parents, à sa relation avec eux. On peut dire que cela lui vient, en quelque sorte, de son père, qui, le lecteur s’en rend compte, faisait la même chose. Le parallèle avec Ulysses de James Joyce est énorme. Sont aussi mentionnées, comme je l’ai dit, des œuvres traitant de l’homosexualité, parmi elle Sodome et Gomorrhe. Les livres ont une place importante dans la vie d’Alison Bechdel et dans celle de son père : ils sont partout, les accompagnent presque constamment ; la narratrice se demande même à un moment donné si un livre particulier que son père lui a prêté n’était pas un message qu’il tentait de lui faire comprendre. Dans tous les cas, les livres permettent des moments de partage entre Alison et Bruce, moments qu’elle chérit et qu’elle veut faire durer le plus longtemps possible. J’ai aussi adoré les références mythologiques !! (Etrange d’ailleurs que j’avais ensuite prévu de lire The Penelopiad ; j’adore quand mes lectures se retrouvent liées d’une façon ou d’une autre !)

La fin est une dernière façon de briser le cœur du lecteur : l’auteure/narratrice se remémore le dernier moment passé avec son père – l’image et la façon de les dessiner tous les deux dans des fenêtres séparées, ce que l’on retrouve à plusieurs moments dans le livre augmentent l’intensité de la scène -, et son dernier souvenir est agréable.

Petite remarque importante : je ne pensais pas être fan de la façon de dessiner d’Alison Bechdel. Et finalement, j’ai adoré. C’est simple, mais efficace ; les expressions et les décors sont facilement représentés. J’ai aussi aimé que les photos que l’auteure/narratrice reproduit soient dessinées d’une façon différente – la scène où elle compare sa photo et celle de son père … et le cœur se brise à nouveau.

 

Donc, un excellent mémoire graphique, proche du coup de cœur, qui sonne comme un cri d’amour.

The Farseer Trilogy, book 1: Assassin’s Apprentice de Robin Hobb

Posté : 25 janvier, 2018 @ 12:54 dans Avis littéraires, Coup de cœur | 2 commentaires »

Genre : Fantasy Assassin's Apprentice

Editeur : Harper Voyager

Année de sortie : 1996 [1995]

Nombre de pages : 460

Titre en français : L’assassin royal, tome 1 : L’apprenti assassin

Synopsis : A glorious classic Fantasy combining the magic of Ursula Le Guin’s The Wizard of Earthsea with the epic mastery of Tolkien’s The Lord of the Rings.

Fitz is a royal bastard, cast out into the world with only his magical link with animals for solace and companionship.

But when Fitz is adopted into the royal household, he must give up his old ways and learn a new life: weaponry, scribing, courtly manners; and how to kill a man secretly. Meanwhile, raiders ravage the coasts, leaving the people Forged and soulless. As Fitz grows towards manhood, he will have to face his first terrifying mission, a task that poses as much risk to himself as it does to its target: for Fitz is a threat to the throne… but he may also be the key to the future of the kingdom.

 

Avis : Cela fait pas mal de temps que je pense à lire Robin Hobb ; mais je ne savais pas trop par où commencer, et elle avait déjà écrit tellement de livres que j’étais un peu perdue. Puis, j’ai été séduite par la passion de Samantha et Gaby !! Elles m’ont convaincue de me lancer enfin !!

Et je ne sais franchement pas comment les remercier tant j’ai ADORE ce livre !! Il m’a complètement transportée : dès les premières pages, j’étais totalement dedans – tellement que j’ai déjà failli pleurer oh ! C’est tellement rare que j’entre aussi facilement dans un livre ; d’habitude, j’ai toujours ce problème avec le début, cette difficulté à me faire à l’écriture ou au monde présenté. Ici, aucune lutte ; c’était naturel ! C’était déjà génial, cet effet, comme si j’étais faite pour lire ce livre ! Mais le reste est tout aussi génial !! J’ai adoré le monde que l’auteure nous offre, découvrir son territoire – il y a une carte pour s’y retrouver, ce qui est toujours agréable ! -, sa politique, ses problèmes et, surtout sa magie !! Les deux types de « pouvoir » sont pour moi fascinants, j’ai aimé découvrir ce qu’ils impliquaient, comment ils fonctionnaient, et j’ai hâte de les voir développer par la suite ! J’ai aussi vraiment hâte d’en apprendre plus sur l’Histoire des Six Duchés, et notamment sur les Elderlings [SPOILER] qui me semblent être des dragons dis donc !! [FIN DU SPOILER] J’ai adoré l’histoire, suivre Fitz et sa formation. L’ambiance de cette vie au château – même si ce n’est certainement pas la belle vie pour Fitz ! – était très agréable : j’ai aimé explorer Buckkeep, Buckkeep Town, puis Jhaampe ! La façon dont le livre est écrit m’a beaucoup plu !! Fitz écrit sa propre histoire une fois qu’il est adulte, en commençant par son enfance, par ses premiers souvenirs. J’ai aimé les ouvertures de chapitre, souvent historiques, qui permettent d’expliquer en partie certaines situations ou événements dans l’intrigue principale : il faut garder l’information dans un coin de sa tête pour le moment où elle sera nécessaire. Ce procédé m’a rappelé Les bannis et les proscrits de James Clemens, une de mes séries Fantasy préférées !! 

Concernant les personnages, évidemment, j’ai adoré Fitz ! Il est devenu, en un seul livre, un de mes nouveaux préférés ! Sa solitude fait mal au lecteur, lui brise même le cœur parfois ; on a envie de le protéger, de l’aider, de combler les vides que laissent les autres. Il ne comprend pas tout ce qui lui arrive, parce que personne n’a jugé utile de lui apprendre certaines choses ; il est donc complètement ignorant, et cela lui cause aussi des problèmes. Il se fait peu d’amis, beaucoup d’ennemis ; même s’il ne s’en rend pas compte, il est une menace pour le trône, parce qu’il est le fils – même bâtard – de Chivalry, le futur roi. Honnêtement, je pense qu’il est impossible de ne pas s’attacher à lui ; c’est un des personnages que le lecteur a envie de réconforter, d’aider, et qu’il aime tendrement. J’ai aussi aimé Burrich, malgré son côté bourru, et malgré une scène qui m’a fait le détester au début. Homme d’honneur, il a juré à Chivalry de s’occuper de son fils. Il est attachant, tout en étant en même temps repoussant, ce qui est assez étrange. Le lecteur ne veut pas qu’il lui arrive quelque chose, mais il ne peut pas pleinement l’apprécier non plus. Cette ambivalence est sans doute due au fait que la narration se fait à la première personne, avec le point de vue de Fitz : le lecteur est donc confronté aux sentiments contradictoires de l’enfant pour cet homme qu’il aime, mais qui lui fait peur. J’ai aussi aimé Verity[SPOILER] Etant donné que Chivalry abdique, et meurt assez abruptement, sans que Fitz ait le temps de le connaître, [FIN DU SPOILER] Verity est mis en avant, et on apprend peu à peu à le découvrir. J’ai aimé sa nature joyeuse et le fait qu’il soit rassurant avec Fitz. C’est le seul qui le considère comme un enfant ; même s’il n’est pas très présent, il ne fait rien pour lui nuire, contrairement à Regal, qui me sort par les yeux. Un de ses personnages détestables, parce que frivole, incapable de gouverner et persuadé qu’il est l’héritier légitime, méprisant, mais aussi méprisable ! J’ai aussi très peu apprécié Galen, comme on peut s’y attendre ; et je me doutais de son secret !!

La fin était géniale, comme tout le livre ! Je m’attendais à quelque chose de complexe mais, comme Fitz, je n’avais pas tout à fait saisi ! Le dernier paragraphe du dernier chapitre, avant l’épilogue, m’a détruit le cœur. Je m’en doutais mais de le voir écrit … 

En fait, cette découverte d’Assassin’s Apprentice a été incroyable pour moi : cela faisait longtemps que je ne m’étais pas sentie aussi proche d’un univers, aussi bien dans un livre, aussi absorbée par lui ! C’est assez dur d’exprimer ce que je ressens : c’est comme si le livre était fait pour moi. C’est assez rare, et un sentiment merveilleux. Je regrette de ne pas être entrée dans ce monde plus tôt, mais je me réconforte en me disant qu’il me reste tout un tas de livres à lire ! En plus, j’ai entendu dire que la série ne faisait que s’améliorer : comment est-ce possible ?!! Ah, je regrette aussi de ne pas avoir emprunté le deuxième tome !! En finissant celui-ci, j’avais tout de suite envie de continuer … ou de le relire !!

 

Donc, un excellent premier tome de série, un magnifique roman Fantasy, un héros attachant, et un monde captivant ! 

 

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