Eating Animals de Jonathan Safran Foer
Editeur : Back Bay Books
Année de sortie : 2010 [2009]
Nombre de pages : 267
Titre en français : Faut-il manger les animaux ?
Synopsis : Like many people, Jonathan Safran Foer – author of the internationally acclaimed novels Everything Is Illuminated and Extremely Loud and Incredibly Close – spent his early adult years oscillating between enthusiastic carnivore and occasional vegetarian. As he became a husband and then a father, the moral dimensions of eating became increasingly important to him. Faced with the prospect of being unable to explain to his son why we eat some animals and not others, Foer set out to explore the origins of many eating traditions and the fictions involved with their creations.
Traveling to the darkest corners of our dining habits, Foer raises the unspoken question behind every fish we eat, every chicken we cook, and every burger we grill. Eating Animals is a book that, in the words of the Los Angeles Times, secures Jonathan Safran Foer « a place at the table with our greatest philosophers. »
Avis : J’ai trouvé ce livre dans une bibliothèque, et je me suis dit que Nonfiction November était le bon moment pour le lire !
J’ai repoussé la lecture d’Eating Animals pendant des années parce que je savais qu’il allait me choquer, et, sans doute, me faire définitivement renoncer à manger de la viande. Puis, dernièrement, j’ai réduit ma consommation, je me pose des questions : je me suis dit que c’était le bon moment pour enfin me lancer ! Même si ce que Jonathan Safran Foer nous expose est choquant – et, en quelque sorte, on savait déjà ce qu’on allait lire, on savait que les conditions dans les abattoirs ne sont pas idylliques et que, pour que nous mangions de la viande, il faut qu’un animal souffre et meurt – il parvient tout de même à écrire avec humour (sarcasme et ironie aussi, bien sûr !) et n’est jamais vraiment moralisateur ; il ne demande pas au lecteur de devenir végétarien, il ne fait que lui montrer ce qu’il mange, et ce que cela implique. Son but est de faire en sorte que les gens consomment différemment, pas qu’ils ne consomment plus du tout de viande. De plus, il mêle ses recherches et ses réflexions à des épisodes de sa vie ; ce livre n’est donc pas vraiment un essai, mais plus un mémoire ; il l’a commencé parce qu’il a appris qu’il allait être père, et qu’il voulait le meilleur pour son fils. Je suis restée bouche bée en me rendant compte que l’auteur a passé trois ans à faire des recherches pour écrire son livre, recherches sur les abattoirs, sur l’industrie de la viande, sur la pêche, sur les fermes familiales et industrielles. Il explique clairement les différences, les enjeux politiques et économiques. Une des parties qui m’a le plus frappée est celle sur la santé : notre façon de manger, et surtout, notre façon d’élever ce que l’on mange, est tellement désastreuse qu’une nouvelle pandémie est imminente. Eating Animals est vraiment effrayant parfois, mais il ne nous dit que la vérité. Parlant de cela, l’auteur nous prouve, études à l’appui, que le régime végétarien ne compromet pas la santé de la personne qui s’y astreint – c’est, apparemment, la principale excuse pour continuer à manger de la viande, et j’avoue que c’était aussi mon excuse pour ne pas sauter le pas ! Jonathan Safran Foer nous met aussi en face de nos contradictions, et de nos traditions : pourquoi mangeons-nous tels animaux et pas d’autres ? sont-ils vraiment moins intelligents ? ne ressentent-ils pas la douleur ? est-ce légitime ? la viande est-elle si importante dans nos vies ?
Honnêtement, je savais que ce livre allait me changer, mais pas à ce point là : l’auteur est parfois brusque, cru, il nous raconte les choses telles qu’il les voit. Je ne pensais pas non plus que les conditions étaient aussi affreuses. Bien sûr, l’auteur nous parle des Etats-Unis, mais, il ne faut pas se leurrer : les conditions en France ne sont pas idylliques, et les exportateurs américains livrent en France ! J’ai souvent eu envie de vomir en lisant Eating Animals, et je me suis demandé aussi, comme l’auteur, pourquoi tant de gens trouvent que le végétarisme est une déviance, ne l’acceptent pas comme un choix éthique, deviennent insultants ou se sentent insultés. L’auteur évoque la honte, honte d’être au courant et, pourtant, de ne pas vouloir changer. Quand il parle de la pêche, et du nombre de « dommages collatéraux » (parfois jusqu’à 98% de ce qui est pêché !) qui sont rejetés, une fois morts bien sûr, à la mer … Ce livre m’a renforcé dans mes convictions, m’a poussé à enfin sauter le pas, m’a définitivement ouvert les yeux, moi qui voulais les garder fermés. Impossible maintenant, d’oublier, et de manger à nouveau de la viande.
Donc, un excellent mémoire, qui nous ouvre les yeux, qui nous choque, qui nous fait réfléchir, et qui cesse de nous mentir sur l’importance de consommer de la viande. A lire pour tous !
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