Redbluemoon

I found myself in Wonderland.

The Romance of the Forest d’Ann Radcliffe

Classé dans : Avis littéraires — 1 octobre 2017 @ 1 h 01 min

Genre : Classique The Romance of the Forest

Editeur : Oxford World’s Classics)

Année de sortie : 2009 [1791]

Nombre de pages : 363

Titre en français : Les Mystères de la forêt

Synopsis : The Romance of the Forest (1791) heralded an enormous surge in the popularity of Gothic novels, in a decade that included Ann Radcliffe’s later works, The Mysteries of Udolpho and The Italian.

Set in a Roman Catholic Europe of violent passions and extreme oppression, the novel follows the fate of its heroine Adeline, who is mysteriously placed under the protection of a family fleeing Paris for debt. They take refuge in a ruined abbey in south-eastern France, where sinister relics of the past – a skeleton, a manuscript, and a rusty dagger – are discovered in concealed rooms. Adeline finds herself at the mercy of the abbey’s proprietor, a libidinous Marquis whose attentions finally force her to contemplate escape to distant regions.

Rich in allusions to aesthetic theory and to travel literature, The Romance of the Forest is also concerned with current philosophical debate and examines systems of thought central to the intellectual life of late eighteenth-century Europe.

 

Avis : Je devais lire ce livre pour mon mémoire, et je dois dire que j’entrais déjà avec pas mal de préjugés.

Je ne m’attendais pas à autant apprécier ma lecture, malgré le fait qu’Ann Radcliffe soit considérée comme une pionnière du gothique. J’avais vu un commentaire qui se plaignait de la longueur du livre, du manque d’action ; j’ai trouvé, au contraire, qu’il se passait toujours quelque chose. Certes, ce n’est pas de l’action en mode *film d’action qu’on voit à la télé*, mais il se passe quelque chose, les personnages ne restent pas passifs ou ne stagnent pas. Au contraire, les personnages sont contraints de fuir, ils se retrouvent dans des situations compliquées, parfois apparemment inextricables, et, dans ce roman, le voyage tient une part importante. L’héroïne est également la victime de rebondissements de situation constants qui relancent l’intrigue ; le roman est tissé de mystères et de secrets peu à peu révélés. Peut-être cette impression de manque d’action apparaît-elle à cause des nombreuses descriptions, de paysages ou de bâtiments ; mais ces descriptions font partie inhérente du gothique d’Ann Radcliffe. Ces paysages représentent la liberté et le bonheur que l’héroïne ne connaît pas ; elle ne se trouve bien que dans la nature, où sa mélancolie peut éclater au grand jour. Quant aux bâtiments, dans de nombreuses œuvres gothiques, ils participent de l’ambiance lugubre, ils sont quasiment un personnage, notamment l’abbaye dans laquelle se trouve Adeline. Donc, définitivement, on ne peut pas dire qu’il ne se passe rien. L’un de mes plus gros préjugés concernait l’héroïne gothique d’Ann Radcliffe, ici, Adeline. Elle était souvent dépeinte comme naïve, agaçante, trop sensible, exagérée. J’ai été surprise à la lecture de constater que ce n’était pas vraiment le cas. Adeline est proche de la nature, elle est très mélancolique et ne cesse de ruminer les malheurs de son passé ; certes, elle est assez naïve dans le sens où elle fait confiance à des étrangers qui la trahissent, et dans le sens aussi où elle est prête à pardonner, même quand ce qu’elle a subi semble impardonnable ! C’est le seul trait agaçant du caractère d’Adeline et, même là, je me suis identifiée à elle. Contrairement à ce que je pensais, elle a tout de même un caractère affirmé, elle ne se laisse pas faire, et ne se soumet jamais à faire des choses qu’elle ne veut pas, même quand cela pourrait la sauver. Après la lecture d’un article sur Ann Radcliffe, je suis d’accord pour dire qu’elle est assez féministe : le mariage n’est pas pour elle une libération mais un fardeau, tout ce qu’elle désire, c’est sa liberté et récupérer ses droits. Le livre est aussi parcouru de réflexions sur divers sujets, notamment sur la philosophie du bonheur, le système judiciaire et les préoccupations de l’époque. L’émotion est présente, et l’écriture est très belle. L’auteure a placé des poèmes dans son roman, ainsi que des citations de Shakespeare et d’autres auteurs. Il existe tout de même quelques points négatifs qui font que ce livre n’est pas un coup de cœur. Tout d’abord, les éléments gothiques sont nombreux, mais, parmi eux, tous les éléments qui pourraient être fantastiques sont en fait explicables. Donc, pas de fantômes, ni de démons ici. Les seuls fantômes présents sont ceux engendrés par la culpabilité ou par l’imagination de l’héroïne. Cela m’a un peu déçue, je ne m’y attendais pas vraiment.

Concernant les personnages, j’ai déjà parlé d’Adeline, qui n’est pas du tout comme j’imaginais une héroïne gothique typique. En revanche, le « méchant » de l’histoire est très stéréotypé quand on considère les « méchants » dans le genre gothique ! En effet, le Marquis de Montalt est le vilain par excellence. Cruel, égoïste, avide de richesses et de luxe, il est prêt à tout (mais, vraiment, TOUT) pour parvenir à ses fins. Il est détestable, évidemment, et le lecteur attend son châtiment avec impatience. Je l’ai assimilé à Ambrosio dans The Monk – même si on ne peut pas être aussi détestable que lui je pense ! On trouve aussi Theodore, également plutôt stéréotypé, le jeune homme parfait mais qui ne peut absolument rien faire pour l’héroïne [SPOILER] D’ailleurs, chose drôle, c’est elle qui finit par le sauver ! [FIN DU SPOILER] La famille La Motte est également importante, puisqu’elle est au centre de tout ce qui arrive à Adeline. Le père est assez mystérieux et difficile à cerner, presque désagréable jusqu’à ce qu’on découvre ce qu’il cache ; la mère est agaçante, puisqu’elle applique ses préjugés à Adeline ; le fils est à plaindre, puisqu’il est le chaînon en trop du triangle amoureux. D’autres personnages apparaissent par la suite, comme La Luc, adorable, et Clara, sa fille.

La fin est typique des romans gothiques que j’ai pu lire jusqu’à maintenant. Elle clôt bien le roman et ne laisse aucune question.

 

Donc, un très bon roman gothique, qui montre les fondements du genre appelé « gothique féminin » mis en place par Ann Radcliffe, avec une héroïne typique de ce genre, un féminisme auquel je ne m’attendais pas, et des éléments fantastiques expliqués.

2 commentaires »

  1. Sylphideland dit :

    Génial cette chronique ! :3
    Ca fait trop plombes que j’ai ce livre dans ma PAL tu m’as donné grave envie de le lire :D

Flux RSS des commentaires de cet article.

Laisser un commentaire

 

Baseball fans gather zone |
Eaudefiction |
Ici même |
Unblog.fr | Annuaire | Signaler un abus | Kpg1221gpk
| Elenaqin
| la saltarelle des baronnes