Redbluemoon

I found myself in Wonderland.

Archive pour le 27 juillet, 2017

Le Zèbre d’Alexandre Jardin

Posté : 27 juillet, 2017 @ 7:19 dans Avis littéraires, Coup de cœur | Pas de commentaires »

Genre : Drame Le Zèbre

Editeur : France Loisirs

Année de sortie : 1989 [1988]

Nombre de pages : 190

Synopsis : Gaspard Sauvage, dit le Zèbre, refuse de croire au déclin des passions. Bien que notaire en province, condition qui ne porte guère aux incongruités, le Zèbre est de ces irréguliers qui vivent au rythme de leurs humeurs fantasques.

Quinze ans après avoir épousé Camille, il décide de ressusciter l’ardeur des premiers temps de leur liaison. Insensiblement la ferveur de leurs étreintes s’est muée en une complicité de vieux époux. Cette déconfiture désole Gaspard. A ses yeux, la paix des ménages est synonyme de naufrage.

Loin de se résigner, il part à la reconquête de sa femme. Grâce à des procédés cocasses et à des stratagèmes rocambolesques, il redeviendra celui qu’il n’aurait jamais dû cesser d’être : l’Amant de Camille, l’homme de ses rêves. Même la mort pour lui n’est pas un obstacle.

Le Zèbre n’est pas le roman de l’amour naissant mais d’un amour qui veut renaître de ses cendres.

 

Avis : Ce livre m’a été prêté par une amie qui m’a dit l’avoir beaucoup aimé ; dans ces cas, je ne pose pas de questions, je ne lis pas le synopsis, et j’y vais !

Eh bien, j’ai bien fait de l’écouter ! Nous suivons ici Gaspard, surnommé le Zèbre parce qu’il est indomptable : il veut reconquérir sa femme, faire renaître la passion, peu à peu éteinte au fil de quinze ans de mariage. Il est prêt à tout pour parvenir à ses fins, même au pire ! Au début, j’ai eu du mal avec le Zèbre : il impose à sa femme des choses insupportables. Certes, il lui explique que cela va leur permettre de retrouver leur amour d’origine, passionnel ; mais il ne prend pas conscience que cela ne marche pas. J’ai l’impression que deux visions du mariage et de l’amour s’opposent ici : celle du Zèbre, convaincu qu’il faut que sa femme déteste leur situation de vieux couple pour qu’elle retrouve la passion – il est aussi persuadé que les autres couples durent parce que les hommes trompent leur femme, et, donc, n’ont pas besoin de la reconquérir – ; et celle de Camille, qui ne demande qu’attention et tendresse, qui veut de l’authenticité plutôt que des mises en scène. Pour Gaspard, le mariage a signé la mort de la passion, parce qu’il a fait de Camille sa propriété en quelque sorte. Ce livre, en nous exposant ces deux points de vue, nous fait vraiment réfléchir sur ces sujets ! Est-ce qu’il ne vaut mieux pas laisser l’amour évoluer comme il « doit » le faire ? Faut-il vraiment faire tout ce que l’on peut pour faire revivre la passion ? Celle-ci a-t-elle vraiment plus de valeur qu’un amour tendre et sincère ? A plusieurs reprises, le lecteur se rend compte qu’il n’est pas facile de répondre à ses questions et, comme le dit Gaspard, il n’a pas de modèle littéraire pour un mari qui tente de reconquérir sa femme ! Il n’est ni Roméo, ni Julien Sorel. D’autres petites réflexions se greffent à l’histoire, dont une sur l’Education nationale que j’ai particulièrement appréciée ! Plusieurs scènes sont très émouvantes, et m’ont fait monter les larmes aux yeux, notamment avec Natasha, peut-être mon personnage préféré dans le livre. L’écriture est agréable, ni trop sophistiquée, ni trop simple.

Concernant les personnages, comme je l’ai dit plus haut, le Zèbre a un côté très agaçant pendant une bonne partie du livre. En effet, il ne se préoccupe pas de ce que veut sa femme, et décide de lui  »infliger » des choses pour faire renaître sa passion. En fait, le lecteur comprend, au fil du livre, que Gaspard est un homme qui veut réaliser sa grande œuvre, et il veut que ce soit une passion éternelle entre sa femme et lui. Il est touchant dans sa dévotion, même si une certaine artificialité l’éloigne du lecteur. Quant à Camille, tout le long, je me suis identifiée à elle : c’est bien pour ça que le Zèbre m’a autant énervée, parce qu’il l’énerve, elle ! Elle n’a rien demandé à son mari, et elle se retrouve dans des mises en scène grotesques qui l’agacent plus qu’elles ne l’enchantent. Poussée vers l’adultère, elle admire pourtant les efforts que déploie Gaspard pour la retrouver. Malgré tout, elle est lassée par le constant calcul du Zèbre : elle veut la paix, être tranquille, quand son mari représente le mouvement même. Ce couple vit avec ses deux enfants, la Tulipe et Natasha. Le premier ne se révèle vraiment que dans la dernière partie du livre. Il veut rendre son père fier de lui, réaliser sa propre grande œuvre. Quant à Natasha, je l’ai trouvé très touchante. Aussi décalée que son père, sa morale n’a pas de limites politiques ou sociales. Une des scènes dans le cimetière m’a retournée ! D’autres personnages se trouvent dans ce livre, comme Alphonse et Marie-Louise, les voisins des Sauvage, le premier étant le meilleur ami/quasi frère du Zèbre, Grégoire, le clerc de Gaspard, dévoué à son patron.

La fin est très belle, et laisse le lecteur avec une touche d’espoir. L’amour a gagné, et j’ai aimé la petite mise en abîme !  

 

Donc, un très bon livre, qui passe coup de cœur parce que je ne lui trouve rien de mauvais !  

Batman : La splendeur du Pingouin de Gregg Hurwitz, Jason Aaron, Szymon Kudranski et Jason Pearson

Posté : 27 juillet, 2017 @ 12:47 dans Avis littéraires, Coup de cœur | Pas de commentaires »

Genre : Comics La splendeur du Pingouin

Editeur : Eaglemoss

Année de sortie : 2016 [2008]

Nombre de pages : 140

Titre originel : Penguin: Pain and Prejudice

Synopsis : Comment le jeune Oswald Cobblepot est-il passé du statut d’enfant bien trop chéri par sa mère à celui de criminel le plus redouté de Gotham ? Aujourd’hui, l’empire du Pingouin vacille sous les derniers coups d’éclat du Chevalier Noir, mais autre chose semble occuper l’esprit d’Oswald. Une rencontre amoureuse, chose totalement inattendue pour cet homme que la Nature a plongé dès l’enfance dans une solitude absolue. Quelque chose qui rappellera au baron du crime les humiliations endurées par le petit Oswald. Cette sérénité soudaine saura-t-elle guérir l’âme noircie du redoutable Pingouin ? C’est ce dont Batman devra s’assurer.

 

Avis : Je chronique rarement des comics, mais là, La splendeur du Pingouin m’a fait une telle impression que j’ai envie de vous en parler !

D’abord, je dois dire que je n’étais pas du tout attirée par ce livre. Je l’ai reçu dans le cadre d’une collection, et je pense que je ne l’aurais jamais acheté sans cela. Donc, je suis vraiment contente du choix qu’on fait les personnes responsables de DC Comics – Le meilleur des super-héros ! En fait, j’ai un a priori négatif à propos du Pingouin depuis que j’ai vu Batman Returns de Tim Burton. J’adore son univers, mais j’ai été traumatisée, petite, par une scène dans laquelle Oswald Cobblepot – je ne savais même pas que c’était son nom ! – déchire l’oreille d’un homme avec ses dents, et laisse le sang dégouliner sur son cou et son torse. Depuis, je considère le Pingouin comme fou, et pire que le Joker, c’est dire ! Imaginez donc ma réaction en voyant ce comics arriver à ma porte ! Et puis, en voyant les challenges du Booktube-a-thon – un challenge que je n’ai décidé de faire que le jour de son commencement -, j’ai vu « Lire un livre sur un personnage à l’opposé de vous« , et j’ai immédiatement pensé à ce comics. Je ne me suis pas trompée : Oswald n’a rien à voir avec moi. Mais je ne m’attendais vraiment pas à aimer !

Découvrir l’histoire du Pingouin a été fascinant : je ne connaissais pas son passé, ni comment il en était arrivé à devenir un criminel aussi violent et cruel. Rejeté par sa famille – excepté sa mère, qui l’adore -, par les enfants de son école, et surtout, par les filles et les femmes, Oswald décide de se venger. Désormais adulte, dès que quelqu’un l’insulte, le raille, ou se moque légèrement de lui, il réagit avec une cruauté hallucinante. On découvre, par la suite, que les personnages qu’il tourmente ont souvent quelque chose à se reprocher. En fait, La splendeur du Pingouin, et même l’histoire du Pingouin en général, montre une société qui rejette quelqu’un à cause de son apparence, une société profondément hypocrite, qui condamne ceux qu’elle veut bien condamner, et ferme les yeux quand il s’agit de personnes qui ont une apparence honorable - célébrités riches, qui participent à des œuvres de charité par exemple. Oswald, dès son enfance, est discriminé à cause de son nez, qui ressemble à un bec. Sa seule compagnie est celle des oiseaux. Certaines scènes m’ont brisé le cœur, tant les enfants peuvent être cruels avec un petit différent d’eux. [SPOILER] Même cœur brisé au moment de la mort de la mère d’Oswald, ou quand la boule à neige se brise, ou quand Cassandra découvre par le toucher le visage du Pingouin, qu’il la tue, et qu’elle lui murmure qu’il est très beau ; elle l’aimait tel qu’il était, et il l’a tué pour rien, par peur de sa cruauté !!! [FIN DU SPOILER] Batman est présent dans ce comics, mais largement à l’arrière-plan : il doit arrêter le Pingouin, mais il met du temps à se décider.

Deux autres petits comics accompagnent l’histoire principale : les origines du Pingouin et l’histoire d’Oswald du point de vue du Joker, qui parle alors directement au lecteur, ce qui fait assez froid dans le dos ! Elles sont bienvenues parce qu’elles permettent au lecteur d’en savoir un peu plus sur le Pingouin !

 

Donc, un très bon comics que je ne m’attendais pas à apprécier, qui nous fait découvrir l’histoire du Pingouin, histoire fascinante, triste et cruelle !

 

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