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I found myself in Wonderland.

Slumdog Millionaire de Vikas Swarup

Classé dans : Avis littéraires — 7 juillet 2017 @ 11 h 16 min

Genre : Contemporaine Slumdog Millionaire

Editeur : Black Swan

Année de sortie : 2009 [2005]

Nombre de pages : 361

Titre en français : Les fabuleuses aventures d’un indien malchanceux qui devint milliardaire

Synopsis : A former tiffinboy from Mumbai, Ram Mohammad Thomas, has just got twelve questions correct on a TV quiz show to win a cool one billion rupees. But he is brutally slung in a prison cell on suspicion of cheating. Because how can a kid from the slums know who Shakespeare was, unless he has been pulling a fast one?

In the order of the questions on the show, Ram tells us which amazing adventures in his street-kid life taught him the answers. From orphanages to brothels, gangsters to beggar-masters, and into the homes of Bollywood’s rich and famous, Slumdog Millionaire is brimming with the chaotic comedy, heart-stopping tragedy, and tear-inducing joyfulness of modern India.

 

Avis : Je voulais lire Slumdog Millionaire depuis un moment déjà – et voir le film ensuite -, et je me suis enfin décidée ce mois-ci !

Je pensais beaucoup aimer ce livre – et je l’ai apprécié grâce à ça ! – pour plusieurs raisons. D’abord, plusieurs idées fondatrices du livre sont originales : on commence par la fin, on découvre peu à peu comment le héros en est arrivé là, et j’ai aimé l’idée du show TV. Je n’ai pas lu d’autres livres qui utilisent l’émission TV dans laquelle on peut gagner de l’argent comme base du livre. Ensuite, j’ai appris énormément de choses, à la fois sur l’Inde, sur la société, la culture, les conditions de vie, mais aussi sur l’histoire de l’Inde, avec le Taj Mahal et Mumtaz Mahal. Le livre est également source de nombreuses réflexions, notamment morales, ce qui m’a fait penser parfois à une sorte de conte de fées moderne. Ram est confronté à des choix difficiles ; il doit souvent choisir entre aider les autres et penser à lui-même. De plus, la vie est particulièrement injuste avec lui, et l’ironie du sort est parfois tellement énorme que le lecteur a du mal à y croire – ce qui fait aussi penser à un conte de fées. Et évidemment, dans ce genre d’histoire arrive forcément une histoire d’amour, et l’élue est bien une princesse, mais déchue, que le héros aimerait sauver de sa condition. Incroyablement belle, mais dans une situation difficilement supportable, elle tombe peu à peu amoureuse de Ram, tout comme lui tombe peu à peu amoureux d’elle. J’ai aimé découvrir comment la vie de Ram l’a amené à pouvoir répondre aux douze questions de l’émission, mais j’ai trouvé certains passages assez longs. Et, finalement, ce qui m’a déplu dans ce livre, en plus de certaines longueurs et de l’histoire un peu féérique – alors que j’adore les contes de fées, mais là, ça n’a pas fonctionné pour moi -, c’est l’écriture de l’auteur. Il aime employer des répétitions, et je n’ai pas aimé ça. Dans les passages émouvants, je n’ai pas réussi à être touchée ; j’ai ri lors des scènes drôles, mais, globalement, je n’ai pas été transportée par Slumdog Millionaire

Concernant les personnages, Ram est évidemment le héros du « conte », celui qui est généreux, qui doute de lui, qui fait tout ce qu’il peut pour faire le bien autour de lui, qui ne supporte pas l’injustice, au point de se mettre en danger pour secourir les autres. C’est un peu le héros parfait, à qui il arrive tout un tas de choses affreuses, à qui de nombreux autres personnages veulent du mal parce qu’il est sur leur chemin, ou simplement par méchanceté. J’ai apprécié Ram, même si je ne l’ai pas adoré. Il ressemble vraiment typiquement au héros de conte qui s’élève au-dessus de sa condition, non grâce à un mariage avantageux avec une belle princesse qui l’aime, et qu’il aime en retour, mais grâce à ses connaissances, à son esprit, à son intelligence, et à une bonne dose de hasard. C’est comme si la vie lui donnait quelque chose en compensation de tout ce qu’elle lui a pris en lui permettant de gagner le jeu grâce à ce qu’elle lui a fait subir ; il est alors capable de réaliser tous ses rêves et ceux de ses proches. Mais là, léger bémol : l’argent apparaît vraiment comme le seul moyen de réaliser ses rêves. Oui, il contribue, il faut de l’argent pour partir en voyage par exemple ; mais là, il semble vraiment la solution à tous les problèmes des personnages. Il faut alors prendre en compte le contexte : l’Inde est un pays où de nombreuses personnes vivent sous le seuil de pauvreté, ou dans des bidonvilles, et Ram fait partie de ces gens qui n’ont pas du tout d’argent, qui vivent comme ils peuvent. Aussi, ici, l’argent lui permet de sauver sa princesse. Je trouve que le fait que l’argent permette de tout résoudre ici montre à quel point notre monde est centré dessus : même la vie d’une femme se monnaie. J’ai aimé le personnage de Salim, typiquement le « sidekick » naïf, que le héros sauve à plusieurs reprises de situations affreuses. Il voit, clairement, la vie en rose, il est très optimiste, et ne se rend pas compte de la réalité autour de lui. Concentré sur une idée, il porte des œillères, et il faut tout la persuasion de Ram pour lui faire comprendre qu’il faut partir par exemple. Petit bémol aussi ici : l’homosexualité d’un personnage secondaire – pas de Salim – est considéré comme dégoûtante, et le personnage est rejeté. J’ai trouvé ça assez limite. Viennent ensuite toute une flopée de personnages que Ram rencontre tout au long de sa vie : Père Timothy, que j’ai beaucoup apprécié, qui recueille Ram orphelin et l’éduque ; Nita, la princesse, belle et en détresse ; Shankar, un autre orphelin que Ram semble considérer comme un frère, et à qui il est arrivé et il arrive des choses affreuses ; Maman - qui signifie « Oncle » en fait dans le livre -, un gangster qui exploite des enfants abandonnés ; Shyam, le bourreau incapable de se séparer de sa victime, qu’il exploite autant qu’il peut ; Swampna Devi, princesse au cœur de glace, incapable d’amour pour quelqu’un d’autre qu’elle-même ; Neelima Kumari, ex-star de la télévision qui refuse de vieillir, obsédée par sa jeunesse et par ses succès ; et bien d’autres encore !

La fin est typiquement la fin heureuse de certains contes de fées – en fait, les vrais ne finissent pratiquement jamais bien ! Le livre finit par l’idée que tout est possible avec de la volonté, de la détermination et du courage ; je n’ai pas pu m’empêcher, à la fin, de penser que c’était typiquement une fin de film hollywoodien, comme The Martian d’Andy Weir. Et, comme avec ce livre, j’ai été déçue de la prévisibilité et du manque de surprise. Tous deux étaient des livres que j’étais sûre d’aimer, et en fin de compte, ils sont moins bons que ce que j’avais imaginé.

 

Donc, un bon livre, conte de fées moderne d’un Indien qui gagne une grosse somme d’argent ; mais une déception malgré une idée de départ originale.

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