Harry Potter, book 7: Harry Potter and the Deathly Hallows de J. K. Rowling
Editeur : Bloomsbury
Année de sortie : 2007
Nombre de pages : 607
Titre en français : Harry Potter et les reliques de la mort
Synopsis : Harry is waiting in Privet Drive. The Order of the Phoenix is coming to escort him safely away without Voldemort and his supporters knowing – if they can. But what will Harry do then? How can he fulfil the momentous and seemingly impossible task that Professor Dumbledore has left him?
Avis : Une petite baisse de régime niveau lecture : c’était le moment de terminer à nouveau Harry Potter !
C’était la première fois que je lisais la saga en VO – excuse pour la relire haha ! J’ai relu The Half-Blood Prince en août 2016, et je n’ai pas osé lire le dernier tome : encore toutes ces morts, encore fini … Mais, à cause de ma baisse de régime – c’est-à-dire que j’avais l’impression de ne plus rien ressentir quand je lisais -, je me suis dit qu’il était temps de lire The Deathly Hallows. Il n’y a que quelques séries qui me remettent sur le chemin de la sensibilité, et Harry Potter en fait partie !
Je n’avais pas oublié que le début était un peu long : je l’ai trouvé moins difficile à lire que la première fois, parce que je savais que cela ne durerait pas tout le livre. Et même si cela paraît long, c’est nécessaire : la quête des Horcruxes ne peut pas être facile, sinon les lecteurs s’en plaindraient aussi ! [SPOILER] Lorsque Ron s’en va, j’ai eu presque l’impression que son impatience et sa déception de ne pas vivre une aventure étaient celles du lecteur, comme un avertissement que l’histoire ne peut pas être si facile. Du coup, le lecteur se sent un peu penaud, comme Ron lorsqu’il revient. [FIN DU SPOILER] Pendant ces moments où l’action est plutôt diffuse, il est intéressant de voir évoluer les relations entre les personnages. Bien sûr, le lecteur se doute déjà que l’amour flotte dans l’air, mais il comprend mieux, par exemple, les sentiments de Ron envers Harry – même si, là aussi, il s’en doutait déjà. Il découvre également la magie du côté obscur, celle que pratique Voldemort – il peut voler sur une espèce de nuage noir par exemple -, et du « bon » côté, comme le sort de McGonagall à la fin. L’univers est toujours aussi accueillant, malgré le fait que l’on ne retourne pas à Hogwarts. J’avoue quand même que l’ambiance et l’atmosphère du château m’ont manqué dans ce tome. Ici, le lecteur vit aux côtés de Ron, Harry et Hermione, sous la tente géante, entouré de sorts protecteurs, prêt à voir surgir les Death Eaters n’importe quoi. L’atmosphère est donc un peu pesante, surtout avec les tensions qui apparaissent entre les personnages. Evidemment, l’émotion est présente, pas seulement grâce aux nombreuses morts très douloureuses pour le lecteur, notamment [SPOILER] Dobby, Fred, Lupin, Tonks, Snape, Fol-Œil [FIN DU SPOILER], mais aussi grâce à de beaux moments, comme [SPOILER] le changement d’attitude de Kreatur et son entrée dans la bataille à la fin avec les autres elfes de maison et les centaures venus de la forêt interdite. [FIN DU SPOILER] Petites larmes, bien sûr. A nouveau, j’ai adoré découvrir l’histoire de Snape, l’explication de son comportement : le lecteur le déteste depuis le début quand même ! [SPOILER] Un des meilleurs « méchants » reconvertis, que le lecteur s’en veut parfois d’avoir haï, qui nous émeut, avec son éternelle réplique en réponse à Dumbledore : « _After all this time? _Always. » [FIN DU SPOILER] L’action finit par venir, dans une sorte de deuxième partie du livre ; Gringotts, dragon, bataille finale : le lecteur est transporté et tremble que quelque chose se passe mal !
L’évolution de certains personnages se fait vraiment sentir ici : Harry finit par être complètement guidé par son instinct, il sait ce qu’il doit faire, et la mort d’un de ses proches le débloque totalement. Sa faiblesse est son amour pour ceux qui l’entourent, faiblesse qu’exploite Voldemort, comme d’autres avant lui. Evidemment, il est courageux, mais, lisant ses pensées, on comprend qu’il ne veut pas être le héros, qu’il est forcé de l’être. Cette fois, il ne peut pas compter sur les autres pour le soutenir, il doit agir seul. Hermione est très agaçante à cause de son manque d’ouverture d’esprit. J’ai aussi remarqué, lors de cette relecture, qu’elle est très émotive – elle pleure quand même très souvent -, ce qui la fait paraître plus fragile que les deux garçons, ce que je trouve dommage : en effet, parce qu’elle est avec Ron et Harry, et comme elle est la seule fille, il est facile de se dire qu’elle pleure justement parce qu’elle est une fille. C’est quand même limite. Ron m’a semblé beaucoup plus s’affirmer dans ce tome ; je l’ai vraiment beaucoup apprécié. Il est un peu une figure du lecteur à plusieurs reprises dans le livre : lorsqu’il se plaint que l’aventure est longue à venir par exemple. Il est aussi mignon dans sa façon de tenter de se rapprocher de l’élue de son cœur, comme si ce n’était pas évident ! [SPOILER] J’ai vu certaines personnes déplorer qu’Hermione finisse avec Ron et pas avec Harry ; maintenant que j’ai lu le livre deux fois, je ne la vois pas du tout avec Harry. L’humour de Ron compense le sérieux d’Hermione : en d’autres termes, ils sont parfaits ensemble, ils sont faits pour former un couple. [FIN DU SPOILER] Même s’il est mort dans le tome précédent, le lecteur apprend beaucoup de choses sur Albus Dumbledore. C’est d’ailleurs assez douloureux : comme Harry, Ron et Hermione, le lecteur idéalisait le directeur, ne l’imaginait pas avoir certains défauts, faire certaines choses. En lisant les révélations à son sujet, je me suis sentie mal la première fois que j’ai lu, et je l’ai un peu détesté : [SPOILER] depuis le début, il se sert à la fois d’Harry et de Snape pour le bien commun, tout en sachant pertinemment qu’Harry doit mourir à la fin !!! C’est quand même affreux ! Il ne lui a rien expliqué, ne lui a rien raconté sur sa vie, ne lui a pas parlé de ses difficultés à faire le bien, de sa faiblesse face au pouvoir, et il attend d’Harry qu’il soit plus fort que lui ! [FIN DU SPOILER] Avec cette deuxième lecture, je me suis un peu adoucie : Harry doit découvrir les choses par lui-même, sans quoi il risque de ne pas les accepter parce qu’elles viennent de quelqu’un d’autre. Dumbledore reste donc un de mes préférés ! Quant à Voldemort, on ne peut pas parler d’évolution le concernant : en fait, il n’évolue pas. Il ne comprend pas ce qu’Harry et Dumbledore – même Snape ! – ont de plus que lui. Il ne pense qu’en termes de pouvoir, sans comprendre que le pouvoir sans l’intelligence ne sert à rien. Bien sûr, il est, en un sens, intelligent, mais il ne comprend pas les choses plus grandes que lui : pas seulement l’amour, mais aussi, par exemple, l’allégeance des baguettes. De nombreux autres personnages se trouvent dans ce dernier tome, notamment toute la famille Weasley, famille dont le lecteur a envie de faire partie, Minerva McGonagall, que l’on voit brièvement, mais que l’on apprécie toujours autant, Hagrid, nounours au grand cœur, Dobby, où la « mignonitude » – oui, ça n’existe pas, tant pis ! – incarnée, Lupin, que l’on aime retrouver, et qui nous déçoit comme Harry, etc. Côté obscur : Bellatrix, au maximum de la cruauté, Narcissa, personnage de second plan que le lecteur n’apprend pas vraiment à connaître, Lucius, ou la lâcheté incarnée ?, Draco, qui paie pour les erreurs de son père, et qui semble commencer à comprendre qu’il n’est pas forcément dans le bon camp.
La fin est douce-amère, puisque certains personnages sont morts ! Mais cela reste une fin heureuse pour une saga formidable, que je le relirai sans doute encore de nombreuses fois ! J’ai aimé le « Dix-neuf ans après » ; cela m’a donné envie, à l’époque, de lire la vie à Hogwarts sans les dangers qu’a rencontré Harry !
Donc, évidemment, un coup de cœur, qui m’a remis sur la voie de la sensibilité !