Leaves of Grass de Walt Whitman
Editeur : Aubier-Flammarion
Année de sortie : 1972
Nombre de pages : 501
Titre en français : Feuilles d’herbe
Synopsis : Pas de synopsis, édition recouverte par l’université.
Avis : Plusieurs fois, ce livre a été cité dans des œuvres que j’aime beaucoup, comme dans Le Dead Poets Society ou Specimen Days de Michael Cunningham. Il était donc temps que je le lise enfin !
D’abord, petite déception en constatant que cette édition ne contient pas le fameux poème « O Captain! My Captain! » rendu célèbre par le professeur Keating dans Dead Poets Society ! Je l’ai lu en version numérique, mais j’aurais aimé le lire en version papier !
J’ai un sentiment un peu partagé sur ce livre. D’un côté, il était formidable, j’ai été parfois complètement emportée par la vision de l’auteur, par le voyage qu’il nous propose, par ses convictions sur la vie, la mort, la guerre, la paix, la démocratie. Certains passages sont magnifiques, et on rejoint mon carnet de citations. Le poète nous fait réfléchir, nous montre que nous n’avons pas compris comment vivre, et comment penser les choses, comment les voir, en quoi elles ont de la valeur. Dans sa poésie, la Nature est essentielle : il ne cesse de parler d’elle, des végétaux, des animaux. Il est proche d’eux, il les comprend. L’homme aussi est essentiel, le plus important même peut-être : son corps est divin, il est immortel, sa vie ne se compte pas en années et il est complètement libre. Bien sûr, les poèmes sont aussi très centrés sur l’Amérique : sont mentionnés la guerre de Sécession, la démocratie, le président Lincoln, ainsi que plusieurs Etats américains. Le thème de l’esclavage est aussi abordé : rien ne doit être mis au-dessus de la vie d’un homme. Clairement, le combat du poète était contre tout asservissement ou exploitation de l’homme. Aussi, le poète (ou sujet lyrique) peut paraître assez arrogant dans les premiers poèmes, et il le dit lui-même à certains moments : mais cela ne gêne pas la lecture. Le lecteur découvre plusieurs corps de métier : des fermiers, des pêcheurs de baleine, des pompiers, etc. Cela, ainsi que la disposition en vers qui ne riment pas, fait de la poésie de Walt Whitman une poésie moderne : il parle de son temps, et en même temps, il parle de tout temps, de l’infini, de l’univers, de l’Homme.
D’un autre côté, je n’ai pas toujours été transportée. Certains passages ne m’ont pas touchée : je ne sais pas si c’est parce que je ne suis pas Américaine, parce que je ne connais pas les lieux dont parle Walt Whitman, ou si c’est parce que je m’attendais à la même spiritualité partout. L’écriture est toujours aussi belle, mais le sujet ne me captive pas. Aussi, un passage en particulier m’a dégoûtée, même si je sais que c’était l’usage à l’époque : le poète raconte que des chasseurs tuent une baleine, et décrit sa mort. D’accord, j’ai lu Moby Dick, mais tous les passages qui racontent la mort d’une baleine m’ont dégoûtée tant cette mort a l’air douloureuse ! Et puis, dans ce roman, je m’y attendais, pas ici !
Comme vous voyez, les points négatifs sont minimes, mais ils font en sorte que Leaves of Grass ne soit (pas encore !) un coup de cœur. Je le relirai sans doute, de nombreuses fois même, parce que je pense que ce livre renferme un trésor qu’il faut du temps pour déterrer complètement.
Donc, un merveilleux recueil, qui fait réfléchir et voir la vie différemment, même s’il comporte des passages qui ne m’ont pas touchée. A lire et relire !
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