Dracula’s Guest de Bram Stoker
Editeur : Wildside Press
Année de sortie : 2001
Nombre de pages : 174
Titre en français : L’invité de Dracula
Synopsis : Nine tales of heart-rending terror from the celebrated master of the macabre, Bram Stoker.
Featuring Dracula’s Guest, the exquisite lost chapter from Stoker’s Masterpiece and eight others, including : The Judge’s House, The Squaw, The Secret of the Growing Gold, The Gypsy Prophecy, The Coming of Abel Behenna, The Burial of the Rats, A Dream of Red Hands, Crooken Sands.
Avis : J’adore Dracula de Bram Stoker ; je me suis donc dit qu’il était temps de lire ses autres œuvres !
Déjà, première impression à la vue de la couverture : est-ce une blague ? Ce vampire ne fait pas peur du tout !! Sa peau est très étrange, on dirait qu’elle est luisante et qu’elle brille en même temps. C’est vraiment une des couvertures les plus laides et mal faites que j’ai vues ! Passée cette horreur, le recueil commence par le premier chapitre coupé de Dracula, appelé Dracula’s Guest ! J’avoue que je ne savais pas que le roman avait été coupé. J’ai apprécié retrouver Jonathan Harker. Dans cette nouvelle, il est fidèle à lui-même au début de Dracula : il ignore les légendes locales, ne croit pas aux fantômes, aux superstitions, et autres, et est assez téméraire pour s’aventurer dans un village décimé la nuit du Walpurgis ! J’ai aimé retrouver l’atmosphère du roman, la tension, le suspense que l’auteur est capable de mettre dans ses phrases. Dommage que ce chapitre ne figure pas dans l’œuvre ! Il est long, c’est vrai, mais je ne vois pas en quoi il aurait gâché l’ensemble. La seconde nouvelle est « The Judge’s House » et se déroule, comme l’indique le titre, dans la maison d’un juge sadique qui a orné son salon de la corde avec laquelle il aimait pendre les personnes qu’il condamnait. Nous sommes donc ici plutôt du côté de la maison hantée. Ce que j’ai particulièrement aimé ici, c’est le doute instillé dans la nouvelle : le personnage voit-il vraiment ce qu’il voit ou est-il influencé par les légendes rapportées ? En même temps, il n’avait pas l’air d’y croire du tout : tout ce qui arrive est-il alors réel ? Le lecteur ne saura jamais puisque le personnage principal est toujours seul quand quelque chose arrive ! La fin scelle le doute, et donne des frissons ! Suit « The Squaw« , l’histoire de la vengeance d’un chat sur un homme. Etant donné la cruauté de l’acte de l’homme – même si c’était un accident, il a été tellement stupide, et se fiche tellement de ce qu’il a fait ! -, j’étais à 100% pour la vengeance du chat ! La fin sonne comme une ironie du sort ; il faut dire que le personnage joue clairement avec le feu ! Quelle idée d’entrer dans un instrument de torture pour voir l’effet que ça fait ! La nouvelle suivante est appelée « The Secret of the Growing Gold« , l’histoire de deux familles qui finissent par être unies par un mariage. Les époux ne cessent de se disputer, et un jour, la femme disparaît. J’avoue que je ne pensais pas à ce qui lui était arrivé - ce qui est pourtant évident maintenant que j’y pense ! Le lecteur se retrouve alors embarqué dans une histoire de fantômes, de maison hantée, encore une fois. La fin est évidente, mais très bien racontée. Suit « The Gypsy Prophecy« , tout en suppositions et subtilités sur la fin. Un homme se voit prophétiser qu’il va tuer sa femme par la reine des tziganes. Il n’y croit pas et retourne chez lui. Le lecteur n’a jamais le point de vue de l’homme par la suite ; en revanche, il a celui de son ami et de sa femme. La fin, grâce à la subtilité, reste assez mystérieuse et ouverte : le lecteur en fait ce qu’il veut. Puis, vient « The Coming of Abel Behenna » : deux amis très proches tombent amoureux de la même fille. Je vous laisse deviner comment leur relation tourne ! Finalement, elle choisit l’un des deux au hasard, et l’autre promet de se venger. Belle réécriture du mythe d’Abel et Caïn ! Ensuite, on peut lire « The Burial of the Rats« , la nouvelle la plus longue du recueil. Un homme s’aventure trop loin dans Paris, et se retrouve dans un endroit dangereux. Au milieu de l’entrevue, il se rend compte qu’il va devoir fuir avant que ses assaillants l’attaquent. Nous suivons le personnage dans sa fuite. Les hommes autour de lui se confondent avec des ombres, avec des rats ; le secret est de ne pas être blessé, de mourir tout de suite, sous peine d’être « nettoyé » par les rats. Assez affreux comme image ! Puis vient « A Dream of Red Hands« , peut-être la nouvelle qui finit le mieux – même si cela ne veut pas dire qu’elle finit très bien ! Un homme a commis un crime, le confesse au narrateur, et lui explique qu’il n’arrive plus à dormir la nuit tant il se sent coupable. Est soulevé ici le thème de la rédemption, comment se faire pardonner un crime, même si celui-ci n’était pas prémédité. J’ai trouvé la fin plutôt belle, assez émouvante ! Enfin, la dernière nouvelle est « Crooken Sands« , qui, elle aussi, finit plutôt bien comparée aux autres ! Un homme va s’installer en Ecosse pendant un temps : il décide alors de se faire faire un habit écossais de noble, et de le porter pendant tout le séjour. Le thème abordé est ici celui de la vanité : l’homme refuse de comprendre qu’il est en danger s’il ne s’amende pas ! La fin est assez mystérieuse : soit le lecteur comprend qu’il n’y avait rien de fantastique dans toute la nouvelle, soit il comprend que la personne mentionnée était bien le double du personnage principal. Encore une fois, le doute !
Si ce recueil n’est pas un coup de cœur, c’est notamment parce que j’ai eu plus de mal à frissonner avec les personnages, ou à m’attacher à eux, à pleinement entrer dans l’histoire qu’avec Dracula. Ce roman est si rythmé, j’étais tellement dedans, que les pages se tournaient toutes seules ! Comme je l’ai déjà dit, j’ai toujours du mal avec le début des romans ou des histoires, donc si les nouvelles sont trop courtes, ou ne m’accrochent pas assez vite, je ne les apprécie pas autant que je le pourrais.
Petite remarque sur l’édition : si ce livre n’est pas un coup de cœur, c’est en partie parce qu’elle est très mal faite !! Elle comporte des tas de fautes de frappe, et, dans « The Secret of the Growing Gold », il manque toute une partie de la nouvelle, ce qui fait que je n’ai pas tout compris : un personnage pose une question, et, soudain, on se retrouve dans un endroit totalement différent, avec un personnage qui a simplement été mentionné alors qu’on se retrouve ici dans ses pensées ! J’ai regardé le prix de ce livre sur Amazon : 26 euros et quelques pour cette édition, ça ne vaut pas du tout le coup !!
Donc, un recueil que j’ai beaucoup apprécié, qui ne m’a pas autant plu que Dracula, et dont l’édition était vraiment très mal faite !!
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