Redbluemoon

I found myself in Wonderland.

L’absente de Lionel Duroy

Classé dans : Avis littéraires — 28 mars 2017 @ 18 h 47 min

Genre : Contemporaine L'absente

Editeur : Julliard

Année de sortie : 2016

Nombre de pages : 352

Synopsis : Peu après son divorce, Augustin doit se séparer de sa maison. Bouleversé par le spectacle du déménagement, il s’enfuit en voiture avec pour tout bagage quelques photos, un ordinateur et ses deux vélos, puis se lance dans une course folle à la recherche d’un refuge, butant sur les personnes que le hasard place sur sa route – dont une femme qui le poursuit d’hôtel en hôtel. Revivrait-il le même effondrement psychique que sa mère, expulsée de son bel appartement de Neuilly un demi-siècle plus tôt ? Egaré, furieux et magnifique, Augustin entreprend alors de reconstituer l’histoire de cette femme qu’il a enterrée sans une larme. Au fil de ses rencontres, son regard sur elle commence à changer.

Mené à un train d’enfer, à la manière d’un extravagant road movie, L’Absente redessine l’univers inépuisable que Lionel Duroy explore livre après livre.

 

Avis : Je ne connaissais pas cet auteur avant de devoir le lire pour un cours de littérature contemporaine, et sans ce cours, je ne sais pas si je l’aurais lu un jour.

Tout commence quand Augustin, le personnage principal, est forcé de quitter sa maison à cause de son divorce. Il pensait d’abord qu’il pourrait le supporter, mais finit par entasser tout ce qu’il trouve et part sur les routes, en quête d’il ne sait trop quoi. Il erre un peu, puis se retrouve à Verdun. Entre temps, il commence à repenser à sa famille, et notamment à sa mère, devenue folle après l’expulsion de toute la famille de leur appartement de Neuilly. Le personnage se trouve dans la même position, mais ne veut pas réagir comme sa mère. Commence alors une enquête pour découvrir qui était cette femme, sa vie avant qu’il rencontre son père, la raison de sa folie. J’avoue ne pas avoir réussi à entrer complètement dans l’histoire, le livre ne m’a pas happée. J’ai trouvé de nombreuses répétitions, des phrases entières, des passages, ou des événements que le narrateur rappelle sans cesse au lecteur. De plus, je ne savais pas trop où aller l’intrigue, elle n’avait pas vraiment de fil directeur. Néanmoins, on sent que le personnage se trouve dans une quête d’identité, ou en tout cas, dans une quête d’identité de la mère, pour comprendre qui elle était vraiment, mais aussi pour se comprendre lui-même en même temps, puisqu’il a peur de devenir comme elle ou de finir comme son père. Ce livre est classé dans la catégorie « Autofiction » : l’auteur s’est inspiré de sa vie pour écrire, et l’on peut voir le spectre de sa propre mère derrière celle d’Augustin. De plus, il met en abîme le fait d’écrire, puisque son personnage principal est écrivain, et cherche la première phrase du livre qu’il va consacrer à sa mère. Beaucoup de passages parle de l’écriture, du fait qu’elle est un moteur, qu’elle permet de vivre, mais aussi de ne pas devenir fou, et que sa mère aurait dû écrire pour conserver sa lucidité. Concernant l’écriture, elle est fluide, plutôt agréable, mais elle n’a rien de particulier. Point central également de l’histoire : la guerre, et la séparation entre résistants et vichystes pendant la Seconde Guerre mondiale. La famille est clairement antisémite, du côté du maréchal Pétain, quoi qu’il dise, incapable de le croire doué de mauvaises intentions, et pourtant, elle déteste les nazis et les collaborateurs (ce que le père d’Augustin devient, en quelque sorte). L’apparition d’un résistant à la fin permet de voir comment ils étaient traités par la famille, ce à quoi le personnage principal ne s’attendait visiblement pas, lui qui pensait sa famille du bon côté depuis le début.  

Concernant les personnages, aucun ne m’a touché, je ne m’y suis pas du tout attachée. Augustin vient de divorcer et tente de refaire surface après avoir perdu sa maison, son havre de paix, le lieu idéal pour écrire. Il roule d’hôtel en hôtel, une route de souvenir qui ne le mène qu’à Esther, son ex-femme, et surtout à sa mère, « l’absente » visiblement, celle qui ne s’est pas occupé de lui quand il était enfant. Le lecteur le sent pris dans une sorte de dilemme : conserver l’image de sa mère folle, effrayante, qu’il ne pouvait pas supporter et qu’il voulait voir disparaître, ou tenter de la comprendre, de la découvrir en tant que femme, que jeune fille. Se trouve également, bien sûr, l’image du père, un escroc, que j’ai vite détesté. A la lecture, il m’a semblé comprendre que tout est de sa faute, qu’il a voulu faire croire que tout allait bien, alors que pas du tout, qu’il a voulu se donner le beau rôle alors qu’il faisait tout de travers, qu’il a voulu séduire une jeune fille noble sans pouvoir subvenir à ses besoins. Vraiment difficile pour moi de ne pas haïr ce personnage. Quant à Sarah Saber, j’ai eu un peu de mal à comprendre l’intérêt du personnage dans l’histoire, si ce n’est le fait qu’il fallait une femme auprès du personnage masculin. Elle n’est là que pour le contenter quand il veut semble-t-il, puisqu’elle l’aime sans le connaître. Difficile aussi pour moi d’apprécier ce personnage, que j’ai trouvé un peu superficiel.

La fin signe l’aboutissement de la quête, un soulagement visible pour le personnage : le livre sera écrit, et, en quelque sorte, c’est celui que nous venons de lire.

 

Donc, un livre qui ne m’a pas touché, dont je ne garderai sans doute pas un grand souvenir, mais qui aborde des thèmes intéressants.

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