Redbluemoon

I found myself in Wonderland.

Repose-toi sur moi de Serge Joncour

Classé dans : Avis littéraires — 3 mars 2017 @ 1 h 18 min

Genre : Contemporaine Repose-toi sur moi

Editeur : Feryane

Année de sortie : 2016

Nombre de pages : 455

Synopsis : Aurore est styliste et mère de famille, Ludovic ancien agriculteur reconverti dans le recouvrement de dettes. Il n’ont rien en commun, mais partagent la cour d’un immeuble parisien où des corbeaux ont élu domicile. Elle en a une peur bleue, alors que son voisin saurait, lui, comment s’en débarrasser. Pour cette jeune femme, qui tout à la fois l’intimide et le rebute, il va les tuer. Ce premier pas les conduira sur un chemin périlleux qui, de la complicité à l’égarement amoureux, les éloignera peu à peu de leur raisonnable quotidien.

Serge Joncour signe un grand roman de l’amour et du désordre.

 

Avis : J’ai été obligée de lire ce livre pour les cours : je n’étais pas du tout emballée, surtout qu’une amie avait détesté, et que nous avons souvent – pas toujours – la même opinion.

Eh bien, je ne me suis pas trompée. D’abord, ce livre n’est pas mon genre du tout : romance qui vient de nulle part, tergiversions sur « est-ce que c’est bien ? », « je ne devrais pas » « il/elle n’est pas fait pour moi ». L’histoire m’a semblé plate, il se passe des petites choses mais rien d’original ou de jamais vu, pas mal de clichés, et des symboles déjà bien utilisés. Les scènes sexuelles m’ont laissé sans voix tant elles sont écrites de manière à la fois vulgaire et en même temps je me suis dit « mais à quoi ça sert ? » : le gars parle quand même d’engouffrer son avant-bras dans sa jupe ! La violence est aussi bien présente, notamment dans une scène elle aussi inutile : à quoi ça servait de montrer un chien en sang parce qu’il a le museau défoncé par un coup de poing, avec une clé entre les doigts ? Je crois que c’est vraiment à partir de cette scène que j’ai détesté ce livre. Des réflexions sont aussi présentes ici, sur l’amour, sur la peur, sur la vulnérabilité, sur l’image que la société et la famille nous donne et dont on n’arrive pas à se dépêtrer. Celle sur l’amour est présente un peu partout dans la littérature, le besoin de l’autre, le fait de ne pouvoir penser qu’à lui, de vouloir le voir tout le temps, d’imaginer la vie avec lui, surtout dans une relation adultère, de se demander si ce qu’on fait est bien, si ça ne fait pas du mal à l’autre ; pour la peur, l’image de la société, c’est pareil, déjà lu : oui, la société nous renvoie une image et nous sommes obligés de l’assumer, ce qui nous fait peur et nous rend fragiles. Ces thèmes, traités avec une bonne écriture et une histoire intéressante, voire originale, ne m’auraient pas du tout gênée. Le plus gros problème de Repose-toi sur moi, c’est l’écriture : pas de style ; des phrases à rallonge sans points, qu’avec des virgules ; des tentatives, pas de métaphores, ni d’écriture poétique, de quelque chose on va dire, mais des tentatives qui ratent ; des tournures de phrases bizarres – je relisais parfois pour être sûre que ce n’était pas moi qui avais mal compris – ; des répétitions des mêmes mots, expressions ou phrases tout le long du roman ; cette insistance sur le fait de frapper, de tuer, de se défouler.

Quant aux personnagesAurore m’a agacée, une femme qui ne sait pas ce qu’elle veut, qui se dit : « Non, je ne veux plus le revoir », et qui lui saute dessus dès qu’elle le voit, qui culpabilise, mais pas trop, qui le manipule comme elle veut, sans qu’il s’en rende compte, qui m’a semblé jouer la fragile alors qu’elle a les ressources en elle pour s’en sortir. Son complexe de supériorité au début – et même peut-être encore après – est aussi énervant : Ludovic est un paysan, et elle, une grande dame, elle vit dans un appart’ à deux millions, lui dans un minuscule deux-pièces. En gros, elle aime son confort, elle ne veut pas le perdre, mais elle veut de l’aventure dans sa vie, de l’aventure qu’elle peut vite éjecter si elle a envie. Quant à Ludovic, au début, je l’ai bien aimé. Il est perdu dans Paris, une ville trop grande pour lui, une ville qui ne lui convient pas, mais où il tente d’oublier le chagrin qui l’a brisé suite à la mort de sa femme trois ans auparavant. Il aimerait retourner vivre à la campagne, mais l’exploitation dans laquelle il vivait avec ses parents n’est plus à lui. On sent, au fil du roman, qu’il est fragile lui aussi, qu’il est vulnérable, mais qu’il ne peut pas le montrer à cause de l’image que les autres ont de lui : un grand gaillard qui ne se laisse pas faire, et qui, s’il s’énerve, peut tuer sans problème. Et arrive cette scène avec le chien, et là, Ludovic, désolée, mais je te déteste. Pas possible de te sauver de ce naufrage. D’autres personnages apparaissent : Richard, golden boy égoïste qui ne pense qu’à retourner vivre aux Etats-Unis, Iris et Noé, les enfants d’Aurore et Richard, jumeaux, qui font de brèves apparitions pour montrer que les enfants sont joyeux et que leur mère se sent coupable, l’associé, dont j’ai carrément oublié le nom, le type véreux par excellence, etc.

La fin est un peu en mode « happy ending », et en même temps, on ne sait pas ce qui va arriver aux personnages (pour ceux que ça intéresse, bien sûr !) La dernière image est jolie, mais encore cliché [SPOILER] Ludovic entouré de personnes qui sont là pour l’aider, lui qui ne voulait pas qu’on le voit dans le besoin, comme quoi, la société n’est pas si mal faite, et il y a toujours des gens sur qui on peut compter, blablabla [FIN DU SPOILER] Je pense qu’il est visible dans cette chronique que ce livre m’a profondément déplu et agacée !

 

Donc, une déception, un livre qui m’a énervé, sans écriture et pourvu d’une histoire banale.

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