Redbluemoon

I found myself in Wonderland.

Archive pour février, 2017

Les Misérables de Victor Hugo

Posté : 28 février, 2017 @ 11:28 dans Avis littéraires, Coup de cœur | Pas de commentaires »

 

Les Misérables Genre : Classique

Editeur : Pocket

Année de sortie : 2013 

Nombre de pages : 1648

Synopsis : Peut-on imaginer un monde sans Jean Valjean, Cosette, Gavroche, Javert ou Fantine, à jamais vivants au Panthéon de l’esprit humain ? En 1862 paraissent Les Misérables qui désignent toutes les victimes d’un ordre social dont Victor Hugo condamne les injustices. Immense épopée populaire, le roman est emporté dans l’air de Paris et de ses bas-fonds, l’odeur des barricades et de la Révolution. Il deviendra l’une des œuvres les plus lues dans le monde. On dit que lorsque les premières épreuves sortaient des presses, les correcteurs et les imprimeurs pleuraient.

 

Avis : J’ai décidé de lire ce livre en cinq temps, correspondant aux cinq tomes, comme s’ils avaient été publiés séparément. Je me voyais mal tout lire d’une traite.

06/06/2016 : Premier tome : Fantine. D’abord, l’écriture est merveilleuse, l’auteur transparaît souvent à travers son narrateur, le lecteur peut lire ses opinions dans ce qui est écrit. Passons directement aux personnages : Fantine est elle aussi merveilleuse, un ange souillé qui blesse et brise le cœur du lecteur. On ressent tour à tour pitié, désespoir, mais aussi la certitude qu’elle a trouvé un paradis. Jean Valjean, quant à lui, est un roc dans le roman, impressionnant, un homme en rédemption sur le point d’être perdu. Une grande place est donné à la religion, c’est un véritable éclair pour certains personnages. Cosette fait déjà mal au cœur, j’ai du mal à imaginer la suite puisque le second tome porte son nom. Javert est évidemment affreux, un personnage lugubre, et en même temps impressionnant par son entièreté. L’évêque de Digne, lui, est un personnage fantastique, comme un archange qui prend en charge un ange en devenir. Enfin, les Thénardier, ou l’horreur à visage humain ; la sœur Simplice, ou la pureté et la justice même. De nombreuses réflexions sont présentes ici : misère, justice, innocence, sort qui s’acharne, coïncidences affreuses, rédemption, commérages et horreurs que les hommes sont capables de commettre par négligence, ou par méchanceté pure, par envie de faire du mal parfois. On y trouve aussi une belle description de la nature humaine dans ses différents aspects. Le geste final est fait d’amour pur, et l’on prend conscience d’une justice supérieure par rapport à celle des hommes. Côté sensations, je dois dire que je ne m’attendais pas à ça : j’ai souvent eu les larmes aux yeux en lisant ce tome ; Les Misérables est un vrai concentré d’émotions ! On ne peut pas rester indifférent à ce qui arrive à Fantine, à Jean, à Cosette. J’ai été subjuguée, j’ai hâte de lire la suite, mais je veux quand même lire d’autres choses avant : 1640 pages d’un coup, ça fait tout de même très peur !

20/02/2017 : Deuxième tome : Cosette. Une écriture toujours aussi belle, mais un peu déçue de commencer ce nouveau tome avec un descriptif de la bataille de Waterloo, qui n’a rien à voir avec l’histoire ! Dans ce volume, j’ai eu l’impression qu’Hugo faisait plus de digressions, sans que le livre donne une impression de longueur pour autant – contrairement à L’Homme qui rit, où je sentais que je n’avançais pas avec toutes ses parenthèses ! Comme le titre l’indique, ce tome se concentre sur Cosette, petite fille qui fait toujours plus mal au cœur, qui semble un fantôme dans une vie qui n’est pas faite pour elle. Jean Valjean est toujours aussi formidable, un personnage à part qui ne laisse pas le lecteur indifférent, et qui ne se laisse pas facilement oublier. La rédemption continue pour lui, qui doit remplir sa promesse auprès de Fantine : aller chercher Cosette, l’arracher aux Thénardier, incarnation de la méchanceté ; comme le lecteur est heureux à la perspective de ce passage ! Toujours autant de réflexions sur la nature humaine, même si celles-ci m’ont moins marqué ; toujours une grande place de la religion, d’autant plus avec le lieu dans lequel s’achève le tome. En revanche, l’émotion a été bien moins présente pour moi ici : pas de larmes, de légers pincements au cœur seulement. Une fin pleine d’espoir, mais le lecteur se doute que quelque chose va arriver dans le tome suivant. Je pense vite continuer, une lecture entre-deux et je reprends !  

24/02/17 : Troisième tome : Marius. Pourquoi, pourquoi, pourquoi tant de digressions ?!! L’auteur nous présente de nouveaux personnages secondaires – et même carrément d’arrière-plan ! – et retarde ainsi l’action qui n’arrive qu’à la fin ! Il est vrai que cette scène finale a su me captiver, mais le reste était long ! C’était long, non parce que c’est long à lire, mais parce qu’il ne se passe rien qui fasse avancer l’histoire pendant ces digressions. Le pire, c’est que le tome suivant commence par : « Livre I : Quelques pages d’histoire » ! Dans ce tome, nous rencontrons quand même un personnage important, Marius, qui rencontre chaque personnage des tomes précédents sans les connaître, bien sûr, et fait des choix face auxquels le lecteur ne peut que pousser un grand soupir. Dans son ignorance, il commet des impairs. Thénardier est encore pire que pire, sans doute un des personnages que je déteste le plus dans toute la littérature ! Jean Valjean est toujours aussi héroïque, admiré par le lecteur et par certains autres personnages. Encore une fois, les réflexions se portent sur la condition humaine, mais du « mauvais côté » de la misère, ceux qui finissent bandits. Encore moins d’émotion que dans le tome précédent, excepté à la fin ! Pas de pause cette fois, j’entame tout de suite le quatrième tome *espoir de finir ce livre avant la fin du mois !!*

26/02/17 : Quatrième tome : L’idylle rue Plumet et l’épopée rue Saint-Denis. Evidemment, toujours des digressions, qui sont ici des réflexions générales sur l’argot, la société. Ce n’est pas du tout inintéressant, mais cela casse le rythme de l’action, et peut atténuer l’intérêt du lecteur. Le titre de ce tome porte très bien son nom puisque le lecteur assiste ici à la naissance d’une histoire d’amour entre deux personnages, et à une bataille « épique » sur les barricades : des intrigues qui paraissent antagonistes mais qui se rejoignent à la fin. Toujours le même attachement aux personnages : Jean Valjean, celui qui cherche (et a atteint ?) la rédemption, mais à qui il reste une part d’ombre, Cosette, jeune fille désormais, qui s’éveille à la vie, à l’amour, Marius, jeune homme toujours partagé entre deux entités, son père et son amour, Eponine, personnage que j’ai réussi à apprécier mais qui reste tout de même mauvais. Une fin qui laisse présager une suite (et fin !!) détonante ! Toujours, bien sûr, une excellente écriture

28/02/17 : Cinquième tome : Jean Valjean. La fin. La fin de cette fresque littéraire immense, de ce pavé qui pourrait assommer (ou tuer !) quelqu’un, de ce livre qui fait si peur, et qui, pourtant, est tellement génial !! Oui, il y a des digressions, et cela donne un effet de longueur, mais je dis bien « un effet » : les longueurs n’en sont pas vraiment, le lecteur apprend plein de choses – même si elles ne servent pas toutes à l’intrigue, ce qui peut être un peu énervant parfois, puisque l’action est coupée par les explications, par exemple, sur les égouts de Paris ! - et se rend compte qu’Hugo était quelqu’un qui savait beaucoup de choses, qui savait s’exprimer, qui savait expliquer, et qui savait merveilleusement bien écrire. Ses analyses de la société, de l’insurrection, de l’émeute, de l’amour, des relations entre les hommes : tout enrichit le lecteur, et le laisse parfois bouche bée devant la vérité énoncée sous ses yeux. Ce tome se concentre plus sur Jean Valjean, un des personnages qui rejoint directement le Panthéon de mes personnages adorés. Mais quel personnage, quelle figure, quelle grandeur, quelles leçons il nous donne depuis le début du roman jusqu’à sa toute fin !! Personne n’arrive à sa hauteur, il les désarme tous !! [SPOILER] Et cette ingratitude de la part de Cosette et de Marius, si insupportable !! Et Hugo qui nous dit de ne pas leur en vouloir !! Mais si !! On ne peut pas faire autrement !! Et ce Javert, qui devient grand, qui comprend le monde, et qui ne le supporte pas ! J’ai eu un élan d’affection pour lui ! Il se rend compte de son erreur depuis tout ce temps !! [FIN DU SPOILER] On peut dire que l’émotion est bien présente dans ce tome !! En fait, j’ai eu l’impression que le premier et le dernier se répondaient parfaitement à ce niveau-là, ce qui fait que ce sont mes deux tomes préférés, et ce qui fait que ce livre est un coup de cœur : il commence parfaitement, et s’achève parfaitement, justifiant ainsi les trois tomes intermédiaires, qui se révèlent, par l’éclairage de celui-ci, excellents eux aussi. Le lecteur sent les larmes monter, son cœur se serrer. L’auteur est très fort et emploie des phrases qui coupent le souffle de celui qui lit ! Et cette fin … Dans le genre, je t’achève, il n’y a pas pire !! Comment peut-on écrire une fin aussi triste ?! On pouvait s’en douter avec le titre, mais [SPOILER] l’auteur nous a quand même parlé de justice dans ce dernier tome : où est-elle ici ? Je m’attendais vraiment à ce qu’elle soit faite !! [FIN DU SPOILER] En tout cas, je suis fière d’avoir fini ce livre, fière de l’avoir découvert, et heureuse de l’avoir apprécié, peut-être pas encore à sa juste valeur, mais adoré à mon niveau pour l’instant ! Je ne pense d’ailleurs pas du tout rendre justice au livre dans cet article !! Il est si riche, il est impossible d’en faire un résumé, ou de mettre en évidence tout ce qui est excellent !

 

Donc, un livre qui fait peur, mais qui vaut vraiment le coup, dans lequel des digressions sont présentes, mais elles nous apprennent plus qu’elles ne nous ennuient, une écriture merveilleuse, riche, facile à lire et qui emporte le lecteur, des personnages que l’on adore, que l’on exècre, et parmi eux, Jean Valjean, personnage mémorable entre tous, celui que le roman met à l’honneur, celui à qui il rend hommage, celui qui est mis en avant, celui qui montre ce qu’est la rédemption, ce qu’est la misère, ce qu’est la bonté, et qui nous transperce le cœur par son abnégation !!

Les miscellanées de Giles Milton

Posté : 21 février, 2017 @ 2:34 dans Avis littéraires, Coup de cœur | 2 commentaires »

Les miscellanées Genre : Historique

Editeur : Libretto

Année de sortie : 2016

Nombre de pages : 152

Titre originel : Fascinating Footnotes on History

Synopsis : Saviez-vous qu’Hitler prit de la cocaïne ? Qu’un homme s’introduisit à Buckingham Palace jusque dans la chambre de la reine sans être inquiété ? Qu’Agatha Christie prit la poudre d’escampette pendant onze jours sans laisser aucune explication ? Giles Milton, maître incontesté de la narration historique, détaille ici dans une prose teintée d’humour anglais quelques-unes de bizarreries de l’Histoire, qui se lisent comme des fictions, mais sont à cent pour cent réelles.

On y apprend aussi comment un garçon de cabine survécut au feu qui ravagea le zeppelin Hindenburg en 1937, qui était la vraie Mata Hari ou bien encore comment on vola la Joconde sans encombre.

 

Avis : Avant d’offrir ce livre à une amie, je me suis dit que j’allais le feuilleter !

Je voulais donc simplement le feuilleter : absorbée par la lecture, je l’ai dévoré ! Très rapide et facile à lire, les anecdotes / énigmes font maximum quatre pages, et sont assez diversifiées, même si plusieurs d’entre elles se situent à l’époque de la Seconde Guerre mondiale. Le lecteur apprend énormément de choses, parfois sur des événements dont il n’avait pas même connaissance, comme la montée de l’Everest par George Mallory, ou la découverte du sexe du chevalier d’Eon. D’autres « histoires » sont connues, comme la traque d’Eichmann par le Mossad, ou le vol AF8969 à destination de Paris. A la lecture de plusieurs, le lecteur frissonne, comme d’autres ont frissonné au moment des événements. Parfois, il est surpris, comme par l’absence d’Agatha Christie, l’irruption de quelqu’un dans la chambre de la reine, ou le vol de La Joconde, passé inaperçu pendant une journée entière ; parfois indigné, horrifié, comme par les multiples expériences sur des animaux et des hommes, par l’esclavage mentionné dans « l’article » sur Jefferson, par l’exposition d’Ota Benga dans un zoo, par le meurtre d’un enfant, par les pratiques des nazis et leurs horreurs ; parfois, enfin, heureux de constater qu’il existe tout de même des gens bien, ou des gens qui survivent à des situations improbables, comme Irena Sendler, Ada Blackjack, Florenz Szasz. Je suis passée par de nombreuses émotions à la lecture de ce livre, ce qui peut paraître étrange puisque ce n’est pas de la fiction : mais lire l’existence de vagues scélératesses, ou la mort très étrange d’Alfred Loewenstein (tellement bizarre qu’elle en est à la fois drôle et effrayante !), cela fait quelque chose ! Toutes ces histoires sont des miscellanées que l’on peut juger inutiles, mais qui restent savoureuses parce qu’elles nous permettent d’entrer dans l’envers du décor, dans la petite Histoire, ou de résoudre (ou pas !) des énigmes incompréhensibles. Quant à l’écriture, on sent que l’auteur d’origine écrit bien, qu’il prend parti et s’immisce dans son texte à de nombreuses reprises, ce que j’ai apprécié la plupart du temps ; juste quelques impressions bizarres, mais très rares pour une traduction !

 

Donc, un livre qui m’a régalé, vraiment le genre que j’adore, j’ai appris beaucoup de choses !

La Passe-Miroir, tome 1 : Les fiancés de l’hiver de Christelle Dabos

Posté : 17 février, 2017 @ 2:56 dans Avis littéraires | 12 commentaires »

Genre : Fantasy, JeunesseLes fiancés de l'hiver

Editeur : Gallimard Jeunesse

Année de sortie : 2015

Nombre de pages : 519

Synopsis : Sous son écharpe élimée et ses lunettes de myope, Ophélie cache des dons singuliers : elle peut lire le passé des objets et traverser les miroirs. Elle vit paisiblement sur l’arche d’Anima quand on la fiance à Thorn, du puissant clan des Dragons. La jeune fille doit quitter sa famille et le suivre à la Citacielle, capitale flottante du Pôle. A quelle fin a-t-elle été choisie ? Pourquoi doit-elle dissimuler sa véritable identité ? Sans le savoir, Ophélie devient le jouet d’un complot mortel.

Une héroïne inoubliable, un univers riche et foisonnant, une intrigue implacable. Découvrez le premier livre d’une grande saga fantastique et le talent d’un nouvel auteur à l’imaginaire saisissant.

 

Avis : J’ai vu beaucoup de revues positives sur ce livre, et j’avais envie de Fantasy, donc je me suis lancée !

Malgré tous ces avis, je ne m’attendais pas à autant aimer Les fiancés de l’hiver ! D’abord, la couverture est très attirante, avec cette cité qui flotte dans les airs, ces nuages autour, cela donne envie de découvrir l’univers créé par l’auteur ! Et quel univers ! J’ai aimé la géographie particulière de ce monde, très originale, les différences entre les familles qui y vivent, comme celles entre les Animistes et les habitants du Pôle, les pouvoirs qu’ils possèdent, puis la Cour quand on arrive sur le Pôle, Clairdelune, les intrigues, les complots. C’est fascinant à découvrir, et le lecteur a envie d’en apprendre plus – surtout vers la fin du livre, quand l’auteur a le don de finir un chapitre sur quelque chose qui donne immédiatement envie de lire la suite ! Quant à l’histoire, le lecteur suit Ophélie, forcée de se marier avec Thorn, un homme qu’elle ne connaît pas, qui vient d’un monde inconnu également. Elle s’interroge sur le fait qu’on l’ait choisie, dès le début, et jusqu’au Pôle, où elle tente de démêler les fils de la toile qui se tisse autour d’elle. Je me disais que c’était plutôt commun, les mariages forcés dans la littérature de jeunesse, et que je risquais peut-être de m’ennuyer, je pensais savoir ce qui allait venir ; je me trompais ! C’est cohérent, bien mené, et pas du tout ennuyeux ! Je ne m’attendais pas à tout ce qui arrive à l’héroïne, ni à tant de violence ! Nous sommes dans un univers de Cour, il n’y a rien de plus impitoyable, et je trouve que l’auteur le rend très bien ! L’écriture est agréable, quelques touches de poésie parfois dans l’emploi de certains termes. Dans ce livre se trouvent aussi des réflexions sur la hiérarchie entre les hommes – une belle façon de montrer qu’un homme en vaut un autre, et qu’il n’y a pas de différence de valeur entre eux -, sur l’apparence, et surtout celle que les riches / aristocrates mettent en avant, ce que ce vernis cache de pourriture.

Concernant les personnages, Ophélie est bien sûr l’héroïne, mais une héroïne imparfaite, consciente de ses défauts, et qui ne fait rien pour les améliorer : elle préfère rester elle-même, et tant pis si elle ne plaît pas. Je me suis facilement attachée à elle. Négligée, absorbée par ses livres et son musée, elle ne compte pas faciliter la tâche à son futur époux, qu’elle ne compte pas aimer non plus ! Ce n’est pas une héroïne badass, elle n’est pas « l’élue » ; ce n’est pas pour autant qu’elle n’a pas de qualités. Elle s’accepte telle qu’elle est, ne se ment pas, ni ne ment aux autres, elle est consciente des difficultés qui l’attendent et est prête à affronter les obstacles qui se dresseront sur son chemin. Courageuse, têtue, déterminée, elle est tout de même fragile, rien que physiquement : elle ne fait pas le poids, et surtout pas face à Thorn, son fiancé. Ils se ressemblent dans le fait qu’ils ne parlent pas, qu’ils ne savent pas s’exprimer, mais ils n’ont rien à voir physiquement. Elle est toute petite et frêle, lui est maigre mais gigantesque. Il est aussi très mystérieux, ne parle pas de lui à sa fiancée, n’apprend pas à la connaître : il est très agaçant. Mon avis sur lui a évolué en même temps que celui d’Ophélie, passant de l’agacement, à la compassion, à la tristesse, puis à la colère. Il est obsédé par son travail, par les intrigues, il déteste les gens, et ne fait confiance qu’à sa tante Berenilde, qui se cache derrière une apparence sympathique. Gracieuse, élégante, pour elle aussi, les sentiments du lecteur changent. La cerner est compliqué : dès que l’on découvre la raison pour laquelle elle est comme elle est, on ne peut s’empêcher d’avoir pitié. La tante Roseline m’a souvent fait rire, j’aime son personnage décalé à la Cour du Pôle ! D’autres personnages apparaissent, comme Renard, que j’apprécie, Archibald, homme à femmes par excellence, le chevalier, que le lecteur a envie d’étriper, et les autres membres du clan des Dragons, tous plus sympathiques les uns que les autres. La famille d’Ophélie est brièvement présente, j’aime beaucoup son oncle, touchant et attachant.

La fin donne vraiment envie de lire la suite, que je n’ai pas encore ! On termine sur un événement qui va à nouveau changer la vie d’Ophélie.

 

Donc, un très bon premier tome, qui donne envie de lire la suite très vite ! Un univers bien construit, une héroïne attachante, une histoire qui promet d’être encore meilleure dans Les disparus du Clairdelune !

Miss Peregrine’s Peculiar Children, book 2 : Hollow City de Ransom Riggs

Posté : 14 février, 2017 @ 11:01 dans Avis littéraires | Pas de commentaires »

Genre : Fantastique Hollow City

Editeur : Quirk

Année de sortie :2014 

Nombre de pages : 396

Titre en français : Miss Peregrine et les enfants particuliers, tome 2 : Hollow City

Synopsis : September 3, 1940.

Ten peculiar children flee an army of deadly monsters.

And only one person can help them – but she’s trapped in the body of a bird.

The extraordinary journey that began in Miss Peregrine’s Home for Peculiar Children continues as Jacob Portman and his newfound friends journey to London, the peculiar capital of the world. There, they hope to find a cure for their beloved headmistress, Miss Peregrine. But in this war-torn city, hideous surprises lurk around every corner. And before Jacob can deliver the peculiar children to safety, he must make an important decision about his love for Emma Bloom.

Hollow City draws readers into a richly imagined world of telepathy and time loops, of sideshows and shapeshifters – a world populated with adult « peculiars », murderous wights, and a bizarre menagerie of uncanny animals. Like its predecessor, this second novel in the Peculiar Children series blends thrilling fantasy with never-before-published vintage photography to create a one-of-a-kind reading experience.

 

Avis : Une amie était en train de lire Miss Peregrine, et cela m’a vraiment donné envie de lire la suite !!

J’ai adoré retrouver l’univers du premier tome : ces enfants particuliers, leurs pouvoirs, leurs peurs, leur envie de bien faire et de sauver leur directrice, Miss Peregrine. J’ai adoré en apprendre plus sur leur monde, par exemple, sur les âmes et les expériences des wights, – ce qui est assez effrayant, mais très intéressant, et qui permet de comprendre de nombreux éléments de l’intrigue -, sur l’histoire des Particuliers à travers les contes ! Ce livre est bourré d’action, du début à la fin : attaque de hollows, de wights, capture, évasion, proximité avec la mort, recherche d’une ymbryne, départ pour Londres. Aussi, il est situé pendant une période historique que « j’aime beaucoup » – je ne sais pas si on peut dire qu’on aime cette période, mais la plupart des livres que j’aime ont cet arrière-fond historique -, celle de la Seconde Guerre mondiale. Le lecteur, comme les personnages, se retrouve au cœur de la guerre, au milieu des bombardements, confronté à la violence des nazis – ici, des wights. Le rythme est effréné, les scènes se succèdent, le lecteur n’a pas le temps de reprendre son souffle que les enfants ont déjà continué leur chemin. Ce rythme rend le livre facile à lire, et les surprises multiples le rendent agréable. Le voyage est fait d’aventures, et le lecteur tourne les pages très vite pour savoir ce qui va arriver ensuite : le suspense est omniprésent, et en même temps, j’ai eu l’impression de savoir comment tout allait finir, ce qui m’a un peu embêté. Je pensais qu’il ne pouvait rien arriver aux enfants, parce qu’ils sont les héros, qu’ils allaient forcément réussir. Autre chose, j’ai eu peur que le second tome ne soit pas à la hauteur du premier : ce n’est pas tout à fait le cas, c’est une très bonne suite, mais la surprise d’une œuvre unique et originale est passée, même si l’originalité est toujours là. Concernant l’écriture, je la trouve toujours aussi agréable, comme les passages de réflexion de Jacob, dans lesquels je me suis souvent reconnue. Enfin, les photos sont toujours aussi impressionnantes, et accompagnent parfaitement l’histoire, mais si, là encore, la surprise de les découvrir est passée avec le premier tome.

Jacob est un personnage toujours aussi attachant, qui doute de lui, le anti-héros par excellence en un sens. Il n’est pas un héros, il ne veut pas l’être, il ne sait pas comment parler aux autres, comment agir, il doute de tout ce qu’il fait, de sa valeur, de son pouvoir, tout en tentant de cacher ses inquiétudes aux autres personnages. Il est surtout attachant parce qu’il est possible au lecteur de s’identifier à lui, il est même possible de le voir comme une figure du lecteur dans le livre : dans ce monde nouveau qu’il ne connaît pas, il ne se sent pas tout à fait à sa place, il est émerveillé par des choses communes pour les enfants particuliers. Et pourtant, il n’est pas non plus à sa place dans le monde « normal », avec ses parents, dans un univers familier, où il est considéré comme un fou. J’aime toujours autant Emma, au caractère toujours aussi fort, qui s’est construit une armure autour d’une fragilité qu’elle refuse de montrer aux autres. Elle est leur guide, elle est obligée de rester forte pour les porter quand eux n’en ont pas la force, quand ils doutent ou qu’ils ont peur. Elle n’a pas le droit de baisser les bras, et la pression qu’elle supporte est impressionnante. Il est peut-être plus difficile de s’identifier à elle, mais elle fait partie de mes personnages féminins préférés. Les autres enfants sont tous attachants, excepté Enoch, avec qui j’ai vraiment du mal ici ! Pessimiste à souhait, il remet tout en question sans jamais lui-même s’impliquer, apporter une critique constructive. Bronwyn devient encore plus attachante, une mère poule adorable, une géante au grand cœur ; Olive, aussi légère d’esprit que de corps, celle qui reste peut-être la plus enfantine ; Millard, que j’aime beaucoup, et qui se révèle un personnage lui aussi fragile en certains points, je l’aime aussi beaucoup pour son intelligence et ses connaissances sur le monde des particuliers ! ; Hugh, qui m’a fait mal au cœur, qui cache lui aussi ce qui lui fait mal, qui me fait aimer les abeilles, et qui nous rappelle que la vie est importante en elle-même, que celle d’un animal n’a pas moins de valeur que celle d’un homme ; Fiona et Claire, que l’on voit moins dans ce tome, mais la première que j’aime beaucoup, et la seconde qui me semble adorable. Nous rencontrons d’autres personnages, comme Addison, personnage que j’ai adoré découvrir, et que j’ai hâte de retrouver dans le tome suivant.

La fin est surprenante ! Je ne m’y attendais vraiment pas, un très bon rebondissement, qui me permet de dire que ce tome est excellent, qui fait de lui un coup de cœur, parce que j’ai jugé tout le livre sur sa fin en m’attendant à autre chose, et que c’était la raison pour laquelle je n’étais pas dedans à 100%. Et bien sûr, elle donne immédiatement envie de lire la suite !!

 

Donc, un très bon second tome, qui devient excellent avec la fin, et qui donne très envie de lire The Library of Souls !!

Cannibales de Régis Jauffret

Posté : 12 février, 2017 @ 1:33 dans Avis littéraires, Coup de cœur | Pas de commentaires »

Genre : Contemporaine Cannibales

Editeur : Seuil

Année de sortie : 2016

Nombre de pages : 186

Synopsis : Noémie est une artiste peintre de vingt-quatre. Elle vient de rompre avec Geoffrey, une architecte de près de trente ans son ainé avec qui elle a eu une liaison de quelques mois. Le roman débute par un courrier d’elle adressé à la mère de cet homme pour la prier de l’excuser d’avoir rompu. Un courrier postal plutôt qu’un courrier numérique qu’elle craindrait de voir piraté. Une correspondance se développe entre les deux femmes qui finissent par nouer des liens diaboliques et projeter de dévorer Geoffrey. Les deux femmes sont des amoureuses passionnées. La vielle femme a donné à son fils le prénom du seul homme qu’elle ait jamais aimé, mort accidentellement avant son mariage. Noémie est une « collectionneuse d’histoire d’amour », toujours à la recherche de l’idéal tandis que Geoffrey s’efforce sans succès d’oublier cette amante qu’il a adorée. Un sauvage roman d’amour.

 

Avis : Ce livre m’a été recommandé et prêté par une amie qui avait l’air de l’avoir beaucoup apprécié, donc je me suis laissée tenter !

Le premier commentaire qui me vient est : excellent !! J’ai adoré cette lecture, je me suis laissée complètement porter par les voix des différents protagonistes de ce roman épistolaire : Noémie, Jeanne et Geoffrey. Les deux premières sont réunies par un projet insensé et effrayant : dévorer l’homme qu’elles haïssent. Je pensais que le titre était à prendre au second degré, mais pas du tout ! Au fil des lettres, leur plan prend forme ; quelques passages font donc un peu frissonner quand on comprend jusqu’où elles sont capables d’aller. Et pourtant, je n’ai pas ressenti de dégoût, juste une envie de découvrir une nouvelle lettre, de voir comment évoluent les personnages. Le roman est émaillé de réflexions sur les relations homme/femme, mère/fils, et de passages « parfaits », parce qu’ils jouent sur les sonorités, parce qu’ils résonnent en nous, parce qu’ils nous emportent. La vision de la femme est très particulière ici, puisqu’elles sont toutes deux manipulatrices, un peu perverses aussi, et que, dès le début, Noémie prétend que Geoffrey souffre de leur séparation [SPOILER] alors qu’il semble que ce soit elle qui ne supporte pas le fait qu’il ne souffre pas comme il se doit. [FIN DU SPOILER] Une violence sous-jacente se fait sentir, rien que dans le projet des deux femmes, mais aussi dans les relations que tous entretiennent entre eux. Aussi, au début de quelques lettres, il est difficile de savoir qui parle à qui, ou on ne reconnaît pas tout à fait le personnage : le lecteur a l’impression d’un mensonge, d’une correspondance montée de toutes pièces par une schizophrène qui s’ennuie. De plus, les lettres ne sont pas datées, elles sont donc difficiles à situer dans le temps les unes par rapport aux autres ; de plus, elles n’arrivent pas toujours chez le bon destinataire, ce qui rend le suivi de l’histoire encore plus confus, puisque le lecteur présuppose que toute missive arrive à la bonne personne quand il lit. L’évolution de la relation entre les personnages est elle aussi un peu confuse : comment passe-t-on ainsi de la haine à l’amour ? Et comment certains peuvent-ils changer à ce point du tout au tout ? Mais, peu importe ! Ce que j’ai aimé par-dessus tout ici, c’est l’écriture de l’auteur, jubilatoire. Si seulement tous les livres pouvaient être écrits de cette façon !

Noémie est la première à envoyer une lettre, destinée à Jeanne. Elle pose ainsi les fondations de l’histoire : elle quitte Geoffrey, et celui-ci aura du mal à s’en remettre. Elle semble humble, compatissante : la Noémie qu’on découvre par la suite est très différente. Elle reste toujours polie, n’envoie de lettres d’insultes à personne, et semble séduire les gens autour d’elle. Elle est aussi un peu (carrément) dérangée, comme Jeanne, la mère de Geoffrey. Ses premières lettres sont incendiaires, je les ai adorées, elles sont si méchantes que j’en ai ri, comme : « Je vous prie de faire en sorte que votre prochaine lettre ne m’arrive jamais. Abstenez-vous donc de l’écrire, le tour sera joué. » Elle crache son venin sur les destinataires de ses missives, n’hésite pas à dire ce qu’elle pense. C’est elle qui met en place le projet de dévorer son propre fils, comment elles pourraient faire sans être inquiétées, où, quand, avec qui. Par-là, elle a l’air folle, et pourtant, reste étrangement lucide dans sa correspondance. Quant à Geoffrey, il apparaît comme quelqu’un de détestable à travers les lettres des deux femmes, mais aussi à travers les siennes. Une chose permet de le discréditer : sa mère ne semble pas tendre avec lui depuis son enfance.

La fin donne envie d’en lire plus, que le livre soit plus long pour encore savourer cette écriture merveilleuse. L’ont-elles finalement mangé ? Ont-elles échoué ? renoncé ? Vous verrez par vous-mêmes !

 

Donc, un livre excellent, dont l’écriture est formidable, dont l’histoire est étrange, et les personnages confus, mais qui nous emportent tout le long du récit sans nous lâcher jusqu’à la fin !  

12
 

Baseball fans gather zone |
Eaudefiction |
Ici même |
Unblog.fr | Annuaire | Signaler un abus | Kpg1221gpk
| Elenaqin
| la saltarelle des baronnes