A Room of One’s Own de Virginia Woolf
Editeur : Penguin (Great Ideas)
Année de sortie : 2004
Nombre de pages : 132
Titre en français : Une chambre à soi
Synopsis : Virginia Woolf’s blazing polemic on female creativity, the role of writers and the silent fate of Shakespeare’s imaginary sister remains a powerful reminder of a woman’s need for financial independence and intellectual freedom.
Avis : Ce livre me revenait si souvent entre les mains que je me suis dit qu’il fallait enfin que je le lise !
Je m’attendais à un essai standard, ce qu’A Room of One’s Own n’est pas vraiment. En effet, Virginia Woolf met en place une fiction pour faire comprendre ses idées à ses lecteurs. Elle prend un autre nom, se place dans une ville imaginaire, mais garde la mentalité de notre monde réel. Et dès le début, on comprend l’oppression faite aux femmes quand elles veulent entrer dans la sphère intellectuelle : l’auteur commence par nous le montrer de manière subtile, avec des métaphores intéressantes (une pelouse, une bibliothèque) pour représenter cette sphère interdite. Mais aussi, Virginia Woolf veut nous faire comprendre que, si les femmes écrivains ne sont pas aussi nombreuses que les hommes, c’est parce qu’elle manque de la liberté que cela demande, ainsi que de l’apport financier nécessaire. Dès le début, les pensées de la narratrice inventée tentent de s’élever, mais sont repoussées vers des questions plus triviales par la société autour d’elle, par des nécessités alimentaires ou par des membres de sa famille autour d’elle : elle n’a pas de chambre à elle, de pièce où elle puisse être seule pour donner de l’ampleur à ses idées, et pour commencer à écrire. L’auteur évoque aussi la question de la supériorité des hommes, et aussi de leur besoin de repousser les femmes, de les rabaisser, ce que j’ai trouvé vraiment intéressant : elle nomme cela « colère ». J’ai aussi aimé son décorticage de l’écriture féminine, et notamment de celle des écrivains les plus connus, comme Jane Austen, ou les sœurs Brontë. Elle nous montre la différence avec les hommes, les raisons pour lesquelles on peut sentir que ce sont des femmes, ou sentir qu’elles ne sont pas complètement libres de laisser libre cours à leur génie. Seul bémol : peut-être que la langue m’a un peu freiné cette fois pour tout comprendre. La fin est une exhortation pour que les femmes réagissent, qu’elles prennent les droits qui leur reviennent, qu’elles montrent qu’elles sont capables de penser et d’écrire comme les hommes, et qu’elles ne se cantonnent pas aux tâches domestiques.
Donc, un essai qui m’a permis de découvrir les conditions de la femme écrivain avant et à l’époque de Virginia Woolf, et les difficultés qu’elle rencontre pour s’affirmer.
2 commentaires »
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Une auteure que j’ai envie de découvrir, mais je ne sais pas encore avec quel titre…
Bonne lecture
Je pensais commencer par Orlando (pour ses œuvres de fiction je veux dire), mais son plus connu est Mrs. Dalloway !
Bonnes lectures à toi aussi !