Redbluemoon

I found myself in Wonderland.

Solal d’Albert Cohen

Classé dans : Avis littéraires — 10 janvier 2017 @ 10 h 25 min

SolalGenre : Contemporaine

Editeur : Folio

Année de sortie :1984 

Nombre de pages : 473

Synopsis : « Avez-vous lu Solal ? C’est la question que, ces jours derniers, je pose à tous ceux que je rencontre. Solal est un très grand livre, une œuvre forte et riche. » Marcel Pagnol, Les Nouvelles littéraires.

« Œuvre désordonnée et magnifique, Solal mérite d’être lu et relu. Il possède les caractéristiques de la grandeur. Il dévoile au lecteur de nouveaux tréfonds de l’âme humaine. C’est le seul véritable critère de la grandeur. » New York Times

« Livre magnifique, bouillonnant de sève, d’une opulence barbare, d’une intelligence aiguë. Un talent extraordinaire. » Gazette de Lausanne

« Solal est un livre à nul autre pareil. C’est très rarement que surgit un roman qui soit l’œuvre d’un génie évident. » San Francisco Chronicle

« Solal a été proclamé, par les critiques d’Europe et d’Amérique, un grand roman, un chef-d’œuvre. » The Times

« Un livre étonnant. Avec Solal, le roman contemporain s’éveille à une vie nouvelle, d’une originalité absolue. » Vossische Zeitung

 

Avis : Je devais lire ce livre pour les cours, et je dois dire qu’il ne m’inspirait pas du tout.

Et mon a priori s’est révélé juste : je n’ai pas du tout aimé Solal, que ce soit du point du vue du style d’écriture ou de l’histoire. Le seul élément que j’ai apprécié est le personnage de Salomon. D’abord, l’intrigue : le lecteur se voit offrir une vie de Solal, de ses douze ans à la trentaine à peu près. Fils d’un rabbin, il rencontre une consulesse français à Céphalonie, et tout commence. Mais tout, cela veut dire des déboires amoureux où le héros se révèle être un goujat de première, manipulateur, et qui ne respecte absolument rien, ni les femmes, ni la famille, ni la religion. Il passe de femme en femme jusqu’à une rencontre particulière, et là, le lecteur peut se dire qu’il a fini de rendre fou à peu près tout le monde : eh bien non ! Solal s’assagit pour mieux replonger dans ses vices. On passe de Céphalonie à d’autres pays, au fur et à mesure de l’évolution - ou de la régression - de la carrière du héros. Il avance de deux pas, et recule de trois : jamais il n’est heureux de son sort et trouve toujours un sujet d’insatisfaction. Il finit par tout envoyer valser, sans souci du mal qu’il peut faire aux autres. Sinon, des réflexions sont bien présentes ici, comme la question de la religion juive. Les Juifs sont opprimés, alors que les étrangers ne savent pas qui ils sont vraiment, ils ne tentent pas de les connaître, et surtout, de les reconnaître comme un grand peuple, peuple dont la folie ne doit pas masquer pour autant son génie. J’ai apprécié ces réflexions, mais pourquoi les faire porter par une histoire pareille ? Solal est tiraillé entre son envie d’être un Français, et ses racines juives qui le poussent à rester Grec : ce tiraillement lui fait faire n’importe quoi, il est complètement perdu, et se fiche des dommages collatéraux que ses actions peuvent causer. Aussi, j’ai trouvé un léger arrière-goût de misogynie dans ce livre ! Solal appelle une femme « chienne », et les femmes sont montrées comme étant simplement des « juments » à « saillir ». Comment aimer un livre qui dit ce genre de choses ?! Quant à l’écriture, elle n’est pas mauvaise du tout, au contraire, mais je n’ai pas aimé son style : l’ajout de plusieurs adjectifs à la suite pour appuyer une idée par exemple, ou l’absence de ponctuation qui rend très confuses les pensées d’Aude. Enfin, c’est encore un roman qui mêle l’amour et la religion pour montrer qu’ils ne sont pas compatibles : cela me prouve que ce genre de romans n’est pas fait pour moi ! 

Solal est donc le héros de ce livre, comme l’indique bien le titre. Il m’a profondément agacé, même si j’ai eu pitié de lui parfois. Enfant, il possède tout, ne connaît pas la misère, et donc se pense capable de faire n’importe quoi. Dès ce moment, il m’a paru cruel, et je n’ai cessé de le voir de cette façon par la suite. Manipulateur, il connaît ses charmes et sait que les femmes ne peuvent pas lui résister : il joue de cela, tire les ficelles, les blesse dans la manœuvre, et s’en fiche éperdument. Certaines phrases laissent sous-entendre qu’il est aussi violent avec elles. Irrespectueux, Solal ne l’est pas qu’avec les femmes : il a une relation assez conflictuelle avec sa famille et sa religion, qu’il renie et reprend selon son humeur. Il veut devenir Français, puis assumer ses origines juives, puis être Français … Il veut protéger sa famille, puis la chasser, puis l’aimer, puis la répudier … J’ai beaucoup de mal avec ce genre de personnages qui tournent en rond. Cela donne une action cyclique qui ne cesse de revenir sur elle-même et qui ne mène à rien ! Solal est donc quelqu’un de très contradictoire dans ses choix, mais aussi dans son caractère : il est très sûr de lui, puis plus du tout ; il peut conquérir le monde, et il n’est plus digne de la femme qu’il aime ; il est roi, puis il est misérable. Finalement, Solal est associé à Jésus Christ : ce n’est absolument pas comme ça que je vois le personnage ! Aussi, le héros, m’a-t-il semblé, est considéré comme parfait, malgré tous ses défauts : il n’y peut rien, c’est la société qui veut cela, c’est la tentation d’une vie qui n’est pas la sienne. Solal n’est pas parfait pour moi, c’est sans doute un des personnages que j’aime le moins dans tous les livres qu’il m’a été donnés de lire ! D’autres apparaissent bien sûr ici, notamment Adrienne, que j’ai vraiment plaint, et qui m’a semblé pouvoir devenir autre chose que ce qu’elle devient, Aude, qui m’a agacé au début, que j’ai plaint aussi, dévouée et douce, qui se transforme au fur et à mesure, qui change, et heureusement !!, les Sarles, le mari, un grand-père parfait, la femme, une dévote montrée négativement, hypocrite et bien pensante, Jacques, ou l’homme parfait bis, celui qui réussit, Saltiel, que j’ai apprécié pour son côté maladroit qui veut bien faire, dont la mythomanie m’a fait rire, Gamaliel, assez effacé finalement, l’image du père encensé que Solal repousse, Salomon, seul personnage que j’ai vraiment aimé et auquel je me suis attachée, drôle et maladroit, il m’a fait penser à un enfant !, Mangeclous, Mattathias et Maïmon, le premier menteur de première, le second obsédé par l’argent, et le dernier, patriarche respecté et excentrique, qui enterrera tous ses descendants avant de mourir !

La fin m’a semblé exagérée. Je ne vois tellement pas Solal de cette façon ; j’ai l’impression que si le roman avait continué sur quelques pages, il aurait encore tout fichu en l’air ! Je voulais lire Belle du seigneur, mais j’ai peur de retrouver ce genre d’histoire pendant 1000 pages ! Si certains l’ont lu, dites-moi ce que vous pensez !

 

Donc, un roman que je n’ai pas du tout aimé, qui mêle religion et amour dans un duel sans merci, puisque les deux sont montrés comme incompatible, roman porté par un personnage agaçant que je n’aime pas du tout.

2 commentaires »

  1. Sylphideland dit :

    Aouch !!
    O.O
    Du coup tu ne me donnes pas du tout envie de le lire XD
    J’ai « Belle du seigneur » dans ma PAL depuis des années ! Il devrait faire partie de ceux que je devrais lire cette année tiens :D
    Je pourrai te dire quoi comme ça ;)

    • redbluemoon dit :

      Oui, comme tu dis, c’était une vraie déception ! Et dire que je vais l’étudier … oO
      Je l’ai aussi depuis quelques années, il faudrait peut-être que je m’y mette mais là, ça ne m’a pas du tout donné envie ! J’attendrai ton avis ;)

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