Specimen Days de Michael Cunningham
Editeur : Harper Perennial
Année de sortie : 2006
Nombre de pages : 305
Titre en français : Le livre des jours
Synopsis : A beautiful young woman, a boy, his dead brother. Three people, three destinies – in three very different stories. In the squalor and wonder of nineteenth-century New York the machine age is born; a modern metropolis is in thrall to the threat of random terror; and on a future Earth otherwordly life has arrived. In each the trio take different roles, altered but recognisable, travelling toward some strange, beautiful, redemptive end. A haunting, explosively inventive novel, Specimen Days is the work of one of our most daring and visionary writers.
Avis : Deux amies m’ont beaucoup parlé de ce livre, toutes les deux m’assurant que j’aimerais beaucoup ! Ayant foi dans leur jugement, j’ai fini par me lancer !
Malgré le fait d’être sûre que ce livre allait me plaire dès les premières pages, il vient après un coup de cœur presque impossible à battre. Difficile pour n’importe quel livre de passer après Bleak House ! Et pourtant, j’ai été complètement séduite par Specimen Days, et d’abord, par l’écriture de l’auteur. Ce peut être étrange de dire ça, vu les références tout le long de l’œuvre, mais je l’ai trouvée poétique. Elle me faisait ressentir des émotions qui rendaient l’histoire compréhensible – sans elles, elle peut paraître absurde. Elle est aussi ce qu’on pourrait appelée philosophique, tout en utilisant les sentiments pour nous faire comprendre les choses : une petite réflexion sur l’apparence, sur l’imagination, sur le temps et l’idée d’une continuité entre les siècles, de réincarnation aussi. Je n’avais jamais lu de roman de ce genre, je l’ai donc trouvé original, innovant. Il est divisé en trois parties qui se passent à des époques différentes, passé, présent et futur. La première est ma préférée : tellement d’émotions, tellement de pincements au cœur. On suit un petit garçon qui a perdu son frère et qui tente de protéger sa fiancée veuve avant même le mariage. Malgré la poésie de l’écriture, les difficultés de la vie ne sont pas épargnées aux personnages, et donc pas non au lecteur. On peut dire qu’il y a une sorte d’idéalisation, mais pas comme on l’imagine habituellement. Le petit sur lequel la narration est concentrée est si touchant, il donne tellement envie de le protéger du monde extérieur. La fin m’a achevée. La seconde partie est concentrée sur la jeune femme, mais je ne veux pas trop vous en dire, comme le synopsis ne dit pas grand-chose dessus. Ici, l’auteur se concentre sur les peurs actuelles, le terrorisme notamment, mais traité d’une façon assez particulière. La fin est sidérante elle aussi, mais d’une manière différente de la première. La troisième partie est concentrée sur le deuxième garçon, Simon. C’est sans doute celle que j’ai le moins aimée, même si elle était tout de même belle. Elle m’a paru plus longue, plus étrange peut-être, mais j’ai aimé l’histoire de la jeune femme. La fin, encore une fois, est déchirante, même si elle n’engendre pas de désespoir. Aussi, j’ai adoré les références aux histoires précédentes dans les deuxième et troisième partie : elles sont un autre fil rouge, avec le recueil mentionné et de petits éléments qui se retrouvent dans chaque histoire. Cela fait un lien de plus que j’ai beaucoup apprécié ! Petite remarque sur la couverture : j’aime beaucoup celle-ci. Je me demandais ce que le cheval pouvait signifier, et j’ai aimé le découvrir au fil des histoires ! Du coup, je trouve que c’est intéressant de l’avoir mis sur la couverture, contrairement à d’autres, qui ont préféré représenter un gratte-ciel par exemple. Enfin, j’ai aimé et j’ai trouvé originale la référence constante à Leaves of Grass de Walt Whitman : ce livre prend une telle importance ici ! J’ai aimé les nombreuses citations, cela m’a donné envie d’enfin découvrir l’œuvre !
Concernant les personnages, même si l’histoire change et la focalisation aussi, j’ai eu l’impression que les trois protagonistes, Lucas, Catherine et Simon, ne changeaient pas de personnalité, qu’il existait une continuité entre leurs différents avatars. Lucas, d’abord, est très touchant : petit garçon un peu perdu, il est débrouillard, mais voit la vie de manière si différente des autres qu’il n’est pas accepté – en tout cas, il est toujours rejeté par quelqu’un dans chaque partie. La focalisation sur lui dans la première partie rendait l’histoire encore plus déchirante. Il est innocent, naïf, il ne comprend pas la façon de penser des adultes et de la société en général. Il ne correspond pas aux standards du monde moderne et en pâtit. Quant à Catherine, le lecteur a d’emblée une image ambivalente d’elle. D’abord une femme douce, patiente, forte, qui ne se laisse pas facilement déborder ; puis, une femme solitaire, qui montre qu’elle n’a besoin de personne, qui tente de se détacher, qui ne veut pas d’engagement, qui craque parfois. La focalisation sur elle dans la deuxième partie la rend elle aussi touchante, parce qu’on en apprend plus sur la raison pour laquelle elle agit comme elle le fait. Enfin Simon, à propos duquel, encore une fois, le lecteur a une vision ambivalente. Une image négative d’abord, celle d’un homme qui ment, qui cache, en lequel le lecteur n’a pas confiance ; mais aussi un homme qui protège, qui veut se faire comprendre et qui n’y parvient pas, un peu comme Lucas. C’est le personnage que j’apprécie le moins. D’autres personnages se trouvent dans ces histoires, et notamment Walt Whitman lui-même : j’ai été surprise de le rencontrer dans le roman.
Comme je l’ai dit précédemment, les fins sont frappantes. La dernière semble présager que le livre pourrait se poursuivre encore, avec d’autres Lucas, d’autres Catherine et d’autres Simon.
Donc, un livre que j’ai beaucoup aimé, proche du coup de cœur, qui m’a beaucoup touchée. J’aimerais lire d’autres livres de Michael Cunningham !
2 commentaires »
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Ah, le voilà le livre qui t’a autant plu !! Il m’intrigue
Mais je le lirai en français, si tu n’y vois pas d’inconvénients 

En plus quand les personnages se succèdent comme ça, en donnant une continuité, une sorte « d’effet papillon », ça me plait
Des bisous à toi !!
Eh oui !! Ravie de t’avoir intriguée !! Bien sûr que je n’y vois pas d’inconvénients xD je devais le lire en français, mais je l’ai trouvé en anglais à la bibliothèque alors j’ai foncé !
J’aime aussi pourquoi quand il y a une continuité grâce aux personnages ! Je te souhaite une bonne lecture, j’ai hâte de voir ce que tu en penses !
Gros bisous ! :*