Redbluemoon

I found myself in Wonderland.

Rebecca de Daphné du Maurier

Classé dans : Avis littéraires — 9 août 2016 @ 15 h 09 min

Genre : Classique Rebecca

Editeur : Avon

Année de sortie :1971 

Nombre de pages : 380

Synopsis : « Last night I dreamt I went to Manderley again. » So the second Mrs. Maxim de Winter remembered the chilling events that led her down the turning drive past the beeches, white and naked, to the isolated gray stone manse on the windswept Cornish coast. With a husband she barely knew, the young bride arrived at this immense estate, only to be inexorably drawn into the life of the first Mrs. de Winter, the beautiful Rebecca, dead but never forgotten … her suite of rooms never touched, her clothes ready to be worn, her servant – the sinister Mrs. Danvers – still loyal. And as en eerie presentiment of evil tightened around her heart, the second Mrs. de Winter began her search for the real fate of Rebecca … for the secrets of Manderley.

 

Avis : [Je n'ai pas eu Internet pendant un long moment, et j'avais complètement oublié que cette chronique n'était pas publié ... Elle était écrite pourtant ! Excusez-moi pour le retard !!]

Cette fois, mon petit ami a choisi un livre au hasard pour moi : Rebecca, grâce à sa couverture rouge, qui, soit dit en passant, est plutôt belle.

Avec le résumé, et les commentaires que j’avais lus, je pensais directement arriver dans le vif du sujet, déjà me retrouver à Manderley, à chercher les petits secrets de Rebecca, et le fin mot de l’histoire à propos de ce qui lui est arrivé. Mais, en réalité, ce livre commence par la fin ! Ou en tout cas, tout est déjà fini quand le lecteur ouvre le roman. Donc, en quelque sorte, on sait déjà comment tout s’est terminé, il nous faut « juste » (haha !) découvrir la vérité sur la mystérieuse Rebecca qui hante la nouvelle Mrs. De Winter. Après cette fin anticipée, la narratrice nous raconte l’histoire depuis le début. J’ai eu un peu de mal à entrer dans le roman à cause de cela ; j’avais envie de découvrir Manderley, et je trouvais la rencontre entre la narratrice et Maxim de Winter assez longue, même si intéressante. Enfin, Manderley … J’ai adoré l’ambiance de cette maison : ancienne, gothique, entourée de jardins mystérieux et sombres, à proximité de la mer, qui peut être un tableau enchanteur ou un décor sinistre. Et l’atmosphère oppressante, mystérieuse, qui pèse sur elle à cause de Rebecca, une femme fantôme, un souvenir persistant, celle que tous aiment et que la narratrice ne peut que craindre. Le mystère qui flotte autour de cette femme est épais, et, avec la vision de la narratrice, il est difficile pour le lecteur de se faire une véritable idée d’elle ; et pourtant, des indices sont disséminés un peu partout pour mettre sur la piste de l’obsédante Rebecca. En effet, la narratrice devient vraiment obsédée par cette femme : elle ne se sent pas chez elle dans sa propre maison, ne se sent pas maîtresse de ses domestiques, ni la femme de son mari. Rebecca est partout, dans Manderley, dans les paroles et les esprits de tous.

Concernant la narratrice, dont on ne connaît pas le nom, je dois dire qu’elle m’a parfois un peu agacée, peut-être parce que je comprenais ses réactions et que j’aurais sans doute ressenti de la même façon. Amoureuse folle, elle est persuadée que Rebecca est une femme parfaite que personne ne peut oublier, et qu’elle n’est pas à sa hauteur. Effacée, elle veut à la fois savoir comment était cette femme, et ne pas savoir, l’oublier, la faire disparaître de sa vie, alors même qu’elle est déjà morte. Effrayée par sa nouvelle vie, elle n’ose pas prendre sa place, n’ose pas donner d’ordres et faire valoir ses droits. J’ai compris la plupart de ses réactions, ainsi que ses réflexions sur la mémoire, le temps, l’amour. J’ai fini par m’attacher à ce personnage, très rêveur, qui imagine beaucoup de choses qui ne se réalisent pas la majeure partie du temps, mais qui prend aussi beaucoup de résolutions qui tombent en poussière une fois devant le fait accompli. Elle est l’opposée de Maxim de Winter, son mari, un homme aussi mystérieux que son ex-femme, mystère que le lecteur met sur le compte de son désespoir causé par la perte de Rebecca. Son attitude peut changer très rapidement, sans raison apparente, et il peut sembler réagir de façon excessive. Tout s’éclaire à la fin, le lecteur comprend le personnage qui restait jusque-là assez hermétique ; cette fin permet aussi de s’attacher à Maxim, qui restait assez antipathique. Vient ensuite Mrs. Danvers, que l’on voit venir de loin, le mal incarné pense le lecteur. Elle est elle aussi mystérieuse au début, même s’il est déjà possible de sentir son animosité face à la narratrice, et de la comprendre comme une première rencontre difficile après la mort de la maîtresse. Mais sa fidélité va si loin qu’elle est prête à faire souffrir tous les vivants autour d’elle pour rester loyale à Rebecca. Elle est effrayante, mais aussi étrangement touchante par moments, peut-être grâce à la personnalité de la narratrice, qui tente quand même de voir en elle quelqu’un d’humain. Evidemment, Rebecca est omniprésente. Je ne veux pas en dire trop sur elle, je ne veux pas spoiler quoi que ce soit. Elle est, évidemment, superbe, merveilleuse, charmante, agréable avec tous, et adulée de tous. [SPOILER] quel choc de comprendre qui elle est vraiment ! [fin du spoil]. D’autres personnages sont présents ici comme Favell, peut-être le macho par excellence, en tout cas un homme sans gêne et dégoûtant, Frith, que j’ai apprécié, peut-être pour son côté solennel parfois réconfortant, Robert, qui travaille aux côtés de Frith et qui lui aussi est plutôt sympathique, Clarice, la jeune femme de chambre par excellence, agréable et légère, Colonel Julyan, un homme qui a des principes et qui veut rendre justice sans entacher la réputation de qui que ce soit, Mrs. Van Hooper, au combien énervante, et qui, comme pratiquement tous les personnages, n’a rien compris au caractère de Maxim et à ce qui est vraiment arrivé.

Ce livre montre bien l’impact d’un mensonge sur une relation, et, finalement, ses conséquences désastreuses sur la vie de tous. Je n’ai pas pu m’empêcher d’être agacée : quand on aime quelqu’un à ce point, qu’on vit avec cette personne, qu’on partage sa vie, et qu’on veut finir celle-ci avec elle, comment mentir, comment cacher une chose aussi importante aussi longtemps ? La vie de tous les personnages aurait pu être différente, meilleure peut-être ! Quel gâchis ! Ce roman nous enseigne ainsi une leçon de plus à ce propos. Une autre leçon : [SPOILER] ne jamais se laisser avoir par l’apparence des gens, on ne les connaît jamais vraiment, encore moins s’ils paraissent parfaits !

Le fin mot de l’histoire m’a vraiment surprise, je ne m’y attendais vraiment pas ! La toute fin, quant à elle, m’a bouleversée et déçue. Non pas qu’elle soit mauvaise, mais j’aurais tellement voulu que cela se passe autrement ! J’aime tellement Manderley … Et pourtant, au début, je savais déjà ce qui allait se passer ! C’est dire le choc !

 

Donc, une très bonne lecture, une atmosphère pesante dans un lieu magique, un dénouement qui m’a laissé bouche bée, et une belle leçon sur le mensonge et l’apparence !

 

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