Harry Potter, book 5: Harry Potter and the Order of the Phoenix de J. K. Rowling
Editeur : Bloomsbury
Année de sortie : 2003
Nombre de pages : 766
Titre en français : Harry Potter et l’Ordre du Phénix
Synopsis : Harry Potter is due to start his fifth year at Hogwarts School of Witchcraft and Wizardry. He is desperate to get back to school and find out why his friends Ron and Hermione have been so secretive all summer. However, what Harry is about to discover in his new year at Hogwarts will turn his world upside down …
Avis : Besoin de lire quelque chose de réconfort, une valeur sûre, et quoi de mieux qu’Harry Potter dans ces cas-là ?
Ce tome est le plus long de la série, même si ce n’est pas celui qui nous en apprend le plus sur l’histoire : je trouve que c’est plutôt le sixième qui remplit ce rôle. Pour autant, quelques révélations nous sont offertes ici, notamment à la fin, où, encore une fois, tout s’emboîte parfaitement, tout est logique et cohérent. Ce livre commence fort avec un premier chapitre qui en dit déjà long : « Dudley Demented » ou « Dudley Détraqué » en français. Et on peut dire qu’à partir de ce moment, il n’y a pas vraiment de temps mort. Certes, le nombre de pages peut faire peur, mais le lecteur n’a pas le temps de souffler un instant, il est happé par tout ce qui arrive, par la succession de problèmes qui se pose à Harry, par l’enchaînement des actions, par le suspense aussi. De plus, il veut comprendre ce qu’Harry lui-même ne comprend pas : le lien avec Voldemort, la raison pour laquelle Dumbledore l’évite, pourquoi personne ne lui dit ce qui se passe vraiment. L’atmosphère de ce livre est plus sombre que celle des autres : bien sûr, on retrouve Hogwarts, mais sans sa chaleur habituelle, annihilée par la présence de Dolores Umbridge, et l’absence, au fur et à mesure du livre, de plusieurs personnages à cause d’elle. De plus, Voldemort est de retour, ce qui amène son lot de malheurs, et des rêves qu’Harry ne parvient pas à repousser. Aussi, ce livre déclenche chez le lecteur de l’émotion : rarement positive ici, le roman nous fait ressentir de l’indignation, de la colère, de la tristesse, du désespoir ; on a l’impression d’y être, on ne sait pas comment s’en sortir, et la perte finale est atroce. Concernant l’écriture, je l’apprécie toujours autant, et je trouve qu’elle s’améliore de livre en livre.
Harry, dans ce tome, peut paraître un peu agaçant pendant la lecture, notamment par le fait qu’il ne fasse pas toujours confiance à ses proches, et pense qu’ils ne peuvent pas le comprendre ; la fin lui donne raison, ce qui annihile le sentiment d’agacement. En effet, les autres personnages le prennent encore pour un enfant quand lui, comme le narrateur nous le signale au début du roman, a grandi plus vite que la normale, et a été obligé de le faire. Il a vécu des choses qui l’ont fait mûrir précocement ; mais les adultes du livre ne l’ont pas compris et ont tenté de le protéger quand il avait simplement besoin de la vérité. Cela l’a poussé à faire des choses qui mènent à des catastrophes, catastrophes desquelles il se sent coupable sans véritablement l’être. L’attachement au héros est donc renforcé à la fin du livre, car le lecteur aussi aurait aimé le protéger et se rend compte que ce n’est plus possible. De plus, à la première lecture du livre, je devais avoir à peu près le même âge qu’Harry : grandir avec lui ne fait que rendre son histoire plus attachante et plus réelle, on a l’impression d’y être, d’être concerné. Ron, quant à lui, est toujours égal à lui-même : il ne comprend rien aux filles, se sent inférieur à Harry, ne prend pas assez confiance en lui. S’il est forcément un peu effacé derrière Harry, c’est un personnage que le lecteur apprécie, qu’il aimerait voir encore évoluer et grandir. Ron apporte toujours une touche d’humour bienvenue, et déteste les conflits, qu’il fuit autant que possible. Dans l’ombre de ses frères, il semble en sortir un peu dans ce tome. J’adore le personnage d’Hermione depuis ma première lecture, et elle reste ma préférée dans cette série. Intelligente, rusée, comment s’en sortiraient Harry et Ron si elle n’était pas là ? Brillante, elle est capable de les aider pour tout, même si cela lui demande de briser quelques règles, ce qu’elle déteste. Elle est la voix de leur conscience, celle qui veut réussir et les pousse dans la bonne direction, mais aussi celle qu’ils ne veulent pas toujours écouter, ce qui leur joue des tours. Ce qu’elle fait vers la fin du livre est excellent ! Dumbledore est aussi un de mes personnages préférés, même si, ici, il est vu de façon plutôt négative. Distant, Harry ne comprend pas ce qu’il a fait pour mériter une telle froideur, et ressent une inimité croissante pour le directeur d’Hogwarts. Celui-ci, sans doute le personnage le plus intelligent et le plus puissant, celui qui régit un peu les existences de tous dans le livre, finit par s’expliquer à la fin du tome. L’admiration que l’on éprouve (et tous les autres personnages du livre avec nous) pour lui n’est pas entachée, et le lecteur qui lit pour la première fois espère le voir plus souvent dans le tome suivant, et en apprendre plus sur lui. Sirius est également présent ici. Enfermé dans un endroit qu’il déteste, son tempérament semble s’échauffer, il change de comportement, s’emporte plus facilement. Le fait qu’il soit toujours recherché l’empêche de sortir et de vivre comme tout le monde, ce qui le rend fou. J’aime beaucoup ce personnage, même s’il est vrai qu’à certains moments dans ce tome, son emportement est excessif, et il dit des choses qu’il pourrait regretter. Il voit James en Harry, ce qui l’empêche de comprendre véritablement son filleul. D’autres personnages apparaissent dans ce tome, comme Neville, personnage que je trouve de plus en plus attachant, qui me fait parfois de la peine mais qui ne manque pas de courage, Luna, qui fait sa première apparition et de qui la loufoquerie apporte un humour différent au livre, une touche aussi de bizarrerie qui ne veut pas dire qu’elle est folle, mais qu’elle pense autrement, Snape/Rogue, que l’on découvre sous un angle différent dans ce tome, ce qui surprend à la première lecture, mais fait sens à la seconde, explique son comportement et le rend (oui, c’est étrange, mais c’est vrai) attachant, Bellatrix, de qui je trouve le nom très beau et l’âme très noire, un personnage détestable à souhait, l’incarnation de la folie et du mal, comme son maître, Voldemort, qui ne comprend pas l’amour, ne cherche que le pouvoir, et exprime sa peur de la mort. Lupin est présent lui aussi, même si on ne le voit pas énormément, ainsi que la famille Weasley, que j’aime énormément, dont Ginny, qui apparaît très rusée, pleine de ressources, courageuse, Mme Weasley ou l’incarnation de la mère poule par excellence, Fred et George, les casse-cous de service, toujours là pour faire rire ou se venger dans les rires. Evidemment, Dolores Umbridge est le personnage que l’on ne peut que détester, faite de méchanceté pure et d’estime d’elle-même, incapable de penser autrement, contre les sang-mêlé et les créatures magiques. Elle incarne elle aussi tout ce qu’il y a de mauvais, différemment de Bellatrix, tout en pouvant faire autant de mal. Quant à Cornelius Fudge, son incompétence et sa naïveté sont hallucinantes, il ne veut pas comprendre ce qui lui arrive, et son déni entraîne tout ce qui arrive dans ce tome !
La fin est bouleversante, l’action finale, dévastatrice, la révélation fait l’effet d’une bombe, et la seule envie que le lecteur peut avoir après la lecture de ce tome est de commencer le prochain pour en savoir plus sur le destin d’Harry !
Donc, un excellent cinquième tome, effrayant par la taille, mais si prenant que l’on ne tient pas compte des pages. Une saga qui devient plus sombre et qui prend de l’ampleur à mesure qu’Harry grandit.