Redbluemoon

I found myself in Wonderland.

Archive pour juin, 2016

La 5e Vague de Rick Yancey

Posté : 28 juin, 2016 @ 10:32 dans Avis littéraires | Pas de commentaires »

La 5e Vague Genre : Science-Fiction, Jeunesse

Editeur : France Loisirs

Année de sortie : 2015

Nombre de pages : 592

Synopsis : 1ere vague : Extinction des feux. 2e vague : Déferlante. 3e vague : Pandémie. 4e vague : Silence. A l’aube de la 5e vague, sur une autoroute désertée, Cassie tente de Leur échapper … Eux, ces êtres qui ressemblent trait pour trait aux humains et qui écument la campagne, exécutant quiconque a le malheur de croiser Leur chemin. Eux, qui ont balayé les dernières poches de résistance et dispersé les quelques rescapés. Pour Cassie, rester en vie signifie rester seule. Elle se raccroche à cette règle jusqu’à ce qu’elle rencontre Evan Walker. Mystérieux et envoûtant, ce garçon pourrait bien être son ultime espoir de sauver son petit frère. Du moins si Evan est bien celui qu’il prétend … Ils connaissent notre manière de penser. Ils savent comment nous exterminer. Ils nous ont enlevé toute raison de vivre. Ils viennent maintenant nous arracher ce pour quoi nous sommes prêts à mourir.

 

Avis : Ce livre m’attirait depuis un moment, et je me suis finalement lancée, prête à une lecture peut-être un peu déprimante.

Je me trompais sur le « un peu ». C’était vraiment déprimant ! Et sombre, à l’image de la couverture, que je trouve assez jolie. Je m’étais dit que cette dystopie YA serait originale puisqu’elle impliquait des extraterrestres, contrairement à la plupart de celles que j’ai déjà pu lire. En réalité, j’ai eu l’impression de lire un mix des Ames Vagabondes et d’Illuminae. (Je sais que le dernier est sorti après La 5e Vague, mais comme je l’ai lu avant, cela m’y a quand même fait penser). Mais, en moins agréable que ces deux livres, qui font partie de mes coups de cœur. Moins agréable pour plusieurs raisons : d’abord, l’atmosphère vraiment déprimante. On peut s’y attendre dans un roman post-apocalyptique, mais ici, l’héroïne ne cesse de répéter ses malheurs, et ce qui arrive aux habitants de la Terre est si horrible … S’imaginer dans un monde pareil fait froid dans le dos ! On comprend le système des vagues et de l’invasion peu à peu, notamment grâce à des flash-backs des personnages (parce que le point de vue narratif change au cours de l’histoire, ce que j’ai trouvé très intéressant), à des explications au fur et à mesure, et à des illuminations des personnages, quand le lecteur avait déjà compris grâce à d’autres points de vue. J’ai trouvé ce système ingénieux, insidieux, dès le début, avec un prologue qui fait un peu froid dans le dos. Deuxième raison : l’héroïne, très agaçante, à qui on a parfois envie de mettre des claques. Et son attitude avec les garçons … J’ai trouvé qu’on ne pouvait pas faire plus énervant ! Une fille qui se préoccupe du torse d’un gars alors qu’elle se demande si son petit frère est encore vivant ? Pourquoi faut-il que certaines histoires soient gâchées par les personnages qui les vivent ? Concernant l’écriture, je ne sais pas si c’est un problème de traduction ou si le livre en VO est écrit comme cela, mais c’est parfois relâché sans raison, et les points de vue des personnages ne sont pas distingués par une façon de parler différente, ce que j’ai trouvé dommage, puisqu’ils se confondent alors.

J‘ai déjà dit ce que je pensais un peu de Cassie. Elle a évidemment les qualités d’une héroïne YA : courageuse, le sens du sacrifice, l’objectif à atteindre coûte que coûte. Mais elle en représente aussi les « clichés » : facilement attirée par les garçons, ne cesse de répéter la même chose, ne voit pas les choses évidentes, du genre ses qualités, sa beauté, l’amour qu’on lui porte, ou les conclusions évidentes à tirer de certaines situations. Elle m’a donc assez agacée, et j’ai trouvé parfois qu’elle était contradictoire : selon son point de vue, elle a tellement changé depuis l’Arrivée que son comportement est totalement l’opposé de ce qu’il était avant. Le lecteur se retrouve aussi dans la peau d’Evan Walker, un garçon (évidemment) mystérieux (sauf pour le lecteur qui connaît déjà son secret). Cela aurait peut-être été plus intéressant si, justement, celui qui lisait n’avait pas été au courant du secret d’Evan. Aussi, ses sentiments sont un peu ridicules. Cela sonne creux. Malgré tout, c’était mon personnage préféré, sans doute parce qu’il est plus fragile, solitaire, différent des autres ; il m’a un peu fait mal au cœur. Le lecteur rencontre également un autre personnage masculin, très différent du premier, que j’ai apprécié sans l’adorer. Lui aussi, comme Cassie, est complètement bouleversé par l’Arrivée : sa vie change du tout au tout. Du garçon populaire, il passe à un anonyme qui doit se battre pour sa vie. On rencontre également Sammy, tellement mignon qu’on voudrait un petit frère exactement pareil ! Il représente une petite perle de pureté au milieu de ce monde qui part en lambeaux. Le cœur du lecteur se serre quand il est confronté à son point de vue : celui d’un enfant face à quelque chose qu’il tente de voir de manière positive sans que ce soit possible. D’autres personnages apparaissent : Vosch, que l’on a d’abord du mal à cerner, Ringer, que j’ai apprécié, surtout grâce à sa lucidité, les autres enfants, plus ou moins effacés, dont Teacup, que j’ai apprécié, le père de Cassie, que j’ai apprécié également, ainsi que ce que j’ai vu de sa mère.

La fin est aussi énervante que l’héroïne (en tout cas concernant la dernière action pendant la dernière scène). J’ai pourtant envie de lire la suite, car l’histoire en elle-même est intéressante, mais ce ne sera pas pour tout de suite !

 

Donc, un avis mitigé pour un premier tome intéressant concernant l’histoire ; j’espère que l’attitude de l’héroïne va changer !

Les Métamorphoses d’Ovide

Posté : 27 juin, 2016 @ 12:49 dans Avis littéraires, Coup de cœur | Pas de commentaires »

Les MétamorphosesGenre : Classique

Editeur : GF

Année de sortie :2010 

Nombre de pages : 395

Synopsis : « Le premier goust que j’eus aux livres, il me vint du plaisir des fables de la Métamorphose d’Ovide. » Montaigne

 

Avis : Cela faisait longtemps que ce livre attendait dans ma PAL ; j’avais très envie de le lire, mais j’avais peur de m’y mettre, peut-être peur d’être déçue, ou de m’ennuyer.  

Je ne me suis jamais autant trompée ! Les Métamorphoses sont divisées en quinze livres qui semblent progresser chronologiquement. On part de l’origine du monde pour arriver au temps de l’auteur et à celui d’Auguste, empereur de Rome. Contrairement à ce à quoi le lecteur aurait pu s’attendre, les histoires s’enchaînent de façon cohérente, et non dans un ordre arbitraire, ce qui, je pense, augmente le plaisir du lecteur : il a l’impression de lire un roman plutôt qu’une succession de petites histoires sans rapport les unes avec les autres. Se trouvent ainsi, dans ce livre, la majorité des mythes grecs : un véritable régal pour ceux qui aiment la mythologie ! Tout y est, d’Orphée à Cassiopée, des Géants à Atlas, de Jason à Hercule, tout le monde y trouve son compte ! Les métamorphoses touchent autant les humains que les demi-dieux, nymphes ou dieux à part entière : souvent, elles sont la conséquence d’un crime, d’un danger encouru par le métamorphosé, ou d’un souhait. La plupart de ces histoires sont touchantes, malgré leur ancienneté : j’ai retrouvé l’origine sans doute de Roméo et Juliette chez Pyrame et Thisbé, et j’ai adoré l’histoire de Philémon et Baucis, si belle. L’émotion ressentie par les différents personnages rejaillit sur le lecteur, positive ou négative : on ressent l’horreur, la tristesse, la joie, l’injustice, que ce soit celle des dieux ou celle des hommes, la pitié, la compassion. Concernant l’écriture : la traduction a l’air très bonne étant donné que tout fait sens, mais le traducteur a également rajouté des effets de style qui collent très bien à l’esprit de la mythologie, qui renforcent son côté « féérique ».

Je ne peux pas vraiment parler de personnages ici ; on en suit plusieurs, dieux, demi-dieux, humains, divinités inférieures. Orphée prend une place importante : il est la voix d’un livre, et sa mort est racontée dans le suivant. Enée, lui aussi, tient un rôle prépondérant, puisque les derniers livres lui sont consacrés, à lui et à sa descendance. La plupart des grandes figures mythologiques apparaissent ici comme Hercule et Ulysse. Les dieux sont évidemment présents, et se montrent assez féroces, que ce soit Jupiter ou Vénus, Junon ou Minerve : leur justice est impitoyable, et les humains qui commettent le péché d’hybris peuvent le regretter tout le reste de leur vie – si on peut appeler certains parcours de ce nom ! Ainsi Arachné, Niobé ou les Danaïdes ! Surpuissants, leur courroux ou leur tristesse entraînent la métamorphose de nombreux autres personnages, et donc l’apparition de nouvelles espèces de fleurs ou d’animaux, de rochers aussi. Pourtant, ils ne sont pas capables de contourner le destin, et ne peuvent pas réparer leurs erreurs, ce qui les poussent à rendre hommage à ceux qui ont souffert par leur faute. Ainsi, les humains sont souvent les victimes des dieux, arrogants ou impuissants, coupables ou innocents.

La fin ramène le « roman » au temps présent de l’auteur, c’est-à-dire, au règne d’Auguste, fils adoptif de César. Cela le rattache à l’histoire romaine, ce que je trouve très intéressant, et ce qui montre l’impact de la religion grecque sur la romaine.

 

Donc, un excellent livre, que je conseille à tous ceux qui aiment la mythologie, mais aussi à ceux qui aiment les atmosphères un peu féériques, les histoires mêlées de guerre et d’amour, où les humains sont jouets des dieux tout en étant parfois convoités par eux, qui souvent, les repoussent.

James Bond, book 1 : Casino Royale de Ian Fleming

Posté : 22 juin, 2016 @ 9:23 dans Avis littéraires | Pas de commentaires »

Casino Royale Genre : Espionnage

Editeur : Vintage

Année de sortie : 2012

Nombre de pages : 229

Synopsis : When Ian Fleming quit Naval Intelligence in 1945 he had a plan – to write the spy story to beat all spy stories. And so the world got the hero it had been waiting for – James Bond. ‘Surround yourself with human beings, my dear James. They are easier to fight for than principles.’ In Casino Royale, the first of Fleming’s 007 adventures, a game of cards is James Bond’s only chance to bring down the desperate SMERSH agent Le Chiffre. But Bond soon discovers that there is far more at stake than money. ‘Ian Fleming has discovered the secret of narrative art … the reader has to go on reading’ John Betjeman.

 

Avis : Cela fait un petit moment déjà que James Bond attend sur mon étagère PAL. Je me suis dit qu’il était temps de l’en sortir !

Je m’attendais vraiment à une aventure palpitante, sans pause, à une action constante où l’espion peut nous montrer ce qu’il sait faire, et nous prouver qu’il est un héros digne de ce nom. Je dois avouer que j’ai été un peu déçue en commençant Casino Royale. Je dois aussi dire que je n’ai pas vu le film, si ce n’est la scène centrale. J’ai trouvé le début assez long, et un peu confus peut-être : il se fait in medias res, et les explications ne viennent qu’après. Toutes les informations sur la mission sont données au lecteur, ainsi qu’à l’agent Bond, à travers un chapitre qui sert de dossier : j’ai aimé cet aspect, peut-être un peu impersonnel, mais qui fait varier le support de lecture. L’action n’est pas constante, mais connaît des pics, ce qui conserve l’intérêt du lecteur jusqu’à la fin : pour moi, elle commence vraiment après un quart du livre. Les passages concernés ne sont pas forcément des scènes où James Bond se retrouve le pistolet à la main, l’air très sérieux de celui qui n’a peur de rien, et c’est aussi ce que j’ai trouvé intéressant avec ce livre : contrairement aux films que j’ai pus voir, ici, l’espion semble plutôt passif et réfléchir sur sa position. Il subit certaines actions et n’a pas du tout le contrôle de la situation. Aussi, à travers la narration, il est possible aux lecteurs d’avoir accès aux sentiments de James. Certes, cela peut parfois être énervant, surtout à cause de sa misogynie maladive : j’ai parfois eu envie d’entrer dans le livre et de lui prouver qu’il avait tort, surtout que l’auteur, finalement, lui donne raison ! Mais c’est aussi intéressant : on assiste à une espèce de lutte en lui entre ce qui lui arrive, ce qu’il ressent, ce qu’il devrait faire, ce qu’il veut faire, ce que je ne me souviens pas avoir vu dans les films. J’ai aimé également la réflexion de l’espion sur son métier, sur la politique, sur le fait que le monde est si changeant qu’il est impossible de garder une position stable toute sa vie, c’est-à-dire qu’il est facile, quand on se croit le gentil de l’histoire, de devenir le méchant de celle d’un autre. Petit plus : j’adore la couverture de ce tome, comme celles des autres, que je trouve aussi belles et représentatives de l’histoire.

James Bond est évidemment le héros de cette aventure, mais, comme je l’ai dit, je l’ai trouvé plutôt passif, même s’il agit pour tenter d’accomplir sa mission. Aussi, en tant qu’espion, il obéit à des ordres et est un peu le jouet de l’organisation qui l’embauche. James ne manque pas de courage ni d’intelligence, mais peut-être de compassion et d’indulgence. Ce qu’il pense de l’agent féminin de l’équipe m’a un peu choquée à plusieurs reprises : manque totale de considération pour sa vie, conscience de servir une cause plus grande, pas de problèmes avec les dommages collatéraux. Sa misogynie est aussi très visible, et très agaçante ! James semble être un homme qui ne se dévoile pas, qui reste professionnel et ne veut pas s’engager dans la sphère privée (un peu un stéréotype donc). Il est accompagné de Mathis, un agent français qu’il aime beaucoup, avec qui il apprécie de travailler. Un peu blagueur, ce personnage est aussi enclin à la misogynie (youpi), et tente de remettre James dans le droit chemin quand il déraille. Se trouve aussi près de lui Leiter, qui lui est Américain, et là pour aider James dans sa mission. Il semble avoir un tempérament sympathique et gai, agréable à vivre. Enfin vient Miss Lynd, l’agent féminin envoyé par Head of S., et qui doit elle aussi travailler avec l’espion, au grand regret de celui-ci. Son physique est (évidemment) attirant, elle est, elle aussi, facile à vivre, et moins compliquée que les autres femmes (haha). Une scène la présente comme une demoiselle en détresse (c’est dans ces moments-là que j’aime les romans YA où les héroïnes sont capables de se défendre seules !) et elle s’avère finalement être une femme « comme les autres ». J’ai eu de la compassion pour elle, même si j’ai ressenti une brève colère à la lecture de certains passages. D’autres personnages apparaissent ici comme le « méchant » de l’histoire, Le Chiffre, qui s’avère ne pas être une caricature ; en effet, il « fait le mal » parce qu’il n’a plus le choix et l’explication de James sur la différence entre le Bien et le Mal lui correspond bien ; M, le patron de James, dont l’existence ne semble pas même avérée, un homme énigmatique ; SMERSH, dont le but est de tuer les espions ennemis et les traîtres à la cause communiste soviétique.

La fin est, pour moi, prévisible. Je l’avais vu venir de très loin ! Cela ne la gâche pas pour autant. J’ai, encore une fois, été un peu choquée par la réaction de James, qui est vraiment hermétique à la compassion.

 

Donc, un bon premier tome intéressant, qui pousse à la réflexion, et qui nous montre un espion taciturne, dont les principes sont un peu trop rigide, mais que j’ai tout de même hâte de retrouver dans la suite de ses aventures.

Harry Potter, book 5: Harry Potter and the Order of the Phoenix de J. K. Rowling

Posté : 21 juin, 2016 @ 11:02 dans Avis littéraires, Coup de cœur | Pas de commentaires »

The Order of the Phoenix Genre : Fantastique, Jeunesse

Editeur : Bloomsbury

Année de sortie : 2003

Nombre de pages : 766

Titre en français : Harry Potter et l’Ordre du Phénix

Synopsis : Harry Potter is due to start his fifth year at Hogwarts School of Witchcraft and Wizardry. He is desperate to get back to school and find out why his friends Ron and Hermione have been so secretive all summer. However, what Harry is about to discover in his new year at Hogwarts will turn his world upside down …

 

Avis : Besoin de lire quelque chose de réconfort, une valeur sûre, et quoi de mieux qu’Harry Potter dans ces cas-là ?

Ce tome est le plus long de la série, même si ce n’est pas celui qui nous en apprend le plus sur l’histoire : je trouve que c’est plutôt le sixième qui remplit ce rôle. Pour autant, quelques révélations nous sont offertes ici, notamment à la fin, où, encore une fois, tout s’emboîte parfaitement, tout est logique et cohérent. Ce livre commence fort avec un premier chapitre qui en dit déjà long : « Dudley Demented » ou « Dudley Détraqué » en français. Et on peut dire qu’à partir de ce moment, il n’y a pas vraiment de temps mort. Certes, le nombre de pages peut faire peur, mais le lecteur n’a pas le temps de souffler un instant, il est happé par tout ce qui arrive, par la succession de problèmes qui se pose à Harry, par l’enchaînement des actions, par le suspense aussi. De plus, il veut comprendre ce qu’Harry lui-même ne comprend pas : le lien avec Voldemort, la raison pour laquelle Dumbledore l’évite, pourquoi personne ne lui dit ce qui se passe vraiment. L’atmosphère de ce livre est plus sombre que celle des autres : bien sûr, on retrouve Hogwarts, mais sans sa chaleur habituelle, annihilée par la présence de Dolores Umbridge, et l’absence, au fur et à mesure du livre, de plusieurs personnages à cause d’elle. De plus, Voldemort est de retour, ce qui amène son lot de malheurs, et des rêves qu’Harry ne parvient pas à repousser. Aussi, ce livre déclenche chez le lecteur de l’émotion : rarement positive ici, le roman nous fait ressentir de l’indignation, de la colère, de la tristesse, du désespoir ; on a l’impression d’y être, on ne sait pas comment s’en sortir, et la perte finale est atroce. Concernant l’écriture, je l’apprécie toujours autant, et je trouve qu’elle s’améliore de livre en livre.

Harry, dans ce tome, peut paraître un peu agaçant pendant la lecture, notamment par le fait qu’il ne fasse pas toujours confiance à ses proches, et pense qu’ils ne peuvent pas le comprendre ; la fin lui donne raison, ce qui annihile le sentiment d’agacement. En effet, les autres personnages le prennent encore pour un enfant quand lui, comme le narrateur nous le signale au début du roman, a grandi plus vite que la normale, et a été obligé de le faire. Il a vécu des choses qui l’ont fait mûrir précocement ; mais les adultes du livre ne l’ont pas compris et ont tenté de le protéger quand il avait simplement besoin de la vérité. Cela l’a poussé à faire des choses qui mènent à des catastrophes, catastrophes desquelles il se sent coupable sans véritablement l’être. L’attachement au héros est donc renforcé à la fin du livre, car le lecteur aussi aurait aimé le protéger et se rend compte que ce n’est plus possible. De plus, à la première lecture du livre, je devais avoir à peu près le même âge qu’Harry : grandir avec lui ne fait que rendre son histoire plus attachante et plus réelle, on a l’impression d’y être, d’être concerné. Ron, quant à lui, est toujours égal à lui-même : il ne comprend rien aux filles, se sent inférieur à Harry, ne prend pas assez confiance en lui. S’il est forcément un peu effacé derrière Harry, c’est un personnage que le lecteur apprécie, qu’il aimerait voir encore évoluer et grandir. Ron apporte toujours une touche d’humour bienvenue, et déteste les conflits, qu’il fuit autant que possible. Dans l’ombre de ses frères, il semble en sortir un peu dans ce tome. J’adore le personnage d’Hermione depuis ma première lecture, et elle reste ma préférée dans cette série. Intelligente, rusée, comment s’en sortiraient Harry et Ron si elle n’était pas là ? Brillante, elle est capable de les aider pour tout, même si cela lui demande de briser quelques règles, ce qu’elle déteste. Elle est la voix de leur conscience, celle qui veut réussir et les pousse dans la bonne direction, mais aussi celle qu’ils ne veulent pas toujours écouter, ce qui leur joue des tours. Ce qu’elle fait vers la fin du livre est excellent ! Dumbledore est aussi un de mes personnages préférés, même si, ici, il est vu de façon plutôt négative. Distant, Harry ne comprend pas ce qu’il a fait pour mériter une telle froideur, et ressent une inimité croissante pour le directeur d’Hogwarts. Celui-ci, sans doute le personnage le plus intelligent et le plus puissant, celui qui régit un peu les existences de tous dans le livre, finit par s’expliquer à la fin du tome. L’admiration que l’on éprouve (et tous les autres personnages du livre avec nous) pour lui n’est pas entachée, et le lecteur qui lit pour la première fois espère le voir plus souvent dans le tome suivant, et en apprendre plus sur lui. Sirius est également présent ici. Enfermé dans un endroit qu’il déteste, son tempérament semble s’échauffer, il change de comportement, s’emporte plus facilement. Le fait qu’il soit toujours recherché l’empêche de sortir et de vivre comme tout le monde, ce qui le rend fou. J’aime beaucoup ce personnage, même s’il est vrai qu’à certains moments dans ce tome, son emportement est excessif, et il dit des choses qu’il pourrait regretter. Il voit James en Harry, ce qui l’empêche de comprendre véritablement son filleul. D’autres personnages apparaissent dans ce tome, comme Neville, personnage que je trouve de plus en plus attachant, qui me fait parfois de la peine mais qui ne manque pas de courage, Luna, qui fait sa première apparition et de qui la loufoquerie apporte un humour différent au livre, une touche aussi de bizarrerie qui ne veut pas dire qu’elle est folle, mais qu’elle pense autrement, Snape/Rogue, que l’on découvre sous un angle différent dans ce tome, ce qui surprend à la première lecture, mais fait sens à la seconde, explique son comportement et le rend (oui, c’est étrange, mais c’est vrai) attachant, Bellatrix, de qui je trouve le nom très beau et l’âme très noire, un personnage détestable à souhait, l’incarnation de la folie et du mal, comme son maître, Voldemort, qui ne comprend pas l’amour, ne cherche que le pouvoir, et exprime sa peur de la mort. Lupin est présent lui aussi, même si on ne le voit pas énormément, ainsi que la famille Weasley, que j’aime énormément, dont Ginny, qui apparaît très rusée, pleine de ressources, courageuse, Mme Weasley ou l’incarnation de la mère poule par excellence, Fred et George, les casse-cous de service, toujours là pour faire rire ou se venger dans les rires. Evidemment, Dolores Umbridge est le personnage que l’on ne peut que détester, faite de méchanceté pure et d’estime d’elle-même, incapable de penser autrement, contre les sang-mêlé et les créatures magiques. Elle incarne elle aussi tout ce qu’il y a de mauvais, différemment de Bellatrix, tout en pouvant faire autant de mal. Quant à Cornelius Fudge, son incompétence et sa naïveté sont hallucinantes, il ne veut pas comprendre ce qui lui arrive, et son déni entraîne tout ce qui arrive dans ce tome !

La fin est bouleversante, l’action finale, dévastatrice, la révélation fait l’effet d’une bombe, et la seule envie que le lecteur peut avoir après la lecture de ce tome est de commencer le prochain pour en savoir plus sur le destin d’Harry !

 

Donc, un excellent cinquième tome, effrayant par la taille, mais si prenant que l’on ne tient pas compte des pages. Une saga qui devient plus sombre et qui prend de l’ampleur à mesure qu’Harry grandit.

Absolument dé-bor-dée ! ou le paradoxe du fonctionnaire de Zoé Shepard

Posté : 13 juin, 2016 @ 1:16 dans Avis littéraires | 2 commentaires »

Absolument dé-bor-dée !Genre : Humoristique, Contemporaine

Editeur : Albin Michel

Année de sortie : 2010

Nombre de pages : 298

Synopsis : Dur, dur d’être fonctionnaire ! Embauchée après huit années d’études supérieures dans une mairie de province, Zoé Shepard a vite déchanté. Plongée dans un univers où incompétence rime avec flagornerie, ses journées sont rythmées par des réunions où aucune décision n’est jamais prise, des rapports qu’elle doit rédiger en dix jours (quand deux heures suffisent), des pots de bienvenue, de départ, d’anniversaire. Sans oublier les séminaires « de formation », les heures à potiner à la cantine et à la machine à café, les chefs « débordés » par les jeux en ligne et les préoccupantes interrogations de tous sur les destinations de vacances et autres RTT … Chargée de mission dans un service fourre-tout, truqueuse patentée de notes administratives, G.O. pour délégations étrangères et hocheuse de tête en réunion, Zoé Shepard raconte avec un humour mordant ses tribulations de fonctionnaire désespérée dans un univers bien pire que tout ce que vous pouviez imaginer.

 

Avis : J’avais envie de lire une lecture détente qui me ferait rire ; je me suis donc dit que Zoé Shepard serait parfaite !

Et pourtant, elle ne m’a pas autant détendu que ce à quoi je m’attendais ! Dès le début, l’humour est présent, souvent acerbe, cynique, l’auteure manie bien l’ironie, et j’ai parfois éclaté de rire quand elle se rendait compte de l’absence de second degré chez certains ; mais derrière lui, on sent l’exaspération, le désespoir, la lassitude. L’impression d’avoir travaillé toutes ses années pour rien, ou le pire cauchemar de celui qui fait de longues études ! Dès le début, l’auteure nous parle des difficultés pour arriver à ce jour où elle passe son oral, où elle va enfin entrer dans l’administration ! Difficultés extrêmement exagérées par rapport au travail qu’elle doit faire ensuite : pratiquement rien. Il semblerait même que ce soit un art de ne rien faire ! J’ai trouvé ce livre plus effrayant que drôle : même si tous les fonctionnaires ne sont pas comme les personnages décrits ici, le fait qu’il en existe quelques uns de la sorte peut facilement rendre malade ! Parfois, on peut avoir l’impression d’une exagération, d’un rajout de la part de l’auteure tant ce qu’elle raconte semble invraisemblable ! Autre chose : sa façon de parler de ses collègues, avec des surnoms plus ou moins sympathiques, devient agaçante au fur et à mesure du livre, et répétitive. Et aussi, on sent la différence entre la narratrice, qui sait de quoi elle parle et a un minimum de culture générale, et les autres, notamment celle qui sort qu’Amélie Nothomb est française.

Concernant les personnages, on sent la colère de la narratrice derrière son humour grinçant ; à travers lui, c’est à une dénonciation que le lecteur a à faire. L’indignation qu’elle ressent nous est communiquée ; il est donc parfois difficile d’apprécier ce livre. J’ai vraiment compati avec la narratrice, je me suis très bien imaginée à sa place : j’aurais réagi de la même façon. On dirait que ce manque de travail et de considération l’ont endurci, en plus des années d’étude qu’elle a eu à subir pour en arriver là. A travers ses yeux, nous rencontrons des fonctionnaires plus hallucinants les uns que les autres : Coralie, qui ne sait pas photocopier correctement, et ne comprend rien à ce qu’on lui dit, Monique, qui ne fait même pas semblant de travailler, sans doute un des seuls personnages sympathiques, Michelle, la seule qui bosse vraiment, et donc celle qui se tape tout le boulot, Clothilde, qui veut absolument se faire mousser, mais ne sait pas ce qui signifie le mot « travail », Fred, carrément pervers, Cyril, qui débarque et ne se rend pas tout de suite compte de l’ampleur de la catastrophe, le patron, sympathique, qui parvient à faire tourner la mairie du mieux qu’il peut et s’étonne du manque de résultat, le maire, ou la corruption incarnée, et d’autres encore. Tous ces personnages semblent vraiment des caricatures, mais cela permet de dénoncer le système dans lequel l’auteure s’est retrouvée !

La fin montre l’aboutissement d’un trop plein d’incompétence, le bord de la crise de nerfs et de la dépression.

 

Donc, un bon livre qui dénonce le comportement de certains fonctionnaires, mais qui ne faut bien sûr pas généraliser. De l’humour, mais surtout, une espèce d’effroi à la vue de ce que peuvent faire ceux qui administrent pour nous !

12
 

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