Pétronille d’Amélie Nothomb
Editeur : Albin Michel
Année de sortie : 2014
Nombre de pages : 169
Synopsis : « Au premier regard je la trouvai si jeune que je la pris pour un garçon de quinze ans. »
Avis : J’aime la plupart des livres d’Amélie Nothomb, à des degrés différents, et pas du tout de façon homogène comme certains de ses lecteurs.
Ici, nous sommes en présence d’une autofiction : l’auteure semble raconter sa vie dans une sorte d’autobiographie, mais elle se sert en fait de la réalité pour écrire une fiction dont elle est le personnage principal. J’aime beaucoup cette façon d’écrire, en tout cas, chez Amélie Nothomb, parce que cela peut perdre le lecteur entre fiction et réalité, ce qui peut lui faire tout remettre en doute. Et si l’on doutait que ce fût de la fiction, il suffit de lire la fin ! Le thème central de ce livre est l’amour de l’auteure / du personnage principal pour le champagne. Elle désire le partager, et se met ainsi en quête de la personne idéale. Je dois dire que je ne partage pas cette « passion », et qu’une distance s’est tout de suite installée entre le livre et moi. Sont également évoqués d’autres thèmes, comme la façon de découvrir une ville et de l’aimer, la manière de considérer les écrivains selon leur classe sociale, la discrimination dans la littérature entre les prolétaires et les autres. De plus, je n’ai pas réussi à apprécier le personnage de Pétronille, qui m’a plutôt agacée. Sinon, j’ai retrouvé l’humour acéré de l’auteur et certaines situations rocambolesques qui font à la fois rire et tressaillir de colère/dégoût, comme celle avec Vivienne Westwood. L’écriture est toujours aussi plaisante à lire, avec un langage parfois soutenu, comme dans la plupart des livres que j’ai déjà lus de l’auteure. Petit plus : j’aime beaucoup la couverture, notamment le contraste de ses couleurs.
Amélie Nothomb est donc le personnage principal de ce roman. Elle est toujours aussi attachante, drôle et gentille, altruiste aussi dans sa façon de considérer Pétronille. Elle reste modeste quand elle parle de ses livres, et ne se voit pas du tout comme une célébrité : cela ne lui apporte pas d’avantages, elle ne considère pas le métier d’écrivain comme un moyen d’avoir de l’influence ou du pouvoir. Par cette autofiction, elle nous permet – peut-être - de la découvrir un peu : son côté que Pétronille appelle « folie » notamment, et qui lui permet de rester elle-même quand d’autres écrivains prennent immédiatement la grosse tête. Plusieurs de ses romans sont cités, comme Acide sulfurique, que ce roman m’a donné envie de lire ! Quant à Pétronille, je n’ai pas réussi à la trouver attachante. Elle m’a semblé jouer un rôle, même si le narrateur la désigne comme authentique. Libre et indépendante, elle cherche le risque à tout prix, même – et surtout semble-t-il – si sa vie est en danger. Depuis longtemps, j’ai du mal avec ce genre de comportements, c’est sans doute la raison pour laquelle je n’ai pas su aimer le personnage. Son emportement quand elle est ivre ne me l’a pas non plus rendue sympathique ; de plus, il mène à l’acte final, qui n’est pas non plus pour plaire. D’autres personnages apparaissent brièvement comme Vivienne Westwood, qui est le centre d’une scène aberrante qui m’a fait rire tout en me faisant enrager.
La fin m’a paru très abrupte, je ne m’y attendais absolument pas ! La fiction est reine, ce qui me plaît, dans le sens où ce qui arrive n’existe pas dans le monde réel, même si le personnage principal porte le nom de l’auteure. Mais, en même temps, j’ai trouvé ça tellement rapide, que je n’ai pas su pleinement l’apprécier.
Donc, un bon roman, mais qui ne fait pas partie de mes préférés de l’auteur, sans doute en raison du thème principal et d’un personnage que je n’ai pas su apprécier.
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