Redbluemoon

I found myself in Wonderland.

Archive pour mai, 2016

The Selection, book 5 : The Crown de Kiera Cass

Posté : 30 mai, 2016 @ 11:28 dans Avis littéraires, Coup de cœur | Pas de commentaires »

The Crown Genre : Romance, Science-fiction, Jeunesse

Editeur : Harper Teen

Année de sortie : 2016

Nombre de pages : 278

Titre en français : La Sélection, tome 5 : La couronne

Synopsis : A Selection can only have one winner. A princess only has one heart. When Eadlyn became the first princess of Illéa to hold her own Selection, she didn’t expect to fall in love the way her parents did twenty years ago. But sometimes the heart has a way of surprising you … and soon Eadlyn must make a choice that feels more impossible – and more important – than she ever imagined.

 

Avis : J’ai adoré la série complète de La Sélection, et j’avais vraiment hâte de lire le dernier tome !!

Avant même d’ouvrir le livre, j’ai eu un instant de pause : je me sentais un peu triste de tenir entre les mains la fin d’une série que j’ai tant aimé depuis le premier tome. Mais je me suis lancée, l’envie de savoir était plus forte que la tristesse ! Pourtant, dès les premières pages, j’ai eu du mal à entrer dans l’histoire, et j’ai eu très peur de ne pas du tout y plonger, de ne pas aimer, de rester indifférente face aux hésitations d’Eadlyn. Mais, au fur et à mesure, le roman m’a intéressée, puis absorbée. La politique prend une plus grande importance dans ce tome par rapport au précédent, puisqu’un événement propulse l’héroïne sur le devant de la scène, et que d’autres personnages, politiciens ou non, tentent de mettre des bâtons dans les roues de la famille royale, ou de l’aider. J’ai aimé cet arrière-fond, puisque la romance reste prépondérante sans devenir pour autant dérangeante, ou ridicule. Eadlyn est confrontée à un choix difficile à faire, mais son cœur ne peut que parler de lui-même si elle le laisse faire, ce qu’elle pense dangereux pour elle, les autres, et le royaume. J’avais mon idée sur celui qu’elle choisirait, j’aurais sans doute fait la même chose au vu de ce qui arrive entre eux ! L’écriture est simple et agréable. Pour la couverture : j’aime toutes celles de La Sélection, et les couleurs de celle-ci sont merveilleuses !

Eadlyn a été éduquée pour penser d’abord à son peuple, et ensuite à elle, comme la majorité des souverains. Pour elle, sa vie ne lui appartient pas, elle n’est pas libre, elle ne peut pas aimer qui elle veut. Ainsi, le lecteur assiste dans ce livre à une lutte entre la jeune fille et la reine, entre celle qui aime et celle qui gouverne. Elle ne cesse de se répéter qu’elle est puissante, mais la seule chose qu’elle désire, elle ne se laisse pas la possibilité de l’obtenir. Elle ne semble voir que les règles, et pas ce qu’elle peut en faire de sa position. En tant que princesse, elle fait tout son possible pour être parfaite, pour aider ses parents, son peuple, pour être à l’écoute de toutes les demandes, sans penser aux siennes. Le lecteur ne peut qu’imaginer le déchirement intérieur auquel elle doit faire face. Elle n’est pourtant pas seule : les Sélectionnés sont auprès d’elle, et notamment ceux qui font partie de l’Elite. Kile, un camarade d’enfance qui semble pouvoir devenir plus que cela, est très charmant, attachant, drôle, et peut être le choix de certains lecteurs. D’autres peuvent choisir Hale, apprenti couturier, qui a promis de faire quelque chose de bon pour Eadlyn une fois par jour, ou Henri, incapable d’avoir une conversation normale avec la princesse, mais toujours plein d’entrain, joyeux, incapable de ne pas sourire, ou encore Fox, Ean ou Gunner, que le lecteur connaît moins, mais qui sont aussi en lice et peuvent devenir importants. J’aime particulièrement le personnage d’Erik, toujours dans l’ombre, visiblement sensible au charme d’Eadlyn mais qui n’ose rien faire pour le montrer, charmant, sensible, drôle, prévenant. Elle est également secondée par ses parents, Maxon et America, des personnages que j’adore ! Tous deux sont en danger ici, et le lecteur frémit pour eux ! America est toujours aussi courageuse, tempétueuse, aimante, une mère lionne, toujours une femme qui ne se laisse pas faire, mais une femme amoureuse. Maxon, lui, est un bon roi, mais a besoin de prendre du repos. Kaden et Osten sont également présents, deux boules d’énergie positive. Ahren, lui, est parti, et il manque énormément à sa jumelle, qui a besoin de lui. Le lecteur croise d’autres personnages, notamment Marid Illéa, à qui je n’arrivais pas du tout à faire confiance, Lady Brice, également assez mystérieuse, Josie, clairement superficielle, mais qui ne comprend juste pas ce que faire partie de la famille royale implique, Aspen, que je n’aimais pas dans les autres tomes, mais que j’ai apprécié ici, avec sa femme Lucy, Marlee et May, que j’aime beaucoup.

La fin est prévisible, mais formidable. Cela m’a fait plaisir de la lire ! Je suis triste maintenant que ce soit terminé, mais je dois dire que c’était une belle aventure.

 

Donc, un excellent tome pour une série qui fait désormais partie de mes préférées ! Si vous ne l’avez pas encore lu, je ne peux que vous la conseiller !

Through the Looking-Glass de Lewis Carroll

Posté : 28 mai, 2016 @ 4:05 dans Avis littéraires | Pas de commentaires »

Through the Looking Glass Genre : Conte, Jeunesse

Editeur : Collins Classics

Année de sortie : 2013

Nombre de pages : 150

Titre en français : Alice, à travers le miroir / De l’autre côté du miroir

Synopsis : « It’s a poor sort of memory that only works backward. » In Carroll’s sequel to Alice’s Adventures in Wonderland, Alice once again finds herself in a bizarre and nonsensical place when she passes through a Mirror and enters a looking-glass world where nothing is quite as it seems. From her guest appearance as a pawn in a chess match to her meeting with Humpty Dumpty, Through the Looking-Glass follows Alice on her curious adventure and shows Carroll’s great skill at creating an imaginary world full of the fantastical and extraordinary.

 

Avis : J’ai envie de lire ce livre depuis un certain temps, mais la sortie du film de Tim Burton a pressé ma lecture (même si, après coup, je pense qu’il n’aura pas grand-chose à voir avec l’œuvre d’origine).

Je m’attendais à ce qu’Alice retourne au Pays des merveilles, et qu’elle y retrouve les personnages qu’elle a déjà rencontrés ; mais ce n’est pas du tout le cas ! Ils ne sont pas même mentionnés, même si deux personnages dans le miroir ressemblent à deux qui étaient présents dans le premier tome. J’ai trouvé Through the Looking-Glass beaucoup plus structuré qu’Alice’s Adventures in Wonderland, beaucoup plus clair et donc plus facile à suivre. L’histoire est toujours absurde, les personnages loufoques, mais j’ai eu l’impression de mieux entrer dans le livre, et j’ai plus ri aux bêtises de certains. J’ai aimé la reprise du système du jeu d’échecs, avec son échiquier, ses pions, les Reines, un Roi, les Chevaliers. Dans le monde du miroir, tout est à l’envers, comme dans un reflet : l’écriture, la mémoire, l’action, les paysages, les chemins, ce qui donne des situations hilarantes pour la petite Alice. L’écriture est agréable à lire, et les poèmes ou chansons qui agrémentent le livre le sont aussi !

Alice est toujours l’héroïne, toujours attachante, toujours petite fille, et semble avoir complètement oublié le Pays des merveilles ! Les aventures qu’elle vit n’ont rien à voir avec le premier tome ; on retrouve simplement Alice et Dinah, qui a eu des petits depuis ! En tout cas, la petite est toujours courageuse, et prête à vivre de nouvelles aventures dans un nouveau monde. Elle rit face à l’absurde, tente de rester sérieuse et d’expliquer ce qu’elle veut dire à ceux qui ne la comprennent pas, et qu’elle ne comprend pas. Elle rencontre notamment La Reine Rouge, qui n’a pas aussi mauvais caractère que la Reine de Cœur, qui ne veut pas tuer tout le monde non plus ; La Reine Blanche, maladroite, qui ne semble que murmurer et qui donne un peu l’impression d’être malade ; Tweedledee et Tweedledum, jumeaux qui vont faire tourner Alice en bourrique, lui apprendre des poèmes dont celui du Morse et du Charpentier, et qui font bien rire les lecteurs ! ; Humpty Dumpty, un personnage qui aime jouer avec les mots, et qui aime aussi les expliquer quand ils ne font sens ni pour Alice, ni pour le lecteur. Les chatons de Dinah sont Kitty et Snowdrop, ils commencent et finissent l’histoire, et sont très mignons, comme à peu près tous les chatons.

La fin donne tout son sens à l’histoire – au rêve ? - et est un peu moins abrupte que celle du premier tome. J’ai aimé aussi la « postface », un bel hommage à la véritable petite fille ; de cette façon, le livre s’ouvre et se ferme sur un poème. 

 

Donc, une belle histoire, des personnages et des situations absurdes et drôles, une aventure agréable !

The Illuminae Files, book 1 : Illuminae d’Amie Kaufman et Jay Kristoff

Posté : 26 mai, 2016 @ 3:39 dans Avis littéraires, Coup de cœur | Pas de commentaires »

Illuminae Genre : Science-Fiction

Editeur : Knopf

Année de sortie : 2015

Nombre de pages : 599

Titre en français : Illuminae, tome 1 : Dossier Alexander

Synopsis : This morning, Kady thought breaking up with Ezra was the hardest thing she’d have to do today. This afternoon, her planet was invaded. The year is 2575, and two rival megacorporations – ******* and ******* – are at war over a planet that’s little more than an ice-covered speck at the edge of the universe. Too bad nobody thought to warn the people living on it. With enemy fire raining down on them, exes Kady and Ezra – who are barely even talking to each other – are forced to fight their way onto the evacuating fleet, with an enemy warship in hot pursuit. But the warship is the least of their problems. A deadly ***** has broken out and is mutating, with terrifying results. The fleet’s AI, which should be protecting them, may actually be their enemy ; and nobody in charge will say that the ***** is going on. As Kady hacks into a tangled web of data to find the truth, it’s clear only one person can help her bring it all to light: the ex-boyfriend she swore she’d never speak to again. Briefing note : Told through a fascinating dossier of hacked documents – including emails, schematics, military files, IMs, medical reports, interviews, and more – Illuminae is the first book in a heart-stopping, high-octane trilogy about lives interrupted, the price of truth, and the courage of everyday heroes.

 

Avis : Je n’arrêtais pas d’entendre parler de ce livre, il a fini par vraiment m’intriguer, surtout pour le support, que les commentaires disaient vraiment nouveau et agréable à lire.

Et j’ai bien fait de me laisser tenter ! Rien qu’à la réception, le livre a l’air énorme, mais donne déjà très envie d’y plonger tout de suite. Il est fait sous forme de dossier composé de tout un tas de différents documents numériques regroupés pour raconter l’histoire de ce qui est arrivé à la colonie Kerenza IV, puis au battlecarrier Alexander, au vaisseau scientifique Hypatia, et au vaisseau de fret Copernicus. Grâce à ce format, le lecteur se trouve d’autant plus impliqué qu’il est le récepteur unique du dossier, le témoin de tout ce qui arrive aux personnages. Aussi, cela ne l’empêche pas d’avoir parfois l’impression d’y être, notamment lors des rapports qui sous-entendent le visionnage de caméras et des dialogues entendus et rapportés tels quels. Avec cette forme, on aurait pu penser difficile de mettre en avant des personnages : ce n’est pas le cas. Kady et Ezra sont les héros du livre, le lecteur les suit à travers différents fichiers. Il est d’autant plus facile de s’attacher à eux. Concernant l’histoire en elle-même, elle m’a complètement happée, j’étais dans l’espace, dans un autre vaisseau, en train de lire le dossier et d’imaginer ce qui était arrivé à d’autres. Ma lecture a été très rapide, mais aussi très envahissante : certaines scènes restent dans mon esprit, j’y repense, je reste scotchée ; j’y ai vraiment cru le temps de la lecture, et il me faut un peu de temps pour en sortir. De toutes ses forces, le lecteur, comme les personnages, veut croire que tout ce qui est raconté n’est qu’un rêve, que cela n’arrive pas vraiment dans le monde créé par les auteurs. L’horreur de la situation est parfois insupportable, et difficile à imaginer. J’ai frissonné à certains moments, et j’appréhendais à d’autres. En effet, l’attaque sur la colonie incluait l’utilisation d’une arme bactériologique qui a des effets désastreux sur les gens qui ont été touchés. Enfin, l’émotion est présente tout le long du dossier ! Les larmes me sont souvent montées aux yeux, je me disais que ce n’était pas possible que ce genre de choses se passe : on passe de la tristesse à l’espoir, de la joie à l’incompréhension, de l’horreur au soulagement et inversement. Des montagnes russes impressionnantes qui donnent envie de descendre à chaque virage. Cette impression est renforcée par le fait que l’on se trouve dans un huis-clos, et que tous les documents sont acquis à travers l’informatique : Est-ce vraiment la vérité ? est-on sûr de qui parle ? Petits plus : la couverture, malgré le fait que je n’aime pas du tout la couleur orange, est magnifique, que ce soit avec ou sans la jaquette ; une belle référence au poème de Dylan Thomas aussi utilisé dans Interstellar : « N’entre pas docilement dans cette douce nuit » ; une touche d’humour entre des noms d’auteurs vivants dans une liste de victimes, et les conversations entre les personnages, ça compense l’horreur omniprésente.

Kady est l’héroïne. La première chose que j’ai pensé repérer chez elle est son sale caractère. Mais elle cache autre chose que l’on découvre peu à peu. Sa vie bascule quand Kerenza est attaquée : elle se retrouve alors dans un vaisseau, loin de chez elle, seule, à tenter de comprendre ce qui se passe. En effet, la plupart des informations que le lecteur obtient dans le dossier y sont présentes grâce à Kady, qui hacke les systèmes des vaisseaux pour découvrir ce que cachent les commandants à la population. Elle se rend alors compte qu’elle doit se battre non seulement contre ceux qui les poursuivent, mais aussi à l’intérieur même des vaisseaux, où de drôles de choses arrivent. Une qualité qu’on ne peut pas lui nier : le courage, et la dévotion à ceux qu’elle aime. Elle est prête à tout pour les retrouver, les aider, les sauver. Ezra est le second héros du « roman ». A première vue, j’ai pensé qu’il était stupide. Puis, il m’a fait rire, et, là encore, c’est une façade qu’il montre pour se protéger. En effet, il cache un secret qu’il n’a pas osé révéler à Kady, ce qui les a éloignés. Lui aussi est indubitablement courageux. Ses dialogues avec Kady apportent un humour bienvenue dans l’atmosphère pesante qui s’installe dès le début du livre. D’autres personnages sont également présents, dont un très important, AIDAN, une intelligence artificielle assez particulière, puisqu’il semble qu’elle commence à développer des sentiments humains qui lui font faire des choses ahurissantes ; j’ai trouvé qu’AIDAN montrait les limites de l’intelligence artificielle, le danger qu’elle représente, le manque de contrôle des hommes sur elle, le pouvoir que les robots peuvent penser avoir sur les humains, et leur désir de devenir plus que des machines. On découvre également Zhang, ami de Kady, sympathique et drôle ; James McNulty, ami d’Ezra, impossible à ne pas apprécier ; les commandants Torrence, Chau et Boll, qui ont des décisions difficiles à prendre et doivent ensuite vivre avec ; Helene Grant, la mère de Kady, une scientifique qui veut éloigner sa fille d’un danger potentiel ; Frobisher, dont on ignore l’identité jusqu’à la fin, et quel choc !

La fin est une petite bombe ! Certains pouvaient s’y attendre, d’autres voulaient peut-être tellement y croire que les auteurs ont exaucé leur vœu ! Elle donne vraiment envie de découvrir la suite ! (qui ne sort en VO que fin octobre 2016 …)

 

Donc, un excellent « roman » SF, de l’action, de l’émotion, un format agréable pour une nouvelle expérience de lecture, des personnages attachants, et une suite attendue !

Alice’s Adventures Underground / Alice au Pays des Merveilles de Lewis Carroll

Posté : 24 mai, 2016 @ 8:58 dans Avis littéraires | Pas de commentaires »

Alice au pays des merveilles Genre : Jeunesse, Conte

Editeur : Saints-Pères

Année de sortie : 2015

Nombre de pages : 98 / 109

Synopsis :  » Quand le Lapin sortit une montre de son gousset, la regarda et reprit sa course, Alice se leva d’un bond car, en un éclair, elle réalisa qu’elle n’avait jamais vu un lapin avec un gousset et une montre à en sortir. Dévorée de curiosité, elle le suivit à travers champs, et eut juste le temps de le voir s’engouffrer dans un vaste terrier sous la haie.  » Pourquoi Alice s’étonnerait-elle alors de rencontrer chemin faisant une Reine de Cœur, un Griffon, un Chapelier, un Lièvre de Mars ou de prendre le thé chez les fous ? C’est au pays des merveilles que l’a entraînée le lapin blanc, un pays où elle ne cesse de changer de taille, et où tout peut arriver. Un pays que Lewis Carroll met en scène avec une rigueur impeccable dans la loufoquerie. Loin de la mièvrerie du conte enfantin, cette nouvelle traduction restitue au texte anglais toute sa verdeur mathématique.

 

Avis : J’ai reçu en cadeau de Noël cette édition d’Alice au pays des merveilles. Elle contient le manuscrit en VO d’Alice’s Adventures Under Ground, et la version intégrale française.

Cette édition est merveilleuse ! (sans jeu de mots) J’ai d’abord lu le manuscrit, pensant que je lirai l’histoire entière d’Alice ; je ne savais pas qu’en réalité, le roman final a sans doute été augmenté après l’écriture du manuscrit. J’ai donc lu juste après l’édition française, pour retrouver notamment le Chapelier Fou et le Lièvre de Mars, qui n’était pas présent à l’origine. Quel plaisir de plonger à nouveau dans le pays des merveilles ! La première fois, j’avais trouvé la traduction trop pompeuse, et je me demandais comment un enfant pouvait apprécier l’histoire avec cette écriture. Mais la version originale n’a pas grand-chose à voir. La voix de la petite Alice est plus enfantine, et l’absurde devient charmant vu à travers les yeux de la fillette. Elle tente de trouver une explication pour tout, argumente avec des personnages un peu fous, et découvre un monde qui n’a rien à voir avec le sien. Je n’avais jamais lu de manuscrit avant et je dois dire que ça donne une autre dimension à la lecture. Les illustrations sont enchanteresses et transportent d’autant plus dans le monde du roman. Concernant l’absurde : je ne suis absolument pas fan, c’est quelque chose qui m’agace dans certaines œuvres, mais ici, je trouve que c’est différent. C’est une absurdité joyeuse, une folie douce, qui permet aussi de rêver, et de créer.

Alice est très attachante. Rationnelle, elle tente de comprendre ce qui lui arrive, et se sert des leçons qu’elle apprend pour expliquer ce qu’elle voit. Elle est courageuse, ne se laisse pas impressionner par des personnages qu’elle trouve finalement ridicules ; curieuse, elle pose des tas de questions quand quelque chose lui semble absurde, et la réponse ne la satisfait jamais, ou ne lui arrive pas. Le pays des merveilles n’est pas forcément positif pour elle : tout n’est pas qu’émerveillement, au contraire. Elle ressent de la peur, elle veut rentrer chez elle, se demande ce qu’elle fait là et si elle arrivera à revenir un jour. Elle se sent en danger, seule, sans soutien. Le seul qui pourrait l’aider est le Chat du Cheshire, qu’elle rencontre en chemin. Par des énigmes, il la met sur la voie. Ce personnage est un peu le comble de l’absurde, notamment dans la scène où la Reine se demande comment le décapiter s’il ne laisse apparaître que sa tête. Malicieux, insouciant, son sourire est hypnotique, même à travers les pages. Mais Alice entre dans ce pays étrange à cause du Lapin Blanc, un notable qui a peur d’arriver en retard, et qui passe sous ses yeux avec un gilet et une montre à gousset. Obsédé par le temps, il court sans cesse, excepté quand il tente de faire bonne figure auprès de la Reine, ou quand il lui sert lors d’un procès. D’autres personnages sont présents, comme la Reine, que j’ai déjà cité plusieurs fois, obsédée par le fait de couper la tête d’à peu près tout le monde ; le Roi, plus miséricordieux que sa femme, et un peu effacé derrière elle ; le Chapelier Fou, qui évoque la dent du Temps contre lui autour d’une tea party éternelle partagée avec le Lièvre de Mars et le Loir ; la Chenille, peut-être le seul personnage un peu normal du livre, qui dit aider Alice sans que la petite fille comprenne exactement comment ; la Duchesse, qui devient amie avec la fillette dès leur première rencontre ; la sœur d’Alice, qui lit un livre « sans images et sans conversations », ce que la petite fille trouve ennuyeux. Grâce à la préface d’Amélie Nothomb, j’ai découvert qu’Alice est inspirée d’une véritable petite fille, Alice Liddell, à qui Lewis Carroll (Charles Dodgson) a dédié son livre. C’est une façon de faire voyager Alice, de lui faire découvrir la magie de la littérature peut-être. Aussi, Alice est la seule à porter un nom dans le livre, où, en tout cas, le seul que l’on connaisse, ce qui rend les créatures qu’elle côtoie d’autant plus irréelles.

La fin est assez abrupte, et laisse supposer que tout n’était qu’un rêve. Mais un doute subsiste tout de même.

 

Donc, une belle histoire pour enfants, dont je vais lire la suite dans peu de temps.

Acide sulfurique d’Amélie Nothomb

Posté : 24 mai, 2016 @ 10:51 dans Avis littéraires | Pas de commentaires »

Genre : Acide Sulfurique Contemporaine

Editeur : Le Livre de Poche

Année de sortie : 2008

Nombre de pages : 213

Synopsis : « Vint le moment où la souffrance des autres ne leur suffit plus : il leur en fallut le spectacle. »

 

Avis : J’ai entendu parler d’Acide sulfurique il y a quelques temps, et il m’a semblé très intéressant, alors je me suis lancée !

Comme la plupart des Amélie Nothomb, ce livre se lit très vite ! Les pages se tournent pratiquement sans pause, et on arrive à la fin avant de s’en rendre compte. L’intrigue est assez effrayante : on met un certain nombre de personnes dans un train qui va jusqu’à un camp où elles seront forcées à travailler ou exécutées. Ce livre mêle télé-réalité et camp de concentration, rapprochant ainsi les émissions modernes avec les exécutions de la Seconde Guerre mondiale. Cette proximité peut sembler choquante, mais elle montre aussi les extrémités auxquelles on peut arriver, et également comment la télévision nous transforme. Le spectateur se transforme en voyeur, en monstre, il perd peu à peu toute humanité et devient capable de voir mourir des gens, et même pire ! Ce livre met en valeur les défauts de notre société, et évoque, comme le faisait Hannah Arendt, le mal ordinaire, celui que font les personnes « normales » en ne résistant pas, en ne s’impliquant pas, en ne faisant rien pour empêcher quoi que ce soit, ou même, en participant de manière passive. Ainsi, les spectateurs sont-ils les véritables monstres, puisqu’ils alimentent le phénomène. Le tatouage que les Juifs devaient porter dans les camps est repris dans le livre sous la forme d’une sorte de matricule composée de trois lettres et de trois chiffres qui remplace leur nom, inconnu de tous. Ce nom, cette identité, bien que les papiers soient détruits, reste une trace d’humanité que les prisonniers préservent des autres. En fait, ce livre m’a vraiment fait passer à Hunger Games, en moins développé ; il est sorti avant la série, donc il n’en est pas inspiré. Petite remarque concernant la couverture : je la trouve à la fois belle et cruelle. Petit plus : des références littéraires qui ont un certain poids.

Pannonique est l’héroïne du roman. Elle se retrouve dans le camp avec les autres prisonniers, mais elle est différente des autres. Elle dégage quelque chose, une aura, qui la fait apprécier de presque tous. J’ai aimé ce personnage : frappée par l’horreur des camps, elle fait ce qu’elle peut pour résister, et est même la seule à agir. Elle tente différentes stratégies qui ne fonctionnent pas toujours, son environnement lui est de plus en plus insupportable jusqu’à ce qu’elle atteigne sa limite. Dans le camp, elle rencontre Zdena, qui n’est pas une prisonnière. Apparemment stupide, incapable d’avoir une véritable conversation, de « dire quelque chose », elle est fascinée par Pannonique, et tente tout pour obtenir ce qu’elle veut. Le lecteur rencontre d’autres personnages comme EPJ 327, un homme lui aussi fasciné par Pannonique, qu’il considère comme la seule chose qui lui permet de ne pas mourir dans le camp, MDA 802, une jeune femme proche de Pannonique, qui tente de la forcer à faire certaines choses par intérêt, mais admire sa pureté et l’honneur qu’elle conserve, ZHF 911, une vieille dame affreuse qui rend la vie encore plus impossible aux prisonniers, PFX 150, une petite fille qui cache quelque chose, et d’autres personnages, prisonniers ou non.

La fin, comme souvent, est assez abrupte, mais je l’ai apprécié. Elle clôt bien le roman, sur une touche d’espoir.

 

Donc, un très bon roman, qui nous montre les défauts de notre société à travers une émission de télé-réalité poussée à l’extrême, avec l’horreur des camps de concentration en arrière-fond. Un livre qui fait réfléchir sur la responsabilité de tous également.

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