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I found myself in Wonderland.

Archive pour avril, 2016

Oscar et la dame rose d’Eric-Emmanuel Schmitt

Posté : 4 avril, 2016 @ 2:48 dans Avis littéraires | 4 commentaires »

Genre : ContemporaineOscar et la dame rose

Editeur : Albin Michel

Année de sortie : 2002

Nombre de pages : 200

Synopsis : Voici les lettres adressées à Dieu par un enfant de dix ans. Elles ont été retrouvées par Mamie Rose, la « dame rose » qui vient lui rendre visite à l’hôpital pour enfants. Elles décrivent douze jours de la vie d’Oscar, douze jours cocasses et poétiques, douze jours plein de personnages drôles et émouvants. Ces douze jours seront peut-être les douze derniers. Mais, grâce à Mamie Rose qui noue avec Oscar un très fort lien d’amour, ces douze jours deviendront légende.

 

Avis : Je me souviens avoir adoré La Part de l’autre ainsi que L’Enfant de Noé, je me suis donc lancée dans Oscar et la dame rose.

Il était clair que l’histoire serait triste : Oscar a un cancer et Mamie Rose lui propose d’écrire à Dieu pour faire part de ses pensées à quelqu’un qui l’écoutera. Ce que le petit garçon s’empresse de faire. Elle lui propose également une sorte de jeu qui va pousser Oscar à vivre toute sa vie – et ainsi à résumer la vie humaine en quelques grandes idées – en quelques jours seulement. Il la découvre en accéléré, nous faisant voyager par la même occasion à travers des années qui n’existent pas. Le roman est épistolaire : c’est le lecteur qui reçoit les lettres d’Oscar à Dieu, qui l’écoute parler de ses problèmes, qui le voit évoluer, se rendre compte de ses erreurs, les réparer. Il est ainsi tout de suite impliqué dans le livre, même s’il ne se prend évidemment pas pour Dieu, à qui Oscar écrit. Le petit s’exprime avec ses propres mots, ses petites fautes de français, sa façon bien à lui de parler, comme le font les enfants, ce qui le rend d’autant plus « réel » pour celui qui lit. Il passe par plusieurs émotions, comme le petit garçon : l’indignation (pourquoi mourir si jeune ?), la colère (personne ne peut comprendre), la tristesse, la joie, la détresse, l’espoir, l’acceptation ; cette dernière grâce à l’intervention de Mamie Rose, une « dame rose » qui aide le petit garçon à voir la vie différemment, à lui faire comprendre des choses qu’il occulte. L’humour est également présent à travers la façon de parler de l’enfant, qui peut surprendre autant qu’émouvoir.

Le personnage principal est donc Oscar, un enfant atteint d’un cancer que les médecins ne parviennent pas à soigner. Impuissants, ils n’osent pas lui annoncer sa mort inéluctable, ce qui agace profondément le petit, qui a déjà compris, et qui aimerait qu’on le soutienne au lieu d’essayer de le protéger inutilement. Il en veut à ses parents, qu’il ne veut pas auprès de lui. Il est adorable, émouvant dans sa façon de considérer les gens autour de lui, touchant dans sa façon de prendre sa petite vie en mains. Il ne passe du temps qu’avec Mamie Rose. Celle-ci est une vieille dame qui tente de l’ouvrir à certains aspects de la vie, de lui faire comprendre que la mort arrive à tout le monde. Elle le réconcilie en quelque sorte avec la vie en lui proposant d’écrire à Dieu, que le garçon va peu à peu voir de façon différente. Elle lui parle de sa vie avant d’être « dame rose », et le lecteur peut se demander si ce n’est qu’inventions pour égayer la fin de vie de l’enfant. Elle le soutient, l’aime comme s’il était de sa propre famille, ne lui parle pas du tout comme à un enfant, ni même comme elle parle aux autres. Leur relation est spéciale, et il semble qu’aucun des deux personnages n’en aura une autre de la sorte avec quelqu’un d’autre. Les parents d’Oscar, vus à travers ses yeux, ont l’air lâche et stupide ; mais il est possible au lecteur de les comprendre : comment réagirions-nous dans une telle situation ? On ne peut pas même se l’imaginer. Les amis de l’enfant, Pop Corn, Einstein, Bacon, sont spéciaux eux aussi, même s’ils semblent des amis enfantins ordinaires. Peggy Blue, elle, est la petite fille bleue qui donne une jolie petite histoire d’amour : parce que, même proche de la mort, et d’autant plus à ce moment-là, le besoin d’amour se fait toujours ressentir. Enfin, on croise le docteur Düsseldorf, médecin d’Oscar, à qui le petit garçon va donner une leçon formidable, qui touche facilement le lecteur. 

Dieu prend une très grande place ici, puisqu’il est le destinataire nécessaire aux lettres d’Oscar. L’enfant découvre la vie différemment, mais surtout, il découvre la foi, comme une révélation, une confiance absolue en Dieu que ne possède que de rares personnes. Cela donne une coloration particulière au livre, mais ne m’a pas du tout gêné dans ma lecture. Cela fait plutôt voir Dieu autrement, comme quelque chose qui se trouve partout, et qui n’a pas besoin d’intermédiaire pour se faire comprendre – à part si on considère que Mamie Rose est une sorte d’intermédiaire -, quelque chose qu’on pourrait ne pas appeler Dieu après tout.

La fin est triste, évidemment, mais elle donne aussi de l’espoir. C’est plutôt une belle fin, racontée par une autre personne que le personnage principal, ce qui donne un point de vue différent sur tout le livre.

 

J’ai donc passé un bon moment, même si c’est toujours difficile de lire des livres où des enfants et la mort sont impliqués. J’ai tout de même préféré La Part de l’autre et L’Enfant de Noé.

Le petit reporter de Pierre Desproges

Posté : 3 avril, 2016 @ 11:39 dans Avis littéraires | Pas de commentaires »

couv41308841Genre : Humoristique

Editeur : Points

Année de sortie : 2001

Nombre de pages : 182

Synopsis : Avant de devenir célèbre à la télévision avec l’émission Le Petit Rapporteur, Pierre Desproges écrivait des « Brèves » dans L’Aurore. Ce sont ces textes qui sont réunis dans la présente édition. Tout Desproges est déjà là : son coup d’œil pour repérer dans l’actualité la nouvelle qui sert de tremplin à son humour dévastateur et à son esprit de provocation à froid, et son écriture inimitable qui fait de chaque paragraphe une perle. Il suscita d’ailleurs un abondant courrier de lecteurs outrés, exigeant l’éviction de Desproges. Le salut vint d’une lettre adressée à la direction et qui disait : « Je ne lis pas L’Aurore mais je l’achète chaque matin pour Desproges. » Et c’était signé Françoise Sagan. 

 

Avis : J’avoue que je ne connaissais Pierre Desproges que de nom avant de découvrir ce livre. Mais en lisant le synopsis et les critiques, je me suis dit que j’allais bien rire à la lecture de ce livre !

Et je ne me suis pas trompée ! Le livre est d’abord divisé en plusieurs parties par sujet traité, comme « Femme », ou « Mode ». Ce qu’on peut appeler des anecdotes sont plus ou moins drôles : elles montrent parfois la bêtise des hommes, ou de leurs réactions, l’absurdité de notre monde. C’est à la fois relaxant, parce que le lecteur n’a pas besoin de se prendre la tête ; aberrant au vu de certaine situations ; drôle avec le ton de l’auteur. Celui-ci est parfois cynique, ironique, grinçant ; on sent que ce que ressent le lecteur à la lecture est aussi ce que l’auteur a ressenti en entendant cette histoire. L’introduction pour expliquer la réaction d’un des directeurs du journal était bienvenue, et montrait à quel point l’humour est parfois mal vu en France : on ne peut pas rire de tout, alors que ça fait parfois tant de bien ! Je suis restée bouche bée face à l’incompréhension entre Bernard Morrot et le directeur : quelle gêne ils ont dû ressentir ! La réaction de Françoise Sagan a sans doute sauvé la chronique, ce qui nous permet de la lire encore aujourd’hui, et de rire des incongruités qu’a décelé Pierre Desproges.

 

Donc, j’ai passé un bon moment à rire et à me détendre ! A réserver à ceux qui ont de l’humour !

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