Redbluemoon

I found myself in Wonderland.

Archive pour avril, 2016

La chute d’Albert Camus

Posté : 21 avril, 2016 @ 8:37 dans Avis littéraires | Pas de commentaires »

Genre : Classique La chute

Editeur : Folio

Année de sortie : 2009

Nombre de pages : 153

Synopsis : « Sur le pont, je passai derrière une forme penchée sur le parapet, et qui semblait regarder le fleuve. De plus près, je distinguai une mince jeune femme, habillée de noir. Entre les cheveux sombres et le col du manteau, on voyait seulement une nuque, fraîche et mouillée, à laquelle je fus sensible. Mais je poursuivis ma route, après une hésitation … J’avais déjà parcouru une cinquantaine mètres à peu près, lorsque j’entendis le bruit, qui, malgré la distance, me parut formidable dans le silence nocturne, d’un corps qui s’abat sur l’eau. Je m’arrêtai net, mais sans me retourner. Presque aussitôt, j’entendis un cri, plusieurs fois répété, qui descendait lui aussi le fleuve, puis s’éteignit brusquement. »

 

Avis : J’ai lu ce livre pour la première fois il y a six ans ; autant dire que j’avais vraiment besoin d’une piqure de rappel !

En effet, cette relecture a été la bienvenue ; j’avais oublié beaucoup de choses entre temps, et surtout, je l’ai lu bien plus jeune, donc je n’avais peut-être pas tout compris du premier coup. Je suis d’abord charmée par la façon d’écrire : c’est un dialogue à une seule voix, celle du narrateur, même si l’on devine un interlocuteur, qui n’est en fait, qu’un support à la parole du « héros ». Cela implique vraiment le lecteur, puisque cela lui donne l’impression qu’on lui parle directement, et cette manière de l’impliquer le fait d’autant plus réfléchir à ce que dit le narrateur. En effet, à première vue, il raconte simplement sa vie à rebours à un homme qu’il a rencontré dans un bar ; mais au fur et à mesure, on se rend compte qu’il fait bien plus que parler de lui. Il décortique peu à peu ce qu’il comprend de la nature humaine, l’expose aux yeux de son interlocuteur et du lecteur pour lui faire prendre conscience de ce que lui a fini par découvrir en s’examinant. Il plaque le modèle de sa vie sur toutes les autres ; on peut ne pas être d’accord, mais on peut aussi se rendre compte que beaucoup de choses sont vraies. En effet, le narrateur aborde des questions existentielles, telles que celles de la vérité et du mensonge, de l’innocence et de la justice, du sérieux qui finit par devenir ridicule, du jugement constant que l’on peut sentir autour de nous : on ne peut pas vivre sans le regard de l’autre, qui nous force à agir parfois en contradiction avec ce que l’on veut vraiment. Cet examen minutieux est le fruit d’un bouleversement dans la vie du narrateur, qui se rend compte de son hypocrisie, et de celle de tous les autres autour de lui. Il se rend compte que sa vie n’est qu’une façade, son visage, un masque, et tente d’expliquer à son interlocuteur comment il vivait, ce qui est arrivé, et comment tout a peu à peu changé. Il évoque notamment le concept de liberté, réduisant quasi à néant la belle image que l’on peut en avoir. L’écriture est agréable à lire, certaines phrases sonnent comme des maximes, et le personnage se laisse parfois emporter jusqu’à divaguer, ce qui peut perdre certains lecteurs ; il saute parfois d’idée en idée.

On peut voir le narrateur de plusieurs façons : un homme qui s’est rendu compte que sa vie ne rimait à rien, et qui a décidé de montrer que toutes les vies sont les mêmes, que tous nous vivons dans le mensonge, et, si pas, que nous sommes tous malheureux. Ou, on peut le voir comme un homme qui se débat avec sa vie, trop dure à supporter une fois qu’il s’est rendu compte de l’ampleur de sa vanité, et qui tente de trouver une rédemption dans le fait que tous les hommes sont comme lui : c’est sa consolation ultime, et il tente d’en convaincre son interlocuteur et le lecteur à travers lui. Enfin, certains peuvent le voir comme quelqu’un qui a découvert la nature humaine profonde, qui a décelé ce que nous nous cachons nous-mêmes, un homme qui sait. Chacun sa façon de le comprendre, et d’appréhender le livre !

Je trouve, encore une fois, que le synopsis en dit un peu trop : c’est un passage clé de l’œuvre, le moment de rupture, une sorte de point de non-retour dans la vie du narrateur. Il aurait peut-être été mieux de laisser le lecteur le découvrir autrement. Il donne tout son sens au titre, et, quelque part, cette chute peut aussi représenter celle du narrateur, dont la vie ne sera plus jamais la même ensuite.

Le dernier « chapitre » laisse imaginer plusieurs fins. Revient à ce moment-là l’évocation de la chute, qui semble représenter un tournant de la vie du narrateur, mais aussi une métaphore de celui qui survient dans chaque vie humaine.

 

Donc, un très bon livre, mon préféré de Camus pour l’instant, qui fait réfléchir le lecteur, le place face à des questions qu’il peut refuser de se poser, et lui fait découvrir une autre façon de voir l’homme.

Harry Potter, book 2 : Harry Potter and the Chamber of Secrets de J. K. Rowling

Posté : 18 avril, 2016 @ 11:42 dans Avis littéraires, Coup de cœur | Pas de commentaires »

Harry Potter and the Chamber of Secrets Genre : Fantastique, Jeunesse

Editeur : Bloomsbury

Année de sortie : 1998

Nombre de pages : 251

Synopsis : Harry Potter is a wizard. He is in his second year at Hogwarts School of Witchcraft and Wizardry. Little does he know that this year will be just as eventful as the last …

 

Avis : Depuis un moment, j’ai envie de relire cette série en VO, afin de la redécouvrir, même si je pensais qu’on ne pouvait pas être aussi charmé qu’à la première lecture.

Eh bien, je me suis trompée ! J’ai été complètement emportée dans l’univers d’Harry Potter, et j’étais surprise de plusieurs révélations dont je ne me souvenais pas du tout ! Bien sûr, la lecture est différente parce qu’on connaît déjà la suite, mais aussi parce qu’on est capable de relier, avant qu’elles ne le soient dans le livre, certaines choses entre elles, comme la provenance du carnet, ou le miroir près d’Hermione. On se souvient aussi globalement des grands retournements de situation ; mais certaines choses m’avaient complètement échappé, j’ai dû me concentrer sur autre chose la première fois, et c’était presque comme si c’était inédit. L’ambiance est toujours aussi formidable, et donne envie de vivre dans un monde tel que celui de Harry, un monde de sorciers où notre école est Hogwarts, et nos professeurs nous enseignent la métamorphose ou la confection de potions. Où, aussi, l’action ne manque jamais ! Entre une arrivée fracassante, et une série d’attaques dans l’enceinte du château, plus une sorte d’enquête menée par Harry, Ron et Hermione, le lecteur n’a pas le temps de s’ennuyer, ni de compter les pages ! Il découvre aussi des monstres qui peuvent lui rappeler ses pires cauchemars, ou des créatures enchantées ! A la première lecture, il ne sait plus où donner de la tête, ne sait plus quoi penser, doute avec les personnages, cherche à comprendre, et la solution le stupéfie. L’auteure parvient à nous faire voyager totalement dans son monde, nous faisant momentanément oublier le réel, ce qui rend le livre addictif, et laisse le lecteur avec une seule envie : lire la suite !

Harry Potter, le héros, est égal à lui-même : un petit garçon qui doute, qui se demande si sa place est vraiment à Hogwarts et à Gryffondor, s’il a vraiment des amis, alors que la réponse est évidemment oui. Il ne se rend pas compte de son importance, de ce qu’il représente – ce que Dobby est chargé de lui rappeler – de son courage aussi. On oublierait presque qu’il a 12 ans ! Il est encore en plein apprentissage des codes du monde de la magie ; il apprend notamment ce qu’est un Squib, un Mudblood (Sang-de-Bourbe), et Azkaban. Il aimerait être un garçon comme les autres, et n’accepte pas encore ce qu’il est vraiment. Il est toujours accompagné de Ron Weasley, issu d’une famille de sang-pur – contrairement à Harry, qui est sang-mêlé. Il est assez maladroit, et, dans ce tome, casse sa baguette, ce qui va lui valoir tout un tas de mésaventures hilarantes, même si elles font également compatir le lecteur avec lui, qui subit plus qu’il ne rit. Ron ne se rend pas compte des bêtises qu’il fait au moment où il les fait, ou, si c’est le cas, il pense qu’il n’a pas le choix, et cela le met dans des situations délicates. Quant à Hermione Granger, elle est toujours aussi brillante, toujours aussi à cheval sur les règles – jusqu’à un certain point seulement -, et toujours aussi attachante. Je m’identifiais beaucoup à elle au même âge, petit rat de bibliothèque toujours le nez dans un livre, qui tente de faire de son mieux pour être la meilleure. Sans doute une de mes héroïnes préférées ! Le lecteur rencontre également Dobby dans ce livre. Moitié agaçant, moitié adorable, cette dernière partie prend vite le pas sur la première quand on découvre ses motivations pour prévenir Harry du danger. Il est fou de peur qu’il puisse lui arriver quelque chose, ce qui le pousse à faire des choses extrêmement dangereuses à la fois pour lui et pour le héros. Il est très facile de s’attacher à lui, le lecteur a presque envie de le protéger lui-même de ses maîtres et de ses auto-punitions. De nombreux autres personnages se trouvent dans ce livre : Albus Dumbledore, mystérieux directeur de Hogwarts à la première lecture, à la seconde, on le découvre d’une autre façon, un de mes personnages préférés de la série, tout comme Snape, si repoussant et si hargneux envers Harry ; Gilderoy Lockhart, le ridicule et l’arrogance incarnés, un pseudo-professeur énervant, qui est d’autant plus agaçant que même Hermione se laisse piéger ! ; Professeur McGonagall, qui laisse échapper quelques failles sensibles dans ce livre, et à qui l’on s’attache malgré sa sévérité ; les jumeaux Weasley, Fred et George, toujours prêts à la moindre bêtise, à faire rire tout le monde, mais aussi à aider un ami en difficulté ; Ginny Weasley, petite fille amoureuse de Harry, très influençable, et attachante grâce à cette faiblesse même ; Draco Malfoy, la brute de l’école, qui se prend pour un roi, qui se permet tout parce qu’il est riche et qui se protège avec le nom de son père, Lucius Malfoy, deux personnages qu’il est si facile de détester ! ; Tom Riddle, qui incarne la séduction et le fait que les apparences soient trompeuses ; Hagrid, doux géant que l’on apprécie, et dont le passé nous est révélé, expliquant son histoire et sa position actuelle.

C’est à la relecture que l’on se rend compte des références utilisées par l’auteure. Les créatures qu’elle présente ici viennent de l’imaginaire féérique, d’un bestiaire fantastique qu’elle nous donne envie de découvrir. De plus, le latin est la langue des sorts, et, pour ceux qui en ont fait, c’est un plaisir de comprendre les sorts ou les inscriptions, comme la devise de l’école.

La fin est stupéfiante, et un peu rapide. Des indices ont été donnés au lecteur tout au long du livre, sans qu’il s’en rende compte à la première lecture. Finalement, l’année est finie, et on a hâte qu’une autre commence !!

 


En définitive, un excellent second tome que j’ai adoré redécouvrir, qui me donne envie de continuer à relire. Je conseille vraiment cette saga à tous, elle est formidable !

Pride and Prejudice de Jane Austen

Posté : 15 avril, 2016 @ 2:04 dans Avis littéraires, Coup de cœur | 2 commentaires »

Pride and PrejudiceGenre : Classique

Editeur : Penguin Classics

Année de sortie : 1996

Nombre de pages : 1336

Synopsis : Enduringly popular, treasured and enjoyed, the seven great novels of Jane Austen. Few novelists have conveyed the subtleties and nuances of their own social milieu with the wit and insight of Jane Austen. Through her vivacious and spirited héroïnes and their circle, she paints vivid portraits of English middle-class life as the eighteenth century came to a close. Each of the novels is a love story and a story about marriage – marriage for love, for financial security, for social status. But they are not mere romances; ironic, comic and wise, they are masterly studies of the society Jane Austen observed. The seven novels contained in this volume cover the literary career of one of England’s finest prose stylists of any century.

 

Avis : J’avais envie de lire un roman de Jane Austen depuis longtemps, et je me suis dit que commencer par Pride and Prejudice n’était pas mal !

J’ai eu peur d’avoir du mal au début, je ne suis pas entrée tout de suite dans l’histoire. J’ai pris le temps de me faire à l’atmosphère, à la famille que l’on rencontre, aux lieux. Et au fur et à mesure, comme Elizabeth, par glissement, et sans vraiment m’en rendre compte, je me suis laissée absorber, j’ai été complètement emportée, c’était comme si j’étais dans le livre, et j’avais hâte de connaître la fin !! Même s’il n’y a pas d’action à proprement parler – dans le sens, comme on l’entend quand on parle d’aventures ou de film d’action – le roman est parcouru de rebondissements, et je me demandais toujours comment la situation allait évoluer, et surtout, être intégrée par les personnages. Même si à peu près tout le monde sait comment l’histoire finit entre Elizabeth et Darcy, c’est tellement plus intéressant de comprendre comment on passe peu à peu d’un sentiment extrême à un autre. L’évolution que le lecteur perçoit chez la jeune femme n’a rien de caricaturale, ou de prévisible. Dans ce sens, j’ai trouvé que c’était un roman d’amour assez différent de ceux que l’on peut lire d’habitude : les sentiments ne sont pas évidents, il n’y a pas de coup de foudre, ni de changement de personnalité profond pour plaire à l’autre. C’est la compréhension de l’autre qui fait que l’on change de point de vue, mais cela n’altère pas la nature profonde, ou le caractère des personnages. En réalité, j’ai eu l’impression de plonger dans la création d’histoires d’amour particulières, tout en découvrant une famille de l’époque. Celle des Bennet est assez spéciale, dans le sens où elle se croit polie, courtoise et supérieure, quand elle est, en réalité, plutôt ridicule, exagérée, et qu’elle ne respecte pas vraiment la bienséance et les conventions. En plus de ses sentiments envers plusieurs autres personnages, Elizabeth ouvre également les yeux sur le comportement de sa famille, qui l’a toujours gênée, et dont elle prend la pleine mesure. Pourtant, à la lecture du roman, j’ai eu envie d’avoir autant de sœurs qu’Elizabeth, et surtout de pouvoir partager une telle complicité avec Jane. Autre élément que j’ai aimé dans le livre : la visite de Pemberley, et les lieux où vivent les personnages globalement : cela fait rêver, on a envie nous aussi de vivre dans des endroits pareils. Concernant l’écriture, elle est excellente, agréable à lire, et je n’ai pas eu de grosses difficultés à comprendre, excepté quand je n’avais pas le vocabulaire nécessaire, et même à ce moment-là, le contexte laissait entendre ce que le mot voulait dire.

Elizabeth Bennet est l’héroïne du roman ; son caractère est plutôt bien trempé, et quand elle n’aime pas quelqu’un, elle parvient à le faire comprendre sans être impolie ou grossière. Cadette de la famille, elle adore sa grande sœur, qu’elle considère un peu comme un ange, mais qu’elle trouve parfois trop naïve. Elle sait voir l’hypocrisie chez les autres, leurs mauvaises intentions, et elle ne supporte pas la fierté et les préjugés : tout ce qu’elle voit en Mr. Darcy. Je me suis beaucoup attachée à elle, je partageais la plupart de ses remarques, et j’avais très envie qu’elle trouve enfin le bonheur ! Darcy, quant à lui, évolue beaucoup dans l’esprit du lecteur, car on le voit surtout à travers les yeux de l’héroïne. Il semble à première vue hautain, fait des remarques méprisantes, ne daigne ni converser ni danser avec qui que ce soit parce qu’il semble se penser supérieur aux habitants d’Hertfordshire. Puis, après un certain passage, on commence à le voir tout à fait différemment. La façade tombe, et on découvre vraiment le personnage, ce qui change tout ; et on peut comprendre la honte qu’Elizabeth ressent après tout ce qu’elle a pensé et dit de lui. Finalement, Darcy n’est pas le prince charmant, mais c’est un homme bien, qui a été mal jugé et dont on reconnaît la bonne nature. J’ai également beaucoup aimé le personnage de Jane : ainée de la famille, elle est douce, incapable de penser du mal de qui que ce soit, un véritable ange. Elle voit toujours le bon côté de tout le monde, même quand la personne concernée est tout à fait mauvaise, ou que ses actions parlent d’elles-mêmes. Amoureuse, elle tente pourtant de se contenir, ce qui, à la surprise du lecteur, lui porte préjudice. Les autres sœurs Bennet sont assez différentes des deux premières : Mary est assez réservée et passe son temps avec les livres, elle est plus moralisatrice que toutes ses autres sœurs ; Kitty semble plutôt chercher le plaisir, notamment à travers les bals et la fréquentation d’officier, elle se laisse entraîner par Lydia, la plus jeune sœur, frivole et libre, qui ne connaît pas de lois, que sa mère laisse tout faire, et que son père méprise. Leur éducation laisse à désirer, dans le sens où elles sont libres de faire ce que bon leur semble sans avoir à étudier, ou à faire quoi que ce soit d’intellectuel ou de rationnel. En parlant des parents, Mrs Bennet m’a semblé insupportable. Elle est superficielle, ne comprend pas l’ampleur de certains événements, tend à voir les choses du bon côté quand c’est en sa faveur uniquement, est impolie, excessive, énervante !! J’ai préféré Mr Bennet, même s’il n’est pas non plus un parent parfait. Il est plutôt intellectuel, méprise la plupart de ses filles, se moque un peu – beaucoup parfois – de sa femme, et n’est pas très sociable. Contrairement à ses filles, qui veulent sortir et participer à des bals, il ne semble avoir aucun goût pour cela. Le lecteur rencontre également d’autres personnages dans ce roman, comme Wickham, qu’il encense d’abord avant de le comprendre vraiment ; Mr Bingley, un jeune homme jovial et attachant, qui semble être tout le contraire de Darcy ; Miss Bingley, assez détestable, méprisante et qui se sent clairement supérieure aux familles qu’elle rencontre ; les Gardiner, que j’ai beaucoup aimé, qui sont les metteurs en scène de ce qui finit par arriver ; Mr Collins, au combien ridicule et énervant ! ; Charlotte Lucas, amie d’Elizabeth, que l’on apprécie, et avec qui l’on finit par compatir !

Le titre est vite compris à la lecture du livre : il s’applique à plusieurs personnages. D’abord, à Darcy : c’est la façon dont Elizabeth le voit ; puis à elle-même, qui se rend compte qu’elle est sujette à ce dont elle accuse les autres. A peu près tous les personnages sont victimes de leur fierté ou de préjugés, ce qui entraîne des situations telles celle d’Elizabeth, ou des réactions comme celles de Mrs Bennet.

La fin fait plaisir à lire, et donne envie d’une suite !!

 

En définitive, un excellent roman que je ne m’attendais pas à autant aimer, qui ne montre pas un amour inconditionnel et évident, mais des sentiments qui évoluent peu à peu. Un vrai régal !!

Les contes de crimes de Pierre Dubois

Posté : 10 avril, 2016 @ 4:12 dans Avis littéraires, Coup de cœur | 2 commentaires »

Les contes de crimesGenre : Conte, Policier, Thriller

Editeur : Folio

Année de sortie : 2009

Nombre de pages : 295

Synopsis : Il était une fois, au temps où les princes n’épousaient plus des bergères mais se pacsaient aux bergers, des contes de fées noirs à souhait. Cendrillon est victime des pulsions sexuelles d’un prince héritier, la Belle au bois dormant, l’otage pathétique d’un époux déséquilibré. Derrière Peter Pan se cache un dangereux innocent, derrière le Petit Chaperon rouge une machiavélique enfant. Pour résoudre une série de meurtres, Blanche-Neige fait appel à un détective spécialiste des nains de jardin … Pierre Dubois se livre à une réécriture diabolique des contes ayant bercé notre enfance. Issus du mariage improbable de personnages de Grimm avec le roman policier, ces Contes de crimes font autant rire que frissonner …

 

Avis : J’avais envie de lire quelque chose d’original, et ce livre me faisait de l’œil depuis un petit moment. J’aime les réécritures de contes !!

Et cette fois, on peut dire que c’est réussi ! On reconnaît les contes, il n’y a aucun doute ; mais les personnages que l’on a aimés, les histoires que nos parents nous lisaient enfants sont complètement remises à neuf, transformées en thriller. Cela donne une sorte de version adulte des contes : ils deviennent sanglants, meurtriers. Cela peut être déstabilisant, mais c’est surtout surprenant, original. On se laisse prendre au jeu, on adhère aux choix de l’auteur, on le suit, et on se retrouve emporté dans un univers à la fois féérique et violent, fait de poudre de fée et de sang, de baguette magique et de couteau. On s’émerveille, et l’on frissonne, on frémit, mais on sourit. On ne sait pas trop à quelle époque on se trouve, ce qui situe les « contes » hors du temps ; ils sont pourtant situés spatialement, ce qui permet de mêler les deux genres représentés. Ils sont en symbiose parfaite, leur entrelacement s’explique de lui-même. Beaucoup de références sont faites aux véritables histoires, les noms de Grimm et Perrault sont mentionnés, et chaque « nouvelle » est introduite par une citation tirée du conte. Quant à l’écriture, elle peut être surprenante sur le coup : le langage est soutenu, certains mots utilisés sont des néologismes, cela peut paraître pesant ; mais cela ne fait que contribuer à rendre le livre plus féérique. On se laisse d’autant plus emporter que les mots deviennent magie, évoquent plus qu’ils ne disent ; les phrases sont ensorcelées comme les histoires.

Le livre comporte dix contes, dont quatre que je ne connaissais pas du tout, ou que de nom. Je ne veux pas vous gâcher la surprise de la découverte, mais je peux vous dire que l’auteur est un génie du suspens et de la surprise ! A chaque fin, le lecteur ouvre de grands yeux, il n’en revient pas d’un tel retournement de situation ! Il faut dire que la plupart des personnages sont intelligents et préparent leur coup à l’avance. J’ai été fasciné par leur ingéniosité : ils cherchent vraiment la meilleure façon de tuer, ou de survivre. D’autres personnages sont dans l’incompréhension totale, ou restent innocents alors même qu’ils sont criminels, en le voulant, ou contre leur gré. On commence avec « La Belle au bois dormant » : le synopsis dit qu’elle est « l’otage pathétique d’un époux déséquilibré ». C’est vrai, et la façon dont elle le devient est originale. On souffre pour elle, et l’espoir qu’elle s’en sorte est quasi nul. La fin est magistrale, et commencer par celle-ci présage que les autres seront aussi bonnes et aussi surprenantes ! Vient ensuite « Riquet à la houppe », que je ne connais que de nom. Cette histoire m’a déchiré le cœur ; elle est désespérante parce qu’elle nous laisse espérer tout en nous faisant comprendre au fur et à mesure que c’est peine perdue, tellement émouvante que j’ai refermé le livre avant de poursuivre, de peur de ne tomber que sur des fins de ce genre ! Je crois que c’est ma préférée, celle qui m’a le plus remuée. « Cendrillon » est moins horrible dans son genre. La jeune fille est ici aussi la cible de sa marâtre et de ses belles-sœurs, en plus difficile à supporter que dans le conte d’origine. Une certaine magie se distille, elle nous est rappelée à plusieurs reprises. Le dénouement est énervant, mais représente sans doute bien une facette du monde qui n’apparaît jamais dans les contes de fées. Je ne connaissais pas du tout « Le conte de l’amandier ». L’histoire n’est pas surprenante en elle-même : un couple s’éloigne, et l’un des deux ne supporte plus ce fossé. Le crime est horrible, et le dernier rebondissement fait froid dans le dos ! Pour « Rapunzel », j’ai trouvé l’enquête assez compliquée à mener, et je me demandais où se trouvait l’héroïne tout au long de la nouvelle, qui est, je pense, la plus longue du recueil. Je suis vraiment complètement entrée dans l’histoire. Apparaît ici C. Marmaduke Perthwee, un détective spécialisé dans les contes de fées – et non dans les nains de jardin !! – qui refera surface plus tard. J’ai beaucoup apprécié ce personnage, pour qui il est facile de se prendre d’affection. Il représente un peu la part enfantine du lecteur, il permet de la réveiller, de nous faire penser autrement. Je me suis également beaucoup attachée au personnage principal féminin, si pure et douce, qui m’a un peu fait penser à une reine des neiges sans pouvoirs. Le retournement de situation est total, je suis tombée des nues ! Encore une fois, je ne connaissais pas « Barbe de Grive », que, dans mon esprit, j’ai rapproché de « Barbe Bleue » quand j’ai compris le contenu du conte. Ici, résignation face à un égoïsme qui semble sans bornes, détresse face à une réaction excessive, dégoût face au crime. On ne peut pas se dire qu’elle l’a mérité. Quel bonheur de voir une nouvelle intitulée « Peter Pan », et quelle appréhension de voir ce que l’auteur en avait fait ! Sans doute la seconde que je préfère derrière « Riquet à la houppe ». Le synopsis parle d’un « dangereux innocent », et c’est bien le cas. Malgré l’horreur du crime, j’ai été émue par sa raison, par la tentative désespérée de comprendre pourquoi les filles partent toutes. On retrouve Perthwee, qui résout l’affaire avec brio. La fin est bouleversante : est-ce qu’ils ont cru assez fort ? Pour la dernière fois, je ne connaissais pas « Petite table couvre-toi », et pourtant, sa réécriture m’a paru hallucinante ! Encore une histoire d’amour qui tourne mal, et encore une fois, je ne peux pas me dire qu’elle l’a mérité. C’était encore plus affreux que pour « Barbe de Grive », parce que prémédité, réfléchi, élaboré de façon tellement ingénieuse que rien n’est laissé au hasard ! Pour « Le Petit Chaperon rouge », j’ai été surprise par l’aspect de la petite. Douce, pure, mais pas si innocente qu’on pourrait le penser ; en tout cas, c’est l’avis du personnage masculin qui se transforme peu à peu en loup. La fin est formidable, et un peu spoilé par le synopsis – pourquoi en disent-ils toujours trop ? Enfin, « Blanche-Neige » est une enquête palpitante que l’on mène aux côtés de Perthwee, qui se trouve dans un lieu qui lui permet d’être véritablement lui-même ; en effet, ses collègues se moquent de sa spécialité et de sa capacité à résoudre des affaires à l’aide des contes de fées. Encore des meurtres, encore des hypothèses policières qui échouent, jusqu’à ce que le détective découvre tout. La fin de l’enquête est un peu décevante, mais pas celle du conte, dans lequel, soit dit en passant, on rencontre Tiger Lily !

 

C’est donc un superbe recueil, entre crime et féerie, qui nous emporte dans un pays des contes remanié, effrayant, mais toujours aussi magique.

Le Journal de Bridget Jones d’Helen Fielding

Posté : 6 avril, 2016 @ 6:45 dans Avis littéraires | 4 commentaires »

Genre : Le Journal de Bridget JonesChick-Lit, Humoristique

Editeur : Albin Michel

Année de sortie : 2001

Nombre de pages : 357

Synopsis : L’irrésistible confession d’une célibataire de vingt-neuf ans, une création comique géniale à laquelle même les hommes n’ont pas résisté ! Un roman tour à tour hilarant, jubilatoire, ironique et tendre.

 

Avis : J’ai lu ce livre il y a un long moment, et je me suis dit que ce serait sympa de le relire : j’étais quand même jeune, et je me disais que je pouvais avoir une opinion différente aujourd’hui.

C’est vrai que ce livre m’avait laissé un peu indifférente dans le sens où je ne me sentais pas vraiment concernée par l’histoire. Je n’arrivais pas à m’identifier à Bridget, du coup, j’étais un peu passée à côté du roman. Je me suis dit que, cette fois, ce serait différent. Et, en effet, ça l’était ! Sauf que j’hésite entre trouver Bridget agaçante ou hilarante. D’un côté, j’ai vraiment ri à certains moments : l’héroïne se met dans des situations hallucinantes qui ne peuvent que déclencher le rire quand on se l’imagine ! Mais elle est aussi agaçante, dans le sens où elle tente de se restreindre sans jamais y parvenir. Elle prend mille résolutions qu’elle laisse tomber le lendemain ; elle prend une décision, une autre, encore une autre ; elle est amoureuse, mais elle est féministe, donc les hommes sont des salauds, mais elle est quand même très amoureuse ; ses proches prennent des décisions pour elle, ça l’énerve, mais rien ne change parce qu’elle ne le dit pas. Parfois, ils lui jouent des mauvais tours, et là, le lecteur compatit vraiment avec elle, comme avec la scène de la soirée dont le thème change. Elle est un peu la proie du destin et des autres, qui ont l’air de se moquer d’elle la plupart du temps. Et elle se laisse avoir par à peu près tout le monde. Maintenant que j’ai relu le livre, j’ai réussi à m’identifier à Bridget parfois : les listes, les décisions à prendre, les résolutions prises et vite abandonnées, les cœurs d’artichaut (parfois), le fait de se faire avoir tout le temps. Pour d’autres lectrices, elles peuvent s’identifier avec le féminisme militant qu’on a du mal à faire coller avec la vie amoureuse et le fait qu’une femme réfléchit énormément à chaque étape qu’elle voit se profiler : un rendez-vous, une invitation, une situation de crise. On dirait parfois que tout est analysé : Bridget aime Daniel, mais elle se demande si, et si, et si … Au bout du compte, elle a raison, mais on peut avoir l’impression qu’elle cherche à ne pas être naturelle, alors que son côté maladroit refait toujours surface. Concernant l’écriture, l’effet journal est vraiment sympa, le lecteur a vraiment l’impression d’entrer dans la vie de Bridget. C’est assez relaxé, dans le sens où les phrases ne sont pas forcément ordonnées ou bien formées dans un journal. Cela rend la lecture plutôt agréable, vraiment détente. De plus, on traverse l’année de Bridget, ce que j’ai vraiment apprécié.

J’ai bien aimé Bridget, même si j’ai parlé du petit problème qu’elle me pose. Son comportement est exagéré parfois, comme ses réactions. Aussi, le lecteur peut avoir l’impression qu’elle ne fait que boire et fumer avec les entêtes des entrées du journal. Elle est obsédée par son apparence, et notamment par son poids, qui n’a pourtant pas l’air excessif. Elle se désespère vite, baisse les bras, les relève ; j’ai parfois eu l’impression d’une mise en pratique de la théorie des vagues chez la femme dans Les hommes viennent de Mars, les femmes viennent de Vénus, le lecteur peut le sentir en arrière-fond. Mais Bridget est sympathique, elle donne envie de la réconforter ou de la secouer, mais elle ne laisse pas indifférente, c’est déjà ça ! Evidemment, l’héroïne tombe amoureuse, l’heureux élu est Daniel, son patron. Une caricature du séducteur qui manipule Bridget les mains dans les poches. Le type même du gars super énervant, arrogant, qui se prend pour le mâââle. On trouve également Marc, qui porte le nom de famille d’un héros de la littérature : Darcy. Ce nom le prédestine un peu à ce qui va arriver. Il est également une sorte de caricature : celle du type dont on ne connaît le charme que distillé dans le livre. Celui qui a tout pour plaire, mais qui a du mal à se faire valoir, alors qu’il est le seul à vraiment apprécier la personnalité de Bridget. On croise également les parents de l’héroïne, dont la mère est très spéciale, très énervante. Elle prend sa vie en mains de façon radicale – peut-être un peu trop ! Le père, quant à lui, subit ce que fait sa femme, et va pleurer sur l’épaule de sa fille. Le lecteur rencontre également Tom, l’ami homosexuel de Bridget, ainsi que Jude et Sharon, qui représentent toutes les deux une facette de l’amitié : la première est plutôt celle qui a besoin d’aide, quand la seconde est plus forte, plus frondeuse. J’ai aussi finalement aimé le personnage de Perpetua, qui se révèle différente de la façon dont la voit Bridget tout le long.

La fin est assez prévisible, on peut s’attendre à ce que tout se passe bien pour Bridget. J’ai aimé le bilan de fin, qui tente de résumer toute l’année de l’héroïne.

 

En fin de compte, une bonne lecture détente, même si un peu mitigée. Tout de même hâte de (re)lire la suite, et la fin !

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