Eloge de la folie d’Erasme
Editeur : GF Flammarion
Année de sortie : 2013
Nombre de pages : 126
Synopsis : « Rien n’est plus sot que de traiter avec sérieux de choses frivoles ; mais rien n’est plus spirituel que de faire servir les frivolités à des choses sérieuses. C’est aux autres de me juger ; pourtant, si l’amour-propre ne m’égare, je crois avoir loué la Folie d’une manière qui n’est pas tout à fait folle. »
Avis : Je m’attendais à quelque chose d’ennuyeux ; et la couleur orange de la couverture ne m’aidait pas à bien appréhender ce livre !
Et pourtant, malgré quelques longueurs, j’ai apprécié ce livre. J’y ai trouvé un mélange de cynisme, d’ironie et d’humour, une excellente écriture, pas toujours facile à lire, mais très agréable. Ici, le narrateur est la Folie, déesse grecque, qui va nous expliquer en quoi elle est la plus importante du Panthéon, en quoi elle dirige la vie des hommes communs, et en quoi la Sagesse donne moins de bonheur qu’elle, qui est celle qui rend heureux. Et, à ma grande surprise, j’ai trouvé qu’elle avait tout à fait raison. La Sagesse ne rend pas heureux, au contraire, elle rend triste : on sait des choses qui ne peuvent que nous peser, quand les fous n’en savent rien, et restent innocents et « extravertis ». J’ai aussi vu dans ce livre une espèce de critique de la société de l’époque de l’auteur : il déplore les mauvais théologiens, ceux qui se croient plus intelligents que les autres, ceux qui font montre de leurs connaissances. J’ai trouvé dingue la façon dont le narrateur parvient à nous convaincre qu’il a raison par des arguments tirés de la Bible et d’écrits plus que sérieux.
La lettre qui suit l’œuvre montre les conséquences de cette publication sur la réputation de l’auteur. Il est taxé d’impie parce qu’il implique Saint Paul dans la folie ; on critique son œuvre, et on demande un éloge de la Sagesse pour compenser le livre. L’auteur explique aussi sa création, et parle de regrets. Après réflexion, j’ai pensé qu’il tentait de se cacher derrière un divertissement par la Folie pour ne pas être impliqué dans son œuvre. Il explique aussi que la Folie est une femme, et que donc les lecteurs ne doivent pas lui en vouloir de parler de cette façon (remarque sexiste due à l’époque).
En définitive, un livre intéressant, drôle, que je relirais sans doute plus tard.
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