Redbluemoon

I found myself in Wonderland.

1984 de George Orwell

Classé dans : Avis littéraires — 6 août 2015 @ 7 h 05 min

1984Genre : Science-Fiction

Editeur : Penguin Classics

Année de sortie : 2008

Nombre de pages : 311

Synopsis : Winston Smith works for the Ministry of Truth in London, chief city of Airstrip One. Big Brother stares out from every poster, the Thought Police uncover every act of betrayal. When Winston finds love with Julia, he discovers that life does not have to be dull and deadening, and awakens to new possibilities. Despite the police helicopters that hover and circle overhead, Winston and Julia begin to question the Party: they are drawn towards conspiracy. Yet Big Brother will not tolerate dissent – even in the mind. For those with original thoughts they invented Room 101 …

 

Avis : J’ai lu ce livre en lecture avec La Librosphère !

J’aimais déjà bien la couverture, tout en symboles, et je trouvais qu’elle reflétait bien l’esprit du livre : la surveillance permanente et totale de tout individu. En plus, j’aime les éditions Penguin !

Ce livre est frappant, c’est un coup de poignard dans le cœur, l’auteur le tourne dans la plaie. C’est un cauchemar en mots. J’ai trouvé ça tellement effrayant que l’on n’ose pas se l’imaginer dans la vraie vie. Le monde de 1984 est un monde où il est interdit de penser comme on le veut. Il existe une police de la pensée : rien que cette idée est incroyable, il est vraiment difficile de s’imaginer que quelqu’un puisse contrôler nos pensées : nous sommes libres, et ne pouvons pas empêcher nos pensées de dériver. De plus, le passé et l’Histoire sont réécrits, les individus n’ont plus de souvenirs propres. Et personne ne doit se souvenir de la vérité, de la réalité, aucune preuve tangible n’existe. J’ai trouvé l’idée de pouvoir faire ce que l’on veut de l’Histoire effrayante. Je sais que les vainqueurs de guerres la réécrivent souvent à leur avantage, mais le peuple le sait et, parfois connaît la vérité. Ici, les individus doivent être ignorants, c’est-à-dire qu’ils doivent instantanément oublier ce que l’on veut qu’ils oublient : ils ne peuvent plus s’en souvenir, cela leur est impossible, et j’ai trouvé ça horrifiant ! C’est comme si l’on nous disait : tu vas oublier que la Seconde Guerre mondiale a eu lieu, et qu’on l’oubliait aussi facilement que la plupart des personnages du livre ! Ce livre est très lié à l’histoire des totalitarismes. Les explications sur le pouvoir et la guerre sont impressionnantes et font froid dans le dos. On voit bien que le système est réfléchi, et c’est ce qui est le plus effrayant. J’ai été choquée par la vision politique du monde (les petits doivent rester petits et le resteront toujours ; le pouvoir est à rechercher pour lui-même), et par le Newspeak. Le dictionnaire est entièrement revu ; rien que l’idée est hallucinante ! De plus, les relations entre les individus sont contrôlées elles aussi : l’on ne peut pas s’aimer, et la famille est détruite par la suspicion, la séparation, l’envie. L’amour n’existe plus, et le plaisir non plus : personne ne doit en éprouver, et surtout pas les femmes pendant l’amour. Parfois, j’ai eu envie de secouer les personnages pour leur ouvrir les yeux, de faire quelque chose qui anéantirait Big Brother ; mais l’on se rend vite compte que la rébellion est très compliquée.

J’ai eu un peu de mal avec le début du livre, je n’arrivais pas à faire une lecture bien suivie pour m’imprégner du monde du livre. Mais, arrivée au milieu, j’étais lancée. J’ai voulu m’arrêter un peu à la partie II pour reprendre ensuite la partie III, mais j’en ai été incapable. C’était tellement prenant, j’avais tellement envie de savoir ce qui allait arriver à Winston, même si j’imaginais le pire ! La fin de la deuxième partie est vraiment difficile, j’ai eu les larmes aux yeux. C’est la fin d’une époque, la fin de quelque chose, rien ne sera plus pareil ensuite, et la troisième partie le confirme.

Winston est un homme différent des autres. Il sait ce qu’il doit penser, mais n’arrive pas à s’y forcer, et méprise ceux qui y parviennent. La vie réglée qu’on lui propose ne lui convient plus. Il se tourne vers la rébellion, vers une quête de la vérité, de l’espoir d’un autre monde. Pourtant, Winston est très naïf, cela se voit lorsque l’on arrive à la fin. Il n’est pas capable de haine contre celui contre qui il devrait l’éprouver. Il est ordinaire dans sa rébellion, il m’a fait de la peine. Il est tellement conscient des défauts de ce monde, il pourrait faire quelque chose pour lui en se tournant vers les bonnes personnes ! Julia, quant à elle, semble la parfaite partisane de Big Brother la première fois que nous la rencontrons. Puis, le lecteur la découvre vraiment. Elle est étrange, mais on ne peut pas la juger car elle vit dans un monde étrange, où tous les bons sentiments sont détruits, où le sexe est une mauvaise chose, où le plaisir est banni : on ne sait pas nous-mêmes comment nous serions. C’est une femme qui veut vivre, qui veut ressentir du plaisir, et on peut la comprendre. Elle ne veut rien avoir à faire avec la politique ou l’idéologie du monde dans lequel elle vit ; elle s’arrange pour faire ce qu’on lui dit de faire, mais elle reste libre comme elle le peut. O’Brien est un personnage en qui l’on a confiance parce que Winston a une confiance aveugle en lui. L’on fait une découverte sur lui qui est un véritable choc ! Mr. Charrington est attachant, il fait partie d’une autre époque, comme s’il était le dernier fragment d’un monde oublié. Ce que l’on découvre sur lui est également un choc complètement inattendu ! L’on croise d’autres personnages dans le livre, comme les Parsons, les voisins de Winston, une mère exténuée par ses enfants, et un père bienpensant, bien comme il faut, des membres du Parti, des prisonniers, mais aussi Big Brother que l’on ne rencontre jamais vraiment, et Goldstein, l’ennemi juré !

Il y a évidemment énormément de réflexion dans ce livre. Il nous semble impossible de vivre dans un monde pareil, et pourtant, j’ai vu des échos avec l’actualité. La télévision ressemble un peu à du lavage de cerveau, les gens qui pensent différemment des autres sont vus comme des fous, il faut bien penser comme tout le monde, on nous présente un monde parfait, plein de libertés, mais je ne trouve pas qu’il le soit, et la liberté peut mener à des excès hallucinants. Si l’on tolère tout, on tolère l’intolérance, et donc l’on n’est pas tolérants. Il existe encore des tabous, et certaines choses sont surexposées par les médias. Le déni existe aussi dans notre société. Heureusement, dans notre société, rien n’est au niveau de celle de 1984, mais l’œuvre laisse voir le pire du système.

La fin est à la fois inattendue et prévisible. Cette fois, le lecteur ressent un choc et un désespoir énormes ! L’horreur atteint des sommets. Et l’on ne peut pas s’empêcher de penser à ce que l’on aurait fait à la place du personnage … C’est très dérangeant !

 

En définitive, une œuvre grandiose, dérangeante, qui nous fait réfléchir, impossible à fermer, et qui marque le lecteur !

4 commentaires »

  1. LaLibrosphère dit :

    Ravie d’avoir lu ce livre avec toi. :)

  2. http://totorosreviews.com dit :

    je comprends qu’il faille le lire car l’univers dépeint par l’auteur est vraiment bien travaillé mais en dehors de ça je n’ai pas été particulièrement emballée.. je trouve qu’il manque quelque chose

    • redbluemoon dit :

      Je trouve que l’auteur est un peu visionnaire dans ce qu’il raconte si on regarde la société d’aujourd’hui. Tu t’attendais peut-être à autre chose, non ?
      Il manquait un petit quelque chose pour faire de ce livre un coup de cœur pour moi, mais je ne sais pas du tout quoi !

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