Redbluemoon

I found myself in Wonderland.

Archive pour juin, 2015

Une année étrangère de Brigitte Giraud

Posté : 5 juin, 2015 @ 6:04 dans Avis littéraires | Pas de commentaires »

Une année étrangèreGenre : Contemporaine

Editeur : J’ai lu

Année de sortie : 2011

Nombre de pages : 159

Synopsis : « J’ai l’impression que ma pensée se rétrécit, je perds de mon acuité, je me laisse gagner par une simplification du monde qui m’effraie. J’ai peur de me perdre, de perdre le sens des mots, j’ai peur de disparaître. » Partie en Allemagne comme jeune fille au pair, Laura, dix-sept ans, s’éloigne volontairement des siens, anéantis par la mort de son plus jeune frère. Peu à peu, les vides et les silences de son adolescence se confrontent au mystère de la famille allemande dont elle partage la vie …

 

Avis : Ce livre m’a été offert hier par une personne que j’apprécie énormément pour marquer une étape dans ma vie : la fin de ma dernière année de classe prépa’. C’est dire combien il était à propos !

On découvre ici l’histoire d’une héroïne passive, Laura, qui se laisse ballotter par la vie qu’elle mène en Allemagne ; elle a été blessée par la vie, par un événement qui nous est peu à peu révélé, et qui laisse un vide dans son univers. Elle part pour tenter de recoller les morceaux de sa vie : elle pense que vivre dans une famille étrangère lui permettra d’oublier, ou au moins, de changer d’air et d’environnement, un environnement qui semble oppressant chez elle où ses parents vivent le deuil d’une façon qui ne convient pas à Laura. Cette famille dans laquelle elle va vivre parle une langue étrangère, une langue que la jeune fille ne maîtrise pratiquement pas, mais qu’elle va chercher à pouvoir manipuler afin de dire au moins les choses essentielles. Ce livre nous offre le parcours entier, du début à la fin, de la jeune fille en Allemagne, en tant que fille au pair. Le lecteur a peu de détails, c’est sans doute la raison pour laquelle le livre est si court. Je n’ai pas vu le temps passer : elle reste six mois en Allemagne, et lire ce livre en un après-midi donne une impression d’accélération du temps, alors qu’au début, le temps semble long, l’hiver est installé et l’effet du froid se fait ressentir sur le lecteur ! De plus, celui-ci se trouve dans l’intériorité de Laura : elle partage avec lui ses pensées, ses réflexions. Egalement, l’héroïne fait mention de Thomas Mann, et de son grand roman, La Montagne Magique. C’est un peu un point d’ancrage pour elle qui tente de s’immerger dans la culture allemande à travers lui ; il est un peu un prétexte pour l’aborder, comme il l’a été pour venir en Allemagne, ou pour s’échapper un peu de l’atmosphère de la maison où elle vit désormais, un peu oppressante, un peu étrange, puisqu’elle ne comprend pas tout ce qui s’y passe.

Concernant les personnages, Laura, l’héroïne, est un peu difficile à cerner au début, le lecteur la découvre peu à peu. On entre dans son histoire in medias res, sans vraiment savoir ce qui lui est arrivé. On ne le découvre que peu à peu. Apparemment, elle est différente de celle qu’elle était avant et tente de se retrouver, de redevenir elle-même en s’éloignant de sa famille et, pense-t-elle, de la douleur qui reste liée à elle. Elle souffre visiblement et fait partager au lecteur ce qu’elle vit, mais aussi son passé, ce qu’elle ressent par rapport aux autres personnages, qu’ils soient avec elle ou restés en France. Pour la famille allemande, la mère a un comportement étrange jusqu’à ce que le lecteur (en même temps que Laura) découvre son « secret ». L’héroïne n’est pas très proche d’elle, et éprouve des sentiments contradictoires à son égard, ce qui ne l’attache pas particulièrement au lecteur, qui ne la voit que par les yeux de la jeune fille. Le père, quant à lui, est discret, taciturne, silencieux la plupart du temps. A la fin, son comportement devient étrange, sans être vraiment excessif (même si ça l’est tout de même d’un certain point de vue). Thomas, le frère, ressemble à un membre de la famille de Laura, ce qui explique qu’elle veuille à la fois être proche de lui et ne pas s’attacher à lui. Il ressent, d’ailleurs, la même chose qu’elle, semble-t-il. Les deux personnages partagent des moments ensemble, des moments qui n’appartiennent qu’à eux, et qu’ils trouvent inconvenants d’interrompre. Enfin, Susanne, la petite dernière de la famille allemande, est peu appréciable au début du livre ; elle ne le devient qu’au fur et à mesure de la lecture. C’est une petite fille étrange elle aussi, surtout parce que Laura et le lecteur ne la comprennent pas, parce qu’ils ne parlent pas la même langue. Je pense que c’est pour cette raison que toute la famille est bizarre pour la jeune fille et le lecteur : la barrière de la langue empêche de tout comprendre. La propre famille de Laura n’est pas présente physiquement dans le livre, mais à travers les réflexions du personnage et les appels téléphoniques. La mère et le père ont des difficultés à communiquer, même s’ils parlent la même langue. Ils se reprochent des choses, et c’est une des raisons pour lesquelles Laura a voulu s’éloigner. De plus, ils ont tous une façon différente de vivre le deuil, un des grands thèmes du livre. Enfin, Simon est un repère pour la jeune fille dans sa famille, mais il s’éloigne également à sa façon, vivant des choses différentes de sa sœur.

Ce livre comporte également une réflexion sur l’Histoire et la mort, mais aussi sur la façon de les surmonter toutes les deux. Concernant l’Histoire, cet ouvrage pose la question de la place de la petite histoire des gens ordinaires comparée à l’Histoire avec un grand H. L’Allemagne est, à l’époque du livre, un pays qui se relève de l’Allemagne nazie et de ses horreurs, des mentions sont donc faites à Hitler, mais aussi à Mein Kampf. L’histoire se déroule à l’époque du mur, de la RDA et de la RFA. Quant à la mort, Laura est confrontée à elle, et la dernière page fait réfléchir sur son rapport à l’Histoire. La difficulté de porter le deuil est montrée ici, les différents personnages ont besoin de le faire de différentes façons ; le livre présente une certaine façon si l’on peut dire. Il est clair, dans tous les cas, que le deuil change la personne endeuillée. Une troisième réflexion se fait ici : celle de la langue. La famille allemande est étrangère à cause d’elle surtout, parce que Laura ne peut pas les comprendre ; mais même avec sa propre famille, qui parle bien français, Laura ne sait pas communiquer. Les choses qui passent entre elles ne sont pas sincères, ne veulent rien dire, et l’héroïne expérimente une autre façon de communiquer avec cette famille qui ne parle qu’allemand. Elle veut se défaire de sa langue et de la culture qu’elle lui apporte pour en revêtir une autre, comme un masque qui la soustrairait à sa douleur.

Lorsque l’on arrive vers la fin, des événements de plus en plus étranges ont lieu, Laura est de plus en plus passive, jusqu’à la fin, où un renversement de situation intervient, c’est un peu comme si elle se révélait enfin à elle-même et au lecteur. C’est un peu tardif, et j’ai trouvé la fin très rapide, un peu trop peut-être. Elle signe l’accomplissement du parcours, qui était un peu comme une initiation.

 

En définitive, un livre qui fait réfléchir, où une héroïne passive n’agit qu’à la fin, et qui nous montre la difficulté du poids de la mort et de l’Histoire. 

 

Le bloc-notes de Louise, tome 1 : Fan de lui de Charlotte Marin et Marion Michau

Posté : 4 juin, 2015 @ 8:20 dans Avis littéraires | 2 commentaires »

Le bloc-notes de Louise tome 1  Fan de luiGenre : Jeunesse

Editeur : Albin Michel Wiz

Année de sortie : 2015

Nombre de pages : 230

Synopsis : Depuis six mois, Louise Mortier, 14 ans et demi, fixe le compte à rebours qu’elle a affiché sur sa page Facebook, et surveille ses billets comme s’ils risquaient de s’autodétruire … Et aujourd’hui, ça y est, elle est enfin au concert des Connections à Nice ! Elle saute sur place en hurlant le prénom de son chanteur préféré, « Rickyyyy ! », sans se douter que, dans quelques heures, elle va se retrouver nez à nez avec lui dans son salon …

 

 

Avis : Je remercie d’abord les éditions Albin Michel Wiz pour cette découverte, et notamment mon attachée de presse, qui m’a vivement recommandé ce livre !

Je suis ressortie de ma lecture toute souriante ! C’était vraiment très agréable ! La couverture donne le ton d’une saga girlie, et c’est tout à fait, mais le style de l’auteure est tel que je me suis amusée tout le long ! Comme l’indique le titre, nous lisons le bloc-notes de Louise, et elle nous raconte tout, même ses pires gaffes, souvent vraiment hilarantes ! Ce livre est donc plein d’humour, et j’ai bien ri à plusieurs moments ! En réalité, j’ai parfois eu l’impression de lire la vie de ma sœur au même âge ! C’était d’autant plus plaisant ! Le scénario peut paraître un peu gros, mais c’est tellement bien amené qu’il passe facilement ! Je ne me suis pas ennuyée une seule minute, il y a toujours quelque chose qui capte l’intérêt du lecteur ! Les quelques petites illustrations sont assez sympas et m’ont fait penser à Journal de Princesse que j’ai adoré ! De plus, je trouve que cette histoire ressemble vraiment à la vie des fans incontournables d’un certain groupe très connu qui a largement inspiré celui que les auteures nous présentent dans le livre : elles semblent parfois ne vivre que pour eux, ce qui fait un peu peur, je trouve. Je n’ai jamais ressenti ce genre de choses, donc je ne comprends pas vraiment, mais j’ai trouvé intéressant de découvrir cela avec ce livre ! Bien sûr, ce que Louise vit semble la faire un peu réfléchir sur ses idoles, ce que je trouve intéressant, dans la mesure où certains fans ne parviennent pas à être lucides parfois.

En ce qui concerne les personnages, le principal est évidemment Louise, étant donné que le livre est écrit à la première personne du singulier. Il peut être facile pour le lecteur de s’identifier à elle, mais personnellement, j’ai plutôt pensé que c’était comme une petite sœur de papier. Elle est à fond dans son groupe, parle comme une jeune de nos jours, comme on peut s’y attendre, et profite de la vie comme elle peut avec ses amis et sa famille ! Elle est un peu capricieuse et force un peu quand elle veut quelque chose (qu’elle obtient, bien sûr, ce qui l’a définitivement associé à ma sœur !). Elle est très attachante, et vraiment drôle, souvent malgré elle, ce qui n’en est que plus drôle ! On découvre aussi ses amis, Candice et Nathan ; la première est la meilleure amie typique, à fond avec son amie, qui l’encourage et veut qu’elle lui raconte tout à chaque fois qu’il lui arrive quelque chose ; le second est le meilleur ami idéal, mais peut-être un peu plus … La famille de Louise est sympa également : la mère est comme toutes les mères, le père est plus laxiste que la première, un peu comme tous les pères je pense, et Margaux n’a pas l’air très commode (comme toutes les grandes sœurs ? je n’espère pas !). Les membres du groupe sont des garçons de 18 ans ordinaires, bien qu’ils soient des super stars. Ricky ne semble pas avoir pris la grosse tête, ce qui est assez rare je pense !

La fin est très prévisible, je trouve, mais c’est une série girlie, donc c’est normal ! Avec le synopsis du second tome à la fin du premier, j’ai hâte de lire la suite !

 

En définitive, un très bon livre jeunesse, girlie, frais, drôle, que je conseille vivement pour se détendre et rire un bon coup ! J’ai vraiment envie de lire la suite !

 

logo albin michel wiz

Les Chroniques de Narnia, tome 4 : Le Prince Caspian de C. S. Lewis

Posté : 4 juin, 2015 @ 6:42 dans Avis littéraires | Pas de commentaires »

Les Chroniques de Narnia tome 4  Le Prince CaspianGenre : Jeunesse, Fantasy

Editeur : Folio

Année de sortie : 2008

Nombre de pages : 236

Synopsis : Peter, Susan, Edmund et Lucy sont de retour dans le monde merveilleux de Narnia. Mais si pour eux une seule année s’est écoulée, dans leur ancien royaume, des siècles ont passé. Le terrible roi Miraz a pris le pouvoir et le pays tout entier est désolé. Seul le prince Caspian peut rétablir l’harmonie. Les enfants parviendront-ils à le retrouver ?

 

Avis : J’ai lu les trois premiers tomes de la saga, j’ai eu un avis mitigé sur eux, mais j’avais vraiment envie de continuer la lecture de la série !

Je trouve que ce livre n’a pas vraiment de lien avec le tome précédent, excepté le fait que nous nous trouvons toujours à Narnia ! Il a plutôt un lien avec le deuxième tome, même si, chronologiquement, les livres sont dans le bon ordre ! J’ai donc compris pourquoi les films ne suivaient pas du tout l’ordre des livres ! Mais je n’ai pas trouvé cela gênant pour autant, je me suis simplement demandée à quoi servait le troisième tome, mais je pense qu’on le découvre plus tard. On retrouve, dans ce volume, les personnages que l’on aime et que, pour la plupart, l’on a découverts dans les films : Peter, Susan, Edmund et Lucy. Ceux-ci entreprennent, pendant la majeure partie du livre, un voyage pour rejoindre Caspian. J’ai trouvé cela assez long, et j’avoue m’être parfois ennuyée … Il n’y a pas énormément d’actions : en réalité, il n’y a qu’une seule bataille qui n’en est pas vraiment une, et qui se passe très rapidement. Il n’y a pas non de véritable suspense, comme l’on pouvait s’y attendre ! De plus, le lecteur sent dans l’écriture que les livres sont destinés à des enfants. Des illustrations parcourent le tome, comme les premiers, ce que j’ai trouvé assez intéressant; en revanche, je n’aime pas du tout la typographie du livre qui m’a encore plus fait peiner dans ma lecture. Encore une fois, les passages qui m’ont le plus marqués sont ceux où Aslan apparaît. De plus, on peut trouver plusieurs mentions à la religion (chrétienne et païenne) dans le livre, avec la notion de fils d’Adam et fille d’Eve, mais aussi avec le symbole du lion qui appelle les créatures « mes enfants », et qui ne semble être qu’amour. Bacchus fait également une apparition !

Concernant les personnages, ils incarnent des valeurs différentes, et à cause de cela, sont un peu caricaturaux. Par exemple, Susan, qui incarne ici la rabat-joie de service qui râle tout le temps, mais qui s’excuse et reconnaît son erreur quand elle a la vérité sous le nez. J’aimais ce personnage dans le film, mais elle m’a vraiment agacée dans le livre ! Vient ensuite Lucy, qu’au contraire de Susan, je n’aime pas du tout dans le film, mais que j’ai apprécié ici. Bien sûr, c’est une petite fille, donc elle a des réactions de petite fille. Elle est un peu naïve, mais aussi douce et généreuse. Elle m’a semblé être un peu le personnage principal ici, plus que ses frères et sa sœur. Peter incarne clairement le courage et la bravoure, notamment dans la scène de « bataille ». Il est le roi parfait, même lorsqu’il doute, ce que ne montre pas vraiment le film. Edmund m’a semblé un peu effacé, mais très intelligent et très humble dans ce livre, pas du tout comme dans le deuxième tome. Quant à Caspian, le nouveau personnage de la série, il est timide et peu sûr de lui, bien qu’il soit le prochain roi de Narnia. L’on découvre son histoire, depuis son enfance, jusqu’au moment où il rejoint les Narniens, et j’ai trouvé que ce passage pouvait être intéressant pour celui qui n’a pas vu le film. Aslan apparaît également dans ce livre, et je dois dire que c’est mon personnage préféré. J’aime les scènes dans lesquelles il est présent plus que les autres, même si je ne saurais pas vraiment dire pourquoi. Trompillon, le nain rouge, est également un des personnages importants de ce livre : dubitatif, il reconnaît quand il se trompe, et est assez sympathique. D’autres personnages se croisent dans le livre, comme le Docteur Cornélius, qui m’a un peu fait penser à Albus Dumbledore, Miraz, le « méchant » de l’histoire, que j’ai trouvé plus nuancé dans le film, les Telmarins, les Narniens

La fin, j’imagine, peut être un peu surprenante pour ceux qui n’ont pas vu le film, mais elle est très rapide pour ceux qui l’ont vu ! En réalité, j’ai préféré le film au livre, ce qui est très rare ! Je trouve qu’il a su exploiter les sous-entendus de l’ouvrage pour créer des scènes qui en étaient absentes et pour donner un intérêt supplémentaire à l’histoire, comme le passage de la Sorcière, ou l’histoire entre Susan et Caspian. J’ai donc été un peu déçue finalement …

 

En définitive, une série phare, mais une petite déception. Un livre qui comporte des passages longs, une écriture et des personnages enfantins, mais qui reste tout de même agréable à lire !

 

Challenge des 100 livres à lire au moins une fois

Les Colombes du Roi-Soleil, tome 1 : Les comédiennes de M. Racine d’Anne-Marie Desplat-Duc

Posté : 3 juin, 2015 @ 6:13 dans Avis littéraires | 3 commentaires »

Les Colombes du Roi-Soleil tome 1Genre : Jeunesse, Historique

Editeur : Guanaco

Année de sortie : 2008

Nombre de pages : 190

Synopsis : Quatre jeunes filles, des Colombes du Roi-Soleil, rêvent d’aventures et de succès … Le célèbre monsieur Racine écrit une pièce de théâtre pour les élèves de Madame de Maintenon, les Colombes du Roi-Soleil. L’occasion idéale pour s’illustrer et, qui sait, être remarquée par le Roi. L’excitation est à son comble parmi les jeunes filles. Y aura-t-il un rôle pour chacune d’entre elles ?

 

Avis : J’avais entendu parler de ce livre par ma cousine, qui me disait qu’il était, certes, jeunesse, mais qu’il traitait bien de l’époque de Louis XIV, une de nos époques préférées à toutes les deux. Je me suis donc lancée dans cette lecture.

Je ne m’attendais pas vraiment à ce que j’ai lu. Les dialogues sont assez travaillés, non dans leur contenu, mais dans la façon de parler des personnages. Ils emploient un vocabulaire d’époque qui nécessite parfois des petites notes que l’auteure a ajouté en bas de page. J’ai trouvé que cela plongeait d’emblée le lecteur dans la Maison Royale, à une époque très différente de la nôtre, comme il peut s’en apercevoir très rapidement ! En réalité, je m’attendais à une histoire un peu plus enfantine, même si le livre reste jeunesse. L’ambiance, mais surtout la sévérité de l’époque sont très bien reproduites, le lecteur se trouve dans une atmosphère de maisons pour filles où la Cour va légèrement s’immiscer, et où il redécouvre Racine et ses pièces. J’ai trouvé que ce livre avait, par le fait qu’il traite du théâtre et de Racine, un aspect pédagogique qui ne peut pas faire de mal aux jeunes lecteurs : il peut découvrir, s’il ne les connaît pas encore, les pièces du dramaturge comme Andromaque, Phèdre ou Esther, mais entend aussi parler de Lully, de Jules Hardouin-Mansart et de Madame de Maintenon et de son œuvre auprès des jeunes filles pauvres. Le Roi est également présent dans le livre. En réalité, un ado peut lire ce livre comme un divertissement et apprendre des choses en même temps, ce que je trouve très intéressant (même s’il faut ensuite creuser un peu si l’on veut en savoir encore plus !). De plus, est mentionnée dans ce livre la religion protestante, et ce qui lui arriva pendant le règne de Louis XIV, ce qui est également intéressant pour les jeunes lecteurs qui la découvrent ! On peut dire que l’histoire est très prévisible, il n’y a pas un énorme suspense sur ce qui va arriver aux héroïnes et la fin les concernant n’est pas inattendue.

Concernant les personnages, les jeunes filles ne sont pas des caricatures, mais elles ne sont pas non plus très complexes et très fouillées. Nous suivons quatre jeunes filles (je dirais plutôt trois en fait …) assez différentes, et qui prennent des voies parfois opposées. Charlotte, d’abord, est la rebelle du groupe : elle n’aime pas se plier aux règles, et ne le fait que pour sauver les apparences. Elle s’évade dans le théâtre et est prête à tout pour être vraiment libre. C’est aussi une amoureuse qui se languit de celui qu’elle aime. Puis vient Isabeau, douce et généreuse, qui aime enseigner. Elle hésite entre deux voies futures pendant tout le livre ; et à la fin, elle n’a pas vraiment pris de décision, même si on la devine. Reste Hortense, une jeune fille catholique très dévote, qui ne désire pas sortir du chemin tracé pour elle par la religion, mais qui se voit confronter à un « problème » auquel elle n’aurait jamais pensé avoir à faire face. J’ai trouvé la lecture des déboires de ces jeunes filles plaisante ! Viennent ensuite des personnages secondaires, comme Louise, qui semble avoir un secret que toutes les autres pensionnaires veulent découvrir, Gertrude, qui m’a semblé peu sympathique, Marguerite de Caylus, qui débride un peu les jeunes filles, Madame de Maintenon, femme à l’allure sobre et qui appelle les pensionnaires « mes filles », d’autres élèves, les professeurs, et la supérieure. Il y a peu de personnages masculins, même s’il y en a quelques-uns, comme le Roi, Racine, Simon et les courtisans.

La fin, comme je l’ai dit, n’est pas inattendue. Les jeunes filles semblent avoir choisi leurs voies : elles se sépareront un beau jour, cela semble certain. Grâce à cette fin, qui ne laisse pas vraiment présager de suite, je suis curieuse de savoir ce que les autres tomes peuvent raconter !

 

En définitive, un bon roman jeunesse qui permet aux lecteurs de découvrir l’univers de l’époque (s’ils ne le connaissent pas encore), d’apprendre des choses tout en lisant une histoire légère !

The Perks of Being a Wallflower de Stephen Chbosky

Posté : 1 juin, 2015 @ 9:24 dans Avis littéraires, Coup de cœur | 2 commentaires »

The Perks of Being a WallflowerGenre : Jeunesse, Contemporaine

Editeur : Pocket Books

Année de sortie : 2009

Nombre de pages : 231

Synopsis : ‘I walk around the school hallways and look at the people. I look at the teachers and wonder why they’re here. Not in a mean way. In a curious way. It’s like looking at all the students and wondering who’s had their heart broken that day … or wondering who did the heart breaking and wondering why.’ Charlie is a freshman and while he’s not the biggest geek in the school, he is by no means popular. Shy, introspective, intelligent beyond his years yet socially awkward, he is a wallflower, caught between trying to live his life and trying to run from it. Charlie is attempting to navigate his way through uncharted territory: the world of first dates and mixed tapes, family dramas and new friends; the world of sex, drugs and The Rocky Horror Picture Show, when all one requires is that perfect song on that perfect drive to feel infinite. But Charlie can’t stay on the sideline forever. Standing on the fringes of life offers a unique perspective. But there comes a time to see what it looks like from the dance floor. The Perks of Being a Wallflower is a deeply affecting coming-of-age story that will spirit you back to those wild and poignant roller-coaster days known as growing up.

 

Avis : Ma sœur a été bouleversée par ce livre, et m’a poussée à le lire, ce que j’ai fait, mais en VO. Je m’y intéressais déjà un peu, donc je me suis lancée !

Dès le début, le lecteur est impliqué dans l’histoire de Charlie, puisque celui-ci écrit à une personne qu’il ne nomme pas, et qu’il ne semble pas connaître : cette personne peut facilement être le lecteur. Charlie s’adresse à lui, et lui raconte sa première année au lycée. Les lettres sont plus ou moins longues, et racontent plus ou moins beaucoup de choses : parfois ce sont des événements, et parfois seulement les réflexions du jeune homme. On traverse vraiment son année tout entière, rencontrant ses amis, sa famille, Bill, mais aussi découvrant sa façon de penser. Il vit des hauts et des bas, ce qui correspond aux émotions qu’il fait vivre aux lecteurs. De plus, l’écriture est simple : elle est celle d’un jeune garçon étrange que le lecteur peut d’abord avoir du mal à appréhender. Son comportement est bizarre, difficilement compréhensible : d’accord, la vie au lycée est parfois difficile, mais ce n’est pas une raison pour réagir de cette façon. On ne le comprend vraiment qu’à la fin. C’était vraiment un plaisir d’entrer dans le monde de Charlie : il est peuplé de confusion et d’incompréhension, de questions sur la vie, mais aussi de livres, de musiques, de films, de joies, de moments infinis. L’auteur, qui écrit pour des adolescents, leur parle d’œuvres assez classiques, comme To Kill a Mockingbird ou Hamlet, ce qui donne envie de les lire. Le lecteur a également envie d’écouter les chansons que Charlie écoute, des chansons qui veulent dire beaucoup pour lui, et que le lecteur découvre avec plaisir. Le monde de Charlie est captivant, il absorbe littéralement le lecteur, le hante et le bouleverse, et je pense que j’aurais du mal à me le sortir de la tête !

Concernant les personnages, Charlie est très attachant, et très mignon. Sa façon de penser est bizarre, et peut-être un peu dérangeante parfois, mais il est très intelligent, et ne s’en rend même pas compte ! Il nous raconte son année de hauts et de bas, et tente de toujours garder le moral. Le lecteur s’identifie à lui assez souvent, et partage souvent ses réflexions. Il nous donne une leçon de vie : il évolue au fur et à mesure de l’année, et nous montre qu’il tente de s’en sortir, malgré ce qu’il a vécu. Ce roman est vraiment un roman d’initiation : Charlie passe par toutes les étapes de la première année de lycée, et découvre le sexe, la drogue, les amis, de nouvelles valeurs ; mais il se découvre également lui-même, son passé et ce qu’il veut oublier. Il semble d’abord asocial, et ne sait pas comment être un bon ami, puis le lecteur se rend compte qu’il se soucie tellement des autres qu’il s’oublie. Il aimerait que tout le monde aille bien, il aimerait d’aider tout le monde, mais il reste maladroit et ne sait pas comment faire. D’autres personnages croisent la route de Charlie : Sam, une jeune fille que le personnage principal aime beaucoup, et qui tente de l’aider à se rendre compte de qui il est, je l’ai beaucoup apprécié (ce n’est pas difficile vu comment Charlie parle d’elle dans ses lettres) ; Patrick, gay et joyeux, qui deviendra un des plus grands amis du jeune homme et lui fera découvrir pas mal de choses, un personnage sympathique qui semble toujours de bonne humeur, malgré les difficultés qu’il rencontre ; Mary-Elizabeth, que je n’ai pas vraiment apprécié étant donné la première impression de Charlie à propos d’elle, je n’ai pas réussi à la voir autrement par la suite ; Bill est attachant, et on a du mal à le voir comme sa profession le demande, il lui montre un chemin bien particulier que celui-ci emprunte docilement sans se rendre compte que cela le mène vers lui-même ; d’autres amis du personnage principal et de ses amis, qui sont secondaires mais qui ont sur la vie des autres personnages un impact particulier et font fléchir leur vie ; la famille de Charlie est à la fois attachante et étrange, ils ne savent pas – ou ne désirent pas – se montrer leurs sentiments, le père est silencieux, mais là quand un membre de sa famille a besoin de lui, la mère est douce, ne parle pas pour ne rien dire, et, comme son mari, si quelqu’un a besoin d’elle, elle est présente, la sœur, un peu comme toutes les sœurs, elle se chamaille avec son frère, mais l’aime, et le frère, loin de la maison, qui néglige sa famille, mais revient dès que les choses ne vont plus. Ce n’est pas vraiment une famille unie, mais elle l’est quand il le faut.

J’ai compris en lisant pourquoi certaines personnes rechignent à penser que d’autres lecteurs ont lu ce livre : il est très personnel, l’on a vraiment l’impression que Charlie ne parle qu’à nous, qu’il a besoin de nous, et qu’il existe parfois, que le livre n’a été écrit que pour nous, que nous sommes le seul interlocuteur du personnage principal. Il nous raconte des choses très personnelles, des choses qu’il ressent et qu’il a parfois du mal à dire, mais qui sonnent comme un écho à certaines choses en nous aussi. En réalité, ce livre m’a laissée assez confuse, j’ai un peu de mal à exprimer ce que j’ai ressenti en le lisant, tant j’ai ressenti de choses : de la confusion, de la joie, de la tristesse …

La fin n’est pas très claire, mais le lecteur comprend tout de même, et cela ne la rend que plus choquante et plus violente. On comprend le comportement de Charlie, ses difficultés, son besoin de parler, son besoin de se faire comprendre, mais aussi son besoin de retrouver son passé, qu’il semble avoir oublié. J’ai trouvé ça tellement imprévisible !! Rien ne laissait penser à cela, c’était vraiment très surprenant. On comprend désormais le malheur de Charlie. Et on comprend aussi la leçon qu’il nous donne enfin.

 

En définitive, un très bon livre, un coup de cœur pour moi, un roman initiatique qui nous montre l’évolution d’un jeune homme attachant, maladroit et étrange, et qui nous fait pénétrer dans un monde que l’on a du mal à quitter !

1234
 

Baseball fans gather zone |
Eaudefiction |
Ici même |
Unblog.fr | Annuaire | Signaler un abus | Kpg1221gpk
| Elenaqin
| la saltarelle des baronnes