Redbluemoon

I found myself in Wonderland.

Archive pour juin, 2015

Harry Potter and the Philosopher’s Stone de J. K. Rowling

Posté : 15 juin, 2015 @ 11:42 dans Avis littéraires, Coup de cœur | Pas de commentaires »

Harry Potter and the Philosopher's StoneGenre : Fantasy, Jeunesse

Editeur : Bloomsbury

Année de sortie : 2000

Nombre de pages : 223

Synopsis : Harry Potter thinks he is an ordinary boy – until he is rescued by a beetle-eyed giant of a man, enrols at Hogwarts School of Witchcraft and Wizardry, learns to play Quidditch and does battle in a deadly duel. The Reason … HARRY POTTER IS A WIZARD !

 

Avis :  J’ai lu cette saga il y a très longtemps, plus de dix ans je crois ! J’avais adoré cette série, et j’avais très envie de la relire, afin de retrouver cet univers que j’avais adoré !

J’avoue avoir eu un peu de mal au début. Je n’arrivais pas à entrer dans le livre, ni dans l’univers que j’aimais tant. Je me suis dit que c’était sans doute parce que je connaissais déjà toute l’histoire, que je n’avais plus rien à découvrir de nouveau. C’est alors qu’Harry va prendre le train pour Poudlard, et j’ai ressenti une très grande nostalgie quand Neville est apparu, parce que ce n’est qu’un détail dans la première scène où il apparaît, alors qu’il devient de plus en plus important au fil des tomes. En réalité, en le relisant, je me suis dit que j’allais découvrir tout un tas de détails qui nous surprennent quand on apprend toute la vérité sur la série : et c’est bien le cas ! Je me suis donc enfin laissée envoûter (enfin !) par l’univers des sorciers ! C’est un monde fantastique qui m’avait fait rêver la première fois ; et c’était encore le cas pendant cette lecture ! Je me suis imaginée à la place de ces petits sorciers à l’époque, et la magie a encore une fois opéré ! J’arpentais encore les couloirs de Poudlard, la forêt interdite, la cabane d’Hagrid, les donjons. Je revoyais les personnages que j’avais aimé ou détesté : Hermione, Ron, Albus, Rogue, et tous les autres. Mais, comme c’est une relecture, j’ai eu un autre éclairage sur certains d’entre eux, comme Rogue, qui cache bien des secrets, que l’on découvre peu à peu dans les différents tomes. J’ai aimé retrouver les cours à Poudlard, qui semblent si exotiques face à nos propres cours, et qui donnent vraiment envie d’essayer, mais aussi le Quidditch, qui a le même effet que les cours !

Pour les personnages, c’est assez simple. Je suis déjà très attachée à Harry, Ron et Hermione. Le premier est le héros principal, courageux (bien sûr), mais très mystérieux pour le lecteur et pour lui-même, puisqu’il ne sait pas ce qui lui est arrivé. Il doute toujours de lui, ne comprend pas pourquoi il est si célèbre sans avoir mérité sa réputation, et a un goût prononcé pour l’aventure et les ennuis ! Le second est le meilleur ami type : il accompagne Harry dans toutes ses aventures, l’encourage, lui demande de faire attention, mais lui aussi aime l’aventure et se laisse entraîner assez facilement. Il m’a fait rire par sa maladresse et son manque de compréhension de la situation parfois. La dernière peut paraître énervante, et avec du recul, je me rends compte que je lui ressemblais beaucoup en ce qui concerne les livres, les cours, les examens, les devoirs, tout ça ! J’étais aussi une Mademoiselle Je-Sais-Tout, et je dois dire qu’elle m’a parfois agacée. Mais elle change par la suite, et c’est un de mes personnages préférés dans la saga. J’ai redécouvert d’autres personnages : Albus Dumbledore, le grand sorcier, que j’ai admiré pendant toute la série, et que j’admire encore ; Hagrid, un gros nounours émotif et émouvant, tout doux sous son aspect de géant, qui nous fait souvent sourire ; Neville, le petit maladroit qui doit apprendre à se défendre, et que l’on prend d’affection tout de suite ; Rogue, que l’on ne peut que détester à la lecture de Harry Potter, mais que l’on ne peut qu’étudier et apprécier à la relecture ! Et évidemment, Voldemort : la première fois qu’il apparaît, il est déjà l’horreur même. Il est le mal incarné, cela ne fait aucun doute.

Je dois reconnaître qu’en relisant Harry Potter, je me suis rendue compte que c’était bien un livre jeunesse. Quand j’ai fini la série, je me suis aperçue qu’elle évoluait en même temps que ses lecteurs : je ne ferais pas lire les derniers tomes à des enfants. Mais le premier, excepté la dernière scène avec Voldemort, est tout à fait lisible pour les plus jeunes. De plus, j’ai voulu relire Harry Potter en anglais pour découvrir le texte en tant que tel, sans l’intervention d’un traducteur. J’ai vraiment apprécié cette lecture en VO !

La fin donne, évidemment, envie de lire la suite, puisque l’année à Poudlard est terminée, et que l’on aimerait que cela recommence tout de suite ! Mais je pense que je vais attendre un peu avant de lire le second tome, et lire d’autres livres que je n’ai jamais lus avant !

 

En définitive, une de mes sagas favorites que j’ai pris beaucoup de plaisir à relire. J’ai redécouvert un univers que j’avais adoré, et que j’aime toujours autant !! Je ne peux que conseiller cette série !!

 

Challenge des 100 livres à lire au moins une fois

The Loneliness of the Long-Distance Runner de Alan Sillitoe

Posté : 13 juin, 2015 @ 11:40 dans Avis littéraires | Pas de commentaires »

The Loneliness of the Long-Distance RunnerGenre : Nouvelle

Editeur : Signet

Année de sortie : 1994

Nombre de pages : 176

Synopsis : The classic collection of short fiction from ‘one of the best English writers of our day’ – The New York Times. ‘Cunning is what counts in life’, says the seventeen-year-old narrator of the title piece of this exuberant collection of darkly comic tales that established Alan Sillitoe as one of England’s best writers and gave a voice to an entire generation of angry young men. There is the rebellious youth of ‘The Loneliness of the Long-Distance Runner’, whose running becomes a metaphor for his refusal to bow to societal rules in a delinquents’ home. ‘On Saturday Afternoon’ tells the story of a young man, fed up with life and angry at the world, who learns a life lesson when he stumbles across a neighbour attempting suicide. In ‘Noah’s Ark’, a boy who plays a con game at an amusement park gets taken for a spin himself. And ‘The Decline and Fall of Frankie Buller’ is a rollicking tale of unbriedled childhood fantasy and a moving tribute to the liberating powers of imagination. Poignant, often uproarious, and full of life, these nine stories provide stunning social commentary, a collection that stands as a modern classic.

 

Avis : Ce livre m’a été prêté avec un paquet d’autres par quelqu’un que j’apprécie beaucoup et qui participe désormais à mon acquisition de culture littéraire !

J’aime beaucoup les nouvelles, et je trouve qu’il n’y en a pas assez dans la littérature en général, et c’est vraiment dommage. Je trouve que c’est très agréable de lire de petites histoires sans lien les unes entre les autres. Cela peut avoir autant d’impact qu’un roman, peut faire autant réfléchir, et peut aussi bien détendre. Ici sont réunies neuf nouvelles, toutes liées à une exposition de la société telle qu’elle est en Angleterre dans les années juste avant et pendant la Seconde Guerre mondiale, toutes montrant des tranches de vie assez difficiles, un peu étranges parfois, par exemple dans ‘On Saturday Afternoon’. Souvent les nouvelles sont un peu tristes si on prend du recul, toujours surprenantes dans la réflexion des personnages en tout cas ! C’est une vision du monde que je n’avais pas du tout, donc c’est vraiment un changement d’horizon. L’écriture est particulière, car, lorsque l’auteur écrit à la première personne, il utilise la façon de parler des personnages qu’il a créés, l’argot qu’il est un peu difficile de comprendre parfois, puisque c’était une lecture VO (je ne sais pas si ce livre est sorti en français d’ailleurs, je n’avais jamais entendu parler de cet auteur). Dans le reste des nouvelles, l’écriture est très bonne, très fluide, relativement facile à comprendre.

Dans ‘The Loneliness of the Long-Distance Runner‘, l’on découvre un jeune garçon qui a une façon de penser qui m’a paru complètement décalée ! Pour lui, son honnêteté n’est pas celle du directeur de Borstal, établissement pour jeunes délinquants ; pour le jeune protagoniste, la vie est une lutte entre ceux qui sont comme lui et ceux qui sont comme le directeur. Pourtant, jusqu’à la fin, le lecteur se demande si le protagoniste ne va pas changer d’avis sur ce qu’il a décidé dès le début : en effet, il est placé dans l’intériorité du personnage, et il suit la moindre de ses pensées. Cela donne quelques répétitions, puisqu’il semble beaucoup ressasser. Lors de la course finale, le lecteur a l’impression d’une extension du temps : tout ce qui est « raconté », ce sont les pensées du protagoniste, avec quelques interruptions liées à la course, mais elle ne semble pas au cœur de l’intrigue, c’est plutôt ce que le personnage en pense qui compte : ce n’est donc pas le fait, mais ce qu’il représente qui importe. La seconde nouvelle est ‘Uncle Ernest‘, la triste histoire d’un homme qui se sent seul, qui n’a personne, et qui va trouver du réconfort comme il peut. La fin est assez triste, il ne voulait pas faire de mal à qui que ce soit, et pourtant, c’est comme cela que la plupart des gens l’ont ressenti, et l’on peut penser qu’en réalité, c’est aussi comme cela que ça se serait passé. Dans ‘Mr. Raynor the School-Teacher‘, l’on découvre un professeur un peu particulier, qui préfère regarder par la fenêtre plutôt que de faire cours, et qui se laisse aller à penser à des filles qu’il ne fait qu’apercevoir, filles qui prennent leur envol ou dont les ailes sont coupées trop tôt. En ce qui concerne ‘The Fishing-Boat Picture‘, le lecteur découvre un couple un peu particulier, qui ne semble pas vraiment s’aimer. Puis, l’histoire finit peu à peu par tourner autour d’un tableau de bateau, le dernier de la flotte. J’ai trouvé cette nouvelle assez étrange, surtout parce que le lecteur ne possède que le point de vue de l’homme, et pas celui de Kathy, qui agit de plus en plus bizarrement. Elle est très mystérieuse, il est très difficile de la cerner, et à la fin, on ne comprend toujours pas vraiment pourquoi elle a fait tout ça, mais simplement qu’elle n’a fait que lui mentir. Dans ‘Noah’s Ark‘, un jeune garçon suit son cousin Bert dans ses « aventures » pour obtenir de l’argent. Il rêve d’être riche, de pouvoir aider ses parents, de pouvoir se faire plaisir aussi. Il est tiraillé entre la culpabilité de ne penser qu’à lui, en tant que jeune enfant confronté à la misère, et l’envie de faire des choses d’enfants, de s’amuser à la foire, de manger à sa faim, et de faire un tour sur l’arche de Noé. La fin est un peu triste, puisque après une journée d’amusement, le lendemain, tout sera pareil, la même misère, le même manque d’argent, et le même abattement.

Dans ‘On Saturday Afternoon‘, j’ai trouvé l’histoire assez étrange, et frappante. Un jeune garçon vit dans une famille où l’on est violent lorsque l’on est énervé, sans raison apparente. Il rencontre un homme qui a acheté une corde, et une fois qu’il l’a entendu dire à une dame qu’il allait se suicider, il le suit, afin de voir ce qu’il va vraiment faire. Les deux personnages dialoguent, et l’enfant ne réagit pas comme on aurait pu s’y attendre. La fin est assez inattendue, mais une leçon est restée au petit garçon comme au lecteur. Dans ‘The Match‘, le lecteur découvre un homme qui semble avoir des problèmes de vue, et qui se trouve à un match de football avec un ami. L’on se trouve dans les pensées du personnage sans point de vue interne, ce qui permet de savoir des choses que Lennox ne sait pas. La fin est significative : la colère ne mène à rien, et il est normal que ceux qui la subissent sans l’avoir provoquée se rebellent contre elle. La nouvelle ‘The Disgrace of Jim Scarfedale‘ met en scène Jim Scarfedale, sa mère et le narrateur, qui les espionne. Il découvre ainsi la vie de ses voisins, et notamment celle d’un jeune garçon qui ne sait pas se séparer de sa mère pour voler de ses propres ailes. Il reste dans ses jupons. C’est alors qu’il se marie sans parler de la jeune femme à sa mère. Le narrateur pense à une rébellion, enfin ! Mais ce n’est pas exactement ça … La dernière nouvelle, ‘The Decline and Fall of Frankie Buller‘ commence par la présentation d’une bibliothèque qui impressionne les visiteurs de son propriétaire, Alan. Il se souvient alors de Frankie Buller et de son enfance à se battre pour le gang du jeune homme, bien plus âgé que ses disciples. On le découvre, détesté par ces concitoyens parce qu’il entraîne les enfants dans des bagarres, des histoires de guerre, alors que la véritable guerre s’approche de l’Angleterre. La fin montre la décadence de celui qui était le chef du narrateur.

J’ai trouvé ces nouvelles assez pessimistes en réalité ! Elle montre la vie populaire, la misère des gens qui travaillent sans jamais avoir assez pour vivre convenablement, et les conséquences de cette misère sur les enfants et les jeunes, qui sont le centre de ces nouvelles. J’ai préféré la première aux autres, je l’ai trouvé assez profonde, et c’est celle qui m’a le plus frappé par le fait que ce n’est pas du tout la façon de penser que l’on rencontre habituellement.

 

En définitive, un très bon recueil de nouvelles, qui nous montre une façon de penser très différente de la nôtre, mais aussi une misère que l’on ne connaît pas, et qui frappe aussi bien par les mots que par les images qu’ils créent.

Les Fourmis, tome 1 de Bernard Werber

Posté : 12 juin, 2015 @ 11:25 dans Avis littéraires | Pas de commentaires »

Les FourmisGenre : Science-Fiction

Editeur : Le Livre de Poche

Année de sortie : 2012

Nombre de pages : 306

Synopsis : Le temps que vous lisiez ces lignes, sept cents millions de fourmis seront nées sur la planète. Sept cents millions d’individus dans une communauté estimée à un milliard de milliards, et qui a ses villes, sa hiérarchie, ses colonies, son langage, sa production industrielle, ses esclaves, ses mercenaires … Ses armes aussi. Terriblement destructrices. Lorsqu’il entre dans la cave de la maison léguée par un vieil oncle entomologiste, Jonathan Wells est loin de se douter qu’il va à leur rencontre. A sa suite, nous allons découvrir le monde fascinant de ces « infraterrestres », au fil d’un thriller unique en son genre, où le suspense et le mystère reposent à chaque page sur les données scientifiques les plus rigoureuses.

 

Avis : J’avais commencé ce livre il y a cinq ans, et l’avais arrêté brutalement. J’en avais gardé un souvenir confus, et me souvenais que je suivais une fourmi à la recherche de quelque chose dans une forêt. C’était donc assez vague ! Je m’y suis remise pour enfin découvrir le premier roman de Bernard Werber, mais aussi cette folle histoire de fourmis !

Je peux déjà dire que c’est une histoire unique en son genre. Je n’ai jamais vu d’autres romans qui traitent des fourmis, ou de la comparaison entre l’intelligence d’un insecte ou d’un animal et celle de l’homme. C’est à la fois étrange, surréaliste, et logique : l’auteur nous explique que l’on parle ici des deux grandes civilisations de la Terre, l’une géante comparée à l’autre, minuscule, deux civilisations qui ne se sont jamais vraiment rencontrées, et qui cohabitent en s’ignorant relativement, ignorant du même coup leurs avancées respectives dans la politique, ou la technologie. Celles-ci m’ont paru au centre de l’intrigue liée aux fourmis : le lecteur suit plusieurs d’entre elles et découvre des prouesses qui semblent inconcevables pour un si petit insecte ! Leur intelligence nous est clairement prouvée ici. De plus, le lecteur change complètement de point de vue dans ce livre, puisque, la plupart du temps, ce sont les fourmis les personnages principaux de l’œuvre ! La vie est très différente vue d’en bas, et très effrayante aussi : la moindre goutte d’eau peut tuer, une plaque noire ou des boules roses le peuvent aussi. Certains obstacles semblent insurmontables pour les êtres minuscules qui se trouvent en face d’eux, et pourtant, ils les bravent ! Est-ce du courage, un besoin de conquête, ou une insatiable soif de savoir ? Egalement, l’on découvre beaucoup de choses sur les fourmis en elles-mêmes : comment elles communiquent, leur mode de vie, leur façon de voir les choses, leurs « sentiments ».  De plus, dans ce livre, la politique intervient, ce qui peut sembler étrange pour parler de fourmis : des tensions sont présentes dans la fourmilière, Bel-o-kan, des « complots » ont l’air de se fomenter, des reines tentent de cacher des choses à leurs sujets. Le lecteur se trouve aux côtés de cinq fourmis pour percer les secrets de l’arme secrète, mais aussi des fourmis à l’odeur de roches, et des galeries qui ne sont pas censées exister. Aussi, l’homme a une certaine place dans le livre, puisqu’il fait partie de la comparaison. Le lecteur découvre Jonathan Wells et sa famille. Ils ont l’air normaux, Jonathan a perdu son emploi, le couple a un petit garçon et vient d’hériter d’une maison. Quel lien peut-il bien y avoir entre lui et les fourmis ? Tout va se passer dans la demeure dont le jeune homme a hérité. Le suspense est palpable en ce qui concerne ce qui lui arrive, puisque le lecteur ne le comprend tout simplement pas ! C’est une énigme qu’il aimerait élucider, et il lui tarde d’envoyer d’autres personnages explorer l’endroit où les premiers se perdent.

Comme je l’ai dit, on suit surtout des fourmis : 103 683e, 56e, 387e, 801e, 4 000e. C’est un peu étrange de désigner des personnages par des numéros, mais les fourmis n’ont pas de noms, à part les reines, comme Belo-kiu-kiuni. Ce sont des noms étranges, que l’on peut avoir du mal à retenir s’ils apparaissent peu souvent. Dans tous les cas, ces personnages miniatures sont aussi complexes que ceux d’un roman « lambda », et même peut-être plus, puisqu’il nous est difficile de les comprendre tout à fait. Ils ne communiquent que par odeurs et contacts antennaires, ce qui reste incompréhensible pour nous, parce que nous ne pouvons pas vivre de cette façon. Comme l’explique L’Encyclopédie du savoir relatif et absolu (que j’ai retrouvée ici avec grand plaisir !), les hommes ne peuvent appréhender les contacts olfactifs, ce qui montre la difficulté de la communication entre les deux espèces. Pourtant, cela n’empêche pas le lecteur de les considérer comme de véritables personnages, des personnages qui le transportent dans un monde totalement nouveau alors même qu’il se trouve sous nos pieds. Dans ce livre, l’on se sent vraiment proches de la nature puisque l’on est immergé dedans, complètement plongé dans un univers étranger, inconnu. Je ne sais pas si l’on peut vraiment appliquer des adjectifs humains pour qualifier les fourmis, mais elles m’ont semblé très courageuses, ingénieuses, intelligentes (évidemment, le livre traite de cela !), mais aussi, elles vivent en collectivité. Il est rare qu’une fourmi vive seule : quand elle part en expédition, elle revient toujours vers sa fourmilière une fois sa mission achevée. Contrairement aux autres animaux, dans ce livre, elles n’ont pas l’air complètement déterminées par l’instinct animal, elles influent sur ce qui leur arrive et peuvent prendre des décisions qui les sauveront ou les perdront. Concernant les humains, Jonathan et sa famille sont une famille typique, normale, à qui il va arriver quelque chose d’exceptionnel. L’on ne s’attache pas forcément à eux, parce que l’on est surtout concentrés sur les fourmis. A la fin, je les ai franchement plaints ! Je ne pourrais pas vivre de cette façon !

Se trouve dans ce livre une réflexion sur l’univers qui nous entoure directement, mais sur l’univers qui pourrait nous entourer, un univers plus grand que nous, où les humains pourraient être des fourmis. C’est effrayant de l’imaginer car le monde des fourmis est fait de dangers constants : elles sont toujours sur le qui-vive, elles peuvent toujours se faire tuer sans comprendre pourquoi ni comment. Leur vie ne tient qu’à un fil, bien plus que la nôtre ! Les insectes plus gros qu’elles deviennent de véritables prédateurs : le passage de l’araignée est parlant, et la façon de désigner les lézards dans le glossaire est significative ! Tout est plus grand et plus effrayant dans leur monde, et c’est terrifiant de se dire que nous pourrions vivre la même chose !

La fin est, pour moi, divisée en deux parties. Les mondes des fourmis et des humains se retrouvent dans les deux cas. Pour la première partie, j’ai trouvé ça fascinant. L’on se demande comment c’est possible, et c’est à ce moment-là qu’il faut se rappeler que c’est de la science-fiction. C’est très bien imaginé et l’on a presque envie de croire que c’est vrai ! La seconde partie est affreuse ! Après nous avoir fait voir les fourmis d’une autre façon, après nous les avoir fait respecter, l’auteur utilise deux personnages humains pour nous montrer la fragilité de la vie fourmi. La dernière scène donne envie de savoir ce qui va arriver dans les tomes suivants !!

 

En définitive, un vrai bon livre de science-fiction, qui nous fait voir le monde autrement, mais aussi les fourmis, que l’on ne peut plus regarder comme de vulgaires insectes minuscules ; il nous fait aussi réfléchir sur l’univers, et nous donne envie de lire la suite des aventures des fourmis ! Je le conseille rien que pour avoir un autre éclairage sur le monde, et pouvoir penser différemment.

Poèmes à dire, Une anthologie de poésie contemporaine francophone présenté par Zéno Bianu

Posté : 9 juin, 2015 @ 8:37 dans Avis littéraires | Pas de commentaires »

Poèmes à dire Genre : Poésie

Editeur : Gallimard

Année de sortie : 2013

Nombre de pages : 164

Synopsis : «On trouvera ici une part du chant du siècle – quelque chose de sa polyphonie. Des poèmes qui disent toute leur musique à voix haute, murmure multiple et démultiplié ; des poèmes liés au souffle, à la respiration, à ses cadences et à ses rythmes ; des poèmes qui ne gardent aucune sonorité prisonnière, où les mots sont des foyers d’énergie, retentissant dans les corps et dans l’espace ; des poèmes qui chantent et enchantent, par-delà tous les désenchantements du monde.»
Zéno Bianu.

 

Avis : J’avoue que je ne lis pas souvent de la poésie contemporaine, je préfère la poésie plus classique, romantique ou symbolique. Mais, ayant abordé un poème de ce recueil en cours, je m’y suis intéressée de plus près !

Il n’y a pas d’ordre à ce recueil, qu’il soit alphabétique, chronologique, ou autre chose ; en tout cas, je n’en ai pas vu. Il s’ouvre sur un poème de Paul Claudel et s’achève avec un de ceux de Valérie Rouzeau. Je n’ai pas aimé tous les poèmes, mais certains sont si beaux, comportent une telle harmonie, que même si on ne les aime pas, on ne peut qu’admirer la qualité de l’écriture des auteurs. Je suis tombée sous le charme de celle de Claudel, que j’avais déjà découverte avec un extrait de Le Soulier de Satin. Les mots touchent et poussent l’esprit à réfléchir, à voir des images qui font écho à des pensées que le lecteur peut avoir eu précédemment. J’aime toujours autant la plume d’Apollinaire avec « Il y a », frais et amoureux. J’ai découvert des auteurs que je ne connaissais pas du tout : j’en ai aimé certains, d’autres m’ont laissé une impression étrange, mais pas dans le bon sens du terme. En cours, j’avais découvert « Stabat Mater Furiosa » de Jean-Pierre Siméon, qui m’a vraiment touché, et qu’il faut lire à voix haute pour se rendre compte de l’ampleur du poème, pour prendre la pleine mesure de l’impact des mots; et « Litanie du désamour » de Jacques Rebotier, qui va avec « Litanie du coup de foudre« , que j’ai également adoré. Ce diptyque représente la relation amoureuse : le premier volet est très beau, et va de 1 à 42 avec des phrases de plus en plus longues ; le second est assez pessimiste, va de 42 à 1, avec des phrases qui vont en s’amenuisant. J’ai trouvé très intéressant de changer d’horizon littéraire en ce qui concerne la poésie ! Cela ouvre l’esprit et permet de découvrir de très bons auteurs !

 

En définitive, un recueil varié, différent, qui fait découvrir de nouveaux auteurs, qui ouvre l’horizon et l’esprit littéraires ! (Et encore un livre bleu !!)

Ainsi puis-je mourir de Viviane Moore

Posté : 8 juin, 2015 @ 11:48 dans Avis littéraires | 2 commentaires »

Ainsi puis-je mourirGenre : Historique, Contemporaine

Editeur : 10/18

Année de sortie : 2013

Nombre de pages : 425

Synopsis : En faisant des amours interdites de Marguerite de Ravalet le sujet de son nouveau roman, Gabrielle Dancel ne peut se douter à quel point son destin va se mêler à celui de son héroïne. Quatre cents ans après ce drame qui défraya la chronique sous Henri IV, la malédiction semble se répéter et faire de la jeune romancière sa dernière victime.

 

Avis : Ce livre m’a été prêté par ma cousine qui, me semble-t-il, l’avait beaucoup aimé ! Il m’intriguait déjà, donc je me suis lancée ! Petite remarque avant de parler de cette œuvre : en ce moment, j’ai remarqué que je lisais beaucoup de livres aux couvertures bleues !

Deux intrigues s’entremêlent dans cet ouvrage : celle de Gabrielle Dancel, romancière, dont la vie change du tout au tout et qui va apprendre beaucoup sur ses proches, mais aussi sur elle-même ; celle de Marguerite de Tourlaville, femme de l’époque de Henri IV qui rencontra un destin tragique. Il est intéressant de retrouver deux romans en un : le livre est à la fois historique et moderne, on se retrouve dans la vie de l’époque, auprès de Marguerite et de sa famille, mais aussi dans la « vraie vie », la vie actuelle, avec Gabrielle et ses proches. Cet enchevêtrement peut perdre le lecteur entre deux mondes, tout comme l’héroïne semble l’être. J’ai été captivée par certains passages et j’ai aimé l’alternance plus ou moins régulière entre les deux intrigues. Le lecteur en apprend beaucoup sur Marguerite de Tourlaville, puisque la romancière se met dans sa tête pour rendre ses sentiments et ses pensées. J’ai aimé le fait aussi que ce soit l’histoire d’une femme qui écrit un roman sur une dame de l’époque, ce que fait en réalité l’auteure de Ainsi puis-je mourir. Cela donne une mise en abîme intéressante. J’ai également aimé le fait que l’auteure mentionne des œuvres historiques, mais aussi littéraires, comme Le Horla, mon favori de Maupassant. Il y a également du suspense, si je peux dire : on se pose les mêmes questions que les personnages, on cherche à comprendre ce qui arrive à la romancière, comprendre le lien étroit qui existe entre elle et Marguerite. Le lecteur voit l’histoire se répéter tout en se disant que c’est invraisemblable. Quelques petits bémols pour ce livre : j’ai trouvé qu’il y avait un peu trop de répétitions, et qu’avec la confusion de Gabrielle, le lecteur lui aussi ressort confus.

Quant aux personnages, j’ai trouvé Gabrielle un peu énervante. Elle ne prend pas du tout sa vie en mains et se laisse complètement aller. Elle se pose beaucoup de questions à elle-même sans jamais oser les poser aux personnes concernées. Elle ne prend pas vraiment de décisions, ou fait preuve de faiblesse quand il est temps de parler. Elle a tout oublié de son passé, l’a réinventé, et continue à vouloir tout effacer, sans que l’on comprenne vraiment pourquoi. J’ai pensé que quelque chose de terrible avait dû lui arriver, mais il n’en est pas fait mention, excepté pour l’histoire du château, ce que sa grand-mère lui racontait et la rupture qu’elle a mal vécue. J’ai trouvé que c’était une héroïne qui exagère et qui vit dans l’outrance. Philip, en ce qui le concerne, a un comportement étrange à travers les yeux de Gabrielle. Il m’a semblé très peu supportable pour une autre femme : l’héroïne est si effacée qu’elle se tait, et n’ose jamais vraiment se rebeller contre lui. Il est secret, mystérieux, et même suspect à partir d’un certain moment. Ce personnage opère presque un retournement de cerveau chez Gabrielle ! Mathias est aussi mystérieux que Philip, mais le lecteur, me semble-t-il, lui accorde plus de confiance, sans doute à cause de l’entêtement de l’héroïne et de la façon dont elle le voit. Terry, quant à elle, est effrayante. J’ai eu du mal à la comprendre avant d’avoir découvert son secret. Elle met mal à l’aise, autant les autres personnages que le lecteur. Marguerite, la deuxième héroïne de ce livre, est courageuse, brave, amoureuse. J’ai ressenti de l’admiration pour elle, mais aussi de la pitié et de la compassion. Quel pauvre destin … Julien, son frère, tente de lutter contre ses sentiments avec courage et dignité. Il aime tendrement sa sœur qu’il veut protéger à tout prix de tout ce qui peut la faire souffrir. Il est un peu l’exemple du preux chevalier des contes de fées. Comme dans presque tous les romans, il existe un personnage détestable, et ici, il se nomme Jean Le Febvre de Haupitois. Il est abject, immonde, et tous les adjectifs négatifs que l’on voudra. C’est l’exemple type des hommes que le lecteur rencontre dans les romans ou dans l’Histoire en se demandant comment il est possible d’être si cruel et vil.

Ce livre nous offre également une réflexion sur le mélange entre la réalité et la fiction (même si ici, il s’agit d’Histoire), mais aussi sur le poids de l’Histoire, ou de quelque chose qui nous tient à cœur dans nos vies. Si Gabrielle est quasiment habitée par Marguerite, sa vie tourne autour d’elle, et elle a l’impression que tout est comme à l’époque, qu’elle revit la même histoire ; elle est l’exemple du romancier qui est tellement dans son livre qu’il rapproche tout ce qui l’entoure de son histoire. C’est comme si elle vivait dans son roman, ce qui donne une impression d’irréalité et de confusion au lecteur, confusion que ressent aussi le personnage.

Cette histoire est centrée sur l’amour, d’un côté la romance entre Philip et Gabrielle, et de l’autre, les histoires de cœur de Marguerite. Pour le premier couple, tout semble compliqué. Il n’y a pas de communication entre les deux personnages, ils ne se parlent pas de leur passé ou de ce qu’ils ressentent. Leur amour paraît compliqué. Pour la seconde, le synopsis parle d’amours interdites mais je ne m’attendais pas à ça ! Son amour est mêlé de tristesse, de désespoir car il est impossible.

Enfin, pour moi, la fin est mitigée. Je l’ai trouvé un peu décevante parce que je me suis dit : tout ça pour ça ?! J’ai été tenue en haleine tout le long du livre, et j’ai trouvé qu’il tombait à plat, et que la fin était trop rapide. D’un autre côté, c’est une fin assez logique, qui fait écho à la réflexion sur le monde envahissant d’un roman dans la vraie vie.

 

En définitive, un bon roman à l’héroïne un peu énervante, mais qui nous apprend pas mal de choses, qui nous fait vivre dans deux univers différents, qui nous tient en haleine jusqu’à la fin qui m’a paru décevante.

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