Redbluemoon

I found myself in Wonderland.

Archive pour juin, 2015

Confession d’une accro du shopping de Sophie Kinsella

Posté : 20 juin, 2015 @ 7:13 dans Avis littéraires | Pas de commentaires »

Confession d'une accro du shoppingGenre : Chick-Lit

Editeur : Pocket

Année de sortie : 2013

Nombre de pages : 371

Synopsis : Votre job vous ennuie à mourir ? Vos amours laissent à désirer ? Un peu de shopping pour se remonter le moral ! C’est la devise de Becky Bloomwood, jolie Londonienne de vingt cinq ans. Armée de ses cartes de crédit, la vie lui semble magique ! Chaussures, maquillages, fringues sublimes … rien ne peut contenir sa fièvre acheteuse, pas même son effrayant découvert. Jusqu’au jour où, décidée à séduire Luke Brandon, jeune et brillant businessman, Becky s’efforce de s’amender, un peu aidée par son banquier, qui viens de bloquer ses comptes …

 

Avis : Je voulais une bonne lecture détente, un livre où il n’y ait pas besoin de réfléchir, et je trouve que la Chick-Lit est souvent bien pratique dans ces cas-là !

Ici, nous sommes en présence d’une vraie histoire pour filles ! Le lecteur suit une femme qui adore le shopping et s’endette pour se payer tous les vêtements et chaussures dont elle rêve, et même, pour n’importe quoi ! C’est une acheteuse compulsive qui ne peut pas s’empêcher de vouloir tout de suite tout ce qui lui fait envie. Je dois dire que Rebecca Bloomwood ne donne pas une super image de la femme, mais elle donne une bonne lecture relax. Heureusement que toutes les femmes ne sont pas vraiment comme elle ! En tout cas, elle nous empêche de culpabiliser quand on veut se faire un petit plaisir étant donné que ce n’est pas vraiment la somme que l’on dépense ! Autre chose : j’ai trouvé le synopsis assez mensonger : Rebecca n’est pas du tout décidée à tout faire pour séduire Luke Brandon, au contraire ! Le résumé nous donne l’impression que le livre sera une romance, or, je n’ai pas du tout trouvé qu’il l’était. J’ai eu plutôt l’impression qu’on se concentrait sur Becky et ses problèmes d’argent, et je ne trouve pas que ses relations avec des hommes soient liées à une romance (si on considère Tarquin par exemple, je n’ai rien trouvé d’amoureux).

Ce livre est aussi l’histoire d’une femme irresponsable, et même un peu puérile, qui ferme les yeux sur ses problèmes et commet des bourdes hallucinantes pour que personne ne se rende compte de sa situation. Elle ment, joue. Certaines situations (dans lesquelles elle se met toute seule !) sont risibles, mais la plupart du temps, Rebecca m’a un peu agacée. Elle est tellement inconstante, irréfléchie, elle ment tellement et semble tellement égoïste parfois …. Elle paraît superficielle dès le début. Elle ouvre un peu les yeux, elle veut bien faire mais échoue la majeure partie du temps. De problème en problème, elle cherche une solution. De plus, d’un côté, Rebecca se voit majoritairement de façon négative. Elle se pense stupide, n’a pas vraiment confiance en elle, et fait du shopping pour se sentir mieux. D’un autre côté, elle rêve sa vie, commence à penser à quelque chose, et se laisse dériver, s’imagine qu’elle gagne une énorme somme d’argent et pense à tout ce qu’elle peut faire avec. Cela lui donne souvent de faux espoirs, et un aspect infantile assez énervant. Quant au personnage de Luke Brandon, c’est une caricature du BG millionnaire, séduisant (bien sûr), sûr de lui, qui sait ce qu’il veut, et qui a un comportement assez ambigu avec l’héroïne. Il est censé faire rêver la lectrice : il semble inaccessible, il est mystérieux. Le petit ami type de la Chick-Lit quoi ! Suze est elle aussi une caricature : celle de la meilleure amie rêvée. Elle comprend Rebecca, la soutient même quand elle ne sait pas ce qui ne va pas, cherche à l’aider quoi qu’il arrive. Elle est adorable, et n’en veut pas à Becky quand elle fait des bourdes qui peuvent la blesser, ou lui ment. Les parents de Becky se disputent comme un vieux couple, semblent plutôt compréhensifs, veulent tout savoir, et voit leur fille comme un génie, tout comme leurs voisins, Janice et Martin. D’autres personnages côtoient Rebecca au boulot, comme Elly, une de ses amies, qui prend sa vie en mains, voit son amie comme quelqu’un qui a réussi sa vie, et force ainsi la jeune femme à se remettre en question sans que ce soit l’objectif ; ses collègues et son patron ne sont pas embêtants, la considèrent comme une pro, et lui demandent régulièrement de faire quelques petites choses pour eux. La vision qu’a Becky des autres m’a semblé assez réductrice et fluctuante. Si quelque chose arrive, elle colle une étiquette sur le personnage concerné, étiquette qui changera s’il fait autre chose. C’est vers la fin du livre que Rebecca se pose des questions et devient plus neutre.

La fin est prévisible. Rebecca se découvre autrement : oui, elle est intelligente, et oui, elle peut briller sans acheter de nouveaux vêtements. Elle conclue bien ce livre frais et détente.

 

C’est donc un bon livre de Chick-Lit. Une femme se prend en mains (un peu tard, mais le fait est qu’elle le fait), et cela donne un bon moment de lecture détente sans réflexion. Je lirais la suite avec plaisir !

Un temps de saison de Marie Ndiaye

Posté : 19 juin, 2015 @ 11:53 dans Avis littéraires | Pas de commentaires »

Un temps de saison Genre : Contemporaine

Editeur : Editions de Minuit

Année de sortie : 2004

Nombre de pages : 142

Synopsis : Après l’été les Parisiens désertaient les lieux de leurs vacances ensoleillées, ignorant tout du sort que l’automne faisait à la région qu’ils quittaient jusqu’à l’été suivant. Un automne brutal, puis un long hiver de vent et de pluie, mortel aux corps fragiles. Cette saison-là, inconnue et implacable, il fut imposé à Herman de la découvrir.

 

Avis :  Je ne savais pas trop à quoi m’attendre avec ce livre, donc je me suis lancée dans la lecture sans a priori, et sans idée de ce qu’il renfermait.

En lisant les commentaires à l’arrière de l’édition, je me suis rendue compte que mon avis était un mélange de ceux des deux journalistes. J’ai d’abord trouvé qu’un certain humour cynique était présent avec la caricature du touriste qui ne sait pas ce qui l’attend dans un pays où il ne vit que l’été, et qu’il ne veut pas connaître en dehors du soleil et de la détente que cela lui procure. Il ne veut rien avoir à faire avec l’automne, la vie du village, les villageois eux-mêmes : d’ailleurs, il ne connaît personne, même si cela fait plusieurs années qu’il vient tous les ans dans le pays (on ne sait pas où il se trouve, soit dit en passant). Il a de nombreux préjugés sur la région, il pense qu’il est supérieur aux villageois parce qu’il vit à Paris, et que ceux-ci ont des rituels primitifs, comme ceux des rubans. Il va peu à peu se rendre compte que ce sont que des préjugés, et que ce ne sont pas eux qui doivent s’adapter à lui, mais bien lui qui doit se fondre dans les habitudes du village. Village qui va peu à peu l’engourdir, le rendre paresseux, lui faire tout oublier ; cet engourdissement est aussi ressenti par le lecteur, sans doute la raison pour laquelle je n’ai pas vraiment aimé ce livre. On se sent un peu piégé dans le livre, envahi par le froid et la pluie, proche de la déprime, du cauchemar, mot employé par la journaliste du Magazine littéraire pour décrire le livre. De plus, c’est quelque chose que je n’avais jamais lu, une vie de village où rien ne bouge, où rien ne choque, où tout est lent, comme paralysé. Dans ce sens, le livre est assez original, il nous montre un aspect de la vie que l’on ne voit pas ordinairement. Aussi, l’écriture de l’auteure est très maîtrisée, cela se sent tout le long du livre. Elle n’emploie pas les mots par hasard, elle sait ce qu’elle dit et l’impression qu’elle veut que son écriture fasse sur le lecteur.

Quant aux personnages, Herman, le professeur, est vraiment bourré de clichés sur les touristes au début du livre. Il se rebelle contre quelque chose qu’il ne comprend, veut qu’on lui explique ce qui lui arrive, se croit plus civilisé que les habitants du village et exige de rencontrer le maire sur le champ parce que son affaire est plus importante que les autres. Bien sûr, ce personnage évolue au fur et à mesure des pages : d’effrayé et cherchant des réponses, il passe à de plus en plus paresseux, pour finir par ne rien faire de ses journées. Il devient complètement passif, ne discute que de la pluie, ne pense que quand il est obligé de le faire. Il est paralysé par la lenteur du village, par l’absence de mouvement de ses villageois, et surtout de Charlotte, sur qui il semble prendre exemple. Elle se laisse complètement aller, ne cherche pas à faire quelque chose de sa vie. Celle qu’elle mène au village semble lui convenir tout à fait. Elle est totalement oisive, passive, et semble accepter tout et n’importe quoi. Métilde m’a semblé être son opposé : dynamique, elle veut tout faire pour échapper au village. Elle veut devenir quelqu’un en dehors de celui-ci, elle ne veut pas s’enfermer dans cette vie lente et amorphe qui l’attend si elle reste. Elle semble savoir ce qu’elle veut, même si elle s’attache à Charlotte. Elle veut également partir avec Gilbert, un personnage qui lui aussi veut quitter le village et avoir une meilleure vie ailleurs, dans les villes. Il semble impressionner Herman, mais pas le lecteur, qui découvre une autre facette de lui à la fin du livre. Alfred, quant à lui, n’est pas très appréciable pour le lecteur : il semble aider le personnage principal, qui ne veut pas de son aide, et, en réalité, lui donne des instructions qu’Herman n’ose même pas remettre en questions. Il exécute tout ce qu’il lui dit de faire. Lui-même semble avoir été comme lui un jour. D’autres personnages se croisent dans ce livre, notamment les commerçants, impressionnants pour le Parisien, avenants mais menaçants en même temps ; le maire, qui semble plus proche d’Alfred et Herman que des villageois ; deux personnages surprises à la fin, qui semblent complètement décalés dans cette région après cette lecture ; Rose et l’enfant, des êtres énigmatiques, le lecteur ne sait pas comment ils ne se sont retrouvés dans cette situation.

La fin m’a semblé très abrupte. Je m’attendais à autre chose, quelque chose qui clorait vraiment l’histoire, or, ce n’est pas du tout le cas. J’ai été un peu déçue, je dois bien l’avouer.

 

En définitive, un livre original, à l’écriture maîtrisée, qui nous montre une autre facette de nos lieux de vacances, mais dont la fin ne m’a pas satisfaite du tout. Un livre qui engourdit et paralyse le lecteur autant que le personnage principal.

Maliki, tome 1 : L’autre fille dans le miroir de Maliki

Posté : 18 juin, 2015 @ 7:12 dans Avis littéraires | Pas de commentaires »

Maliki tome 1  L'autre fille dans le miroirGenre : Jeunesse

Editeur : Bayard

Année de sortie : 2015

Nombre de pages : 297

Synopsis : Maliki est une jeune collégienne de 13 ans, qui se sent bien différente des autres. Et à juste titre. Avec ses cheveux roses et ses oreilles pointues, elle est aussi plus mature et lucide que ses camarades. Maliki traîne un lourd secret : son corps sert d’abri à une créature surnaturelle qui s’éveille doucement et aimerait bien sortir pour découvrir le monde … Maliki doit apprendre à contrôler cette présence fascinante et inquiétante à la fois, ainsi que les étranges pouvoirs qu’elle lui confère. Enquête aux sources de cette métamorphose, quotidien d’une collégienne et difficulté de trouver sa place quand on décide de ne pas rentrer dans un moule : la vie de Maliki est riche de péripéties et pleine de mystères.

 

Avis : J’adore les BD de Maliki, ce sont les seules (avec quelques autres séries) que j’ai lues en entier, et qui m’ont bien fait rire ! Je savais que ce livre serait un peu différent parce qu’il est « Jeunesse », mais je savais que je ne serais pas déçue !

Et c’est effectivement le cas ! Bien que ce ne soit pas le même format, ni tout à fait le même public, j’ai bien retrouvé ce que j’aimais chez Maliki ! Son humour et son mordant sont toujours là, et j’avoue que j’ai ri à plusieurs moments ! La jeune fille a toujours autant de repartie, et ne colle toujours pas à l’image standard – ici celle du collégien – que certains voudraient lui voir endosser ; elle critique d’ailleurs assez clairement les imbéciles de tout poil, ce qu’elle fait déjà dans ses strips. Ici, l’on découvre le passé du personnage, comment tout a commencé, pourquoi Ladybird vit avec elle, qui sont Sabrina et Flèche, mais également la maman de Maliki que l’on ne voit jamais dans les strips il me semble. L’histoire est bien ficelée (même si les lecteurs des BD savent déjà ce qui arrive à la jeune fille), tout se passe peu à peu, par étapes. Petit plus : les petites illustrations tout le long de l’œuvre. J’aurais peut-être aimé en voir plus, mais c’était déjà sympa d’en mettre ! Egalement, le livre est écrit sous différentes formes, si je peux dire : d’un côté, Maliki écrit à son journal ce qui lui arrive, ce qu’elle ne comprend pas, elle partage avec lui ses pensées, ses chagrins et ses joies ; de l’autre, c’est un narrateur omniscient qui nous raconte la vie de la jeune fille, mais aussi la réaction de certains autres personnages, comme Ranjit à un moment. Deuxième petit plus : je trouve la couverture jolie, même si, sur ce dessin, Maliki ne fait pas du tout 13 ans ! On retrouve d’ailleurs la passion pour le dessin du personnage qui l’évoque souvent, puisqu’elle veut devenir dessinatrice et prend des cours de dessin.

La jeune fille, au début du livre, est différente de la jeune femme que l’on découvre dans les BD : elle est timide, n’ose pas réagir quand on la blesse ou quand on se moque d’un autre élève. Elle essaie de se faire toute petite, de ne pas se faire remarquer, et ne riposte pas vraiment quand elle bout intérieurement. Maliki, dans les strips, a un caractère plutôt explosif, et ne mâche pas ses mots. Là, elle les pense, mais ne les dit pas. Je me suis dit que c’était sans doute dû à son âge. Mais, à un moment, elle balance une réplique à Benoit digne de la Maliki adulte, et j’étais scotchée ! (j’ai bien ri aussi !) Et, peu à peu, elle prend de l’assurance, et devient celle qu’elle est encore dans les BD. A un certain moment, je me suis identifiée à elle lorsqu’elle parle de don pour l’art qui n’existe pas et qu’il faut travailler pour que cela donne quelque chose : c’est vrai que ça ne vient pas en se tournant les pouces et en attendant qu’une petite fée se serve de nos mains pour faire ce que l’on veut à notre place ! On découvre d’autres personnages dans ce livre, comme la maman de la jeune fille. Elle semble assez inquiète pour sa fille en raison des crises étranges qu’elle a parfois. Comme toutes les mères, elle exige de savoir où sa fille se trouve, et quand elle rentre tard, elle doit donner des explications. Aussi, elle a un rapport particulier à la cuisine qui m’a fait rire, et elle semble assez relax la plupart du temps. Le père de Maliki est mentionné également dans le livre : je ne peux pas me sortir de la tête le premier strip que j’ai lu, qui le mettait en scène, un concombre à la main (si vous voulez retrouver ce strip, c’est le premier dans Maliki, tome 1 : Maliki broie la vie en rose). Je ne m’attendais tellement pas à ce qui s’est passé que j’ai éclaté de rire (et les mots de Maliki pour parler de l’événement ne font qu’ajouter une nouvelle raison de rire !). Donc je n’ai pas pu m’empêcher, à chaque fois qu’il apparaissait, de revisionner l’image dans ma tête ! Concernant les amis de Maliki, il y a bien sûr Sabrina, que l’on voit peu mais à laquelle on s’attache vu les circonstances ; Sarah, qui semble assez influençable, et que la jeune fille ne sait pas comment faire redescendre sur terre ; Ranjit, un jeune Indien assez étrange, qui m’a un peu fait penser à Fang dans sa façon de parler. Il y a aussi les autres : les camarades de classe de Maliki, qui ne semblent pas oser l’approcher ; Benoit, un peu la caricature du garçon arrogant qui ne sait pas parler aux gens correctement ni se faire des amis convenablement ; Rafael, duquel je ne me suis pas méfiée, et qui surprend un peu vers la fin ; le docteur Pilven, un médecin assez particulier, qui s’enthousiasme pour le cas de la jeune fille, et fait des choses pas très légales. Evidemment, l’on découvre aussi Lady, mais assez peu, puisqu’elle apparaît quand l’on se trouve assez proche de la fin. J’adore ce personnage, c’est sans doute mon préféré dans les strips ! Pour ceux qui ne connaissent pas, je ne vais pas en dire plus !

Ce livre nous parle aussi, d’une certaine façon, des traumatismes de l’enfance, et du fait que les êtres chers que l’on perd restent en nous, quoi que l’on fasse. Le personnage principal a vécu des moments difficiles qui restent gravés dans sa mémoire, qui la hantent encore, et qui vont changer sa vie. J’ai trouvé que ce qui lui arrivait était une belle métaphore pour dire que ceux que l’on aime sont toujours avec nous.

La fin nous permet de retrouver un autre personnage que l’on aime dans les BD, mais je ne dirais pas lequel pour ne pas gâcher la surprise, qui n’en est pas vraiment une, puisqu’il y a quelques indices. En tout cas, j’ai trouvé qu’elle promettait une suite, et je suis curieuse de la lire ! Finalement, je dois quand même dire que je préfère les BD, et que j’attends avec impatience le prochain album !

 

En définitive, un roman sur le passé de Maliki qui nous apprend comment tout a commencé, et où l’on retrouve l’humour et le mordant de l’auteure ! Vivement la suite, mais aussi un nouvel album !

Louis XIV : L’hiver du grand roi de Max Gallo

Posté : 18 juin, 2015 @ 11:19 dans Avis littéraires | Pas de commentaires »

Louis XIV, l'hiver du grand roi Genre : Biographie, Historique

Editeur : Pocket

Année de sortie : 2011

Nombre de pages : 342

Synopsis : Cet hiver 1683 semble marquer le crépuscule d’un règne unique. Le roi malade mène une lutte courageuse. Car Louis le Grand ne capitule jamais. L’Europe entière résonne du bruit de ses victoires. Alors que la mort emporte ses conseillers et les membres de sa famille, le roi doit dicter son rythme à la Cour … Une comédie que cet homme inquiet, vieillissant, peine à jouer de plus en plus. Jusqu’à la fin, Louis gouverne, décide, du sort de la France comme de son propre salut.

 

Avis : J’ai lu le premier tome il y a plus d’un an, et je voulais retrouver la Cour, le roi et sa famille, l’ambiance joviale du début du règne.

L’atmosphère a nettement changé ! Elle est maintenant lugubre, sombre par rapport à la première partie du règne. Cette deuxième partie est dominée par le froid : même dans les saisons chaudes, le lecteur a l’impression qu’il fait froid dans le cœur du roi. Il est aussi vrai que les hivers ont été très rudes à certaines périodes du règne de Louis XIV, ce qui n’arrange rien au moral des courtisans, et à l’ambiance du château de Versailles. La deuxième partie du règne est surtout centrée sur la religion qui prend une importance considérable pour lui : elle est incarnée par Mme de Maintenon, qui le pousse à devenir dévot. Il veut racheter les péchés qu’il a commis au début de son règne, comme le double adultère avec Athénaïs de Montespan. Cette partie est également envahie par la mort : de nombreux personnages la trouvent, membres de la famille royale ou conseillers. Elle hante le roi, qui ne cesse de ressasser le fait qu’il va mourir, qu’il va rejoindre tous ceux qui sont partis avant lui. La mort est partout autour de lui et frappe même les plus jeunes : elle prend majoritairement des gens plus jeunes que le roi, qui se dit que c’est Dieu qui l’épargne tout en lui montrant qu’il peut lui reprendre la vie qu’il lui a donnée s’il le décide. Le sentiment qu’éprouve Louis XIV est vraiment horrible, et ne lui laisse pas de repos. Le lecteur ne peut que compatir, et comprendre le désespoir que ressent le roi quand il voit toute sa famille s’éteindre avant lui. Lui, ce n’est pas la mort qui le prend tout de suite, mais la maladie qui le ronge peu à peu. Certains passages sont vraiment affreux : le roi doit se faire traiter pour différents problèmes, et rien que le fait de lever un bras le met au supplice. Tout son corps souffre, il n’a plus rien du jeune homme qui dansait au milieu de la Cour : il doit se résoudre à vieillir et à devoir renoncer à certains plaisirs comme la chasse. Louis XIV fait peine à voir, mais il reste courageux et brave car il est le roi, et il doit gouverner la France. L’on retrouve donc ici des intrigues de Cour, mais surtout des problèmes plus urgents pour le roi : ceux de la guerre avec les puissances qui l’entourent comme les Provinces-Unies, l’Angleterre et l’Empire Germanique, et ceux de la religion, qu’il veut exclusivement catholique, sans huguenots. L’attention du roi est donc partagée entre la peur de la mort pour lui et ses proches, et les guerres qu’il mène dans et à l’extérieur de son pays. Il compare d’ailleurs ces guerres à celle qu’il mène contre la maladie.

L’on s’attache facilement à certains personnages, et l’on se méfie d’autres. Le roi, tout d’abord, nous montre son courage et sa détermination, mais aussi sa peur et son impuissance. Il voudrait tout contrôler, que tout aille bien, mais tout meurt autour de lui : les récoltes, sa famille, son peuple. Il ne peut que prier Dieu qui est son dernier recours, notamment grâce à Mme de Maintenon. Elle est très discrète, se fait quasi toute petite, mais elle est là, comme un pilier pour un roi, un pilier sur lequel il peut se reposer, à qui il peut confier ce qui le hante, devant lequel il peut montrer ce qu’il ressent vraiment, qui il est vraiment. Elle ne s’oppose pas à lui, mais lui dit ce qu’elle pense, même si c’est un avis contraire à celui qui deviendra son mari. Elle est très dévote, se repose sur Dieu, et le temps ne semble pas l’altérer comme il le fait pour le roi et les autres membres de sa famille. L’on découvre aussi que sa foi la rend un peu influençable, et que cela se ressent aussi sur le roi, qui compte sur elle. Le lecteur côtoie ici tout un florilège de personnages : Monsieur, qui veut profiter de la vie au maximum avant de mourir et ne se soucie pas du fait que ces plaisirs sont interdits ; Madame, qui a une plume acérée, qui déteste Mme de Maintenon, et critique le roi sans que celui-ci juge nécessaire d’intervenir, c’est une langue de vipère qui a fini par m’exaspérer ; le Dauphin, qui ne pense qu’aux plaisirs ; ses enfants, le Duc de Bourgogne, qui a du succès sur le champ de bataille, le Duc de Berry, qui ne comprend pas sa femme, et craint qu’elle ait des relations incestueuses avec son propre père, Philippe d’Orléans ; Marie-Adélaïde de Savoie, le rayon de soleil de Louis XIV, une princesse divine qui apporte de la joie à Versailles à nouveau ; Philippe d’Orléans, débauché et que l’on soupçonne d’inceste, qui doit être le régent du duc d’Anjou, futur Louis XV ; Mme de Montespan, que l’on aperçoit, et de laquelle on nous rappelle l’histoire des Poisons et les messes noires ; ses enfants avec le roi, des bâtards légitimés puis faits princes et princesses de sang ; les ministres, maréchaux, généraux et conseillers du roi : Colbert, Louvois, Chamillart, Villars, Villeroi, Vauban, etc. C’est une époque ancienne que l’on redécouvre, et l’on apprend beaucoup de choses sur la façon de vivre et les différents personnages. C’est une autre façon de s’intéresser à l’histoire, en entrant dans la tête du roi, même si l’on ne sait pas vraiment qu’elles étaient ses pensées et ses sentiments.

Je dois dire que, malgré tout, j’ai été déçue par l’écriture de l’auteur. Je n’aime pas du tout son style. Il m’a semblé monotone, monocorde, et j’y ai trouvé de nombreuses répétitions. Cela donne l’impression d’une non-relecture ou que l’auteur pense que le lecteur est susceptible de tout oublier très vite. C’est dommage.

La fin est chargée d’émotion car le Soleil s’éteint à 77 ans. Il a lutté contre la maladie, puis contre la mort, pendant de nombreuses années, et elle a fini par le rattraper. J’avoue avoir eu les larmes aux yeux en lisant ce passage, mais aussi d’autres, où le roi pleure la mort de ses proches.

 

En définitive, un bon roman historique malgré des répétitions et une écriture monocorde. C’est un livre très sombre, où la mort peut surgir sans crier gare à chaque page, et où la maladie et le froid envahissent le corps et le cœur du roi.

La Dame au petit chien et autres nouvelles de Anton Tchékov

Posté : 16 juin, 2015 @ 7:44 dans Avis littéraires | Pas de commentaires »

La Dame au petit chien Genre : Nouvelle, Classique

Editeur : Folio

Année de sortie : 2012

Nombre de pages : 375

Synopsis : Voici des nouvelles sur le « royaume des femmes ». Ainsi, la Dame au petit chien promène son ennui et son chien sur la digue d’une station de la mer Noire. Un homme solitaire la remarque, l’aime, mais ne peut triompher plus tard de toutes les barrières qui se dressent sur le chemin de leur bonheur. Tchékov souffrait d’une impossibilité d’aimer. Mais l’amour lui inspire émotion ou ironie (« Si vous craignez la solitude, ne vous mariez pas »), et une grande variété de tableaux : « Une nouvelle qui n’a pas de femmes, écrit-il, c’est une machine sans vapeur. » L’héroïne par excellence est pour lui la femme incomprise, qui rêve d’une autre vie, inaccessible.

 

Avis : J’ai d’abord entendu parler de ce livre dans un autre livre : Le Liseur de Bernhard Schlink, que j’ai beaucoup aimé. Je me suis dit : « Tiens, je ne connais pas du tout cette œuvre, je vais me renseigner ». Je l’ai finalement acheté, et j’ai mis un long moment avant de le lire !

Je dois avouer que je n’ai pas vraiment aimé le début du recueil. Je l’ai commencé en août 2014, et je l’ai arrêté parce que je n’arrivais pas à prendre de plaisir à ma lecture. Je l’ai mis de côté pour plus tard. En le reprenant, je me suis rendue compte que je m’étais arrêtée en plein milieu d’une nouvelle, ce qui est assez rare ! Je l’ai donc recommencé, et là, j’ai vraiment apprécié ma lecture. Je ne me souviens plus du tout des premières histoires, excepté « La Princesse », que j’avais vu en cours de philosophie en Terminale, et que j’avais bien aimé. Les nouvelles que j’ai lues en reprenant le livre m’ont semblé bien plus intéressantes que les premières. J’ai repris à « La Cigale », et j’ai tout de suite adhéré à la fois au style de l’auteur et à ce qu’il me racontait.

Le recueil est centré sur les femmes : le lecteur se retrouve en face de différentes dames, ou paysannes, et il se voit relater leur histoire. Les portraits que le livre nous offre sont assez variés : la Dame au petit chien ne ressemble pas du tout à Anna Akimovna, ou à Olga. Leur personnalité est recherchée, profonde, mais aussi assez réaliste, dans le sens où il existe vraiment des femmes comme elles sont décrites ici : certaines ne pensent qu’à l’argent, et d’autres tombent amoureuses régulièrement après la fin d’un amour précédent. J’ai particulièrement aimé « La Dame au petit chien » qui m’avait motivé pour lire ce livre. Le lecteur est touché par les sentiments que ressentent les personnages et qui passent par les mots : la passion impossible, la tristesse d’aimer quelqu’un que l’on ne peut atteindre, l’ennui de n’avoir personne à aimer, le dégoût de celui que l’on a épousé, l’amour simple et tendre, la perte brutale, le renouveau, l’adultère qui survient par ennui ou par amour sincère. En effet, l’amour est le centre du recueil : il est présent dans toutes les nouvelles sous différentes formes, à différents stades. Ainsi, le lecteur se laisse traverser par ces émotions diverses, et voyage, par la même occasion, dans les plaines froides de Russie, les rues de Moscou ou d’autres villes, dans les jardins ou les pièces de la maison des héroïnes, pièces où elles passent le plus clair de leur temps. De plus, l’écriture est agréable, sans fioritures, fluide et simple à lire. Enfin, j’ai trouvé plusieurs fois le même prénom dans différentes nouvelles, mais je ne sais pas s’ils désignent la même personne, ou si deux personnages portent le même nom. Si la première option est la bonne, c’est assez intéressant de retrouver le même héros dans plusieurs histoires, cela donne une idée de la tournure que prend sa vie, et cela m’a fait penser à Bernard Werber, qui écrit des nouvelles puis les reprend pour écrire des romans, ce que je trouve très intéressant, parce que si l’on a aimé la petite histoire, le roman nous permet de prolonger le plaisir que l’on a pris avec des personnages que l’on apprécie.

 

En définitive, un recueil que j’ai d’abord eu du mal à commencer, puis que j’ai aimé. Il nous présente tout un éventail de femmes très différentes, assez réalistes, et nous plonge dans des histoires d’amour variées dans une Russie tout aussi contrastée.

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