Redbluemoon

I found myself in Wonderland.

Archive pour le 18 juin, 2015

Maliki, tome 1 : L’autre fille dans le miroir de Maliki

Posté : 18 juin, 2015 @ 7:12 dans Avis littéraires | Pas de commentaires »

Maliki tome 1  L'autre fille dans le miroirGenre : Jeunesse

Editeur : Bayard

Année de sortie : 2015

Nombre de pages : 297

Synopsis : Maliki est une jeune collégienne de 13 ans, qui se sent bien différente des autres. Et à juste titre. Avec ses cheveux roses et ses oreilles pointues, elle est aussi plus mature et lucide que ses camarades. Maliki traîne un lourd secret : son corps sert d’abri à une créature surnaturelle qui s’éveille doucement et aimerait bien sortir pour découvrir le monde … Maliki doit apprendre à contrôler cette présence fascinante et inquiétante à la fois, ainsi que les étranges pouvoirs qu’elle lui confère. Enquête aux sources de cette métamorphose, quotidien d’une collégienne et difficulté de trouver sa place quand on décide de ne pas rentrer dans un moule : la vie de Maliki est riche de péripéties et pleine de mystères.

 

Avis : J’adore les BD de Maliki, ce sont les seules (avec quelques autres séries) que j’ai lues en entier, et qui m’ont bien fait rire ! Je savais que ce livre serait un peu différent parce qu’il est « Jeunesse », mais je savais que je ne serais pas déçue !

Et c’est effectivement le cas ! Bien que ce ne soit pas le même format, ni tout à fait le même public, j’ai bien retrouvé ce que j’aimais chez Maliki ! Son humour et son mordant sont toujours là, et j’avoue que j’ai ri à plusieurs moments ! La jeune fille a toujours autant de repartie, et ne colle toujours pas à l’image standard – ici celle du collégien – que certains voudraient lui voir endosser ; elle critique d’ailleurs assez clairement les imbéciles de tout poil, ce qu’elle fait déjà dans ses strips. Ici, l’on découvre le passé du personnage, comment tout a commencé, pourquoi Ladybird vit avec elle, qui sont Sabrina et Flèche, mais également la maman de Maliki que l’on ne voit jamais dans les strips il me semble. L’histoire est bien ficelée (même si les lecteurs des BD savent déjà ce qui arrive à la jeune fille), tout se passe peu à peu, par étapes. Petit plus : les petites illustrations tout le long de l’œuvre. J’aurais peut-être aimé en voir plus, mais c’était déjà sympa d’en mettre ! Egalement, le livre est écrit sous différentes formes, si je peux dire : d’un côté, Maliki écrit à son journal ce qui lui arrive, ce qu’elle ne comprend pas, elle partage avec lui ses pensées, ses chagrins et ses joies ; de l’autre, c’est un narrateur omniscient qui nous raconte la vie de la jeune fille, mais aussi la réaction de certains autres personnages, comme Ranjit à un moment. Deuxième petit plus : je trouve la couverture jolie, même si, sur ce dessin, Maliki ne fait pas du tout 13 ans ! On retrouve d’ailleurs la passion pour le dessin du personnage qui l’évoque souvent, puisqu’elle veut devenir dessinatrice et prend des cours de dessin.

La jeune fille, au début du livre, est différente de la jeune femme que l’on découvre dans les BD : elle est timide, n’ose pas réagir quand on la blesse ou quand on se moque d’un autre élève. Elle essaie de se faire toute petite, de ne pas se faire remarquer, et ne riposte pas vraiment quand elle bout intérieurement. Maliki, dans les strips, a un caractère plutôt explosif, et ne mâche pas ses mots. Là, elle les pense, mais ne les dit pas. Je me suis dit que c’était sans doute dû à son âge. Mais, à un moment, elle balance une réplique à Benoit digne de la Maliki adulte, et j’étais scotchée ! (j’ai bien ri aussi !) Et, peu à peu, elle prend de l’assurance, et devient celle qu’elle est encore dans les BD. A un certain moment, je me suis identifiée à elle lorsqu’elle parle de don pour l’art qui n’existe pas et qu’il faut travailler pour que cela donne quelque chose : c’est vrai que ça ne vient pas en se tournant les pouces et en attendant qu’une petite fée se serve de nos mains pour faire ce que l’on veut à notre place ! On découvre d’autres personnages dans ce livre, comme la maman de la jeune fille. Elle semble assez inquiète pour sa fille en raison des crises étranges qu’elle a parfois. Comme toutes les mères, elle exige de savoir où sa fille se trouve, et quand elle rentre tard, elle doit donner des explications. Aussi, elle a un rapport particulier à la cuisine qui m’a fait rire, et elle semble assez relax la plupart du temps. Le père de Maliki est mentionné également dans le livre : je ne peux pas me sortir de la tête le premier strip que j’ai lu, qui le mettait en scène, un concombre à la main (si vous voulez retrouver ce strip, c’est le premier dans Maliki, tome 1 : Maliki broie la vie en rose). Je ne m’attendais tellement pas à ce qui s’est passé que j’ai éclaté de rire (et les mots de Maliki pour parler de l’événement ne font qu’ajouter une nouvelle raison de rire !). Donc je n’ai pas pu m’empêcher, à chaque fois qu’il apparaissait, de revisionner l’image dans ma tête ! Concernant les amis de Maliki, il y a bien sûr Sabrina, que l’on voit peu mais à laquelle on s’attache vu les circonstances ; Sarah, qui semble assez influençable, et que la jeune fille ne sait pas comment faire redescendre sur terre ; Ranjit, un jeune Indien assez étrange, qui m’a un peu fait penser à Fang dans sa façon de parler. Il y a aussi les autres : les camarades de classe de Maliki, qui ne semblent pas oser l’approcher ; Benoit, un peu la caricature du garçon arrogant qui ne sait pas parler aux gens correctement ni se faire des amis convenablement ; Rafael, duquel je ne me suis pas méfiée, et qui surprend un peu vers la fin ; le docteur Pilven, un médecin assez particulier, qui s’enthousiasme pour le cas de la jeune fille, et fait des choses pas très légales. Evidemment, l’on découvre aussi Lady, mais assez peu, puisqu’elle apparaît quand l’on se trouve assez proche de la fin. J’adore ce personnage, c’est sans doute mon préféré dans les strips ! Pour ceux qui ne connaissent pas, je ne vais pas en dire plus !

Ce livre nous parle aussi, d’une certaine façon, des traumatismes de l’enfance, et du fait que les êtres chers que l’on perd restent en nous, quoi que l’on fasse. Le personnage principal a vécu des moments difficiles qui restent gravés dans sa mémoire, qui la hantent encore, et qui vont changer sa vie. J’ai trouvé que ce qui lui arrivait était une belle métaphore pour dire que ceux que l’on aime sont toujours avec nous.

La fin nous permet de retrouver un autre personnage que l’on aime dans les BD, mais je ne dirais pas lequel pour ne pas gâcher la surprise, qui n’en est pas vraiment une, puisqu’il y a quelques indices. En tout cas, j’ai trouvé qu’elle promettait une suite, et je suis curieuse de la lire ! Finalement, je dois quand même dire que je préfère les BD, et que j’attends avec impatience le prochain album !

 

En définitive, un roman sur le passé de Maliki qui nous apprend comment tout a commencé, et où l’on retrouve l’humour et le mordant de l’auteure ! Vivement la suite, mais aussi un nouvel album !

Louis XIV : L’hiver du grand roi de Max Gallo

Posté : 18 juin, 2015 @ 11:19 dans Avis littéraires | Pas de commentaires »

Louis XIV, l'hiver du grand roi Genre : Biographie, Historique

Editeur : Pocket

Année de sortie : 2011

Nombre de pages : 342

Synopsis : Cet hiver 1683 semble marquer le crépuscule d’un règne unique. Le roi malade mène une lutte courageuse. Car Louis le Grand ne capitule jamais. L’Europe entière résonne du bruit de ses victoires. Alors que la mort emporte ses conseillers et les membres de sa famille, le roi doit dicter son rythme à la Cour … Une comédie que cet homme inquiet, vieillissant, peine à jouer de plus en plus. Jusqu’à la fin, Louis gouverne, décide, du sort de la France comme de son propre salut.

 

Avis : J’ai lu le premier tome il y a plus d’un an, et je voulais retrouver la Cour, le roi et sa famille, l’ambiance joviale du début du règne.

L’atmosphère a nettement changé ! Elle est maintenant lugubre, sombre par rapport à la première partie du règne. Cette deuxième partie est dominée par le froid : même dans les saisons chaudes, le lecteur a l’impression qu’il fait froid dans le cœur du roi. Il est aussi vrai que les hivers ont été très rudes à certaines périodes du règne de Louis XIV, ce qui n’arrange rien au moral des courtisans, et à l’ambiance du château de Versailles. La deuxième partie du règne est surtout centrée sur la religion qui prend une importance considérable pour lui : elle est incarnée par Mme de Maintenon, qui le pousse à devenir dévot. Il veut racheter les péchés qu’il a commis au début de son règne, comme le double adultère avec Athénaïs de Montespan. Cette partie est également envahie par la mort : de nombreux personnages la trouvent, membres de la famille royale ou conseillers. Elle hante le roi, qui ne cesse de ressasser le fait qu’il va mourir, qu’il va rejoindre tous ceux qui sont partis avant lui. La mort est partout autour de lui et frappe même les plus jeunes : elle prend majoritairement des gens plus jeunes que le roi, qui se dit que c’est Dieu qui l’épargne tout en lui montrant qu’il peut lui reprendre la vie qu’il lui a donnée s’il le décide. Le sentiment qu’éprouve Louis XIV est vraiment horrible, et ne lui laisse pas de repos. Le lecteur ne peut que compatir, et comprendre le désespoir que ressent le roi quand il voit toute sa famille s’éteindre avant lui. Lui, ce n’est pas la mort qui le prend tout de suite, mais la maladie qui le ronge peu à peu. Certains passages sont vraiment affreux : le roi doit se faire traiter pour différents problèmes, et rien que le fait de lever un bras le met au supplice. Tout son corps souffre, il n’a plus rien du jeune homme qui dansait au milieu de la Cour : il doit se résoudre à vieillir et à devoir renoncer à certains plaisirs comme la chasse. Louis XIV fait peine à voir, mais il reste courageux et brave car il est le roi, et il doit gouverner la France. L’on retrouve donc ici des intrigues de Cour, mais surtout des problèmes plus urgents pour le roi : ceux de la guerre avec les puissances qui l’entourent comme les Provinces-Unies, l’Angleterre et l’Empire Germanique, et ceux de la religion, qu’il veut exclusivement catholique, sans huguenots. L’attention du roi est donc partagée entre la peur de la mort pour lui et ses proches, et les guerres qu’il mène dans et à l’extérieur de son pays. Il compare d’ailleurs ces guerres à celle qu’il mène contre la maladie.

L’on s’attache facilement à certains personnages, et l’on se méfie d’autres. Le roi, tout d’abord, nous montre son courage et sa détermination, mais aussi sa peur et son impuissance. Il voudrait tout contrôler, que tout aille bien, mais tout meurt autour de lui : les récoltes, sa famille, son peuple. Il ne peut que prier Dieu qui est son dernier recours, notamment grâce à Mme de Maintenon. Elle est très discrète, se fait quasi toute petite, mais elle est là, comme un pilier pour un roi, un pilier sur lequel il peut se reposer, à qui il peut confier ce qui le hante, devant lequel il peut montrer ce qu’il ressent vraiment, qui il est vraiment. Elle ne s’oppose pas à lui, mais lui dit ce qu’elle pense, même si c’est un avis contraire à celui qui deviendra son mari. Elle est très dévote, se repose sur Dieu, et le temps ne semble pas l’altérer comme il le fait pour le roi et les autres membres de sa famille. L’on découvre aussi que sa foi la rend un peu influençable, et que cela se ressent aussi sur le roi, qui compte sur elle. Le lecteur côtoie ici tout un florilège de personnages : Monsieur, qui veut profiter de la vie au maximum avant de mourir et ne se soucie pas du fait que ces plaisirs sont interdits ; Madame, qui a une plume acérée, qui déteste Mme de Maintenon, et critique le roi sans que celui-ci juge nécessaire d’intervenir, c’est une langue de vipère qui a fini par m’exaspérer ; le Dauphin, qui ne pense qu’aux plaisirs ; ses enfants, le Duc de Bourgogne, qui a du succès sur le champ de bataille, le Duc de Berry, qui ne comprend pas sa femme, et craint qu’elle ait des relations incestueuses avec son propre père, Philippe d’Orléans ; Marie-Adélaïde de Savoie, le rayon de soleil de Louis XIV, une princesse divine qui apporte de la joie à Versailles à nouveau ; Philippe d’Orléans, débauché et que l’on soupçonne d’inceste, qui doit être le régent du duc d’Anjou, futur Louis XV ; Mme de Montespan, que l’on aperçoit, et de laquelle on nous rappelle l’histoire des Poisons et les messes noires ; ses enfants avec le roi, des bâtards légitimés puis faits princes et princesses de sang ; les ministres, maréchaux, généraux et conseillers du roi : Colbert, Louvois, Chamillart, Villars, Villeroi, Vauban, etc. C’est une époque ancienne que l’on redécouvre, et l’on apprend beaucoup de choses sur la façon de vivre et les différents personnages. C’est une autre façon de s’intéresser à l’histoire, en entrant dans la tête du roi, même si l’on ne sait pas vraiment qu’elles étaient ses pensées et ses sentiments.

Je dois dire que, malgré tout, j’ai été déçue par l’écriture de l’auteur. Je n’aime pas du tout son style. Il m’a semblé monotone, monocorde, et j’y ai trouvé de nombreuses répétitions. Cela donne l’impression d’une non-relecture ou que l’auteur pense que le lecteur est susceptible de tout oublier très vite. C’est dommage.

La fin est chargée d’émotion car le Soleil s’éteint à 77 ans. Il a lutté contre la maladie, puis contre la mort, pendant de nombreuses années, et elle a fini par le rattraper. J’avoue avoir eu les larmes aux yeux en lisant ce passage, mais aussi d’autres, où le roi pleure la mort de ses proches.

 

En définitive, un bon roman historique malgré des répétitions et une écriture monocorde. C’est un livre très sombre, où la mort peut surgir sans crier gare à chaque page, et où la maladie et le froid envahissent le corps et le cœur du roi.

 

Baseball fans gather zone |
Eaudefiction |
Ici même |
Unblog.fr | Annuaire | Signaler un abus | Kpg1221gpk
| Elenaqin
| la saltarelle des baronnes