Ainsi puis-je mourir de Viviane Moore
Genre : Historique, Contemporaine
Editeur : 10/18
Année de sortie : 2013
Nombre de pages : 425
Synopsis : En faisant des amours interdites de Marguerite de Ravalet le sujet de son nouveau roman, Gabrielle Dancel ne peut se douter à quel point son destin va se mêler à celui de son héroïne. Quatre cents ans après ce drame qui défraya la chronique sous Henri IV, la malédiction semble se répéter et faire de la jeune romancière sa dernière victime.
Avis : Ce livre m’a été prêté par ma cousine qui, me semble-t-il, l’avait beaucoup aimé ! Il m’intriguait déjà, donc je me suis lancée ! Petite remarque avant de parler de cette œuvre : en ce moment, j’ai remarqué que je lisais beaucoup de livres aux couvertures bleues !
Deux intrigues s’entremêlent dans cet ouvrage : celle de Gabrielle Dancel, romancière, dont la vie change du tout au tout et qui va apprendre beaucoup sur ses proches, mais aussi sur elle-même ; celle de Marguerite de Tourlaville, femme de l’époque de Henri IV qui rencontra un destin tragique. Il est intéressant de retrouver deux romans en un : le livre est à la fois historique et moderne, on se retrouve dans la vie de l’époque, auprès de Marguerite et de sa famille, mais aussi dans la « vraie vie », la vie actuelle, avec Gabrielle et ses proches. Cet enchevêtrement peut perdre le lecteur entre deux mondes, tout comme l’héroïne semble l’être. J’ai été captivée par certains passages et j’ai aimé l’alternance plus ou moins régulière entre les deux intrigues. Le lecteur en apprend beaucoup sur Marguerite de Tourlaville, puisque la romancière se met dans sa tête pour rendre ses sentiments et ses pensées. J’ai aimé le fait aussi que ce soit l’histoire d’une femme qui écrit un roman sur une dame de l’époque, ce que fait en réalité l’auteure de Ainsi puis-je mourir. Cela donne une mise en abîme intéressante. J’ai également aimé le fait que l’auteure mentionne des œuvres historiques, mais aussi littéraires, comme Le Horla, mon favori de Maupassant. Il y a également du suspense, si je peux dire : on se pose les mêmes questions que les personnages, on cherche à comprendre ce qui arrive à la romancière, comprendre le lien étroit qui existe entre elle et Marguerite. Le lecteur voit l’histoire se répéter tout en se disant que c’est invraisemblable. Quelques petits bémols pour ce livre : j’ai trouvé qu’il y avait un peu trop de répétitions, et qu’avec la confusion de Gabrielle, le lecteur lui aussi ressort confus.
Quant aux personnages, j’ai trouvé Gabrielle un peu énervante. Elle ne prend pas du tout sa vie en mains et se laisse complètement aller. Elle se pose beaucoup de questions à elle-même sans jamais oser les poser aux personnes concernées. Elle ne prend pas vraiment de décisions, ou fait preuve de faiblesse quand il est temps de parler. Elle a tout oublié de son passé, l’a réinventé, et continue à vouloir tout effacer, sans que l’on comprenne vraiment pourquoi. J’ai pensé que quelque chose de terrible avait dû lui arriver, mais il n’en est pas fait mention, excepté pour l’histoire du château, ce que sa grand-mère lui racontait et la rupture qu’elle a mal vécue. J’ai trouvé que c’était une héroïne qui exagère et qui vit dans l’outrance. Philip, en ce qui le concerne, a un comportement étrange à travers les yeux de Gabrielle. Il m’a semblé très peu supportable pour une autre femme : l’héroïne est si effacée qu’elle se tait, et n’ose jamais vraiment se rebeller contre lui. Il est secret, mystérieux, et même suspect à partir d’un certain moment. Ce personnage opère presque un retournement de cerveau chez Gabrielle ! Mathias est aussi mystérieux que Philip, mais le lecteur, me semble-t-il, lui accorde plus de confiance, sans doute à cause de l’entêtement de l’héroïne et de la façon dont elle le voit. Terry, quant à elle, est effrayante. J’ai eu du mal à la comprendre avant d’avoir découvert son secret. Elle met mal à l’aise, autant les autres personnages que le lecteur. Marguerite, la deuxième héroïne de ce livre, est courageuse, brave, amoureuse. J’ai ressenti de l’admiration pour elle, mais aussi de la pitié et de la compassion. Quel pauvre destin … Julien, son frère, tente de lutter contre ses sentiments avec courage et dignité. Il aime tendrement sa sœur qu’il veut protéger à tout prix de tout ce qui peut la faire souffrir. Il est un peu l’exemple du preux chevalier des contes de fées. Comme dans presque tous les romans, il existe un personnage détestable, et ici, il se nomme Jean Le Febvre de Haupitois. Il est abject, immonde, et tous les adjectifs négatifs que l’on voudra. C’est l’exemple type des hommes que le lecteur rencontre dans les romans ou dans l’Histoire en se demandant comment il est possible d’être si cruel et vil.
Ce livre nous offre également une réflexion sur le mélange entre la réalité et la fiction (même si ici, il s’agit d’Histoire), mais aussi sur le poids de l’Histoire, ou de quelque chose qui nous tient à cœur dans nos vies. Si Gabrielle est quasiment habitée par Marguerite, sa vie tourne autour d’elle, et elle a l’impression que tout est comme à l’époque, qu’elle revit la même histoire ; elle est l’exemple du romancier qui est tellement dans son livre qu’il rapproche tout ce qui l’entoure de son histoire. C’est comme si elle vivait dans son roman, ce qui donne une impression d’irréalité et de confusion au lecteur, confusion que ressent aussi le personnage.
Cette histoire est centrée sur l’amour, d’un côté la romance entre Philip et Gabrielle, et de l’autre, les histoires de cœur de Marguerite. Pour le premier couple, tout semble compliqué. Il n’y a pas de communication entre les deux personnages, ils ne se parlent pas de leur passé ou de ce qu’ils ressentent. Leur amour paraît compliqué. Pour la seconde, le synopsis parle d’amours interdites mais je ne m’attendais pas à ça ! Son amour est mêlé de tristesse, de désespoir car il est impossible.
Enfin, pour moi, la fin est mitigée. Je l’ai trouvé un peu décevante parce que je me suis dit : tout ça pour ça ?! J’ai été tenue en haleine tout le long du livre, et j’ai trouvé qu’il tombait à plat, et que la fin était trop rapide. D’un autre côté, c’est une fin assez logique, qui fait écho à la réflexion sur le monde envahissant d’un roman dans la vraie vie.
En définitive, un bon roman à l’héroïne un peu énervante, mais qui nous apprend pas mal de choses, qui nous fait vivre dans deux univers différents, qui nous tient en haleine jusqu’à la fin qui m’a paru décevante.
2 commentaires »
Flux RSS des commentaires de cet article.
Laisser un commentaire
Vous devez être connecté pour rédiger un commentaire.
Ce livre m’intrigue beaucoup ^^
Je te le conseille, je pense que tu vas aimer !