Redbluemoon

I found myself in Wonderland.

Archive pour mai, 2015

Bel-Ami de Guy de Maupassant

Posté : 30 mai, 2015 @ 3:04 dans Avis littéraires | Pas de commentaires »

Bel-AmiGenre : Classique

Editeur : Pocket

Année de sortie : 2012

Nombre de pages : 408

Synopsis : Le monde est une mascarade où le succès va de préférence aux crapules. La réussite, les honneurs, les femmes et le pouvoir : le monde n’a guère changé. On rencontre toujours – moins les moustaches – dans les salles de rédaction ou ailleurs, de ces jeunes aventuriers de l’arrivisme et du sexe. Comme Flaubert, mais en riant, Maupassant disait de son personnage, l’odieux Duroy : « Bel-Ami, c’est moi. » Et pour le cynisme, la fureur sensuelle, l’athéisme, la peur de la mort, ils se ressemblaient assez. Mais Bel-Ami ne savait pas écrire, et devenait l’amant et le négrier d’une femme talentueuse et brillante. Maupassant, lui, était un immense écrivain. Universel, déjà, mais par son réalisme, ses obsessions et ses névroses, encore vivant aujourd’hui.

 

Avis : J’avais adoré les nouvelles de Maupassant, notamment Le Horla et celles qui l’accompagnent, et son roman Une vie, et j’entendais beaucoup parlé de Bel-Ami. Je me suis lancée en me le faisant prêter !

Je dois dire que le premier chapitre ne m’avait pas vraiment interpellée : j’ai suspendu ma lecture pendant un très long moment avant de la reprendre il y a quelques jours. Je suis ensuite vraiment entrée dans l’histoire, m’intéressant aux personnages et à l’intrigue qui se formait peu à peu. L’on suit ici un jeune homme, Georges Duroy, qui va tenter de se faire une place dans la société, et de s’enrichir grâce à des moyens plus ou moins moraux. Il va notamment trouver un poste dans un journal, ce qui va lui permettre de se propulser dans le monde. Le lecteur est donc ici immergé dans le monde de la presse, un monde que l’auteur présente comme corrompu, peuplé de journalistes qui entretiennent des liens étroits avec les politiques, qui magouillent pour obtenir des informations qui ne sont pas encore dévoilées, et qui usent de tous les moyens pour s’enrichir. L’on peut dire qu’aujourd’hui, pour certains, cela n’a pas vraiment changé : il y a toujours autant de liens corrompus entre certains journalistes et certains politiques, des liens qui permettent aux deux parties de s’enrichir en tentant de se mouiller un minimum. Et, même quand le pot-aux-roses est découvert, certains nient encore la vérité : une des scènes du livre illustre bien cette défiance et ce déni ridicules. L’opportunisme est très présent dans le livre : il régit la vie du personnage principal : c’est parce qu’untel meurt qu’un mariage a lieu, parce qu’unetelle est amoureux de lui que la fortune lui sourit. Les femmes ont un grand rôle dans son histoire : elles sont utilisées pour qu’il acquiert une réputation, mais elles sont aussi des objets de consommation. Il les prend parce qu’elles l’intéressent, mais se lasse rapidement d’elles, et les remplace par d’autres, plus fraîches ou moins amoureuses. Il est d’une cruauté sans égale avec certaines, les corrompant pour les jeter aussitôt, ayant obtenu ce qu’il voulait. Même quand le lecteur pense qu’il est tombé amoureux et qu’il s’est rangé, il trouve des prétextes pour repartir à la conquête des femmes, en laissant celle qu’il a conquise sur le côté, ou en lui faisant des coups bas qui stupéfient le lecteur ! En ce qui concerne l’écriture de Maupassant, elle est bien sûr très belle, très fine, pleine, qui sous-entend parfois des choses que le lecteur doit deviner, mais qui lui offre aussi des moments « lyriques » qu’il sait apprécier.

L’adjectif « odieux » du synopsis n’est pas de trop pour qualifier Duroy : il est malsain dans certaines situations, mesquin dans d’autres, mais aussi tellement ambitieux qu’il est prêt à tout pour obtenir ce qu’il veut. Au premier abord, le lecteur peut avoir de la sympathie pour lui : il est pauvre, n’a pas un travail qui lui rapporte beaucoup, et aimerait avoir une vie meilleure, comme la plupart d’entre nous. Il est facile, à ce moment-là, de s’identifier à lui et de l’apprécier. Mais, il arrive un moment où la sympathie disparaît devant les actions du personnage : lors de la rédaction de ses articles, lors de son mariage, lors de sa promotion, lors de ses conquêtes, lors de ses coups bas, et jusqu’à la fin, où il semble clair pour le lecteur que Duroy, corrompu, ne changera pas de sitôt. Il nous devient odieux, mais même alors, nous ne pouvons que reconnaître à quel point il est intelligent et rusé. Il sait retourner une situation à son avantage, ou faire en sorte d’obtenir ce qu’il veut, même quand son interlocuteur n’est pas en accord avec lui. Son intelligence le rend dangereux, puisqu’il parvient à faire tomber un personnage en particulier, et est prêt à en faire tomber d’autres. Le lecteur pourrait penser qu’il agit comme un enfant capricieux qui, découvrant un nouveau jouet, se lasse du précédent pour en posséder un autre : c’est un peu ce que représentent les femmes pour Duroy. L’argent est ce qui semble le motiver le plus dans la vie, ainsi que sa réputation, qu’il défend au péril de sa vie (même si la scène concernée est tournée en ridicule). Il est prêt à tout, même à déshonorer les autres, pour s’élever. J’ai trouvé, dans certains passages, que le personnage était un peu tourné en ridicule quand il désirait montrer sa valeur, parce qu’il n’en a pas ; elle ne lui vient que des autres. De nombreux personnages font les frais de l’ambition de Duroy : Forestier, censé être un de ses meilleurs amis, qui le met sur la voie de la réussite ; Madeleine, une intellectuelle qui fait le travail de son mari, qui a l’apparence de la douceur et de la pureté, et à qui il arrivera quelque chose d’affreux à cause de Duroy (même si, par la suite, cela ne semble pas si affreux quand on apprend ce qu’elle est devenue) ; Mme de Marelle, chaleureuse et voluptueuse, qui attire les hommes et semble tomber facilement amoureuse, pardonnant aussi facilement ; Mme Walter, une fausse dévote honnête et pure comme une vierge en ce qui concerne l’adultère ; M. Walter, patron de Duroy, qui se rendra vite compte de l’intelligence et de la roublardise du jeune homme ; Suzanne, jeune fille innocente, naïve et ignorante qui ne se rend absolument pas compte de ce qu’elle fait. D’autres personnages, moins importants, gravitent autour de Duroy, comme ses parents, que l’on ne rencontre qu’une seule fois, et les autres journalistes, comme Rival, Boisrenard, ou Norbert de Varenne.

Ce dernier est celui qui introduit un des thèmes profonds de ce livre : la peur de la mort. Au début du livre, il prévient Duroy contre elle, déclamant un monologue pessimiste que le personnage ne veut pas comprendre, mais qui le rattrapera au milieu de l’œuvre, le frappant de plein fouet, et le poussant, peut-être, à vivre aussi vite qu’il le peut, à en profiter tant que c’est possible, à s’entourer de femmes et d’argent. D’autres thèmes sont également présents : l’athéisme, comme le disait le synopsis. La seule religion présente dans le livre est celle des femmes qui sont en réalité de fausses dévotes, qui prennent la religion comme prétexte pour se donner un semblant de morale et de réputation. C’est le cas de Mme Walter : elle est l’exemple même de la fausse dévote que Dieu ne sauvera pas. De plus, avec la ressemblance entre Duroy et le Jésus du tableau Jésus marchant sur les flots, on peut voir une corruption de la religion elle-même qui, au lieu de donner de l’espoir, fait voir le corrupteur sous les traits du Messie. Les prêtres présents dans le livre ne sont d’aucune aide aux personnages qui ont besoin d’eux, et la religion n’est pas suffisante pour endiguer leur vice.

Le titre, Bel-Ami, est expliqué dans l’histoire, et l’on se rend vite compte à quel point ce titre est ironique, à quel point il ne correspond pas au personnage qu’il désigne. La personne qui a donné ce surnom n’est pas d’une importance prépondérante, mais elle montre la naïveté et la candeur de ce surnom inapproprié.

La fin montre bien que l’histoire est un cycle continu : ce n’est pas l’événement qui clôture le livre qui va empêcher Duroy de continuer de corrompre et de faire du mal autour de lui. Au contraire, cela lui donne peut-être une opportunité supplémentaire d’en faire, puisqu’il s’élève encore, et devient de plus en plus riche. Il aurait été assez intéressant d’avoir un aperçu de ce qu’il se passe après ce dernier événement, ce que j’ai trouvé un peu dommage.

 

En définitive, un livre qui dépeint la société de l’époque à travers le portrait d’un arriviste qui use de tous les moyens possibles pour s’élever, un livre qui ne se lit pas pour le plaisir de s’identifier aux personnages mais pour l’intelligence de l’écriture et de Duroy, une intelligence présente à chaque ligne, et qui nous fait aimer l’œuvre malgré la cruauté et le pessimisme qui y sont présents.

The Selection, book 4: The Heir de Kiera Cass

Posté : 27 mai, 2015 @ 2:27 dans Avis littéraires, Coup de cœur | 2 commentaires »

The Selection book 4  The Heir Genre : Jeunesse, Romance

Editeur : HarperTeen

Année de sortie : 2015

Nombre de pages : 342

Synopsis : Twenty years ago, America Singer entered the Selection – and she and Prince Maxon have lived happily ever after. Princess Eadlyn has always found her parents’ story romantic, but it’s not what she wants for herself. Unfortunately, Eadlyn can’t escape the path laid out for her … including her very own Selection. Eadlyn doesn’t expect to find love among the Selection’s thirty-five eligible guys. But as the competition begins, new possibilities may just capture her heart – and prove that finding her own happily ever after isn’t as impossible as she’s always thought.

 

Avis : J’avais adoré le premier cycle de la trilogie La Sélection, et j’avais hâte de lire ce dernier tome, même si j’avais un peu peur de ne pas du tout accrocher … Comme toujours, le livre arbore une superbe couverture, une robe à se damner …

Mais en fait, j’ai adoré retrouver l’univers de La Sélection ! Arpenter à nouveau le palais, découvrir comment l’histoire d’Illeá a évolué après le couronnement de Maxon et America, mais aussi comment les personnages des tomes précédents ont changé étaient un réel plaisir ! On commence ce livre en découvrant son personnage principal : Eadlyn Shreave, l’aînée de Maxon et America, jumelle d’Ahren. Et dès le début, on découvre l’humour pince-sans-rire de la jeune fille, et son avis sur le fait qu’elle sera la prochaine souveraine d’Illeá. Elle va se retrouver face à la Sélection sans trop savoir quoi en faire, et, comme le montre le synopsis, ce n’était pas ce qu’elle voulait, parce qu’elle ne désire pas se marier aussi jeune (tout comme Maxon et America à l’époque, elle a dix-huit ans), et même peut-être ne pas se marier du tout, ce qui est peu conventionnel pour un souverain. Etant donné que le livre est écrit avec son point de vue à la première personne, on partage ses peurs, ses émotions, ses doutes, mais aussi ses joies. Ce que j’ai trouvé particulièrement intéressant est le fait qu’avec ce tome, nous avons le point de vue de celle qui dirige la Sélection : comparé aux tomes précédents, on est de l’autre côté du miroir, du côté de celle qui va éliminer des candidats, qui va découvrir la complexité de la différence entre tomber amoureuse et simplement s’attacher à quelqu’un. De plus, être de ce côté de la Sélection donne un peu plus de « suspense » à l’intrigue, si je peux dire ! En effet, en lisant les premiers volumes de La Sélection, on peut dire que la fin est un peu évidente, vu le point de vue narratif … Ici, c’est vraiment différent, puisqu’Eadlyn a vraiment le choix, contrairement à America. Et puis, cela nous permet d’imaginer un peu ce que devait ressentir Maxon ! De plus, la Sélection d’Eadlyn, comme celle de son père, n’est pas de tout repos, puisqu’il se passe tout un tas d’incidents divers auxquels l’on pouvait s’attendre. Cela donne du piment à la lecture, qui n’est pas celle d’une romance ordinaire. Enfin, la politique est toujours présente dans ce tome, comme dans les tomes précédents, et elle a une assez bonne place dans l’histoire. Le monde créé par l’auteur est donc toujours aussi complet, et ne se concentre pas exclusivement sur la Sélection et les déboires amoureux d’une jeune fille.

Concernant les personnages, j’ai eu peur de trouver Eadlyn agaçante, comme de nombreux lecteurs. Il est vrai qu’au début, j’ai compris leur réaction. Elle paraît parfois arrogante, se croit plus puissante et plus importante que tous, mais je trouve qu’on ne peut pas vraiment lui en vouloir : elle a été éduquée pour être la nouvelle reine d’Illeá, et pour cela, elle a endurci son caractère, elle s’est refermée sur elle-même, et elle s’est forgée une personnalité froide et antipathique. Mais au fond, elle s’empêche simplement de s’attacher à qui que ce soit, à part sa famille. Elle rêve de liberté, mais son futur « job » même l’empêche d’être libre. Elle découvre le désir et l’attachement à quelqu’un sans le vouloir, et on peut dire qu’elle veut tout faire pour s’empêcher de ressentir quoi que ce soit pour un des candidats de la Sélection. Elle évolue aussi beaucoup dans ce tome, puisqu’elle se raisonne, et que d’autres le font aussi : les remarques de ses frères surtout peuvent parfois donner l’impression d’être cruelles, mais elles tentent seulement de la remettre à sa place : même si elle est reine, elle ne doit pas considérer les autres comme des inférieurs, et elle semble peu à peu le comprendre. Finalement, je me suis attachée à elle, et je me suis parfois imaginé à sa place : comment réagirions-nous à une Sélection ? Elle m’a parfois fait mal au cœur car beaucoup de choses reposent sur elle, même si elle est très jeune et qu’elle doit assumer son rôle sans faillir. On retrouve, bien sûr, dans ce tome, Maxon et America, à notre grand bonheur ! J’ai vu de nombreux commentaires qui regrettaient le fait qu’ils ne soient pas au centre de l’action, mais cela me semble logique : la Sélection ne les concerne plus directement, et le livre est centré sur leur fille, un nouveau personnage à découvrir et à apprécier ! On sait désormais qu’ils sont heureux, qu’ils ont des enfants, et qu’ils s’aiment toujours autant. Quelques allusions sont faites à propos de « leur » propre Sélection, donc aux tomes précédents, ce qui n’est pas pour déplaire au lecteur. Les deux personnages ont énormément évolué (évidemment !) même s’ils se taquinent et s’aiment toujours passionnément. Maxon, devenu roi, a beaucoup plus de responsabilités, et semble vraiment avoir changé la vie de ses sujets, ce à quoi le lecteur s’attendait en terminant le premier cycle. Il est plus attachant que dans les premiers tomes. Quant à America, elle m’a fait penser à la mère de Maxon : elle semble une reine parfaite, belle, aimante et aimée, une mère exemplaire et douce qui fait tout pour ses enfants, et qui comprend les difficultés qu’a sa fille à affronter la Sélection, puisqu’elle aussi était réticente ! On retrouve ses traits de caractère chez sa fille, même si elle est tout de même plus posée que sa mère à l’époque ! America est donc encore plus attachante que dans le cycle qui la concernait, et c’est un véritable plaisir de la découvrir telle qu’elle est devenue après son mariage avec le prince. On retrouve aussi Aspen, qui se trouve vraiment au second plan du livre, ainsi que Lucy, Marlee, et May. J’ai aimé les retrouver, et je n’ai pas non plus regretté qu’ils soient en retrait. On découvre aussi de nouveaux personnages : Ahren, le jumeau d’Eadlyn, que j’ai beaucoup apprécié (j’ai toujours rêvé d’avoir un jumeau …), la relation qu’il entretient avec sa sœur est fusionnelle, même s’ils ne sont pas d’accord sur tous les sujets ; Kaden et Osten, les frères cadets d’Eadlyn, attachants eux aussi, même s’ils ne sont pas des personnages prépondérants ; les Sélectionnés, et surtout deux d’entre eux, que le lecteur ne peut qu’apprécier, ou trouver charmants à travers les yeux de la jeune princesse. Le premier est clairement un casse-cou, et on pouvait penser que jamais Eadlyn et lui ne se rapprocheraient ; le second est maladroit, ce qui fait tout son charme, et semble vraiment amoureux de la princesse. Erik, même s’il ne fait pas partie de la Sélection, est également un personnage attachant, un peu timide et modeste, ce qui ne fait que le rendre plus estimable.

Je dois dire que mon intérêt pour La Sélection me surprend parce que je n’aime pas trop les romances. Les histoires Arlequin, du genre je t’aime / moi non plus ne m’intéressent pas. Et pourtant, cette série me passionne, sans doute parce que d’autres intrigues gravitent autour de la romance, mais aussi parce que le contexte n’est pas le même que dans les romances ordinaires. L’on se trouve dans un château, donc à la Cour, et j’ai toujours trouvé ce genre de lieu romantique à souhait, même si ce n’était pas vraiment le cas à l’époque. De plus, en lisant une romance ordinaire, il est très facile deviner la fin : le héros et l’héroïne finissent ensemble, s’aiment à la folie, ont beaucoup d’enfants, etc. Ici, le fait que l’on ait le point de vue de celle qui va choisir son mari parmi les Sélectionnés donne un autre tour à l’histoire. Le lecteur peut imaginer plusieurs fins possibles, toutes prévisibles bien sûr, mais au moins, il n’y en a pas qu’une que l’on a deviné dès le début !

La fin est épouvantable !! Comment peut-on finir un livre de cette façon, surtout en sachant que le tome suivant ne sortira pas avant un très long moment ?! L’attente va être difficile à supporter ! Cette fin donne immédiatement envie de connaître la suite puisqu’un des personnages est en danger, qu’un autre est parti, mais aussi parce que la vision de la Sélection d’Eadlyn change. J’ai vraiment hâte de lire le tome suivant !!

 

En définitive, une très bonne suite, qui donne une autre vision de la Sélection, avec de nouveaux personnages aussi attachants que les précédents, des événements qui donnent du piment à l’intrigue, et une fin qui ne donne qu’une envie : bondir sur la suite !

L’instant présent de Guillaume Musso

Posté : 21 mai, 2015 @ 2:42 dans Avis littéraires | 4 commentaires »

L'instant présent Genre : Contemporaine

Editeur : XO Editions

Année de sortie : 2015

Nombre de pages : 363

Synopsis : Lisa et Arthur n’ont rendez-vous qu’une fois par an. Il passe sa vie à la chercher … … elle passe la sienne à l’attendre. Lisa rêve de devenir comédienne. Pour payer ses études d’art dramatique, elle travaille dans un bar de Manhattan. Un soir, elle fait la connaissance d’Arthur Costello, un jeune médecin urgentiste. Leur complicité est immédiate. Pour le séduire, Lisa est prête à tout. Dans une ville-labyrinthe qui n’offre aucun répit, elle prend tous les risques. Mais Arthur n’est pas un homme comme les autres. Bientôt, il révèle à Lisa la terrible vérité qui lui interdit de l’aimer : « Ce qui m’arrive est inimaginable, et pourtant bien réel … ». Dans un New-York plus imprévisible que jamais, Arthur et Lisa vont lieu leur destin pour déjouer les pièges que leur impose le plus impitoyable des ennemis : le temps. Un thriller psychologique et vertigineux au final stupéfiant.

 

Avis :J’ai fini Central Park la semaine dernière, et je n’ai pas vraiment accroché, surtout à la fin, qui ne me semblait pas cohérente. J’espérais que ce livre serait différent. Et il l’est en effet !

En lisant le synopsis, on a tout de suite l’impression que la romance est le centre du livre. Une histoire d’amour passionnée entre deux êtres qui sont l’âme sœur l’un de l’autre. Et j’ai trouvé que cela ne collait pas vraiment à l’intrigue en elle-même. Le livre est plus centré sur les déboires du pauvre Arthur Costello, qui se retrouve plongé dans un monde étrange qui ne lui permet pas de vivre normalement. Je n’ai pas trouvé de longueurs ici car j’étais captivée par la malédiction. Je voulais découvrir ce qui se cachait derrière elle, comprendre, peut-être donner une explication à ce qui arrive au personnage principal. Il est très étrange de lire un livre dont l’intrigue se passe en un temps aussi décousu : on saute de génération en génération, on redécouvre les différentes époques dans lesquelles on atterrit pendant un bref instant, et on repart. Cela ne nous permet pas d’avoir de repères fixes dans le livre, tout comme les personnages. De plus, concernant les émotions ressenties, si le lecteur est plongé dans l’histoire, il peut éprouver toute une myriade de sensations, mais ce sont principalement des sentiments négatifs, comme ceux des personnages : de la confusion, de la tristesse, du désespoir, de la colère, un sentiment de trahison parfois, d’incompréhension, d’injustice. L’envie de percer l’énigme d’Arthur nous fait traverser le livre d’une traite. L’ambiance est assez mystérieuse et fantastique, tout comme celle de La Fille de Papier. Et comme avec ce livre, je me suis imaginée une fin assez inattendue, ce qu’elle est effectivement !

Concernant les personnages, on retrouve (encore !) un Costello dans ce livre (dans le précédent, Central Park, une Jodie Costello tentait d’arrêter Alice et Gabriel à travers New-York). Celui-ci est médecin et va se retrouver plongé dans une histoire qui va profondément le changer. Il n’aura pas une vie ordinaire, mais une vie décousue. En cela, il m’a fait penser à Alice (encore une fois) qui oublie une partie de sa vie. Je me suis attachée à ce personnage, le seul que l’on suit constamment puisque nous n’avons presque que son point de vue dans tout le livre. On partage ses sensations, ses émotions, ses sentiments, on désespère pour lui, on le prend en pitié, ou l’on est heureux pour lui. Il croise des personnages qui font faire à la fois son bonheur et son malheur : d’abord, Elizabeth Ames, une jeune femme en études d’arts dramatiques qui va traverser sa vie, une femme au tempérament de feu, attachante, qui va accepter la situation malgré les difficultés ; Sullivan, un vieil homme lui aussi attachant, qui a vécu une vie difficile qu’il va raconter à Arthur, qui nous fait penser à ces personnes matures et plus ou moins âgées qui appellent les plus jeunes par un petit surnom affectueux. On découvre également dans ce livre Benjamin et Sophia, eux aussi attachants, qui vont faire sourire le lecteur, mais aussi lui faire mal au cœur. Il y a peu d’autres personnages remarquables, peut-être Frank, un père absent et qui ne semble pas vraiment aimer ses enfants.

Ce livre, après en avoir lu la fin, peut aussi être lu comme une métaphore. Et là, le roman prend une nouvelle dimension, plus profonde, plus recherchée, mais aussi plus inconsciente, si on se réfère vraiment à la toute fin du livre, où l’on découvre la véritable histoire. C’est une fin assez étonnante, on ne peut vraiment pas s’y attendre ! Elle peut être un peu décevante pour certains lecteurs, mais l’on peut aussi comprendre pourquoi il se finit ainsi. C’est très triste, mais une touche d’espoir nuance cette tristesse qui semble irrémédiable. Un autre personnage d’un roman de Musso apparaît à la fin du livre, ce qui relie vraiment les deux œuvres, et ce que j’ai trouvé très intéressant !  J’ai vraiment préféré cette fin à celle du précédent ! De plus, même si ça fait un peu « morale », la fin nous donne une leçon à ne pas négliger, une leçon que, trop souvent, l’on oublie, pris par le temps, le travail et les soucis. Et même si ça fait un peu cliché, ça fait du bien parfois que quelqu’un nous la rappelle !

 

En définitive, un livre différent, qui a une dimension plus profonde une fois qu’on l’a terminé, ce qui le rend plus intéressant. Pas un coup de cœur mais tout de même une bonne découverte avec son lot de surprises !

Central Park de Guillaume Musso

Posté : 19 mai, 2015 @ 9:39 dans Avis littéraires | 4 commentaires »

Central ParkGenre : Contemporaine

Editeur : Edition de Noyelles

Année de sortie : 2014

Nombre de pages : 383

Synopsis : Alice et Gabriel n’ont aucun souvenir de la nuit dernière …. … pourtant, ils ne sont pas près de l’oublier. New York, huit heures du matin. Alice, jeune flic parisienne, et Gabriel, pianiste de jazz américain, se réveillent menottés l’un à l’autre sur un banc de Central Park. Ils ne se connaissent pas et n’ont aucun souvenir de leur rencontre. La veille au soir, Alice faisait la fête avec ses copines sur les Champs-Élysées tandis que Gabriel jouait du piano dans un club de Dublin. Impossible ? Et pourtant … Les questions succèdent à la stupéfaction. Comment se sont-ils retrouvés dans une situation aussi périlleuse ? D’où provient le sang qui tache le chemisier d’Alice ? Pourquoi manque-t-il une balle dans son arme ? Pour comprendre ce qui leur arrive et renouer les fils de leurs vies, Alice et Gabriel n’ont pas d’autre choix que de faire équipe. La vérité qu’ils vont découvrir va bouleverser leur existence …

 

Avis : J’ai lu plusieurs Musso, et mon préféré reste La Fille de Papier. Une amie m’a prêté ce livre et le dernier de l’auteur, et je me suis empressée de lire le premier.

J’avais hâte de le lire, le synopsis m’avait fait imaginer toute une histoire autour d’Alice et Gabriel et de cette histoire de menottes. J’ai commencé le livre. Au début, je me suis dit que ce serait sans doute palpitant, que j’allais tourner les pages plus vite que d’ordinaire. Mais, en réalité, j’ai trouvé que cela traînait en longueur. J’ai trouvé que les questions s’accumulaient sans réponses, et cela m’a frustré. J’ai aussi trouvé qu’il ne se passait pas grand-chose jusqu’au milieu du livre. Cela m’a un peu déçue : les autres Musso que j’ai lus commençaient plus rapidement, et m’intéressaient beaucoup plus que celui-ci. En fait, je n’ai pas retrouvé le souffle que les autres me proposaient, la bouffée, même si j’avais envie de connaître la suite et la fin. Ici, j’ai trouvé des clichés énormes, des façons de parler qui m’ont gêné, des personnages un peu caricaturaux, comme certaines scènes. J’ai trouvé cela dommage, et je me suis dit que j’avais dû passer à côté de ce livre. Pourtant, après cette période de « blanc » au début si je peux dire, je suis vraiment entrée dans l’histoire, j’ai eu envie d’en savoir plus, j’ai été intriguée par les rebondissements qui apparaissaient, par les indices qu’Alice regroupait, par l’étrangeté des personnes qui l’entouraient. Puis, est arrivé le dénouement. Au début, je me suis dit que c’était très bien trouvé. Ensuite, que c’était un peu tiré par les cheveux. Et même complètement. J’ai eu du mal à y croire, et c’est ce que je n’aime pas dans un livre : que l’auteur ne parvienne pas à me faire croire à ce qu’il raconte. Dans les livres fantastiques, quand l’auteur nous présente un monde merveilleux ou sombre, même si c’est complètement surréaliste, si l’écrivain parvienne à me faire croire que ce monde peut exister, le livre est bon, et je suis emportée dans l’histoire, même si ce n’est pas un coup de cœur, et même si, au final, je ne l’aime pas. Ici, je n’y ai pas cru à fond, et cela m’a gêné.

Les personnages m’ont paru un peu caricaturaux. J’ai trouvé en eux des clichés qui m’ont embarrassée. Alice d’abord. Elle est l’héroïne du livre, celle sur laquelle il est centré. Flic, sa vie est assez floue dès qu’on la rencontre. Son parcours est confus, tout comme ses souvenirs, que l’on découvre au fur et à mesure du livre. Comme la plupart des personnages de Musso, elle a un passé lourd, une vie difficile, une famille déchirée, elle est malheureuse comme les pierres et se révolte contre tous ceux qui veulent l’aider. C’est un peu le stéréotype de la femme devenue dure, et qui ne croit ni en l’avenir, ni en l’humain. Elle est proche de certaines personnes – deux en réalité – et se fait duper par ceux qui l’approchent. Elle voit des ennemis partout, et ne sait plus vraiment où elle en est. Le personnage qui l’accompagne, Gabriel, est aussi mystérieux qu’elle, mais ses mensonges se flairent à trois kilomètres. Il est étrange, et il semble clair qu’il est difficile pour Alice – et pour le lecteur – de lui faire confiance. Peu à peu, ses mensonges sautent, et l’on découvre un homme complexe qui cache de plus en plus de choses à la jeune femme. Bizarrement, et contrairement à mon habitude, je ne me suis pas vraiment attachée aux personnages, même après avoir découvert l’histoire d’Alice. Au contraire, cela m’a encore un peu détachée d’elle. J’ai trouvé qu’elle abusait, et j’ai eu pitié d’elle. Tout lui tombe dessus et elle sait que c’est de sa faute. Puis le destin s’acharne, et elle est complètement impuissante. J’ai apprécié le personnage de Seymour, et celui du père d’Alice, même s’ils sont tous les deux caricaturés, et que le second est moins présent que le premier. Les autres personnages sont moins recherchés et l’intrigue se concentre surtout sur les deux personnages principaux.

La fin est tellement prévisible … C’était tellement évident que cela m’a un peu énervé. J’ai tout de même aimé le dernier chapitre qui donne de l’espoir et qui montre ce qui arrive à Alice après l’histoire du roman. Cela m’a fait plaisir pour elle, et je pense que c’est seulement à ce moment-là que je me suis attachée à elle.

 

En définitive, un roman que je ne peux pas dire avoir adoré, mais que je n’ai pas détesté. Je l’ai trouvé différent des autres Musso, et j’espère que L’instant présent sera mieux.

Le deuxième sexe, tome 2 de Simone de Beauvoir

Posté : 19 mai, 2015 @ 4:00 dans Avis littéraires, Coup de cœur | Pas de commentaires »

Le deuxième sexe tome 2Genre : Essai

Editeur : Folio

Année de sortie : 2013

Nombre de pages : 652

Synopsis : Comment la femme fait-elle l’apprentissage de sa condition, comment l’éprouve-t-elle, dans quel univers se trouve-t-elle enfermée, quelles évasions lui sont permises, voilà ce que je chercherai à décrire. Alors seulement nous pourrons comprendre quels problèmes se posent aux femmes qui, héritant d’un lourd passé, s’efforcent de forger un avenir nouveau. Quand j’emploie les mots « femme » ou « féminin » je ne me réfère évidemment à aucun archétype, à aucune immuable essence ; après la plupart de mes affirmations il faut sous-entendre « dans l’état actuel de l’éducation et des mœurs ». Il ne s’agit pas ici d’énoncer des vérités éternelles mais de décrire le fond commun sur lequel s’enlève toute existence féminine singulière.

 

Avis : J’ai lu le premier tome du Deuxième sexe il y a presque un an, et je me souviens avoir beaucoup appris en le lisant. J’étais sûre d’en apprendre autant dans le second tome, et je ne me suis pas trompée.

Cette fois, l’essai est plus ancré dans la société dans laquelle vit Simone de Beauvoir, celle d’après-guerre, mais aussi celle des années 70, étant donné que le livre a été revu en 1976. Cela nous indique tout de suite que la condition de la femme évolue, change avec le temps. Le livre est divisé en quatre parties (sans compter l’introduction et la conclusion) qui évoquent toutes la femme différemment. La première est Formation : elle la présente dans les différents aspects de sa vie, de l’enfance à l’âge adulte en traitant aussi le cas particulier de la lesbienne. Il est étrange de constater à quel point l’auteure a cerné la femme dans toute sa complexité, à quel point elle est capable de donner un point de vue général sur elle tout en parlant des exceptions que constituent certaines femmes. Sa formation est celle que lui impose la société, et c’est très clair dans cette partie du livre. Le lecteur féminin peut parfois se retrouver dans certaines situations, se reconnaître dans certaines descriptions, même si, comme l’auteure le rappelle dans l’introduction, ce livre ne donne pas de vérités éternelles. Les femmes et leur éducation ont changé, tout comme la société, même si elle n’est pas devenue à 100% égalitaire. L’on ne peut plus dire aujourd’hui que la condition de la femme en Occident est la même que celle-ci en 1945 et même en 1976, même s’il est vrai qu’il reste à la femme des combats et des défis à relever. En revanche, l’on peut penser que certaines femmes encore aujourd’hui vivent ce que Simone de Beauvoir écrit dans d’autres pays, et qu’elles doivent entrer dans le même processus de libération que les femmes occidentales. La deuxième partie évoque les différentes situations de la femme dans la société, comme celle de mariée, ou de mère. Certains passages font peine à lire, et donnent vraiment aux lecteurs envie de se révolter. Dans tout ce qu’elle entreprend, dans toutes les facettes de sa vie, la femme n’est jamais libre et toujours soumise, même quand elle est prostituée ou hétaïre. Elle a besoin de l’homme et ne peut se passer de lui parce qu’elle a été éduquée d’une certaine façon, et parce que la société ne lui donne pas la chance de faire ses preuves, de montrer qui elle peut être. Le passage sur la vieillesse de la femme est consternant : elle se rend compte qu’elle n’a pas vécu et qu’elle ne peut pas rattraper le temps perdu. La troisième partie se nomme Justifications, et traite de trois types de femmes : la narcissiste, l’amoureuse et la mystique. Le lecteur féminin peut se retrouver à la fois dans plusieurs de ces femmes sans totalement s’y identifier : toujours, quelque chose ne va pas dans la description pour coller parfaitement au lecteur, il lui manque quelque chose d’essentiel que la femme n’a pas à l’époque : sa liberté. La quatrième partie s’appelle Vers la libération et montre ce que serait la femme indépendante. L’on se rend alors compte que les femmes ont remporté des victoires pour enfin prendre leur vie en mains et être libre, mais également qu’elles n’ont pas encore achevé cette libération. Le passage sur l’art et la littérature m’a frappé par sa justesse, même si les femmes écrivains sont plus ou moins reconnues aujourd’hui.

Dans ce second tome, Simone de Beauvoir m’a encore semblé objective, même s’il était possible de constater quelques piques vers certains auteurs ou certaines thèses, mais aussi de l’admiration pour d’autres. Elle a vraiment pris la femme pour sujet d’étude objectif, mais elle s’est aussi servie de son observation de la société pour enrichir son œuvre. Elle parle parfois de personnes qu’elle connaît, qui lui ont permis de prouver ce qu’elle affirmait en donnant un exemple pris dans la réalité. De plus, l’auteure utilise également de nombreuses exemples tirés d’œuvres de femmes afin de soutenir sa thèse, comme Sophie Tolstoï ou Colette, ou d’œuvres de psychologie comme La Femme frigide de Stekel ou Les Obsessions de la psychasténie de Pierre Janet. Certains exemples montrent bien la détresse féminine, comme d’autres montrent des expériences malheureuses ou heureuses, des femmes qui ont guéries ou qui sont mortes.

J’ai vraiment appris énormément sur la femme en lisant ce livre, mais également sur l’homme, sur les rapports qu’ils entretiennent l’un avec l’autre et sur la société en général. Je pense que ce livre peut autant apporter aux femmes qu’aux hommes, et qu’il est important que tous deux le lisent pour se rendre plus pleinement compte de ce qui constitue leur passé, mais aussi leur vie, parce que certains aspects de l’essai sont encore vrais aujourd’hui.

 

En définitive, un livre exceptionnel sur la femme, l’homme, leurs rapports, la société, qui apprend beaucoup de choses aux lecteurs et qui leur permet de se rendre compte que tout n’est pas encore gagné : dans de nombreux pays, la femme n’est toujours pas libre, et cet ouvrage pourrait bien refléter leur vie. Il est important de connaître son passé pour se construire un avenir, et je pense que ce livre aide vraiment à le faire.

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