Le meilleur des mondes d’Aldous Huxley
Genre : Science-Fiction, Classique
Editeur : Pocket
Année de sortie : 1977
Nombre de pages : 285
Synopsis : Défi, réquisitoire, utopie, ce livre mondialement célèbre, chef-d’oeuvre de la littérature d’anticipation, a fait d’Aldous Huxley l’un des témoins les plus lucides de notre temps.
Aujourd’hui, devait écrire l’auteur près de vingt ans après la parution de son livre, il semble pratiquement possible que cette horreur s’abatte sur nous dans le délai d’un siècle. Du moins, si nous nous abstenons d’ici là de nous faire sauter en miettes… Nous n’avons le choix qu’entre deux solutions : ou bien un certain nombre de totalitarismes nationaux, militarisés, ayant comme racine la terreur de la bombe atomique, et comme conséquence la destruction de la civilisation (ou, si la guerre est limitée, la perpétuation du militarisme) ; ou bien un seul totalitarisme supranational, suscité par le chaos social résultant du progrès technologique.
Avis : Ce livre m’intriguait depuis un moment, et j’avais décidé de le commencer pendant les grandes vacances d’été, en août.
Alors, grande question : pourquoi est-ce que je ne le finis que maintenant ? Et bien, jusqu’au chapitre 10, je n’ai pas du tout accroché à l’histoire. Je n’aimais pas du tout le monde que l’auteur nous décrivait, et j’ai fini par arrêter ma lecture en Septembre. Je ne l’ai reprise que récemment (il y a trois jours je crois), en me disant qu’il fallait tout de même que je le finisse, que la fin était peut-être mieux !
En commençant, je ne sais pas exactement à quoi je m’attendais. J’aime la science-fiction, les mondes dystopiques, les références historiques. Et pourtant, j’ai vraiment eu énormément de mal à apprécier ma lecture. Le monde créé par l’auteur est effrayant : cinq classes de personnes, et, dans les plus basses « castes« , des copies conformes, des « jumeaux » qui viennent du même embryon. Aucun lien ne rattache les individus, si l’on peut parler d’individus ! Aucun ne pense par lui-même, tous sont embrigadés depuis leur naissance par la propagande du Grand Ford. Ils ont des pratiques très étranges, très loin de nos mœurs et de nos habitudes. La division par castes permet la division du travail. Les loisirs sont également très étranges si on pense au Cinéma Sentant, au soma ou autres. Les références sont claires : Bernard Marx et Lenina sont les personnages principaux, et Shakespeare représente la civilisation et la liberté. Et ce monde ne m’a pas du tout attiré. Je n’ai vraiment pas réussi à entrer dans ce livre. Et même quand l’on ne se trouve plus dans le Londres « civilisé » et que l’on est dans un monde sauvage, je n’ai toujours pas apprécié ma lecture.
Quand j’ai repris ma lecture, je m’attendais à ne pas aimer, comme le début. Mais j’ai été assez surprise. En fait, j’ai l’impression que je me suis arrêtée au moment où l’histoire prend vraiment du relief, ou alors mon état d’esprit a nettement changé depuis mon début de lecture. J’ai eu un autre point de vue sur le texte. D’abord, j’ai remarqué qu’il était un peu mal traduit … Ensuite, j’ai vu John d’une autre façon. Il représente l’homme, l’individu, celui qui n’a pas été conditionné et qui arrive dans ce meilleur des mondes. John peut être le lecteur, il est facile de s’identifier à lui. Il cite de très nombreuses fois Shakespeare, et tente de faire ouvrir les yeux à ceux qui sont autour de lui, mais qui, manifestement, n’appartiennent pas à son monde. Ce personnage devient phare, et guide la suite du récit.
Les personnages sont assez caricaturaux, au vu de leur embrigadement. Bernard Marx est le type même de l’homme qui veut la gloire et qui n’agit pas comme les autres : c’est un Alpha, les êtres qui se rapprochent le plus de nous si je peux dire. Il tente, tout le long du livre, de séduire Lenina, qui a, comme tout le monde, des façons de faire assez étranges. Dans la partie que je viens de finir, il devient vraiment ridicule, et même lâche. Lenina, quant à elle, est vraiment le type même de la femme embrigadée : le sexe n’est pas tabou dans cette société, donc il ne l’est pas du tout pour elle. Elle est complètement à côté de la plaque en ce qui concerne l’amour, qu’elle ne peut pas connaître normalement. Mais, vers la fin, il se passe quelque chose en elle, et je dois dire qu’elle m’a un peu fait pitié. Après tout, ce n’est pas de sa faute si elle est comme elle est. John devient un des personnages principaux, et la fin est vraiment centrée sur lui. C’est le marginal de l’histoire, il n’est pas fait pour ce monde, ni pour cette société. Il représente vraiment l’individu tel que nous le connaissons. D’autres personnages apparaissent dans ce livre, comme Helmholtz ou sa Forderie Mustapha Menier qui, vers la fin, nous montre l’envers du décor de la société du Meilleur des mondes.
Ce livre est évidemment un moyen pour l’auteur de faire passer un message fort. Il veut faire ouvrir les yeux sur le totalitarisme qui commence à régner sur l’Europe à l’époque. Il veut montrer un monde « parfait », où les individus n’en seraient plus, où ils seraient tous formatés/embrigadés pour suivre la marche. C’est effrayant, et on ne peut que tout faire pour que cela n’arrive jamais.
La fin n’est pas surprenante si l’on prend un peu de recul : il était évident que cela ne pouvait pas se passer autrement. C’est vraiment une fin très triste, même si l’on n’est pas attaché aux personnages. D’un autre côté, les chapitres qui concernent Helmholtz et Bernard, et surtout en ce qui concerne le premier personnage, et ce que Menier dit de ce l’endroit où celui-ci est envoyé. Cela donne un petit espoir, mais pas grand-chose, au vu de l’état des grandes villes.
En définitive, un livre que j’ai commencé par ne pas aimer du tout, puis qui m’a intéressé sans être un livre que j’aime. Une première partie longue et fastidieuse, mais une seconde qui donne du relief à l’histoire.
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