Cronopes et Fameux de Julio Cortázar
Editeur : Folio
Année de sortie : 1995
Nombre de pages : 157
Synopsis : Savez-vous lire l’heure en effeuillant un artichaut ? Tuer les fourmis mis à Rome ? Monter un escalier en connaissance de cause ? Poser correctement un tigre ? Vous faut-il des instructions pour pleurer ? Pour avoir peur comme il faut ? Vous arrive-t-il de jeter les timbres-poste que vous trouvez laids ? De tremper un toast dans vos larmes naturelles ? Avez-vous parfois envie de dessiner sur le dos d’une tortue une hirondelle ? Si vous répondez « oui » à six de ces questions vous êtes un Cronope, un de ces êtres qui font, depuis quinze ans, carrière en Amérique latine : on dit – on écrit même dans la presse – que Monsieur X ou Y est ou n’est pas un Cronope authentique. Cela suffit pour que le lecteur sache à qui il a affaire. Dans le cas contraire, vous risquez d’être un de ces Fameux qui conservent leurs souvenirs enveloppés dans un drap noir : pour votre tranquillité, mieux vaut s’abstenir de lire ce livre. Publiées en Argentine en 1962, ces histoires sont le miroir du regard intime de Julio Cortázar. Elles lui ont même valu un siège au Collège au Pataphysique. Précédant les grands romans et les nouvelles fantastiques qui ont fait sa réputation en France, ces mini-textes éclairent le comportement de tant de personnages farfelus et graves qui sont les protagonistes des œuvres maîtresses de Cortázar.
Avis : J’avais hâte de lire ce livre, il m’intriguait et m’avait l’air assez original au vu du résumé.
Et pourtant, j’ai un avis assez mitigé sur ce livre. Tout d’abord, il est composé de nombreuses nouvelles, et séparé en quatre parties. Toutes sont étranges, certaines plus que d’autres, mais je pensais qu’elles seraient assez différentes, et sur ce point-là, je ne me suis pas trompée. Toutes sont vraiment très courtes, elles ne dépassent pas trois pages. Mais cela ne gâche pas l’impact de chacune d’entre elles sur le lecteur. En peu de mots, l’auteur sait dire ce qu’il a à dire, sait faire passer son « message ». Pourtant, le fait que ce livre soit étrange – un peu trop peut-être parfois – m’a un peu gêné et je n’ai pas tout suivi. Certaines nouvelles sont vraiment spéciales, et assez incompréhensibles. D’autres m’ont touché, j’y ai vu de la poésie derrière l’étrangeté du texte. La dernière nouvelle, qui est composée de plusieurs en réalité, est peut-être celle que j’ai préféré. Je l’ai trouvé à la fois touchante et drôle (j’ai éclaté de rire en lisant les premières lignes de « Le Lion et le Cronope » tant ces phrases m’ont paru absurdes !).
La partie « Instructions » est sans doute la plus étrange au vu des situations dans lesquelles sont placés les personnages. Je n’ai pas tout compris, et je pense que c’est normal ! Par exemple : qu’est-ce que poser un tigre ? Est-ce littéral ? Je me suis trouvée un peu bête de ne pas comprendre et, en même temps, ce n’est pas tout à fait clair. Ces instructions sont donc très originales et franchement farfelues ! D’autres situations semblent inimaginables comme celle qui s’intitule « Perte et récupération du cheveu ». Je me suis demandée comment l’auteur avait pu imaginer une histoire pareille ! Elle semble simple et pourtant impensable. Dans cette partie, j’ai particulièrement aimé « De la conduite à adopter dans les veillées funèbres » qui montre la possible hypocrisie d’une famille qui ne tenait pas à la personne qui est morte. Dans la partie suivante, « Matière plastique« , l’une des histoires les plus étranges, m’a semblé être « Conduite des miroirs de l’Ile de Pâques ». Celles que j’ai préférées sont « Chameau déclaré indésirable » et « Discours de l’ours ». « Ecrasement des gouttes » est aussi très poétique. « Histoire sans morale » est aussi une très belle histoire, assez ironique.
La dernière partie, « Histoires de Cronopes et de Fameux« , est vraiment très très étrange, puisque le monde que l’on aborde est complètement inconnu. Je n’ai pas vraiment accroché, et je trouve ça dommage. Peut-être que si un jour je relis ce livre, cette partie passera mieux. Vers la fin, je me suis tout de même attachée aux Cronopes et aux Espérances, beaucoup moins aux Fameux. Les histoires qui les concernent tous sont aussi farfelues que celles des parties précédentes. La dernière nouvelle m’a laissé une très bonne impression. Donc je ne peux pas dire que je n’ai pas aimé ce livre, ni que je l’ai vraiment aimé.
En définitive, un livre assez farfelu, étrange, mais tout de même poétique parfois. Je pense le relire plus tard, pour voir si mon avis diffère.
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