Redbluemoon

I found myself in Wonderland.

Archive pour décembre, 2014

Gilles & Jeanne de Michel Tournier

Posté : 29 décembre, 2014 @ 3:37 dans Avis littéraires | Pas de commentaires »

Gilles & Jeanne Genre : Contemporaine

Editeur : Folio

Année de sortie : 1985

Nombre de pages : 152

Synopsis : Comment Jeanne d’Arc, si lucide, au bon sens si fort, a-t-elle pu accepter pour compagnon ce Gilles de Rais dont la monstruosité continue à révolter et à fasciner, un demi-millénaire après son supplice ? A cette question – toujours esquivée ou laissée pendante par les historiens -, Michel Tournier tente de répondre : et si Gilles de Rais n’était devenu un monstre que sous l’influence de Jeanne ? Et s’il avait remis son âme entre ses mains pour le meilleur et pour le pire ? Pour le meilleur : libération d’Orléans, victoire de Patay, sacre de Charles VII. Pour le pire : blessure, capture, procès, condamnation par l’Eglise, bûcher. Gilles de Rais a suivi Jeanne jusqu’au bout, jusqu’à la sorcellerie, jusqu’au bûcher sur lequel il est monté neuf ans après elle.

 

Avis : Bien que je connaisse Jeanne d’Arc et Gilles de Rais, je n’avais jamais fait le rapprochement entre eux, et je ne pensais vraiment pas qu’ils se connaissaient et qu’ils étaient si proches. Ce livre m’a donc déjà étonné par cet aspect.

Le livre commence avec la rencontre entre les deux personnages : le roi vient d’entendre parler de Jeanne d’Arc et la reçoit. Gilles de Rais est présent, et est chargé de s’occuper de la jeune fille avec un autre de ses compagnons. Gilles suivra ensuite Jeanne partout ; il vient même pour la sauver à Rouen, où il ne fait qu’assister à sa mise à mort sur le bûcher. Ainsi, la première partie du livre, si j’ose dire, est consacré à la relation entre Gilles et Jeanne du vivant de la jeune fille. Pour lui, il semble qu’elle est comme un ange, qu’elle n’a pas de sexe. Il veut la suivre partout, que ce soit au paradis ou en enfer. C’est pourquoi il est toujours présent à ses côtés. Lorsque Jeanne meurt, le lien ne se brise pas : Gilles parle toujours d’elle, et la cherche dans autrui. Il se demande comment la suivre encore, alors qu’elle n’est plus là, comment marcher dans ses pas. Il prend alors un chemin qui m’a vraiment étonnée. Le livre raconte ainsi sa descente aux enfers pour la retrouver, pour la suivre, parce qu’il pense que c’est le seul moyen de marcher dans ses pas. Je ne connaissais pas du tout cet aspect de l’histoire de Gilles de Rais et, aussi en une certaine mesure, de l’histoire de Jeanne d’Arc. Je n’avais fait que survoler leur vie sans chercher dans le détail. Ce livre m’en a donc appris beaucoup, et je pense me renseigner encore. Concernant l’écriture, j’ai eu un peu de mal parfois. J’ai dû relire certaines phrases pour bien les comprendre parce que les tournures étaient étranges. Ma lecture n’a donc pas été très fluide, et cela m’a un peu gênée. Enfin, le récit de la vie de Gilles de Rais après la mort de Jeanne et de ce qu’il peut faire avec des enfants est toujours sous-jacent mais jamais explicite tout le long du livre. On se doute, mais rien n’est dit, à part à la fin.

Concernant les personnages, celui de Jeanne d’Arc disparaît rapidement, mais l’on peut facilement se faire une idée dessus. C’est une jeune fille pure, guerrière, sûre d’elle, qui se bat pour son pays, et que le roi va laisser tomber. Son ingratitude m’a un peu indigné : c’est tout de même grâce à elle qu’il est monté sur le trône. Et pourtant, il ne fera rien pour la sauver de son sort. C’est aussi une jeune fille étrange et mystérieuse : comment explique-t-on qu’elle entendait des voix ? et qu’elle se savait en sursis ? Tout cela était-il bien réel ? Etait-elle folle ? Ces questions resteront sans doute sans réponses, mais je n’ai pu m’empêcher de me les poser. Quant à Gilles de Rais, on ne saurait dire, au tout début du livre, qu’il tournerait de cette façon. Il semble tellement attaché à Jeanne d’Arc, qu’il voit comme un ange, comme une sainte ! Et pourtant, lorsqu’il se confesse à Blanchet, on comprend que quelque chose de sombre vit aussi en lui, quelque chose qu’il réprime avec Jeanne, mais qui s’éveillera à sa mort. En effet, quand la jeune fille disparaît, le seigneur ne sait plus comment agir, et commet des crimes atroces qui l’éloigne de Jeanne au lieu de l’en rapprocher. Il pense emprunter une voie qui le mènera à elle. C’est aussi un homme complètement manipulé par Prelati, qui lui fait faire des choses ignobles dans le but, dit-il, de rejoindre Jeanne.

La fin, où les crimes de Gilles de Rais sont décrits, m’a vraiment dégoutée. Je ne pensais pas que je le serais autant. Sa dernière réaction à ces accusations m’a aussi beaucoup surprise. La réflexion de Prelati sur la béatification et la canonisation est un peu effrayante : il compare vraiment Gilles et Jeanne car les deux personnages sont accusés de sorcellerie et sont brûlés sur le bûcher. Les crimes du seigneur sont tout de même bien plus graves que ceux de la jeune fille. Et le cri poussé par Gilles sur le bûcher fait écho à celui de Jeanne, mais il a une dimension de plus qui m’a serré le cœur.

 

En définitive, un bon livre, qui m’a appris pas mal de choses, mais dont l’écriture m’a un peu gênée.

La compagnie des spectres de Lydie Salvayre

Posté : 28 décembre, 2014 @ 3:05 dans Avis littéraires | Pas de commentaires »

La compagnie des spectres Genre : Historique, Drame

Editeur : Points

Année de sortie : 2014

Nombre de pages : 172

Synopsis : La visite d’un huissier, venu dresser un inventaire avant saisie dans leur appartement de Créteil, provoque l’affolement d’une mère et de sa fille. Lorsque la mère, hantée par les figures de Pétain et de Darnand, s’attaque à l’homme à coups d’insultes et d’imprécations hallucinées, la situation dégénère … Un huis-clos à trois voix, délirant, impressionnant d’invention et d’humour. « Ma mère, monsieur l’huissier, ne distingue pas le passé du présent, le jour de la nuit, ni les vivants ni les morts ».

 

Avis :  Ce livre m’avait l’air très intéressant. La couverture est très étrange, je ne savais pas trop à quoi m’attendre.

C’est un vrai huis clos dans lequel on entre ici. Un huis-clos sale, sombre et dans lequel le temps n’a pas vraiment sa place. J’en suis même venue parfois à me demander qui parlait de qui, notamment à la fin, si c’était la narratrice qui parlait de sa mère, ou celle-ci qui parlait de la sienne. On entre dans une dimension où le passé se confond avec le présent, où les morts reprennent vie, ou restent parmi les vivants sous forme de spectres qui terrifient la mère de la narratrice. Cela nous donne à penser, nous fait réfléchir sur la guerre, ses conséquences. Doit-on vivre dans le passé ? Ou simplement se souvenir sans que cela nous ronge et nous empêche de vivre ? Ce livre nous montre la vie d’une femme que la guerre a transformée. Et sa fille, la narratrice, semble en avoir pâti toute sa vie, et en pâtir encore pendant qu’elle raconte. Le récit est déclenché par l’arrivée d’un huissier qui répertorie tout ce que possèdent les deux femmes. En réalité, en lisant le livre, j’ai vu cet huissier comme un prétexte. La narratrice raconte sa vie à quelqu’un parce qu’elle en a besoin, parce qu’elle n’a aucune vie sociale, comme on le découvre peu à peu. C’est assez terrifiant de lire cette histoire en réalité, car on a du mal à s’imaginer à sa place. Comment aurions-nous vécu ? Serions-nous restés ? Ce livre est vraiment frappant de par la force des mots employés par l’auteur. L’écriture est très bonne, pleine de poésie parfois, malgré le sujet traité.

Concernant les personnages, la narratrice m’a un peu ému. Sa vie est tellement triste. Elle ne fait absolument rien, ne parle à personne et rêve d’histoires d’amour et de relations sexuelles parce qu’elle n’en a vécu aucune. Je dois avouer que j’ai ressenti de la pitié pour ce personnage. Quant à la mère, elle m’a fait de la peine elle aussi. Elle vit dans un autre monde, avec des personnes mortes depuis longtemps, et elle reste coincée dans un passé révolu. Elle ne fait pas que se souvenir, elle vit réellement dans le passé, ce qui est assez troublant. Cela a même influencé sa vie de femme et de mère, puisqu’il semble qu’elle n’a pas été la mère idéale pour la narratrice. En ce qui concerne le personnage de l’huissier, je l’ai plutôt vu comme un prétexte. Il n’a pas vraiment de profondeur, il ne fait qu’inventorier des objets et se fiche de ce que la narratrice lui raconte. Il ne montre pratiquement aucun signe d’intérêt, ne parle presque pas, et finit par disparaître comme il est apparu. J’ai aimé le personnage de la grand-mère de la narratrice, une femme qui a tenté de se soulever mais que tout le monde a réprimé. Le personnage de l’oncle Jean est central dans cette histoire, même si on ne connait pas grand-chose de lui. La mère de la narratrice est obnubilée par son frère qu’elle a vu mourir. Les autres personnages sont tous un peu caricaturés, comme les jumeaux Jadre, miliciens par excellence.

La fin est très abrupte, et soudaine, comme si la narratrice n’avait plus rien à raconter et que le prétexte ne servait plus à grand-chose. J’ai été un peu déçue par cette fin.

 

En définitive, un livre très intéressant, qui nous fait réfléchir, et nous fait un peu peur. L’écriture m’a beaucoup plu, mais j’ai été un peu déçue par la fin, trop rapide à mon goût.

Parle-leur de batailles, de rois et d’éléphants de Mathias Enard

Posté : 24 décembre, 2014 @ 7:52 dans Avis littéraires | Pas de commentaires »

Parle-leur de batailles, de rois et d'éléphantsGenre : Historique

Editeur : Actes Sud

Année de sortie : 2010

Nombre de pages : 154

Synopsis : En débarquant à Constantinople le 13 mai 1506, Michel-Ange sait qu’il brave la puissance et la colère de Jules II, pape guerrier et mauvais payeur, dont il a laissé en chantier l’édification du tombeau, à Rome. Mais comment ne pas répondre à l’invitation du sultan Bajazet qui lui propose – après avoir refusé les plans de Léonard de Vinci – de concevoir un pont sur la Corne d’Or ? Ainsi commence ce roman, tout en frôlements historiques, qui s’empare d’un fait exact pour déployer les mystères de ce voyage. Troublant comme la rencontre de l’homme de la Renaissance avec les beautés du monde ottoman, précis et ciselé comme une pièce d’orfèvrerie, ce portrait de l’artiste au travail est aussi une fascinante réflexion sur l’acte de créer et sur le symbole d’un geste inachevé vers l’autre rive de la civilisation. Car à travers la chronique de ces quelques semaines oubliées de l’Histoire, Mathias Enard esquisse une géographie politique dont les hésitations sont toujours aussi sensibles cinq siècles plus tard.

 

Avis : Je n’avais jamais entendu parler de ce livre avant il y a quelques semaines. Il m’a intrigué, et je me suis dit que j’allais en apprendre encore beaucoup sur l’art de Michel-Ange.

Je ne m’attendais pas à ce que j’ai lu ; je pense que je me suis trop imaginée ce que j’allais lire. Le premier chapitre m’a bien accroché, moins le second. J’ai surtout aimé les passages où un personnage que l’on ne connaît pas vraiment s’adresse à Michel-Ange. La poésie de cette écriture m’a enchanté. Je ne peux pas dire que je me suis ennuyée en lisant les chapitres qui correspondent à la vie de l’artiste à Istanbul. J’ai aimé certaines scènes, comme celle de la danseuse. Mais ce livre se lit très vite, je n’ai pas eu le temps de vivre l’histoire. Je n’ai pas eu le temps de m’imaginer convenablement les rues arpentées par Michel-Ange, l’atmosphère de la Turquie de l’époque. En revanche, ayant eu la chance de visiter Sainte-Sophie, j’ai adoré le passage qui la concernait. L’écriture est vraiment très bonne, elle est fluide et se lit toute seule, on ne bute pas sur les mots ou les phrases. Je dois dire que, si l’histoire ne m’a pas totalement conquise, l’écriture, elle, l’a fait.

Concernant les personnages, j’ai particulièrement apprécié Michel-Ange et Mesihi. Le premier est une légende, et on s’imagine parfois comment il a pu vivre, ce qu’il a pu vivre, et comment il est devenu ce mythe de l’art. Même si c’est un roman, on s’imagine que c’est la réalité, et cela fait tout de même quelque chose. De plus, à la fin, l’auteur dit ce qui est avéré et ce qui ne l’est pas. Mesihi m’a plu, je ne saurais pas vraiment dire pourquoi. Peut-être pour son sens du sacrifice, son amour discret et doux, mais qui le pousse vers la passion. Les autres personnages m’ont moins frappé : Manuel m’a semblé un peu effacé, on ne sait pas grand-chose du grand vizir et du sultan, sinon que ce sont des personnages puissants qui font ce que bon leur semble. Une mauvaise image du pape Jules II est donnée, des puissants et des artistes en général aussi : Michel-Ange se sent maltraité et insulté par les deux. La danseuse est aussi un personnage marquant : je ne dirais pas pourquoi, vous le découvrirez au fur et à mesure de l’histoire !

La fin est ce que j’ai préféré ! Elle m’a vraiment fait apprécié le livre. On découvre « vraiment » le personnage qui parle à Michel-Ange depuis le premier chapitre, et tout se passe très vite.

 

En définitive, un livre très intéressant, que j’ai apprécié, mais ce n’est pas le coup de cœur auquel je m’attendais.

Graziella de Lamartine

Posté : 16 décembre, 2014 @ 6:57 dans Avis littéraires | Pas de commentaires »

Graziella Genre : Classique

Editeur : Librio

Année de sortie : 2013

Nombre de pages : 111

Synopsis : « Ses yeux étaient de cette couleur indécise entre le noir foncé et le bleu de la mer, qui mêle la tendresse de l’âme avec l’énergie de la passion. » Graziella, lumineuse apparition au beau milieu de l’une nuit de tempête … Le jeune Lamartine ne lui résistera pas. Il a dix-huit ans et découvre l’Italie ; elle est la fille d’un pêcheur de l’île de Procida. Premiers frissons d’amour, serments volés parmi les vignes et les jardins fleuris d’Italie. Mais le drame couve. Les promesses d’éternité et d’absolu n’effacent pas le poids des conventions. Bien des années plus tard, le poète se souvient, images obsédantes et cruelles de la déchirure d’un amour pur.

 

Avis : Je voulais d’abord dire que je trouve le synopsis de cette édition assez mal fait. Certains mots utilisés peuvent donner une impression qui n’est pas celle que donne le livre. Par exemple, dire que « Lamartine ne lui résistera pas » peut faire penser qu’ils ont eu une aventure amoureuse, ce qui, en réalité, n’est pas vraiment le cas. Sinon, la couverture de l’édition est très belle, je trouve, et, tout au long de ma lecture, j’ai identifié Graziella au personnage du tableau.

Je ne m’attendais pas à aimer autant ce petit livre. Je n’ai jamais lu les poèmes de Lamartine, que j’ai pourtant dans ma PAL, et j’en ai souvent entendu du mal : il se lamente toujours sur son sort, il ne fait que pleurer tout le temps, il n’est pas viril (ce que dit Flaubert). J’avais donc un peu peur de trouver trop de lamentations et de plaintes. Mais finalement, ce n’était pas le cas.

Graziella est un de ces livres dont l’intrigue s’installe progressivement. L’action commence quand le narrateur part seulement pour l’Italie avec un membre de sa famille. Il passe ensuite un moment seul puis il va à Naples, où il retrouve un ami. Il ne rencontrera Graziella qu’ensuite. En réalité, ce personnage n’est pas du tout présent dans les premiers moments du récit. J’ai vu le début comme une sorte de présentation de la personnalité du narrateur, qui nous parle notamment de son amour de la liberté, de l’Italie, de Rome, et notamment de deux monuments : le Colisée et la Basilique Saint-Pierre ; j’ai trouvé le « chapitre » qui les concerne très intéressant . J’ai particulièrement aimé ce passage, ainsi que ceux où il parle plus de ses sentiments généraux que du voyage en lui-même. Survient alors ce que l’auteur a choisi d’intituler « Episode », et je peux dire que c’est à ce moment que je suis vraiment entrée dans l’histoire. L’écriture de Lamartine m’a donné l’impression d’être avec lui sur la barque, et de lutter moi aussi. La première apparition de Graziella semble vraiment avoir marqué le narrateur. Par la suite, il vit à Naples.

Je n’ai pas trouvé de longueurs à ce livre, et l’écriture m’a tellement enchantée que j’y suis restée scotchée jusqu’à la fin. Je ne sais pas si on peut vraiment parler de passion (peut-être juste avant la fin), mais d’amour, sans doute. Il semble s’installer très doucement, sans que les personnages ne s’en rendent compte. Et nous, lecteurs, bien sûr, rien qu’avec le titre du livre, qui donne toute son importance au personnage de Graziella, nous savons déjà qu’il s’installera. La relation entre le narrateur et la jeune fille est très pure, comme le dit le synopsis : c’est sans doute pour cela que je n’arrive pas vraiment à l’associer à la passion, si ce n’est juste avant la fin, avec ce qu’elle fait « pour lui » si l’on peut dire.

Je me suis attachée facilement aux personnages du narrateur et de Graziella. Le narrateur est censé être Lamartine lorsqu’il avait dix-huit ans. J’ai décidé de me prendre au jeu de l’auteur et de considérer que c’est bien lui qui a vécu ce qu’il raconte : mais nous n’en avons aucune preuve. Certains lecteurs peuvent être sceptiques et décider de lire ce livre comme un roman plus que comme un épisode autobiographique de la vie du poète. Le présent se mêle parfois au passé quand Lamartine repense à l’amour qu’il a ressenti pour Graziella. L’auteur écrivant se juge plus jeune, en se trouvant naïf et pas encore assez mûr pour un tel amour. Il semble regretter cette jeunesse et se souvient de Graziella à la fois avec joie et tristesse. La jeune fille, quant à elle, n’est perçue qu’à travers les yeux du poète, et il ne peut que nous la faire aimer. Dans sa description, Graziella semble douce, mais courageuse, et capable de décider de grandes choses sur un coup de tête, parce qu’elle est malheureuse, au désespoir, et qu’elle ne voit pas d’autre solution. Les passages où l’on décrit sa douleur m’ont fait monter les larmes aux yeux. Elle est touchante dans son amour, et, à la fin, j’ai découvert sa passion pour Lamartine. En revanche, je ne pensais pas du tout à son âge, qui m’a un peu surprise, mais, qui, avec du recul, ne m’étonne pas tant que cela. La famille de la jeune fille est touchante elle aussi de par sa simplicité et son amitié pour Lamartine, qu’elle accueille comme un fils la seconde fois.

Comme je m’y attendais, la fin est triste, et assez abrupte. Le chapitre XXXVI est magnifique, et m’a vraiment émue, notamment le troisième paragraphe. A la fin, Lamartine a glissé un poème qu’il a écrit pour Graziella : sublime, il retrace leur rencontre et leur amour. Les dernières lignes du livre tendent à confirmer que l’épisode est bien autobiographique, et je préfère me dire qu’il l’est, comme l’auteur voulait le faire croire à ses lecteurs.

Evidemment, tout au long du livre, l’écriture de Lamartine est magnifique. On reconnaît tout de suite le poète en lui, et j’ai vraiment adoré la façon qu’il a de raconter les choses en y mêlant sa poésie.

 

En définitive, un très beau livre, assez émouvant, poétique, qui retrace un amour qui s’installe insidieusement pour finalement exploser au grand jour.

Le Monde de Narnia, tome 3 : Le Cheval et l’Ecuyer de C. S. Lewis

Posté : 4 décembre, 2014 @ 9:24 dans Avis littéraires | Pas de commentaires »

Le Monde de Narnia tome 3Genre : Fantasy, Jeunesse

Editeur : Folio Junior

Année de sortie : 2008

Nombre de pages : 233

Synopsis : Shasta, maltraité par le pêcheur qui l’a élevé, quitte le pays de Calormen avec Bree, un cheval doué de parole. Ils n’ont qu’un espoir : rejoindre le merveilleux royaume de Narnia … En chemin, ils rencontrent Aravis, une noble jeune fille qui fuit un mariage forcé. Ensemble, perceront-ils le mystère qui entoure la naissance de Shasta ?

 

Avis : Ce livre n’a pas été adapté en film, donc je ne connaissais pas du tout l’histoire. Je n’ai pas adoré, mais j’ai tout de même aimé.

J’espérais que le lien se ferait avec le tome précédent ; on ne le voit pas directement. En réalité, il n’y en a pas vraiment. Les personnages principaux du deuxième volume apparaissent tardivement, et n’ont pas du tout un grand rôle. Ils sont vraiment mis de côté. Cela ne m’a pas vraiment gêné, mais, quand on entre dans l’histoire, le nom de Narnia est directement cité, donc la continuité est tout de même là. Les lieux que l’on traverse sont assez divers : les palais de Calormen, le désert, les montagnes, des forêts, des châteaux … Les imaginer m’a beaucoup plu. En revanche, un certain manque d’action m’a un peu lassée. Je me suis parfois un peu ennuyée … J’avoue avoir vraiment préféré le deuxième tome à celui-ci. Il m’a un peu fait penser au premier, dans lequel il n’y avait pas non plus beaucoup d’action. Certains passages m’ont paru longs. J’avais hâte de passer à la scène suivante. Les seuls passages qui m’ont vraiment marqué sont ceux où Aslan apparaît, je ne sais pas vraiment pourquoi. J’aime ce personnage depuis que je l’ai découvert dans le film tiré du deuxième tome.

Pour les personnages, je les trouve simples (et je pense que vous aurez remarqué que je les aime complexes hihi). Ils ne m’ont pas déplu pour autant, mais l’on sent qu’ils sont en accord avec l’aspect enfantin de l’histoire. Cela détend aussi de ne pas devoir réfléchir à la complexité du personnage, de ne pas devoir tenter de le cerner. Leur personnalité est très facile à comprendre, et on la connaît avant même d’apprendre à connaître les personnages. On s’attend à ce qu’ils soient tels qu’ils sont effectivement. Shasta est le petit garçon au grand cœur dont les origines sont mystérieuses, et qu’une rencontre va pousser à les découvrir. Aravis est la jeune fille espiègle qui évoluera au fil de l’histoire, et qui se révèle évidemment différente de ce que l’on voit d’elle au début. Bree est un cheval vantard, mais au fond, on sait qu’il est différent. Je n’ai pas réussi à m’attacher à Hwin, un personnage que j’ai trouvé assez effacé. Les autres personnages sont sympathiques : les rois et les reines, les animaux … Et les méchants sont … méchants évidemment. 

La fin ne m’a pas du tout surprise, je m’y attendais. C’était vraiment évident. J’aime les surprises, mais c’était tout de même sympa.

 

Un bon livre, mais qui reste tout de même un peu enfantin.

 

Challenge des 100 livres à lire au moins une fois

 

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