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Archive pour septembre, 2014

Les Regrets suivi des Antiquités de Rome et du Songe de Joachim Du Bellay

Posté : 18 septembre, 2014 @ 6:11 dans Avis littéraires | Pas de commentaires »

Genre : Les RegretsClassique, Poésie, Historique

Editeur : Le Livre de Poche

Année de sortie : 2013

Nombre de pages : 187

Synopsis : En juin 1553, Du Bellay arrive à Rome que les troupes de Charles Quint ont mise à sac vingt-six ans plus tôt ; il y accompagne le cousin de son père, le cardinal Jean Du Bellay, auquel le roi Henri II a confié la mission de négocier avec le pape une alliance contre Charles Quint. C’est pendant ce séjour romain qu’il compose – outre des poèmes en latin – l’essentiel des Regrets, des Antiquités et du Songe qu’il fait paraître en 1558, après son retour de Paris. Les sonnets des Regrets disent la plainte d’un exilé à Rome – en même temps que la pérégrination de l’âme sur terre accompagne le thème du voyage ; mais l’élégie se double aussi d’une satire contre la cour pontificale. Après quoi ce n’est plus l’exilé qui importe dans Les Antiquités, mais la Ville elle-même, son illustre passé comme sa déchéance présente. Vision d’un destin où le sac de 1527 annonce un châtiment plus grand : après une réflexion sur la lente dégradation de Rome, Le Songe peut alors proposer le cauchemar d’une destruction brutale.

 

Avis : J’aime beaucoup la poésie, mais je dois avouer que je n’étais pas enchantée d’apprendre que j’allais étudier ce livre cette année. Les quelques poèmes que j’avais déjà lus étaient très beaux, mais j’avais peur de ce que cela pouvait donner avec un recueil complet.

Je pense que l’on est forcé de reconnaître que Du Bellay écrit très bien : il utilise la forme la plus codée de la poésie, le sonnet, pour nous faire part de son mal-être à Rome. Il se sent exilé, loin de sa patrie, de ses amis, et du Roi, à la Cour duquel il se lamente ne pas pouvoir être. Dans Les Regrets, il adresse de très nombreux poèmes à ses amis, et notamment à Ronsard qui, lui, a la chance de se trouver à la Cour d’Henri II. On peut dire que le recueil est coupé en trois parties bien nettes : une partie concerne les élégies, où Du Bellay se plaint de vivre à Rome, une ville qui se dégrade, où l’Eglise n’est plus ce qu’elle était, où l’Anjou, sa région natale, lui manque. La seconde partie est composée de satires : il critique très fortement Rome, mais surtout le Cardinal Caraffa. Un certain anticléricalisme véhément apparaît à ce moment dans le recueil. Les traits d’esprit qu’il lance contre ceux sur qui il écrit m’ont parfois fait rire. La dernière partie est globalement consacrée aux louanges, et notamment celles de Marguerite de Navarre, sœur du roi. Du Bellay utilise beaucoup d’images, celles de la nature comme celle de l’architecture pour parler de l’exil, mais aussi de la corruption qui s’étend sur Rome, autrefois maîtresse du monde. Les Antiquités de Rome traitent surtout la déchéance matérielle et intellectuelle de la ville, qui n’est plus ce qu’elle était. Le Songe m’a semblé plus délirant, plus imaginaire, comme si Du Bellay relatait vraiment des rêves. J’ai particulièrement apprécié, dans les trois recueils, la présence de très nombreuses références mythologiques et littéraires, comme Hercule, Diane, Ulysse, Jason … Je trouve que la mythologie donne du relief à l’œuvre et permet d’apprécier la forme du sonnet dans toute sa splendeur. 

Ayant dû étudier Les Regrets, je ne peux pas dire que je l’ai adoré dès la première lecture. Du Bellay parle beaucoup par images, et il faut souvent réfléchir à ce qu’il a réellement écrit avant même d’analyser les procédés littéraires. A force d’expliquer chaque poème, j’ai trouvé qu’il se répétait beaucoup : il dit à peu près toujours la même chose,  il utilise simplement des images et des mots différents, l’idée est la même. Cela n’enlève rien à la beauté du texte, au rythme des vers et à la qualité de l’œuvre. Simplement, si vous voulez lire le recueil, je vous conseille de ne pas le lire d’un coup, de lire poème par poème, petit à petit, pas d’un bloc. Je pense que, de cette façon, l’on apprécie mieux la poésie. Je pense qu’étudier le livre m’a un peu freiné dans mon appréciation personnelle. J’ai préféré les deux recueils qui suivaient, sans doute parce que je ne les ai pas étudiés. Je pense que je relirai Les Regrets dans quelques années, j’aurais sans doute un avis différent.

 

En définitive, un très beau recueil que je n’ai pas su apprécier à sa juste valeur. Même si j’ai vraiment aimé les images mythologiques et littéraires, la redondance des thèmes m’a un peu lassée. Je le relirai plus tard en espérant avoir un avis différent (après tout, il paraît que nos lectures des œuvres changent avec les années !)

 

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