The Constant Princess de Philippa Gregory
Editeur : Harper
Année de sortie : 2005
Nombre de pages : 486
Synopsis : Desire. Destiny. And a choice that will change history. Katherine of Aragon is betrothed at the age of three to Prince Arthur, son and heir of Henry VII of England. She is raised to be Princess of Wales, and knows it is her destiny to rule that far-off, wet, cold land. Her faith is tested when her prospective father-in-law greets her arrival with a great insult; Arthur seems little better than a boy; the food is strange and the customs coarse. Slowly she adapts to the first Tudor court, and life as Arthur’s wife grows ever more bearable. Unexpectedly in this arranged marriage, a tender and passionate love develops. But when the studious young man dies, she is left to make her own future: how can she now be queen, and found a dynasty? Only by marrying Arthur’s young brother, the sunny but spoilt Henry.
Avis : En lisant Deux sœurs pour un roi, je me suis prise d’affection pour la reine Catherine d’Aragon, bafouée par son mari, trahie par sa cour. Puis, j’ai découvert que Philippa Gregory avait écrit toute une série sur les Tudor, mais que seuls deux livres avaient été traduits. J’ai donc commandé toute la saga (ou presque) en anglais, pour avoir le plaisir de me replonger dans le monde de l’Angleterre du XVIe siècle.
J’ai adoré découvrir la vie de Catalina, Infante d’Espagne, Princesse de Galles, puis Reine d’Angleterre. C’était un vrai saut dans le temps, et j’ai découvert l’Espagne et l’Angleterre de l’époque avec grand plaisir. Le style est double : d’un côté, c’est Catherine qui nous parle, d’un autre, nous avons un point de vue omniscient, et pourtant toujours un peu centré sur elle. Sa police d’écriture est stylisée, fine et élégante, comme elle. J’ai beaucoup aimé cette double écriture, qui nous fait entrer dans l’intimité d’une femme d’exception. J’ai vite compris le titre du livre, mais je ne dirais rien, je vous gâcherai votre plaisir ! L’histoire fait partie de l’Histoire, du point de vue de Catherine d’Aragon. C’est un peu la petite histoire dans la grande, et c’est vraiment très intéressant de la découvrir. J’avais presque envie d’y être et de conseiller la jeune fille, que l’on voit évoluer et devenir femme. Je n’ai pas retrouvé l’ambiance de cour de Deux sœurs pour un roi, et je dois dire que cela ne m’a pas gêné. J’ai été très contente de découvrir d’autres atmosphères : celle de l’enfance de Catalina, chaude, douce et sucrée, celle de l’Angleterre, froide, dure et cruelle, puis cette dernière change, et l’on aimerait y être, rien que pour se retrouver dans une chambre qui réconforte, qui réchauffe, qui donne envie de se lover dans les bras de celui qu’on aime. Une seule chose m’a un peu gêné pendant la lecture : au début du livre, Catalina répète toujours la même chose à propos de son destin et de sa vie future. L’Amour est présent ici : cela nous enchante, nous brise le cœur, nous fait rire et nous donne envie de pleurer. C’est beau, c’est cruel, c’est triste, et le pire, c’est que cela a été la vie de Catalina, c’est la réalité. Et cela vaut tous les romans du monde. Enfin, j’ai appris beaucoup de choses sur l’Espagne et la famille royale, sur Isabelle de Castille et Ferdinand d’Aragon, que je ne connaissais que de nom. J’ai beaucoup aimé l’ambiance espagnole, même si elle n’est présente que pendant peu de temps.
Catherine d’Aragon m’a vraiment impressionné. Elle est déterminée, elle sait ce qu’elle veut, elle sait ce qu’elle est, et elle ne semble jamais douter. Je me dis que, moi aussi, j’aimerais parfois être comme elle, ne jamais douter, ne jamais faillir, savoir que je suis dans mon droit, que je fais ce qui doit être fait. C’est une femme très pieuse, qui croit réellement en Dieu, et qui fait tout en son nom. Cela la fait parfois sembler froide et calculatrice, mais, avec son point de vue, on la comprend mieux. Je me suis beaucoup attachée à elle, et j’ai été touchée par tout ce qui lui arrivait. Elle est très courageuse, très forte et croit vraiment en sa bonne étoile. Je pense que c’est une des femmes de l’Histoire qui devrait rester un modèle pour les autres femmes. Elle sait évoluer quand il le faut, et elle est toujours fidèle à sa parole, ce qui est rare désormais (ce qui était déjà rare à l’époque en réalité !). L’on voit les autres personnages à travers son regard et cela nous donne un aperçu peu objectif sur eux. Arthur est d’abord vu comme quelqu’un que Catherine n’aimera jamais, puis il évolue sous nos yeux, et il devient quelqu’un que l’on apprécie vraiment, et que l’on imagine aisément roi d’Angleterre. Henry, quant à lui, est ambivalent. A la fois, on l’apprécie, et on le déteste. C’est un enfant chéri, rendu égoïste par sa famille : il ne se soucie que de son propre bien, le reste lui importe peu. Je l’ai haï à certains moments. D’autres personnages sont importants dans la vie de Catherine : Henry VII, qui m’a touché malgré son comportement par la suite envers sa belle-fille, sa mère Margaret, une vieille dame qui n’a jamais connu que la lutte pour instaurer son fils sur le trône et qui voit chaque nouvelle personne arrivée à la cour comme un ennemi potentiel, Margaret Pole, qui évolue rapidement sous nos yeux et que j’ai beaucoup apprécié, ainsi que le Duc de Buckingham. Anne Boleyn apparaît également ici, et je n’ai pu m’empêcher de la détester, même si c’est un personnage historique que j’apprécie.
La fin m’a beaucoup attristé, parce que, malgré la détermination de Catherine, malgré sa confiance en elle et en son mari, je sais que cela ne va pas se passer comme elle l’espérait. Ce livre ne nous montre pas la mort de Catalina, mais il s’arrête à un moment décisif de sa vie. Pour connaître la suite, il faut lire Deux soeurs pour un roi, qui est à la fois la suite et s’entremêle à ce livre (pour les moments où l’on ne se trouve pas avec Catherine).
En définitive, un livre qui m’a marqué et que je relirai avec plaisir. Catherine est un personnage historique à connaître pour toutes les femmes, ainsi que sa mère, Isabelle d’Espagne. Je conseille vivement ce livre !!
4 commentaires »
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Re bonjour.
Etant une fan de ce genre de roman historique et appréciant ta première critique-n’as tu pas pensé à faire comme métier critique dans des livres je pense que ça te conviendrait à merveille! – et ayant vu un peu en cours l’histoire de la reine Isabelle de Castilles et Ferdinand d’Aragon je cherchais désespérément un livre sur eux ou ses enfants. En partie grâce à toi je viens de le trouver donc je dois te remercier. Et je comprends mieux pourquoi Catherine Aragon était aussi populaire chez le peuple. Quand je pense à ce que lui a fait Henry à une telle femme-même si elle n’était pas ma préférée parmi les six épouses d’Henry- j’ai réellement envie d’en pleurer. Peut être que si Henry aurait mieux traité sa femme et sa fille, Mary Tudor ne serait pas devenue Bloody Mary – même si ça n’excuse pas les actions qu’elle a faite contre les protestants-.
Je tiens aussi à te féliciter à réussir un livre en anglais en entier. Continue tes critiques.
Ps: J’ai hate que tu lises celle de Mary Queen of Scots. Une guerre entre deux reines connues doit être intéressantes à lire!
Bonjour,
Je suis très contente que mes chroniques te permettent de trouver des livres qui peuvent t’intéresser : c’est justement le but de ce blog ! J’ai pensé à devenir critique, mais je ne sais pas vraiment comment m’y prendre ! Ce serait sans doute le métier qui me conviendrait le mieux avec prof !
L’histoire de Catherine d’Aragon m’a bouleversée, j’ai ressenti une telle admiration pour elle à la lecture de sa vie et de sa détermination que j’ai eu du mal à lire sa chute. D’ailleurs, le livre s’arrête avant de nous offrir les réactions de Catherine, peut-être pour soulager le lecteur d’avoir à lire ses regrets et ses désillusions. Les actes d’Henry VIII ont détruit la vie de tant de personnes que c’en est aberrant …
Merci, j’adore lire en anglais ! Je vais continuer, en espérant qu’elles continueront à plaire !
PS : j’ai hâte également ! Je pense bientôt lire The White Queen de Philippa Gregory
Ah et j’oubliais. Si la vie de la reine Isabelle de Castilles t’interresse il y a une série télévisée sur elle qui s’appelle Isabel
J’irai voir, même si je ne suis pas fan des séries TV