Le Sabotage Amoureux de Amélie Nothomb
Editeur : Le Livre de Poche
Année de sortie : 2010
Nombre de pages : 124
Synopsis : Saviez-vous qu’un pays communiste, c’est un pays où il y a des ventilateurs ? Qu’un vélo est en réalité un cheval ? Vous l’apprendrez, et bien d’autres choses encore, dans ce roman inclassable, épique et drôle, fantastique et tragique, qui nous conte aussi une histoire d’amour authentique. Un sabotage amoureux : sabotage, comme sous les sabots d’un cheval qui est un vélo …
Avis : D’habitude, j’adore les livres d’Amélie Nothomb : étranges, poétiques, spéciaux. J’aime son univers et son esprit un peu décalé. Je me suis dit que j’allais encore passer un bon moment avec ce livre.
Mais cette fois, je n’ai pas réussi à entrer dans l’histoire et à apprécier ce que je lisais. Il n’était pas du tout comme les autres livres de l’auteure que j’ai lus, il manquait quelque chose que j’avais adoré dans les autres. Il n’y avait, tout d’abord, pas autant de poésie : je retiens souvent beaucoup de citations ; ici, une seule. Le style était pourtant toujours le même. Dans ce livre, l’auteure utilise quelques mots compliqués, que je ne me souviens pas avoir vu dans les autres. J’ai eu l’impression d’une pédanterie, ça m’a gêné. Ce n’en est sans doute pas, et j’ai appris de nouveaux mots en plus ! J’ai également eu du mal à entrer dans le livre dès les premières lignes : j’étais complètement larguée, et ça ne m’a pas donné envie de lire le livre, et donc de prendre plaisir à le découvrir.
L’histoire raconte une nouvelle partie de l’enfance de l’auteure (on peut dire qu’il est à lire juste après Métaphysique des tubes) qui a pour toile de fond la Chine communiste des années 1970. Il fait une boucle : le début est l’arrivée en Chine de la famille belge ; la fin, leur départ pour les Etats-Unis. Amélie Nothomb parlera du pays pendant deux-trois paragraphes, mais, de toute évidence, elle n’aime pas ce pays, elle n’a aucune sympathie pour lui. Il y a un contraste frappant avec le Japon, adoré, adulé, tendrement aimé. La Chine est l’arrière-plan sordide de l’histoire, voilà tout. Le rapport entre le titre et l’histoire est découvert dans la deuxième partie du livre : personnellement, je ne m’attendais pas du tout à ça. En réalité, je ne pensais pas que le livre parlerait de cet aspect de la vie de la narratrice à son âge. Je pensais que le titre concernait la Chine, et je me suis complètement trompée. Peut-être est-ce aussi pour cela que je n’ai pas beaucoup aimé, parce que j’attendais autre chose.
Concernant les personnages, on peut dire que l’auteure/narratrice est toujours aussi spéciale. C’est vraiment une enfant atypique, qui n’a pas les mêmes centres d’intérêt que les autres, qui ne pense pas comme eux, qui juge tout et tout le monde selon elle, et elle seule. Je peux dire que j’ai retrouvé l’enfant arrogante de Métaphysique des tubes. Elle change un peu parce qu’elle découvre l’amour, mais pas tant que ça. Sa vision des hommes, des femmes et des petites filles m’a fait rire. Elena, le personnage secondaire de ce livre, est une peste cinq étoiles. Je sais que certains enfants sont cruels, et elle en fait clairement partie. La narratrice est son jouet, et quand on pense qu’elle est sincère, on hausse le sourcil en se demandant si c’est vrai ou prétendu. On ne peut pas dire qu’il y ait d’autres personnages : tous les autres sont très effacés et vus par les yeux de la narratrice, qui les juge pratiquement tous : les adultes, par exemple, ne sont pas individualisés, ils sont tous les mêmes, ils font les mêmes choses, et constituent un groupe indivisible.
Des thèmes particuliers sont abordés ici. Tout d’abord, l’amour enfantin. C’est un amour particulier, sans doute incompris même par la narratrice. On dirait bien un coup de foudre : l’amour est là en une seconde. Mais ce n’est pas réciproque, et la souffrance liée à l’amour est donc aussi présentée ici. Le second thème important ici est la guerre et les jeux enfantins. Je dois dire que j’ai été assez dégoutée par certaines scènes : je pense que ça ne me serait jamais venu à l’idée étant petite.
En définitive, sans doute le livre d’Amélie Nothomb que j’ai le moins aimé. Je continuerai tout de même à lire cette auteure avec plaisir.
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