Sœurs pour la vie de Sophia Bennett
Editeur : Hachette
Année de sortie : 2013
Nombre de pages : 384
Synopsis : Peut-on être à la fois un top model et une sœur modèle ? Quand cet homme dans la rue m’a dit que j’avais le « truc » pour devenir mannequin, je n’y ai pas cru. Quand cet homme à l’hôpital nous a annoncé que ma grande sœur Ava était atteinte d’un cancer, je n’ai pas voulu y croire. Séances photos, castings, chimiothérapie, examens médicaux : on peut dire que la routine a été complètement bouleversée. Mais dans ce chaos, Ava et moi avons appris à regarder au-delà des apparences, pour voir ce qui comptait vraiment. Etre sœurs. Pour la vie.
Avis : A première vue, le livre a l’air vraiment girly, tout rose, avec un synopsis assez révélateur du genre d’histoire que l’on va lire. Pourtant, je ne m’attendais pas vraiment à ça, et c’est tant mieux !
L’histoire a d’abord l’air tragique, on s’attend à des larmes, à des déclarations d’amour, à des pertes, mais aussi à des castings hauts-en-couleur, à des tas de vêtements et à un univers bien particulier, celui de la mode. Autant dire que j’avais peur de lire ce livre : je m’attendais à quelque chose de trop rose, de trop incohérent (dans le sens où tout vient d’un coup, comme sur un plateau d’argent), et d’un peu trop paillettes/strass/robes de créateur. Je me suis complètement trompée, et je m’en suis rapidement rendue compte. Ici, l’idée n’est pas de présenter le monde de la mode sous un jour merveilleux, comme un monde de Bisounours où, quand tu es une star, tu es adulée, tout le monde t’aime, tu es extraordinaire, où chaque shooting photo est une réussite et où tu ne dois rien faire de plus que sourire et changer un peu de position. C’est un peu plus compliqué que ça et Ted va s’en rendre compte petit à petit. En réalité, il semble que l’on ait deux histoires parallèles, comme si Ted menait deux vies : celle de top model, et celle avec sa famille et sa sœur malade, Ava, de laquelle elle se rapproche beaucoup après l’annonce de sa maladie. La situation est assez catastrophique dans cette famille et le projet de Ted – qui, en réalité, n’est pas vraiment le sien – ne semble pas ravir tout le monde. L’histoire évolue, en même temps que la vision que l’on porte sur les personnages et sur le monde que le livre décrit. L’art est très présent dans ce livre, ce qui m’a beaucoup intéressée. On assiste ici à la remise en question de la vie de Ted, qui se demande ce qui compte vraiment, ce qui ne mérite pas que l’on s’y intéresse, et ce qu’elle veut réellement faire de sa vie.
Les personnages sont assez attachants, même si j’ai trouvé celui de Ted un peu caricatural : la fille absolument pas consciente de sa beauté, que l’on regarde comme une alien, et qui va finalement « s’auto-réaliser » (oui, je dois avouer qu’elle m’a souvent fait penser à Mia dans Journal d’une princesse). L’écriture à la première personne nous aide à entrer dans le personnage et dans son histoire, que l’on s’imagine vivre pendant l’espace du livre. C’est également le stéréotype de la fille qui ne se rend pas compte de ses qualités, ni de l’effet qu’elle a sur les gens : elle se voit faible, se sous-estime tout le temps, quand on comprend qu’elle est forte, courageuse, et très à l’écoute des autres. C’est un peu l’héroïne idéale. En revanche, contrairement à la plupart de ce type d’héroïnes, elle ne m’a pas paru agaçante. J’ai aimé le style d’écriture emprunté par l’auteur, certaines phrases un peu poétiques ou, au moins, charmantes. Le personnage d’Ava est aussi attachant ; pas parce qu’elle est malade, mais parce qu’elle essaie de faire des choses pour sa sœur, et celle-ci ne s’en rend pas compte. Elle sait que c’est difficile et semble se mettre de côté. L’on a surtout un point de vue subjectif sur elle, étant donné qu’elle est décrite par Ted, mais elle semble vraiment adorable, aux dires de sa sœur. Les parents, quant à eux, m’ont fait rire parfois, et j’ai retrouvé aussi le stéréotype du parent qui s’inquiète pour ses enfants, qui rabroue, mais qui aime inconditionnellement, et qui soutient toujours ses enfants. Les autres personnages, comme Daisy, Jesse, Nick ou Dean sont bien développés : on se fait facilement une idée sur eux. Daisy n’est pas du tout le stéréotype de la meilleure amie, elle est même particulière dans son genre ! Les garçons sont clairement séparés en deux groupes : Jesse et Nick, les garçons intéressants qui ne se contentent pas de l’apparence, et Dean, qui ne semble jurer que par cela. Pas mal de stéréotypes donc, mais aussi des surprises dans la constitution de ces personnages.
On peut facilement deviner la fin dans une certaine mesure ; en revanche, pour Ava, c’est moins certain. L’on a une grande alternative, et l’on ne sait pas laquelle aura la faveur de l’auteure. En tout cas, j’ai bien aimé cette fin, bien qu’encore une fois, ce soit un peu un stéréotype, prévisible dans ce genre d’histoires.
Les thèmes abordés – l’apparence, la famille, les relations entre sœurs, le mannequinat et l’idée que l’on s’en fait – m’ont paru très intéressants à traiter. Cela peut faire réfléchir celles (et ceux) qui n’y ont pas encore pensé. L’art est également abordé : j’ai aimé cet aspect du livre, qui donne notamment des noms d’artistes comme Man Ray, et qui donne aussi envie de s’y mettre sérieusement pour celles (et ceux) qui tâtonnent un peu.
En définitive, un livre moins rose que ce qui était annoncé, une belle histoire, chargée de stéréotypes certes, mais agréable à lire, et dont je garde un bon souvenir.
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