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I found myself in Wonderland.

Hernani de Victor Hugo

Classé dans : Avis littéraires — 13 avril 2014 @ 14 h 25 min

Hernani Genre : Théâtre

Editeur : Librio

Année de sortie : 2013

Nombre de pages : 143

Synopsis : « Je suis une force qui ! / Agent aveugle et sourd de mystères funèbres ! » Bien qu’il soit voué à la vengeance, bien qu’elle soit promise au duc Gomez, Hernani et doña Sol s’aiment. L’intensité de cette passion déchire le cœur du héros. Parce que le père du roi d’Espagne a jadis tué le sien, Hernani s’est juré d’exécuter son fils, don Carlos. Unis et désunis par la même femme, les trois hommes devront choisir entre l’honneur et l’amour. Avec ses personnages excessifs, ses intrigues multiples, son mélange de grotesque et de sublime, Hernani signe l’acte de naissance du théâtre romantique. 

 

Avis : J’aime beaucoup les œuvres de Victor Hugo, bien qu’il m’en reste un certain nombre à lire. En étudiant le théâtre, il a bien fallu que je lise Hernani !

Le style est assez différent de celui des tragédies classiques que je viens de lire. Les vers, pour être complets, sont à raccrocher au vers suivant. Dès le début, les répliques des différents personnages s’enchâssent pour faire un vers entier. De ce fait, on ne se rend pas tout de suite compte des rimes. Une autre différence avec le théâtre classique : cette pièce comporte de nombreuses didascalies, de nombreuses indications de décors, de costumes, etc. C’est beaucoup plus facile d’imaginer les personnages, leurs déplacements sur scène, leur ton, leurs expressions, leurs gestes.

L’histoire promettait déjà d’être tragique, et la citation choisie dans le synopsis n’annonçait rien de bon. Un homme conduit par la vengeance, une femme promise à un vieillard amoureuse d’un bandit, un roi qui se prend pour le roi du monde : les personnages, comme l’annonce la quatrième de couverture, sont bien excessifs, presque caricaturaux. Il est vrai que la pièce opère un étrange mélange entre le grotesque et le sublime, le comique et le tragique. Certaines scènes font pouffer, d’autres frissonner pour les personnages. Et, comme dans les tragédies classiques, on s’imagine que le happy end est possible … Ce qui est vraiment tragique et sublime à la fois, ce sont surtout les longues répliques ou les monologues d’Hernani. On comprend, grâce à cela, tout ce qui le pousse à agir et tout ce qu’il ne contrôle pas. Il semble, comme dans les tragédies antiques et classiques, poussé par des forces auxquelles il ne peut pas échapper. Et parmi ces forces se trouvent l’honneur : il ne peut pas vivre déshonoré, il se doit se respecter ses promesses. Pourtant, j’ai trouvé une légère incohérence dans l’histoire : il jure de tuer le nouveau roi, il ne respecte pas cette promesse, mais il se sent obligé d’obéir à celle qu’il a fait au duc Gomez ; dans le cas contraire, il serait déshonoré et ne saurait vivre comme cela.

Donc les personnages sont excessifs : doña Sol est une femme passionnée, amoureuse d’Hernani. Elle ne peut et ne veut rien faire contre cet amour. Elle semble construire sa vie autour de lui : si elle le perdait, elle ne serait plus, on le comprend tout le long de l’histoire, quand elle s’arrange pour toujours avoir un poignard à portée de main. Don Gomez est le grand opposant de l’histoire, même s’il jouera quelques instants le rôle d’adjuvant. Il est celui qui ne se rend pas compte de ce qu’il fait, il ne se rend pas compte qu’il complique tout et qu’il apporte le malheur autour de lui. C’est ce personnage qui décidera du dénouement de la pièce. Don Carlos, le roi Charles Quint, est un personnage assez étrange. Il veut d’abord tout posséder, tout obtenir, mais il change brusquement d’attitude lorsqu’il se trouve dans le tombeau de Charlemagne. Il veut devenir un grand empereur et se rend sans doute des responsabilités qui lui incomberont. D’autres personnages, surtout les proches du roi, profitent de ses actes pour avoir des titres.

La fin est prévisible, même si on aimerait qu’elle soit différente. On ne peut s’empêcher de se dire que c’est vraiment dommage, que ça aurait pu se passer différemment. Mais peut-être la pièce aurait perdu de sa superbe si elle avait eu une autre fin.

 

En définitive, une très belle pièce, qu’il faut avoir lu si l’on aime le théâtre et la littérature !

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