Redbluemoon

I found myself in Wonderland.

Archive pour avril, 2014

En attendant Godot de Samuel Beckett

Posté : 24 avril, 2014 @ 10:15 dans Avis littéraires | Pas de commentaires »

En attendant GodotGenre : Théâtre

Editeur : Les Editions de Minuit

Année de sortie : 1991

Nombre de pages : 134

Synopsis : « Vous me demandez mes idées sur En attendant Godot, dont vous me faites l’honneur de donner des extraits au Club d’essai, et en même temps mes idées sur le théâtre. Je n’ai pas d’idées sur le théâtre. Je n’y connais rien. Je n’y vais pas. C’est admissible. Ce qui l’est sans doute moins, c’est d’abord, dans ces conditions, d’écrire une pièce, et ensuite, l’ayant fait, de ne pas avoir d’idées sur elle non plus. C’est malheureusement mon cas. Il n’est pas donné à tous de pouvoir passer du monde qui s’ouvre sous la page à celui des profits et pertes, et retour, imperturbable, comme entre le turbin et le Café du Commerce. Je ne sais pas plus sur cette pièce que celui qui arrive à la lire avec attention. Je ne sais pas dans quel esprit je l’ai écrite. Je ne sais pas plus sur les personnages que ce qu’ils disent, ce qu’ils font et ce qui leur arrive. De leur aspect j’ai dû indiquer le peu que j’ai pu entrevoir. Les chapeaux melon par exemple. Je ne sais pas qui est Godot. Je ne sais même pas, surtout pas, s’il existe. Et je ne sais pas s’ils y croient ou non, les deux qui l’attendent. Les deux autres qui passent vers la fin de chacun des deux actes, ça doit être pour rompre la monotonie. Tout ce que j’ai pu savoir, je l’ai montré. Ce n’est pas beaucoup. Mais ça me suffit, et largement. Je dirai même que je me serais contenté de moins. Quant à vouloir trouver à tout cela un sens plus large et plus élevé, à emporter après le spectacle, avec le programme et les esquimaux, je suis incapable d’en voir l’intérêt. Mais ce doit être possible. Je n’y suis plus et je n’y serai plus jamais. Estragon, Vladimir, Pozzo, Lucky, leur temps et leur espace, je n’ai pu les connaître un peu que très loin du besoin de comprendre. Ils vous doivent des comptes peut-être. Qu’ils se débrouillent. Sans moi. Eux et moi nous sommes quittes. » Samuel Beckett, Lettre à Michel Polac, janvier 1952.

 

Avis : Je n’avais jamais lu de pièce de Beckett, et je me suis vue dans l’obligation d’en lire une. Je savais que Beckett écrivait surtout de l’absurde, et en ayant lu le synopsis, je me suis posée des questions.

Je n’ai pas du tout aimé. Je me suis ennuyée la plupart du temps, je n’ai pas réussi à lire cette pièce au second degré, même si je me doute qu’il doit y en avoir un. Apparemment, je ne suis pas une grande fan de l’absurde. Je n’ai vu aucun intérêt dans toute l’histoire (mais est-ce qu’il y a vraiment une histoire ?). Bien sûr, Godot peut être Dieu, surtout parce qu’il doit apporter le salut aux deux personnages principaux, Vladimir et Estragon. Cette pièce montre l’attente, et peut-être est-ce aussi une critique de la religion : on attend le salut, on attend le sauveur, mais au fond, il semble ne jamais venir.

Les personnages sont assez difficiles à définir. Vladimir et Estragon semblent amis, et assez vieux. Ils semblent aussi avoir attendu Godot toute leur vie. La journée recommence indéfiniment : l’un oublie la mémoire au fur et à mesure, l’autre semble le seul lucide, mais il est aussi absurde que les autres. Ils ont du mal à avoir une conversation censée, et même à poursuivre une quelconque conversation. Ils se disputent, et se réconcilient aussitôt, ils s’aident à faire des choses absurdes. On a parfois du mal à suivre. Pozzo et Lucky, quant à eux, sont encore plus absurdes que les deux premiers. Pozzo se transforme bizarrement quand il reparaît sur scène, Lucky est un pauvre esclave qui ne parle que pour dire des choses qui ne semblent pas avoir de sens, et qui semblent pourtant profondes. Une pléiade de personnages tous plus étranges les uns que les autres.

La fin est le recommencement de la journée passée. Si la pièce se poursuivait, on revivrait la même journée, la même chose encore une fois. La vie de Vladimir et Estragon est une boucle sans fin.

 

En définitive, je pense sincèrement que je n’ai pas su apprécier cette pièce à sa juste valeur. Je n’ai pas aimé du tout, et je pense que je ne relirai pas de sitôt une nouvelle pièce de Beckett.

Le Monde de Narnia, tome 1 : Le Neveu du Magicien de C. S. Lewis

Posté : 21 avril, 2014 @ 10:50 dans Avis littéraires | 2 commentaires »

Le monde de Narnia tome 1Genre : Fantasy, Jeunesse

Editeur : Folio Junior

Année de sortie : 2008

Nombre de pages : 203

Synopsis : Polly trouve parfois que la vie à Londres n’est guère passionnante … jusqu’au jour où elle rencontre son nouveau voisin, Digory. Il vit avec sa mère malade et un vieil oncle original. Celui-ci force les deux enfants à essayer des bagues magiques qui les transportent dans un monde inconnu. Commence alors la plus extraordinaire des aventures … Le monde enchanté de Narnia, le pays de l’imaginaire, vous attend.

 

Avis : Cette histoire m’a toujours intéressée, j’ai saisi l’occasion quand j’ai pu emprunter ce livre.

J’ai aimé ce premier tome, mais je ne peux pas dire que je l’ai adoré. J’ai trouvé la mise en place de l’histoire très longue, et, arrivée à la moitié du livre, j’ai trouvé qu’il ne s’était pas passé grand-chose – et même pratiquement rien … Le style est assez enfantin, on voit que l’œuvre a été écrite pour des enfants. C’est tout de même une histoire très intéressante, surtout si l’on a regardé le film de l’épisode deux. On comprend pas mal de choses incompréhensibles sans le premier épisode, et même, on a des réponses à des questions que l’on ne s’est pas posées. Par contre, j’ai trouvé les personnages principaux un peu superflus : ils mettent en place toute l’intrigue des épisodes précédents, mais ils n’agissent jamais seuls. Tout leur est dicté par des inscriptions ou par des personnages plus puissants qu’eux. Et, franchement, que fait Polly concrètement, à part tenter d’empêcher Digory de faire des bêtises et critiquer son oncle ? J’exagère peut-être un peu, mais j’ai clairement eu l’impression qu’elle s’effaçait derrière tous les autres personnages. On oublie presque qu’elle est là parfois.

Les personnages sont un peu caricaturaux : les enfants sont les gentils et les adultes les méchants. Digory incarne l’enfant « modèle-mais-pas-trop », qui écoute, qui a des principes, et qui agit comme on le lui demande. Il semble clairement être la marionnette de son oncle et de forces puissantes qu’il ne peut pas contrôler. Aslan se sert aussi de lui, mais lui rend bien. J’ai déjà parlé de Polly : elle me semble être la raison de Digory, mais il ne l’écoute jamais. On ne peut pas dire qu’elle tienne un grand rôle dans l’histoire : elle accompagne le personnage principal, lui donne des conseils qu’il ne suit pratiquement jamais, et se charge de quelques tâches qu’il lui donne. On aurait pu penser qu’étant donné l’importance que lui donnait le synopsis, elle serait plus présente dans l’histoire. L’oncle Andrew est l’incarnation de l’homme intelligent qui œuvre pour le mal et qui ne semble pas se rendre compte de ce qu’il fait. Il utilise plus faible que lui pour faire le sale boulot et se retrouve finalement dans le pétrin. Enfin, la sorcière : l’incarnation du mal, la beauté fatale, celle qui apporte la mort et le malheur partout où elle passe. Et en ayant vu le film, on comprend toutes les allusions d’Aslan. Quant à lui, il semble parfait : la puissance, la création, le bonheur, la joie, la vie. Tout le contraire de la sorcière.  

La naissance de Narnia est le plus beau moment du livre. On dirait vraiment un paradis perdu, à peine né et déjà menacé. On s’imagine aisément ce monde et on en rêverait presque. Sa création est miraculeuse, magnifique, et cela donne envie d’y être.

La fin annonce clairement le deuxième tome, et tout semble coïncider avec le film si on l’a vu. Elle donne envie de lire le second livre.

 

En définitive, un livre préambule où tout est mis en place, mais où il ne se passe pas grand-chose si on attend vraiment de l’action. J’ai tout de même hâte de lire la suite !

 

Challenge des 100 livres à lire au moins une fois

La Leçon d’Eugène Ionesco

Posté : 20 avril, 2014 @ 10:04 dans Avis littéraires | Pas de commentaires »

La LeçonGenre : Théâtre

Editeur : Folio

Année de sortie : 1994

Nombre de pages : 131

Synopsis : La Leçon est l’une des pièces les plus jouées et les plus lues d’Eugène Ionesco. Elle commence comme une satire hilarante de l’enseignement, pour faire allusion ensuite à de savantes théories linguistiques ; le ton, alors, change : la farce se termine en tragédie lorsque le professeur tue son élève. Mais cette tragédie est, elle aussi, parodique : chacun lui donne le sens qu’il veut.

 

Avis : Je n’avais jamais lu aucune œuvre d’Eugène Ionesco avant cette pièce. J’avais déjà entendu des avis mitigés sur Rhinocéros, donc j’appréhendais un peu.

J’ai bien aimé cette pièce, même si je ne peux pas dire que j’ai adoré. Elle est très comique, et en même temps tragique. On ne peut pas vraiment la classer dans un genre défini, c’est sans doute pour cette raison que le dramaturge lui-même l’a appelé « Drame comique ». Au début, j’ai beaucoup ri : la situation est vraiment ridicule, et même absurde, et on ne peut pas s’empêcher. Mais vite, on se rend compte que quelque chose d’autre se cache derrière, même si on ne peut pas vraiment mettre de mot dessus. Quelque chose ne va pas, et on sent que ça va mal finir.

Cette pièce donne une très mauvaise image de l’éducation de l’époque (qui, paraît-il, a encore empiré), et de l’homme, qui n’a aucune patience, et ne sait pas faire d’efforts. Le professeur, au fil de la pièce, s’énerve de plus en plus, et ne se calmera qu’une fois que le pire aura été commis. La bonne cherche à le tempérer, à prévenir ce qui va arriver, mais toujours en vain. Elle ne peut rien faire contre le vice du professeur. Il s’insinue et finit par faire des dégâts.

La fin est prévisible au fur et à mesure que l’on a compris ce que le professeur « manigance ». Ses cours sont incompréhensibles, l’élève est terrassée avant même la fin de la pièce. Et l’on découvre encore pire … Tout s’explique bien sûr à la fin !

 

En définitive, une pièce agréable, absurde, à lire, je suppose, pour avoir un aperçu du théâtre moderne.

Sur Racine de Roland Barthes

Posté : 20 avril, 2014 @ 8:41 dans Avis littéraires | Pas de commentaires »

Sur RacineGenre : Essai, Théâtre

Editeur : Points

Année de sortie : 2005

Nombre de pages : 167

Synopsis : Parler de Racine, ce n’est nullement proposer une vérité définitive de Racine, c’est participer à notre propre histoire en essayant sur Racine notre langage : celui qui est utilisé ici doit à la psychanalyse et au structuralisme, sans cependant prétendre les accomplir l’une et l’autre.
Voici donc réunis des textes qui constituent finalement une réflexion sur la critique littéraire, soit d’une façon directe lorsque l’auteur demande à la critique universitaire d’assumer la psychologie sur laquelle elle se fonde, soit indirectement, lorsqu’il confronte Racine à l’un des langages possibles de notre temps.

 

Avis : En étudiant la littérature, comment ne pas passer par Roland Barthes ? Il semble avoir écrit sur tout, et donc sur le théâtre aussi. J’appréhendais parce que j’ai déjà lu du Barthes et c’est … souvent incompréhensible.

Dans ce livre, j’ai trouvé énormément de choses intéressantes, et j’ai (pratiquement) tout compris. Il est divisé en trois parties : L’homme racinien, Dire Racine et Histoire ou littérature ? J’ai préféré la première partie, sans doute parce qu’elle parle clairement des œuvres et des personnages créés par le dramaturge. L’analyse est très fine, mais on sent clairement l’influence de la modernité et celle de la psychanalyse. Peut-être un peu trop. Ce n’est plus objectif (est-ce que cela l’a déjà été ?) et on sent que quelque chose est délaissé, oublié, remplacé.

C’est ce livre qui a déclenché la querelle de la Nouvelle Critique. Vivant à notre époque, il est compliqué de comprendre pourquoi : sans doute parce que les codes ne sont pas du tout les mêmes, peut-être parce que les lectures psychanalytiques des œuvres classiques ne sont pas acceptées, ou encore parce que les analyses n’ont jamais été aussi loin. Difficile de savoir.

Les « résumés » des pièces de Racine dans la première sont ce qui m’a le plus intéressée. Ils semblent expliquer pas mal de choses dans les œuvres que j’ai lues, et on découvre des choses que l’on aurait jamais pensé trouver. Aussi, on se rend compte que, souvent, l’on ne lit pas du tout comme les théoriciens : ce que Barthes se dit sur Bérénice ou Phèdre par exemple, souvent, je ne me le suis pas dit. Il est vrai que Bérénice se fait clairement chasser, et que Phèdre incarne un monstre et une victime à la fois, mais certaines théories sont vraiment poussées, et le lecteur lambda ne peut certainement pas se dire ce genre de choses à la lecture des textes. Parfois, je me dis que le lecteur est quand même le plus important car, sans lui, il n’y aurait pas de lecture : alors pourquoi chercher à théoriser ? Bien sûr, la théorie est très intéressante, et explique beaucoup de choses, mais elle n’est pas toujours nécessaire pour la lecture. Elle sert parfois à comprendre ce que l’on ressent, par exemple, quand on lit un poème et qu’on se dit qu’il est magnifique, ou quand on sent une certaine poésie dans un roman ; mais je pense qu’elle ne doit pas empiéter sur le territoire de la lecture.

Les deux autres parties sont plus complexes à appréhender et m’ont clairement moins intéressée. J’avoue que je n’aime pas trop chercher à savoir ce qui se cache derrière un auteur, je préfère laisser faire le texte, et j’aime lire par moi-même, sans analyse et sans théorie.

 

En fin de compte, un livre intéressant, mais pas abordable pour tout le monde, et qui laisse une vision très particulière des pièces de Racine.

La comédie de la comédie suivie de La comédie des arts et de Poèmes à jouer de Jean Tardieu

Posté : 16 avril, 2014 @ 9:04 dans Avis littéraires | 2 commentaires »

La comédie de la comédie Genre : Théâtre

Editeur : Folio

Année de sortie : 1990

Nombre de pages : 344

Synopsis : La réédition en Folio du théâtre de Jean Tardieu, commencée par La comédie du langage, se poursuit avec le présent recueil. Il est intitulé La comédie de la comédie, qui est aussi le titre de la première partie du livre. Elle comprend des parodies de certains usages désuets (les conventions bourgeoises, les « apartés », etc) ainsi que quelques fables modernes, comme Faust et Yorick. La deuxième partie, La comédie des arts, loin de prétendre se moquer de la peinture ou de la musique (on sait la fascination qu’elles exercent sur l’auteur), se borne à faire rire ou sourire – parfois avec tendresse et nostalgie – de la façon dont, parfois, on en parle. La troisième, Poèmes à jouer, est une gerbe imprévue où éclatent les dons contradictoires de Jean Tardieu, son humour et sa profondeur. Pour lui la poésie est, à la fois, la solitude et la rencontre, le livre et le théâtre. Elle passe de l’un à l’autre en ouvrant toutes les portes. Voilà pourquoi, sans doute, ces courtes pièces, variées et plaisantes, sont de plus en plus appréciées et jouées par les jeunes, en France comme ailleurs.

 

Avis : Je ne connaissais pas du tout cet auteur avant de l’étudier cette année. J’ai beaucoup aimé cette œuvre !

C’est un livre assez composite, très drôle et très sympathique. Ce n’est pas une longue pièce de théâtre, c’est un ensemble de pièces, que l’on trouve plus ou moins à son goût, auxquelles on s’intéresse plus ou moins. Certaines sont très profondes, d’autres sont très drôles, et d’autres encore sont … inqualifiables. On ne peut pas mettre d’étiquette sur cette œuvre, elle est unique.

Dans La comédie de la comédie, l’auteur prend certains aspects du théâtre, et fait une pièce dessus, par exemple, une sur les monologues, ou une sur les apartés. Cette dernière est vraiment drôle dans la mesure où les personnages parlent pour ne rien dire, clairement ! Tout ce qui compte, ce sont les apartés, toutes les choses sérieuses sont dites à cet endroit. Certaines pièces sont très profondes, comme « Une consultation ». Quant à La comédie des arts, c’est la partie que j’ai le moins aimée. C’était drôle, mais j’ai quand même préféré le reste. On peut dire que l’auteur se moque de ceux qui voient certaines choses dans l’art, mais, c’est vrai qu’il ne se moque pas de l’art en lui-même. Cette partie m’a semblé très intéressante : elle donne des noms d’œuvres, elle montre comment certaines personnes voient l’art et nous donne une autre façon de l’apprécier. Enfin, les Poèmes à jouer sont la partie que j’ai préférée. Certains sont vraiment très profonds et donnent à réfléchir ; seuls le premier et le dernier ne m’ont rien fait ressentir à cause des indications scéniques (en réalité, si l’on ne prend que les répliques du dernier, il est super !).

Il est difficile de dire quelque chose de plus. On sait que ce sont des pièces avec les indications scéniques, et on peut se les imaginer sur scène, même si ce serait mieux de les voir. Mais, il faut avoir lu les Poèmes à jouer par exemple, pour comprendre la profondeur de l’auteur.

 

En définitive, une œuvre très intéressante que j’ai beaucoup aimé ! Si les livres de Jean Tardieu sont toutes comme ça, je veux bien toutes les lire.  

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