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I found myself in Wonderland.

Billy Milligan, l’homme aux 24 personnalités de Daniel Keyes

Classé dans : Avis littéraires — 12 février 2014 @ 18 h 20 min

Billy Milligan, l'homme aux 24 personnalitésGenre : Thriller, Biographie

Editeur : France Loisirs

Année de sortie : 1983

Nombre de pages : 464

Synopsis : La police de l’Ohio arrête l’auteur présumé de plusieurs viols de jeunes femmes et croit résoudre un cas facile : les victimes le reconnaissent formellement et celui-ci possède chez lui la totalité de ce qui leur a été volé. Il nie pourtant farouchement. Son comportement étrange amène ses avocats à demander une expertise. On découvre qu’il possède une personnalité multiple. Billy Milligan, l’homme aux 24 personnalités retrace un cas unique – et rigoureusement authentique – dans l’histoire de la psychiatrie : celui d’un jeune américain souffrant d’un syndrome de personnalité multiple à la fin des années 70.

 

Avis : D’abord, je dois dire que je ne savais pas du tout que c’était une histoire vraie, que Billy Milligan est quelqu’un de bien réel. Je pensais lire un roman, et non une biographie. J’étais déjà très intriguée par ce livre, une amie m’en ayant déjà parlé plusieurs fois.

Le prologue nous expose tout de suite la réalité de ce qui va être raconté. J’ai eu un choc en apprenant que c’était une histoire vraie. Je pense que si je l’avais lu comme un roman, et qu’on ne m’avait dit qu’à la fin que c’était la réalité, j’aurais eu du mal à y croire. L’auteur a donc la bonté de nous expliquer de quoi le livre va parler. J’avoue avoir été sceptique à propos de la maladie de Billy Milligan (qui ne le serait pas dans un cas pareil ?) mais, au fur et à mesure du livre, on se rend compte qu’il peut difficilement mentir à propos de ses personnalités. Tant de psychiatres, d’experts, et même de personnes ordinaires, affirment qu’il ne peut pas simuler … On se demande comment tant de personnes peuvent avoir la même opinion en n’ayant aucun lien avec Billy Milligan avant l’affaire. De plus, ceux qui n’y croient pas ne passent pas de temps avec lui, ne lui ont jamais parlé ou ne l’ont même jamais vu. Comment les croire, alors que ceux qui sont proches de lui se rendent compte que quelque chose ne va vraiment pas ? Ensuite, comment un homme qui simule peut accepter d’être traité comme l’a été Billy Milligan sans craquer, sans avouer qu’il a menti, que non, ce n’est pas vrai, il n’est pas dissocié, il s’est servi de ça comme d’une excuse ? Et comment peut-il inventer une histoire aussi complexe que celle racontée dans le livre, comment peut-il changer d’apparence, d’accent, comment peut-il parler des langues qu’il n’a pas apprises ? On se rend vite compte qu’une histoire comme celle-là ne s’invente pas …

L’expérience d’avoir lu un livre sur un cas de personnalités multiples nous montre qu’on ne connaît pas encore tout ce que l’esprit, et même le corps peut faire. Beaucoup de questions restent encore en suspens, et cela donne vraiment envie de les résoudre, de comprendre ce qu’il se passe vraiment en nous, et d’aider ceux qui en ont besoin, qui se sont perdus. La façon dont l’histoire est racontée rend tout cela vraiment fascinant, on y croit vraiment. Avec la description des personnalités, on s’imagine bien la stupéfaction des interlocuteurs de Billy qui le voit changer du tout au tout en quelques secondes.

Je trouve vraiment ignoble, et même inhumain la façon dont certains médecins se sont occupés de Billy, et aussi la façon dont il est jugé. Si de nombreux experts de renom parviennent à la conclusion qu’il est victime du syndrome de personnalités multiples, et si seules quelques personnes qui n’ont pas examiné le cas accusent Billy de mentir, pourquoi le condamner à la prison ? Il doit être soigné, pas emprisonné. A certains moments du livre, on se rend compte qu’on ne lui laisse aucune chance.

Les crimes qu’il a commis n’en sont pas moins horribles, et, d’un autre côté, je peux comprendre le juge en charge de l’affaire. A sa place, sans connaître le cas, dans une affaire de viol, j’aurais sans doute déclaré la même chose, je l’aurais sans doute jugé coupable. Il ne connaît pas l’accusé, ne sait pas ce qui lui est arrivé, ne connaît pas les conditions de traitements des différents hôpitaux, et il a peur de commettre une erreur en jugeant positivement Billy. Mais, ne doit-on pas s’en référer aux preuves, aux témoignages, au prestige des experts ? Ne sont-ce pas eux qui ont raison, étant donné qu’ils ont étudié le cas pendant un long moment avant de donner leur avis ? Il faut tout de même que cela n’arrive plus, et, à partir du moment où Billy est soigné, cela n’arrive plus.

Ce livre pose aussi la question de la prise en charge des enfants. Une maladie telle que celle de Billy aurait dû être détectée avant. A l’époque, il n’y avait aucun moyen de reconnaître ce genre de maladie, mais son médecin, dans son adolescence, avait détecté quelque chose qu’il n’a pas bien soigné. Aussi, on peut comprendre que Billy ait été dissocié après ce qui lui est arrivé …

J’ai trouvé la fin assez triste, et je compte lire la suite de l’histoire de Billy Milligan dès que possible.

 

Ce livre fait vraiment réfléchir et montre une facette de la vie psychique que l’on ne connaît pas forcément bien. Il nous force à nous poser des questions, nous fait passer par différentes émotions, et, à la fin, on est comme l’auteur, intimement convaincu de « l’innocence » de Billy.

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