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L’Orestie : Agamemnon, Les Choéphores, Les Euménides d’Eschyle

Classé dans : Avis littéraires — 18 octobre 2013 @ 20 h 03 min

L'Orestie : Agamemnon, Les Choéphores, Les Euménides d'Eschyle dans Avis littéraires couv24516833-180x300Genre : Théâtre

Editeur : GF

Année de sortie : 2001

Nombre de pages : 409

Synopsis : Elle est l’unique trilogie dramatique que l’Antiquité nous ait léguée. Elle est l’œuvre de l’aîné des trois grands tragiques athéniens. Elle témoigne de la souveraine maîtrise d’un poète qui fut aussi un metteur en scène sûr de ses moyens et de ses effets, composant et montant son spectacle à soixante ans passés, fort d’une expérience théâtrale sans égale. Ombre, sang et lumière : la scène est à Argos, dans le palais des Atrides … Agamemnon _ Où la chute de Troie est annoncée après une attente de dix ans. Où l’on assiste au retour triomphal du roi Agamemnon dans sa cité d’Argos. Où la captive Cassandre, prophétesse que nul ne croit, annonce sa mort. Où Clytemnestre tue son époux et en expose les raisons. Les Choéphores _ Où Electre prie sur la tombe de son père pour que se lève un vengeur. Où Oreste, son frère, revient dans son pays sur ordre d’Apollon. Où Clytemnestre est égorgée par son fils. Où les Erinyes, déesses de la vengeance, se déchainent contre Oreste. Les Euménides _ Où Oreste, purifié à Delphes, doit subir une longue errance. Où Athéna fonde un tribunal pour juger son acte. Où les Erinyes et Apollon opposent leurs conceptions du droit. Où les vieilles déesses, déboutées, deviennent les bienveillantes Euménides.

 

Avis : Dans le genre synopsis énervant, je pense qu’on ne fait pas mieux. Je ne me suis pas arrêtée à ça, et je me suis dit que, comme j’aimais la mythologie, il fallait que je me laisse porter par le texte. La couverture montre une main tenant une flèche, sans doute celle d’Apollon, ce qui montre l’importance de ce Dieu dans la vie des Atrides, maudits par le sacrilège subis par Thyeste et ses enfants.

J’ai bien aimé Agamemnon, même si la pièce est courte, et que le roi n’a pas le temps de revenir qu’il est déjà mort. Les personnages sont difficiles à imaginer : au théâtre, on ne les connait qu’à travers leurs paroles donc on a du mal à se faire une idée de ce à quoi ils ressemblent. Grâce aux mythes, on les connait déjà et on sait déjà comment cela se terminera, mais c’est intéressant de découvrir comment Eschyle raconte le mythe. Agamemnon est présenté comme un roi triomphant, et j’ai l’impression que l’on oublie un peu qu’il a donné sa fille, Iphigénie, en sacrifice à Artémis, pour apaiser la déesse du sacrilège qu’il avait commis. On ne parle pas de son crime, on le vénère comme un dieu, et même s’il refuse cet honneur, et qu’il regrette le sacrifice, il est tout de même coupable et personne ne l’accuse à part sa femme, Clytemnestre. Et même s’il a commis ce sacrifice pour la déesse, il a tout de même fait tué sa fille. Je comprends donc la réaction de la mère qui perd son enfant. Le crime de Clytemnestre est d’avoir trompé son mari avec Egisthe ; mais j’ai trouvé normal qu’elle venge la mort de sa fille. J’aime beaucoup le personnage de Cassandre : elle représente la victime des dieux, puisqu’elle s’est refusée à Apollon et qu’il la punit en lui laissant son don de prophétesse, mais en la maudissant : personne ne croit ce qu’elle dit. Elle sait donc tout ce qui arrive sans pouvoir avertir les personnes concernées, et elle ne peut pas non plus se prémunir contre sa propre mort, liée à celle d’Agamemnon. Je me souviens de la première fois où j’ai entendu parler d’elle : j’ai lu Le miroir de Cassandre de Bernard Werber, que je conseille à tous !!

Les Choéphores est basée sur les enfants d’Agamemnon, Electre et Oreste, qui vont décider de venger leur père. Oreste est fidèle à son père, comme sa sœur, et il sait qu’il est de son devoir de venger son père, tué par sa mère. Il sait qu’il a sacrifié sa sœur, mais, encore une fois, personne ne semble s’en soucier. Quand Clytemnestre essaie de lui en parler, il l’a fait taire en lui disant qu’il ne veut rien entendre. Dans la civilisation grecque, l’homme avait tous les droits : bien sûr, on ne peut pas juger cette civilisation par rapport à la nôtre, et ici, chacun doit être puni pour son crime. Ainsi, Oreste finit par tuer sa mère, ce qui revient en un cercle vicieux : chacun tue quelqu’un, donc chacun doit être puni en conséquence. Electre n’apparait qu’au début de la pièce, et ne reparait plus après avoir donné son avis sur la question : son père doit être vengé, sa mère est indigne de vivre, tout comme son amant Egisthe. Oreste est ensuite maudit par sa mère, ce qui annonce Les Euménides.

Dans cette pièce, il est poursuivi par les Erinyes. Apollon, qui le protège depuis le début et lui a dit de tuer sa mère, apparait pour la première et lui annonce qu’il expiera son crime petit à petit, mais que les Erinyes finiront par le laisser : il doit aller jusqu’à Athènes, où Athéna le protègera. Il finit par y parvenir, et un tribunal est mis en place pour juger le cas d’Oreste : doit-il mourir parce qu’il a tué sa mère, ou acquitté parce qu’il a vengé son père ? Nous découvrons deux visions du droit qui se valent, mais, de nos jours, l’argument d’Apollon sur les femmes ne tient plus (encore une fois, il faut lire la pièce dans son contexte : la Grèce antique). Finalement, tout se finit bien.

 

En définitive, une trilogie intéressante pour ceux qui aiment les mythes grecs et veulent la découvrir, ainsi que la vision des Grecs sur certaines choses. 

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